S- es :n n r- Dossiers insolites Une rubrique animée par Jean Leclaire A propos du « triangle des Bermudes >> (suite) Dans nos « Dossiers Insolites » du 4 juin dernier nous avons donné l'avis de Jean Prachan, écrivain, qui dans un ouvrage estime que « le triangle des Bermudes est une base secrète d'O.V.N.I.« (1). Cet article nous a valu une longue lettre de l'Union rationaliste de Carpentras, décidément très active et que nous publions aujourd'hui de façon à vous livrer un nouveau point de vue sur cette affaire. << Vous citez dans vos « Dossiers Insolites » un ouvrage qui dé- montrerait que le triangle des Bermudes est une base secrète des O.V.N.I. Je me permets, à mon tour, de vous signaler, ainsi qu'à vos lecteurs, le livre « Le triangle des Bermudes, la solution du mystè- re » de Lawrence David Kusche, traduit par Pierre Vadeboncœur et publié par un éditeur canadien (« L'Etincelle », Montréal). L'auteur est bibliothécaire à l'uni- versité de l'état d'Arizona, aux U.S.A. Il a réalisé un extraordinai- re effort de documentation dont le résultat contribue à démystifier le << mystère >> des Bermudes. Dans un « cahier rationaliste », Gabriel Gohau a fait quelques commentaires sur cet ouvrage. J'en extrais quelques lignes. << Comme toutes les légendes de ce type, l'histoire du triangle des Bermudes est dénuée de toute rigueur. En fait on y trouve pêle-même des disparitions de navires ou d'avions, dont certai- nes ont eu lieu loin du « trian- gle ». C'est ainsi que pour avoir confondu deux villes nommées Manzanillo, on attribue à l'action maléfique de la célèbre zone la perte d'un trois mâts qui se produisit dans le Pacifique ! Autre approximation géographique : un avion qui s'est écrasé près de l'Irlande. Certaines affaires sont déconcer- tantes de simplicité. Ainsi, quand ECRIVEZ-NOUS on lit que tel navigateur « expéri- menté », qui «< avait déjà traversé l'océan, seul dans une embarca- tion de douze pieds », est disparu « au nord de Porto Rico dans son voilier de 20 pieds », en août 1969 (légende); on n'est guère prépa- ré à apprendre que ce marin, qu'on avait cru perdu, en effet, atterit sain et sauf le 14 septem- bre à l'île San Salvador.. Tous les cas ne sont pas aussi simples. La plupart des narrations de la fable correspondent à de réelles disparitions. Il a suffit, pour les auteurs successifs de la légende, d'oublier certaines cir- constances qui expliquent la perte (par exemple : une tornade, un bâtiment en mauvais état...) ou de surcharger le récit de détails inventés qui accroissent le mystère. La disparition la plus célèbre est celle du «< vol 19 », en décembre 1945, où cing bombarbiers s'abî- mèrent en même temps. La légende nous parle d' « aviateurs d'expérience », de température excellente », de « conditions de vol idéales », et surtout de propos étranges tenus par le chef du vol: « Nous ne savons pas où est l'Ouest. Tout est de travers... étranges... impossible d'être sûr d'aucune direction. Même l'o- céan n'a pas l'aspect qu'il devrait avoir ! ». Or, la vérité, telle qu'elle apparaît dans le rapport de la commission d'enquête de la ma- Un jour, peut-être, avez-vous eu l'occasion d'observer un phénomène étrange dans le ciel ou... au sol. IL est possible également que des parents ou des amis vous aient raconté une aventure insolite ou une observation curieuse. Nous vous demandons de nous en faire part, soit en nous écrivant : Jean Leclaire « Vaucluse-Matin »> « Dauphiné-Libéré » 4, rue de la République 84000 Avignon ou en nous téléphonant pour nous donner les indications nécessaires (82.32.80.) Veuillez préciser si vous désirez garde l'anonymat. Ainsi nous pourrions faire profiter nos lecteurs de vos témoignages. D'avance nous vous remercions de cette collaboration à notre rubrique. rine, est toute différente. La fable oublie d'importantes précisions. Tous les pilotes, à l'exception du chef d'équipage, étaient en stage de formation. Ce n'étaient donc pas de navigateurs expérimentés. L'instructeur avait pris la tête du vol parcequ'il pensait que les élèves s'étaient trompés au cours de l'exercice, mais il constata que ses compas ne fonctionnaient pas. Par ailleurs, il connaissait mal la région, et il se trompa lourde- ment sur sa position: il se croyait au sud de la Floride alors qu'il était au nord des Bahamas. C'est pourquoi il se perdit en entraînant sa patrouille vers le nord, en plein Atlantique. D'autre part le temps n'était pas beau quand l'équipage a disparu. On nous laisse croire que cela passait par un après-midi ensoleillé alors qu'on suit la communication radio jus- qu'après six heures du soir: quand la patrouille s'est perdue, il faisait noir. Et naturellement les curieuses paroles prêtées aux pilotes ne se trouvent nulle part dans le rapport. se Autre exemple où il suffit d'ou- blier un détail pour se livrer aux spéculations les plus extravagan- tes. Deux avions à réaction partis en même temps se perdent en plein vol. On pense à une collision. Mais les débris se retrouvent en deux régions diffé- rentes, séparées par 200 milles. Deux tragédies simultanées sont si improbables qu'on est en droit de se demander si ce n'est pas CHAQUE MERCREDI encore le mauvais génie du triangle qui a frappé. Seulement, si le Miami Herald du 31 août 1963 annonce bien la découverte d'un second groupe d'épaves (le pre- mier, repéré la veille, contenait des casques, des gilets de sauve- tage, etc; qui permettaient de dire qu'ils « provenaient d'au moins un des avions ») le numéro du lendemain précise qu'on y a trouvé « seulement des algues, des morceaux de bois à la dérive et une vieille bouée ». La collision est donc probable. Même simplicité dans l'affaire du Dahama. Si l'on vous dit que l'équipage de l'Aztec découvrit. en août 1935, un navire abandon- né, vous n'y voyez, à première vue, qu'un fait divers. Et vous êtes rassuré quand on Vous apprend qu'un paquebot italien a recueilli, quelques jours plus tôt, l'équipage de ce bateau. Mais si le narrateur ajoute que « tout le monde à bord du Rex (l'italien) a vu la Dahama couler >> vous concluez, avec lui, que c'était << le fantôme du navire » qui voguait quand l'Aztec l'aborda. Eh bien vous avez tort, et la vérité est encore plus bête. Les passagers du Rex ne virent pas la Dahama couler, mais la laissèrent << dans la condition de sombrer ». Un petit coup de pouce à la vérité, et voilà un magnifique fantôme ! >> L'Union rationaliste ne saurait trop recommander la lecture du livre «le triangle des Bermudes, la solution du mystère >> par Lawrence David Kusche. L'auteur ne cherche pas la sensation. C'est un archiviste, un bibliothé- caire. Son enquête est méthodi- que.... » Chaque mercredi, « Vaucluse-Matin Le Dauphiné libéré » publie cette rubrique des « Dossiers insolites ». Vous y trouverez des enquêtes, des témoignages, des anecdotes sur les phénomènes inexpliqués et notamment sur ce qui touche aux O.V.N.I. et aux phénomènes insolites de toutes sortes. LES ASSO IATIONS Le G.R.E.P.O. (Groupement de recherches et d'études du phénomène O.V.N.I.) assurera une permanence de 15 à 19 heures chez M. Camille Ferrier, 18 rue Paul Cézanne, cédex 9, 84130 Morières-les-Avignon, tél. 31.26.17. En cas d'observations dans le Nord-Vaucluse vous pouvez vous adresser à M. Jean-Pierre Montoya, impasse de la Lavande, 84100 Orange, tél. 34.59.10. Enfin, le groupe V.E.R.O.N.I.C.A. est installé, 1 rue Vauban, 30000 Nîmes, tél. (66) 21.44.78.