2 MAI 1979 Dossiers insolites Une rubrique animée par Jean Leclaire EXCLUSIF: Jean-Claude Bourret répond à nos questions Avignon. Lors de son récent passage à Avignon, Jean-Claude Bourret, notre confrère et ami, rédacteur en chef adjoint de T.F.1, a bien voulu nous accorder une interview exclusive, dont voici le texte intégral: Jean Leclaire. - Jean-Clau- de Bourret, vous qui enquêtez depuis des années déjà sur le phénomène des O.V.N.I. vous pouvez peut-être nous racon- ter les dernières histoires les plus extraordinaires que vous connaissez. Jean-Claude Bourret. - Eh bien, je crois que il faut être prudent avec l'adjectif extra- ordinaire parce que le phéno- mène en lui-même est extra- ordinaire. Je veux dire par là qu'à partir du moment où on parvient à la certitude qu'il existe dans notre environne- ment quotidien la présence de quelque chose qui n'est pas d'origine humaine, en cela cette information est elle- même extraordinaire. Maintenant, évidemment, on a toujours soif de détails plus ou moins hors du commun et il est évident qu'un cas d'at- terrissage avec des petits bonhommes qui éventuelle- ment vont enlever un terrien et lui faire subir des examens plus ou moins médicaux, voilà quelque chose qui est tout à fait passionnant et qui mérite de retenir l'attention des jour- nalistes mais aussi du grand public. Dans les dernières informa- tions sur le dossier des O.V.N.I., il y a évidemment l'affaire qui s'est produite le premier janvier 1979 entre l'Australie et la Nouvelle- Zélande où un avion a été entouré par une véritable kyrielle d'objets volants non identifiés. Ils ont été détectés par le radar météo de bord, ce qui est tout à fait étonnant puisque le radar météo n'est pas fait, en principe, pour détecter des objets mais des nuages. Et qu'ils ont été détectés, là c'est beaucoup plus normal, par le radar d'une base militaire de Nou- velle-Zélande. Un film a été tourné depuis cet avion puis- qu'il y avait fort heureuse- ment une équipe de la pre- mière chaîne de la télévision australienne qui était à bord. Et les photographies qui ont été extraites de ce film super 8 ne laissent aucun doute sur le fait qu'il s'agissait d'engins assez énormes, parfaitement sphériques, dont le diamètre a été estimé à une centaine de mètres par les observateurs avec un facteur d'erreurs certainement de trois ou de quatre. Mais cela signifie sim- plement que c'était énorme et puisque cela occultait une bonne partie des hublots lors- les O.V.N.I. s'appro- que chaient relativement près de cet avion. - J.L. Depuis que vous parlez de ces phénomènes, est-ce que vous avez constaté une évolution dans le domai- ne du public et chez les autorités? J.-C. B. Il y a une évolution qui est constante et qui est due d'ailleurs au travail que font l'ensemble des journalis- tes qui s'occupent de la question, travail que vous faites, vous, « au Dauphiné Libéré »; le travail que font d'autres confrères dans d'au- tres grands quotidiens régio- naux; le travail que je réalise également de mon côté, car le public est de mieux en mieux informé de la question des objets volants non identifiés. Il sait maintenant qu'il y a réellement quelque chose et qu'il ne faut pas rire de ceux qui prétendent avoir vu un objet volant non identifié. Cela peut arriver à des gens très bien. Généralement d'ail- leurs, c'est une statistique qui a été publiée par l'Armée française en 1976, le niveau intellectuel de ceux qui obser- vent des O.V.N.I. et qui rap- portent leur observation, est plutôt nettement plus élevé que la moyenne puisqu'on trouve 5% d'astronomes pro- fessionnels, 5% de cher- cheurs, 10 % de pilotes civils et militaires, 12% d'ingé- nieurs, 20 % de techniciens, etc... Donc, vous le constatez, ceux qui voient des O.V.N.I. et qui ont intellectuellement le cou- rage de témoigner, font partie plutôt du sommet de la pyra- mide intellectuelle; il y a une évolution également du côté des autorités puisqu'en moins de deux ans, nous avons assisté à la création du G.E.P.A.N., du groupement d'étude des phénomènes aé- ro-spatiaux non identifiés au sein du C.N.E.S. du Centre national d'études spatiales à Toulouse. Il y a actuellement un ingénieur, qui s'appelle M. Alain Esperle qui dirige les travaux de ce G.E.P.A.N.. Or, ce qui est tout à fait significa- tif, c'est que M. Hubert Cu- rien, qui est le président du Centre national d'études spa- tiales m'a accordé en exclusi- vité une interview au mois de décembre dernier où il a dressé le bilan des dix-huit premiers mois des travaux du G.E.P.A.N. Il m'a dit : « Nous avons la quasi-certitude qu'il existe réellement un phénomène physique inconnu de notre science » évidemment, M. Cu- rien ne m'a pas dit que ce phénomène physique était la manifestation d'une visite d'extra-terrestres mais c'est déjà extraordinairement im- portant de constater qu'après une étude sérieuse du phéno- mène O.V.N.I., les scientifi- ques parviennent à la conclu- sion qu'il existe quelque cho- se que nous ne comprenons pas. Est-ce que, dans une deuxième étape, ils découvri- comme je le pense personnellement, que ce phé- nomène O.V.N.I. est la mani- festation d'une intelligence qui n'est pas d'origine humai- ne, là est toute la question. J.L. Que pensez-vous du cas Jean Miguères ? ront J.-C. B. Jean Miguères est un garçon que je connais bien. Je suis même allé dîner chez lui, j'ai même fait une confé- rence sur les O.V.N.I. au temps où il s'occupait d'un groupement privé, et où il était totalement inconnu du grand public. Je l'ai même interviewé sur Radio Monte- Carlo où il m'a conté son histoire. Ce qui me gêne un peu dans le cas de Jean Miguères, c'est que, lorsque l'on vérifie les pseudo-preu- ves qu'il avance, ça s'effon- dre. Il a réellement eu cet accident de voiture mais il n'est jamais mort clinique- ment trois fois. Et puis surtout il y a une exploitation com- merciale de la crédulité hu- maine qui me gêne horrible- ment et c'est pour cette raison que je pense qu'il faut émettre les réserves les plus vives vis-à-vis du cas Jean Migères qui est un garçon très honnête. C'est un garçon certainement sympathique mais qui a, à mon avis, le tort de ne vivre maintenant que de son histoire sur les objets volants non identifiés. << Parler objectivement des O.V.N.I... » A l'occasion de sa conférence donnée le mardi 24 avril dernier, au cinéma « Le Capitole », d'Avignon, devant une salle comble, Jean-Claude Bourret, a déclaré en préambule : qu'on n'a pas le droit d'émettre des jugements a priori et que l'on doit «< aller au charbon » comme dirait quelqu'un. Et aller sur le terrain, vérifier les informations avant de dire que le dossier des O.V.N.I. n'existe pas ou au contraire qu'il y a quelque chose que nous ne comprenons pas >>. << Il n'est pas facile, même en 1979, de parler calmement et objectivement des O.VN.I.» « On trouve mêlées, la vraie et la fausse science, les charlatans et ceux qui font un travail sérieux sur la question >>. << Car dans la grande presse régionale, il y a cain, Gordon Cooper >>. ceux qui savent, parce qu'ils ont eu l'occasion de faire des enquêtes person- nelles sur le terrain, et ceux qui ne savent pas, qui sont pourtant journalistes profes- sionnels et qui refusent encore d'admettre la réalité du dossier des objets volants non identifiés, et qui ont des préjugés. Je ne peux pas leur en vouloir car j'avais ce préjugé moi-même encore, en 1973 >>. « Le Dauphiné Libéré » a publié, le 18 avril dernier, une lettre d'un astronome améri- << Ce qui est dramatique, simplement, c'est que lorsqu'on a la responsabilité d'infor- mer correctement ses lecteurs, je pense Jean-Calude Bourret a donc donné lecture du document que nos amis lecteurs avaient découvert ce jour-là dans nos « Dossiers Insolites >>. << Eh bien, dans cette courte lettre, pour- suivait Jean-Claude Bourret, tout le pro- blème des O.V.N.I. est posé et bien posé. Et par quelqu'un de particulièrement com- pétent, puisqu'il est devenu lui-même, un extra-terrestre, en se posant sur la lune. Il a vu notre terre de la taille d'une... orange ».