248 Lectures pour Tous (Annie 1901) Marie-Antoinette, dont elle reproduit les attitudes telles que nous les font connaître les gravures et les tableaux qui représentent la malheureuse reine de France. La transformation est encore plus curieuse quand, au cours des séances spirites, Hélène devient prin- cesse hindoue. Elle est alors, dit-elle, Simandini, fille d'un cheik arabe, onzième femme du prince Sivrouka, qui régnait sur le Kanara et y bàtit en 1401 la forteresse Tchandraguiri. UN ANIMAL DOMESTIQUE CHEZ LES MARTIENS. Cette béte, vraiment affreuse avec sa tête noirâtre, son œil unique, son long corps couvert de poils roses, serait, sur la planète Mars, ce que le chien est chez nous : un animal domestique serviable et doux. Alors, devant ses yeux agrandis se déroule une série de scènes de la vie orientale, qu'elle joue avec un réalisme saisissant. La façon dont elle s'assied à terre, les jambes croi- sées ou à demi étendue, nonchalam- ment appuyée contre un Sivrouka imaginaire; la religieuse et solennelle gravité de ses génuflexions lorsque, après avoir longtemps balancé une cassolette fic- tive, elle croise sur sa poitrine ses mains étendues et s'incline par trois fois, le front frappant le sol; la suavité mélancolique de ses chants en mineur, mélopées traînantes et plaintives qui se déroulent avec des notes flûtées se prolongeant en un lent decres- cendo; la souplesse agile de ses mouvements ondoyants et serpentins lorsqu'elle s'amuse avec son singe imaginaire, le caresse, l'em- brasse, l'excite, le gronde en riant et lui fait répéter tous ses tours; toute cette mimi- que si diverse et ce parler exotique ont un tel cachet d'originalité, d'aisance, de naturel, AUTRE PAYSAGE MARTIEN. qu'on doit se demander avec stupéfaction d'où vient, à cette fille des rives du lac Lé- man, sans éducation artistique ni connais- sance spéciale de l'Orient, une perfection de jeu à laquelle la meilleure actrice n'attein- drait sans doute qu'au prix d'études prolon- gées ou d'un séjour au bord du Gange. Il y a quelque chose de plus curieux encore. Au cours de ses visions orientales, Hélène prononce quelquefois des mots bi- zarres. On les a recueillis, soumis à des orientalistes distingués: ils les ont reconnus pour être du sanscrit. Un jour, elle a eu la vision d'une phrase étrange, qu'elle copia et qui se trouva être un proverbe arabe. Voilà donc une employée de commerce qui à l'état som- nambulique parle et écrit le sanscrit et l'arabe! Kinast Ce paysage ne ressemble-t-il pas étrangement à tous ceux que nous pei- Il nous reste à racon- ter la dernière et la plus curieuse incarnation d'Hé- lène son séjour sur la planète Mars. Dès le début de cette mémorable séance où Hé- lène fit son premier voyage dans un monde nouveau pour les Terriens, elle tomba dans l'état nambulique et vit se dé- rouler sous ses yeux éblouis des spectacles extraordi- som- · naires. Voici comment les choses se sont passées. Gravures emprunties an Livre "Des Indes à la Planite Mains par M. FLOURNOY | Eggiman of Alcan) Sur la Planète Mars Editeurs a Α 249 SIHrzaac JGSP? LA VIE ET LES MOEURS کا LJ с de fg p q r s t u hij V 28 x ❖ Sinitiale Yo-sdoubless § ке y m π de de Z 1 ch Tantôt c'est un paysage admirable un amas de colli- nes et de rochers roses ou couleur pêche, recouverts d'une végétation pourpre d'où émergent des arbres qui frap- pent par leur aspect rouge § signe du pluriel brique, leurs troncs en spirale. UNE LANGUE ÉTRANGE: L'ALPHABET MARTIEN. L'alphabet martien, que M. Flournoy a établi en notant, au fur et à mesure que Mlle Smith écrivait et traduisait, la signification des caractères, possède autant de lettres que le nôtre. De même, la syntaxe de la langue diffère peu. Ces curieuses coincidences ne permettent-elles pas de croire que le dialecte parlé par Mlle Smith s'est créé de toutes pièces dans consciente? son imagination, sans qu'elle en fût va un balancement et il lui sembla que sa tête était vide et qu'elle n'avait plus de corps. Elle flottait, dit-elle, et sentait qu'elle mon- tait. A ce moment, elle distingua trois énor- mes globes, dont un très beau. « Sur quoi est-ce que je marche? » demanda Hélène, et la réponse fut : « Sur une terre, sur Mars ». Hélène commença alors une description de toutes les choses qui se présentaient à sa vue des voitures sans chevaux ni roues glissant en produisant des étincelles; des machines à voler dans l'air, ressemblant à une lanterne de voiture; des maisons à jets d'eau sur le toit; des gens qui parlaient une langue bizarre et se saluaient en se donnant des chiquenaudes ou en faisant des glissades sur le plancher; des enfants couchés dans des berceaux ayant en guise de rideaux un ange en fer aux ailes étendues, etc. Après ce pre- mier voyage dans les régions inconnues, Hélène, au cours de nouvelles séances somnambuliques, re- tourna sur Mars, et peu à peu elle apprit leurs feuilles noires. Les fleurs, qui poussent un peu partout sur le sol couleur lilas, ne sont pas moins bizarres. visite chez Astané, le gou- Une autre fois, c'est une verneur de la ville martienne. D'autres fois Hélène se trouve transportée dans une pouponnière martienne. C'est une salle im- mense autour de laquelle se trouvent des suspendues et fixées dans les murs. Ces rayons ou, pour mieux dire, de petites tables tables avec rebord contiennent chacune un bébé. Des hommes avec des bêtes étranges circulent dans cette salle. Les bêtes ont grands yeux très doux pareils à ceux des la tête large, plate, presque sans poils, et de phoques; leurs corps légèrement poilus res- sauf leurs queues larges et plates. Elles ont semblent un peu aux biches de nos contrées, strument carré auquel tient un tuyau que les de fortes mamelles engagées dans un in- Martiens mettent dans la bouche des enfants. d'Astané, à une superbe fête martienne. Ce Un jour, Hélène assista, en compagnie fut pour elle un véritable éblouissement quand, WĘZCIP söz qride Spit Scichr PeEGIN FLCESS Sdecic HP HSPCL Edc vc beer Cider Indecis .. à parler et à écrire vcihlHcic Fc sider HC OPHICZY SPY SHIT le martien; et, comme ses voyages deve- naient plus fréquents, ses visions perdirent leur caractère inco- ar in the Hcbcir