LE MERIDIONAL /6/77 AVIGNON Canards sauvages ou fils de Saturne ? J.-C. Bourret au Capitole sur le thème des OVNI Affluence jeudi soir, au Capi- tole pour un dossier qui, s'il ne traite pas des réalités im- médiates du grand public, n'en reste pas moins une solide affi- che. Il est vrai que l'on ve- nait aussi « pour voir de près >> le présentateur de TF1, Jean- Claude Bourret. Comme au petit écran, l'ora- teur ouvre la séance sans préam- bule ostentatoire, cherchant im- médiatement à captiver l'audi- toire sur un fait divers récent... cette fameuse patrouille chi- lienne. Canards sauvages volant dans le soleil couchant ou objets non identifiés? Avec les bonnes vieilles recettesde l'expression orale, J.-C. Bourret veut éveiller la conviction qu'il se passe réel- lement quelque chose à ne pas confondre avec un mythe. Reste à le démontrer. le pro- fane veut toucher du doigt tous ces témoignages qu'on lui offre, attend de plus amples explica- tions sur les méthodes de recher- che, le pourquoi et le comment. Intérêt maladif pour le sensation- nel, l'insolite? Peut-être, mais surtout une certaine appréhen- sion pour l'inconnu représenté par ces intelligences si supérieu- res aux nôtres et qui ne semblent accorder de contact qu'aux ini- tiés ou à quelque élu privilégié. Et ce que ces derniers nous disent ne nous en apprend pass- plus. L'eau reste à la gouche! Difficile, dans ces conditions, de franchir le seuil du doute prudent. Difficile aussi de diffé- rencier entre vérité scientifique et exposé d'ésotériques en mal de cathédrales. Les gens du Grepo et autres mouvements de recherche es- sayent de faire un tri indispensa- ble, d'appliquer à la lettre la réglementaire démarche carté- sienne. Peut-être trop de brio, finalement, pour cette confé- rence qui reste trop dans le style accrocheur. Notre physique est loin d'être achevé au même titre que notre chimie atomique. L'espace nous enseigne cela, mais surtout devrait nous refaire reposer en d'autres termes noore comportement vis-à-vis de nos prepres humains. Croire ou ne pas croire. Est-ce vraiment la question? Sans nier le sérieux du dossier, on peut malgré tout faire des réserves sur les aboutissants de tous ces exposés qui se défendent âprement d'être de nouveHes cathédrales, qui se veulent le menu alléchant aux portes du savoir. La subjectivité inévitable sera renforcée si on délaisse la simplicité des présentations au profit d'une certaine exploita- tion des cordes sensibles. Qui des, fils de Saturne ou de la terre est vraiment si pressé de lier connaissance? Notre photo: Trop de brio peut-être. (Photo M.C.)