Paris Presse >23 1954 OCTOBRE S SOUCOUPES VOLANTES: « UNE MYSTIFICATION > ARIS PRES- SE me fait le grand hon- neur de me demander une conclusion pour son enquête sur les = sou- coupes volantes ». Si j'ose émettre une opl- nion sur ce sujet, c'est que je suis depuis longtemps amateur d'insolite et scri- be de miracles >. C'est aussi parce qu'il m'est arrivé, plusieurs fois, de prévoir à partir de don- nées scientifiques les déve- loppements à venir V2 ou bombe atomique, suffisam- ment à l'avance pour pou- voir être de quelque utilité pendant la dernière guerre. Comme rédacteur à la revue Fiction j'ai pu examiner tou- tre les publications connues sur le sujet des soucoupes volantes ainsi que des centaines de lettres par Jacques BERGIER ...l'homme qui informa le premier les alliés des préparatifs allemands de fusées VI et V2. Jacques Bergier, a collaboré à notre série sur les soucoupes ». Son opinion prend d'autant plus de poids que ce scientifique, membre de l'Académie des Sciences de New-York, n'a rien d'un sceptique : il est en même temps corédacteur de la revue d'anticipation Fiction ». mais jamais je n'ai recueilli un seul témoignage permettant de conclure à l'existence d'un véhi- cule terrestre ou autre et pour moi c'est une mystification. Des cas explicables par la fluorescence de l'atmosphère L'examen de la documentation très complète rassemblée par Pa- ris-prerse montre que tous les témoignages sur les soucoupes volantes sont explicables par la fluorescence de l'atmosphère sous des influences électriques. Là, nous nous trouvons sur un terrain plus solide. L'aurore bo- réale comme l'enseigne au néon «Elle» est née dans un laboratoire. Le physicien américain Noël Scott a réalisé en laboratoire cette expé- rience qui, selon lui, livre l'énigme des soucoupes volantes. Sous ane cloche dans laquelle existe un vide partiel, il fait passer un champ électrique créant ces lueurs anodes qui changent de forme, pat- sant du champignon à la boule, et se déplaçant dans la cloche au gré de leur fantaisie. Selon le physicien américain et de nombreux sa- vants, les soucoupes seraient le même phénomène répété dans l'atmosphère sur une plus grande échelle. donnent l'exemple de phénomè- nes vérifiables pouvant rendre l'air lumineux. Il est extrêmement probable qu'il existe des phénomènes de ce genre pouvant faire apparal- tre dans l'air des disques ou des fuseaux lumineux. La symétrie et une forme cir- culaire sont les caractéristiques de nombreux phénomènes phy- siques. Plusieurs explications de ce genre rendent compte des ap- paritions de soucoupes volantes et elles me paraiment fort plau- sibles. Un disque d'air ionisé se com- porterait exactement comme le font les soucoupes volantes. L'imagination ajoute des hu- blots comme elle a ajouté des canaux aux irrégularités obeer- vées à la surface de la planète Marz Il faut notamment se méfier de l'imagination redoutable des astronomes qui fit voir à Gruit- hausen des cités dans la Lune, au célèbre Herschel dei habl- tants sur le Soleil et aux astro- nomes Schiaparelli et Lowell les canaux de Mars. Rien de plus qu'une décharge électrique Les dieques d'air ionisé seralent repoussés par le métal des avions se déplaceraient à grande vitesse et seralent totalement silencieux. Ds pourraient disparaître en ex- plosant (comme la soucoupe de Dieppe) ou se diaperalent dane l'air comme le cigare de Vernon- sur-Dure qui donna nalamence à plusieurs soucoupes. Cette ionization peut avoir plusieurs causes. Des causes na- turelles, rayons cosmiques, élec- trons solaires, décharges électro- magnétiques terrestres. Ce der- aler phénomène lle l'apparition de boules de feu aux tremble- ments de terre et a été déve- loppé par M. Montandon dans la revue Geographica Helve- tica, en 1948. Il y avait été fait allusion deux ans aupara- vant dans l'ouvrage de M. Ro- thé Séismes et voicans », paru dans la collection Que sals-je, en 1946. L'lonisation peut avoir égale- ment des causes humaines: ra- dar, ondes millimétriques DOT- vant par exemple au téléguldage de fusées, explosions atomiques décharges en couronne des Als de transport d'énergie électrique, tout cocl P combinant pour donner naissance au phénomène dit des soucoupes volantes ». Dana cas conditions il n'y a aucune raison de croire à des soucoupes matérielles - véhicules ou projectiles. Comme la foudre, Taurore boréale et l'enseigne au néon, les soucoupes volantes me paraissent être un phénomène de décharge lumineuse dans les gaz de l'air. por une soucoupe mais une comite photographiée à l'observatoire du mont Wilsen « MAIS MOI, J'Y CROIS » LA pareation par le problème des soucoupes volantes n'est pas de sa- voir s'il se déroule dans le ciel des phénomènes curieux, vagues et diffi- ciles à identifier. S'il en était ainsi, la ré- ponse serait simple; la science dispose dans cet or- Voici ce que vous devez faire si vous en MRC.. LES sur sou- coupes volantes pèchent le plus souvent par manque de précision. Le ou les specta- teurs du phénomène sont trou- blés et oublient de remarquer des détails qui pourraient per- mettre son identification. 8'ils gardent leur sang-frold, ils ne savent pas toujours où adresser le compte rendu de leur obser- vation ni quelle autorité préve- nir pour qu'éventuellement le phénomène soit étudié à l'aide d'instruments appropriés. C'est pourquoi, au cas où vous aussi seriez un jour témoin d'un vol de soucoupes, fournissons ces quelques indica- tions nous vous Si le phénomène se déroule à proximité d'une habitation ou d'un véhicule où se trouve un poste de TB.F. allumez-le placez l'aiguille entre deux sta- tions SL La soucoupe est un vé- blcule fonctionnant sur un quel conque principe électrique ou magnétique, il y a de fortes chances pour que le poste de T.S.F. enregistre des perasites extrêmement bruyants. Vérifiez l'aimantation Si l'on vous signale qu'une soucoupe a été aperçue posée aur le sol, rendez-vous sur place et, si vous n'apercevaz rien, vérifiez s'il ne s'est pas produit d'aiman- tation aux alentours. En admettent que le phéno- mène ne solt pas purement hal- lucinatoire et que l'engin sul- ve l'un des principes qu'ima- ginent certains spécialistes (anti- pesanteur champs de force) des objets de métal proche de l'aire d'atterrissage pourraient avoir instrument boutsole ou plus simplement un couteau ou une clé suffisent pour constater cette almanta- tion. Pour une observation de sou- coupe en vol, prévenir le plus rapidement possible l'observa- toire ou le centre météorologi- que le plus proche qui pourront observer le phénomène avec leurs apparells. Si vous ne pou- vez les joindre, prévenez au moine la gendarmerie. Ce que vous noterez Un bon compte-rendu d'obeer- vation doit comprendre des pré cisions sur la date, 1heure, le Heu l'état du ciel (nuages, visi- blité, brume, température_) La description du phénomène lui-même devrait indiquer le point du ciel où il est apparu, trajectoire, ses changements de direction, forme, leur, grosseur apparente. cou- Quand l'objet a parcouru une ligne droite, noter la longueur de cette ligne en largeur de la main par exemple et le temps mis à la parcourir. Noter s'll ya des accélérations, ralentissements, stationnements. La grosseur apparente de l'ob- jet peut être comparée à celle de la pleine lune ou du soleil. Si l'objet passe devant une monta- me ou un nuage noter si possi- ble leur distance. Noter si la lu- mière peralt réfléchle ou au con- traire propre à l'objet. Joindre un croquis au compte rendu, si possible prendre des photographles Le compte rendu de l'observa- tion doit être adressé boit au Bureau Scientifique de l'Armée de l'Air, 24, boulevard Victor & Paris, soit à la Météorologie na- tionale, 1, avenue Rapp à Paris, une clôture en fil de fer pousolt à Paris-presse ». 12, rue vent avoir été magnétisés. Une aimentés. Un agricole en métal, une charrue, du Croissant qui transmettra. par Aimé MICHEL ...auteur du livre Lueurs sur les soucoupes volantes >, est l'un des premiers spécialistes français sérieux dans ce domaine. Aimé Michel, qui a collaboré, comme Jacques Bergler, à notre série sur les soucoupes, a étudié dans un esprit d'objectivité tous les témoignages dignes de foi existant à ce jour et les a réunis dans son ouvrage. en dre d'idée de tout un arse- nal d'explications large- ment satisfaisantes pour l'esprit bolides, aérolithes. étoiles filantes, météorites. parhélies, halos, arcs-en- ciel, météores, faux soleils, astres de forté magnitude (Vénus, Jupiter, Vega, Arc- turus, etc...). foudre boule, aurores boréales, ballons-sondes, hélicoptères, avions, etc... sans parler de la dernières, celle que M. d'Alton proposait ré- cemment et qui explique avec. beaucoup de vraisem- blance certaines apparitions lumineuses par la rencontre d'une couche d'air ionisér avec faisceau d'onde un radar. Malheureusement, la question n'est pas là. La question posée par le pro- blème des soucoupes volantes est la suivante: comment expliquer la description extrêmement pré- cise et concrète, donnée par des milliers de témoins d'un engin d'apparence métallique, ayant des espèces de hublots et qui évolue toujours de la même ma- nière ابرو me basculant et projetant de la lumière aux accélérations A cette question, tous ceux qui ont jusqu'à présent tenté d'expli- quer les soucoupes volantes par des phénomènes naturels omet- tent de répondre. Et ceci pour deux raisons : les uns ignorent les témoignages, les autres n'y crolent pas. En ce concerne j'ai poursuivi mon en- quête pendant des années et j'ai dépouillé des milliers des milliers de témoignages. Quant à n'y pas croire, ce serait plus facile assurément. Mais comment tenir pour unanimement men- teurs la foule des astronomes, les techniciens d'engins télégul dés, des aviateurs, des officlers, des météorologistes, qui affir- ment avoir vu l'engin ? Voilà pourquoi, bon gré, mal gré, j'ai té amené à croire aux soucou pes volantes et Faut-il traiter de menteur et de fou le grand astronome Clyde Tombaugh, qu partage avec Lowell la gloire d'avoir décou- vert la planète Pluton, lorsqu'il rapporte avoir vu avec toute sa famille, le 20 août 1949 un cigare à hublots traverser le ciel au- dessus de lui ? Fou ou menteur, le grand as- tronome Hess de l'observatoire de Flagstaff, universellement connu notamment pour ses tra- vaux sur l'atmosphère de Mars, qui vit une soucoupe passer sans se presser sous une couche nua- geuse assez lâche, briller su so- lell, rentrer dans l'ombre, se pro- filer sur les nuages, et qui put même évaluer ses dimensions ? Fou ou menteur, l'astronome Hall, de l'observatoire Lowell, qui vit lui aussi une soucoupe passer au soleil, brillante et om- brée. l'observa à la jumelle et parvint lui aussi à calculer an vitesse et ses dimensions ? Il faut chercher Pou ou menteur, le professeur Lincoln La Paz, directeur de 1Institut de Météorique du Nou- veau Mexique, qui contempla le mystérieux engin par deux fois ? Fous ou menteurs, le capitaine Mac Laughlin et son équipe de spécialistes de la base d'essais d'engins téléguidés de White- Bands, qui suivirent à plusieurs reprises, évoluant autour de leurs fusées à 100 kilomètres d'altitude, des engins circulaires fllant & 8.000 et même 32.000 kilomètres heure 1 Ils sont des dizaines de mil- llers maintenant comme Tom- baugh, La Paz, Hall, Hess, Mac Laughlin, Zohm, M. Daurces, etc... qui ont vu quelque chose de précis et d'inexplicable car Il n'y a pas de phénomène natu- rel en forme de cigare avec des hublots. Ces milliers et milliers de témoins, ce sont eux qui po- sent le problème, et non pas ceux qui ont vu quelques vagues lueurs dans le ciel, Ares oes té- moins là, le choix est simple: 11 faut les accuser de faux té- moignage ou renoncer provisoi- rement à l'explication, c'est à- dire, chercher. Ce choix, il est évident qu'll engage une attitude morale. Les présomptueux ont l'accusation facile, mais Pascal conseillait de chercher en gémissant ». Pour moi, je crois que Pasca avait raison. Même si, Jusqu'à plus ample informe, il n'est pas utile de gémir. Ce qu'ont vu les astronomes L' F. 20 mal 1950, à 12 heures, le professeur Hall, astre- nome de l'observatoire de . Lowel, dans le Massachusetts, observa à loisir un disque ar- genté brillant au soleil, qui se déplaçait à une vilease modérée. L'astronome examina la sou- coupe dans jumelle, puis la suivit an theodolite pour mesu rer sa grandeur et ses déplace- ments apparente Il estima que distance réelle était comprise entre des chiffres de l'ordre de 2 à 4 kilo- mètres, son diamètre de 10 à 20 mètres, et vitesse réelle de quelque kilomètres Sa description de robjet, est extrêmement précise: il a ra un disque métallique brillant et entouré d'un bouillonnement blanc, genre crème fouettée n. Le 22 mal 1950, deux jours après l'observation de Hall à Lowel, l'astronome Hens étudiait les conditions météorologiques, lorsqu'il remarqua un disque brillant qui passait, sans se pres- ser trop, entre les nuages et le SOL _ Il était parfallement visible à I'll nu, mais l'astronome l'étu- dia à la lunette. C'était disque d'apparence métallique Les nuages étant - sex ches, le professeur Hea put le voir se profiler tantôt sur les nuages très blar.cs et alors silhouette fall sombre, car elle était à l'ombre - tantôt Fur le ble du ciel, et alors. Hand Trappé par les rayons de soleil, resplendimait comme un miroir. He avait an excellent moye de mesurer l'altitude maximu de l'engin, puisque celui-ci ro- fait plus bas que les nuages Et connaissant l'altitude et le dla mètre apparent, il put calculer les dimensions réelles: trees 2 mètres à peine. Le soir du 20 soat 1949. & 22. 45, le professeur Tombaugh, qui, en 1988, découvrit Piston, La dernière planète du système solaire, se trouvalt devant sa maleon de Las Cruces, dans le Nouveau-Mosaique, Levant les yeux vers le ciel, 1 aperçut soudain, près du sé- nith, six on huit rectangles res plendissant d'une lumière ver- datre, volant rapidement vers un point de l'horizon situé entre 25 et 30 degrés sud-est. Ils se déplaçaient d'un mouvement ra- pide et anfforme et sensblisent ètre les hublots de quelque en- in non éclairé porté en vague silhouette luminescente, sur le noir du Armament. + .