LE LORRAIN 19.10.1956 Du sommet de la Lorraine jusqu'à la Franche-Comté x. Les "Martiens" se font de plus en plus téméraires... WALSCHEID (de notre correspondant). Chaque provin- ce, pour ne pas dire chaque cité, a eu, qui sa soucoupe », qui son a cigare », qui son martien (vrai ou faux). Mis à part cer." talnes gracieuses jeunes filles, ces derniers se présentalent sous des formes diverses: petits, velus à souhait ou dépourvus de polla, têles rondes et disproportionnées, yeux perçants, point d'oreille, bref, des formes qui à priori n'attirent pas la sympathie... A Walscheld (Moselle), pourtant, des Martiens d'une autre, forme... mais venons-en aux falts. La prière s'achevait à peine, certain soir, que la cité fut aler- tée par des eris enfantins, des cris d'angoisse, de frayeur... de ceux qui créent les atmosphères de romans noirs. Et, tout aussi- tôt les promeneurs accoururent et, avec eux, s'enfla cette nouvelle énorme qui se trarsmit comme ta foudre des Martiens étalent là, qui s'apprêtaient Walscheid... attaquer La résistance s'organise Et o'est d'un doigt tremblant, le visage ruisselant de larmes, que les bambins, dissimulés derrière les plus braves de leurs ainés, dé- signalent sur une terrasse, là-bas, derrière la maison, un com- mando » d'une bonne dizaine de sujets Dans la pénombre amblante, que troublait à peine l'éclairage public, on distinguait en effet les formes assez hantes, anguleuses et tout à la fois volumineuses de ceux qui éplaient avant l'heure H de l'invasion. - La résistance fut vite organisée et les jeunes gens accoururent, équipés de l'armement le plus hé téroclite: batons, haches, four- ches, tenus d'une main ferme, an- nonçalent le moment solennel de l'offensive. Et dans la bruyante ambiance du moment, au milieu des cris et des larmes, plus d'un volontaire sentit monter en lui, l'excitation du combat, le avec sentiment de l'héroïsme et la cer- titude de la victoire. Et la paix revint L'assaut allait être donné. Des renforts avaient surgi, que des en- fants, à la hate, avalent été chér- cher, quand, dans le tumulte, le propriétaire de la maison se ré- vellla enfin et apparut à en porte. ...quand ils ne prouvent pas aux "Terriens" qu'ils ont l'imagination trop belle ! les yeux encore gonflés de son insuffisantes pour éclairer le pré. sommeil interrompu. mais assez fortes pour Influencer ma vue et m'empêcher d'appro- cher. » On l'avertit aussitôt, aveo les ménagements d'usage, de la pré- sence Insolite des Martiens sur sa terrasse. El, sans doute, à Walscheid, on n'entendit jamais plus formidable éclat de rire que celul qui jaillit et déferla sur la foule ébahle. La stupeur des uns et l'étonne- ment des autres etalent à peine émoussés que survenait enfin la nouvelle qui allait les détendre. « Des Martiens, pensez voir, ce sont mes chrysanthèmes... La ra- dio avait annoncé la gelée, alors je les ai couverts, voilà tout ! » Et dans l'apaisement général. peut-être certains regretteront-ils toujours de n'avoir pas été les va- leureux combattants d'une nou- velle guerre à l'échelle. sidérale. Plus rouge que le soleil couchant SAINT-LOUP-S-SEMOUSE (de notre correspondant). Les vi- slons lumineuses nocturnes re multipllent à tel point que nous ne désespérons pas de voir un jour. en panne sur notre planète l'un de ces innombrables disques ou cigares dont on signale la présen- ce un peu partout depuis quel- que temps. En attendant cette panne, si sou- haitée mais très problématique, car, selon de nombreux témoigna- ges, ces engins sont extrêmement perfectionnés, nous en sommes ré- dults à relater les déclarations de ceux qui ont eu la chance d'apet- cevoir un de ces mystérieux ap- parells. Ainsi, dimanche, vers 20 h. 3b, des personnes de Varigney (Ilte- Saône) se rendant au cinéma à Conflans aperçurent, après avoir franchi le passage à niveau, une sorte de feu plus rouge encore que le solell couchant, mais de forme à peu près carrée. selon un des témoins (d'autres, cependant, affirment que l'engin était plutôt arrondi. 1 était en tout cas im- mobile à la partie la plus élevée et la plus lointaine de la pâture située en bordure de la route de Conflans à Saint-Loup, contre le Jeu de quilles du café BeuclAir. Personne, alors, ne s'approcha pour voir plus nettement de quol Il s'agissait. Seul M. Jean Ben clair, averti par M. Barrat, garde- barrière. pénétra dans la pâture et rests là en observation, accom pagné de sa fille ainée, Jeanne. Agée de 16 ans, qui se tenait à une 1S dizaine de mètres en arrière. P ". 18 "- It 18 a nt :1. IX er te 5. ח! re Sans laisser de traces n 1- M. déclarer Beuclair devait avoir vu cette espèce de globe s'approcher sans bruit, très vite. Jusqu'à moins de vingt mètres de lul, en descendant la pente du pré. A ce moment, il lul sembla que l'appareil émettait des radia- tions blanches et d'autres rouges, Juxtaposées. « Ces radiations, dit-il, étalent Et poursuit : « Je vis deux sortes de jambes supportant l'ap- se pllèrent. Je criai, mais ne re- pareil qui, à un certain moment. çus aucune réponse. » Sa fille corrobore ses dires en partle, mais elle est moins affir- mative et moins précise, ayant vu la chose de plus loin. Sur les objurgations de sa fem- me et des autres membres de sa famille, très apeurés, bien qu'ils n'aient rien vu de terrifiant, M. Beuclair, et sa fille se retirèrent. Lorsque M. Beuclair ressortit, quelques minutes après, l'appari- tion s'était évanouie. La manière dont l'engin disparut reste done mystérieuse. La gendarmerie de Saint-Loup. qui s'est rendue sur les lieux, n'a relevé aucune trace anormale. Ce témoignage unique, s'il a fortifié les convictions des uns, qui croient aux soucoupes volantes, aura éga lement augmenté le scepticisme des autres.