4 JUILLET 1965 DL. 417|1965 Une soucoupe volante dans les Basses - Alpes? Les gendarmes ont relevé d'étranges traces à l'endroit où un cultivateur de Valensole affirme l'avoir vue SUITE DE LA 1 PAGE Ayant quitté son domiclle de Valensolle vers 5 heures du matin, M. Masse se rendit au quartier de l'Olivol, où il commença à biner ses plants de lavande. un bruit Il entendit soudain étrange, semblable au sifflement des hélicoptères. lis pourraient se poser allleurs que sur mon champ », se dit-il. Et 1 contourna le mamelon qui lui cachait la vue. Il fut alors le témoin d'un spec- tacle ahurissant. HALLUCINANT M. Maurice Masse nous a falt lui-même le récit de cette vision étrange, non sans réticence, car Il avait peur, manifestement, de s'attirer des quolibets. Pourtant, ce récit, devait le confirmer devant le chef de gen- darmerie, commandant la brigade de Valensole: « J'ai vu, a-t-il raconté, à envi- ron trente mètres de moi un étran- ge véhicule, dont la forme rappe- lait vaguement celle d'un ballon de rugby. Du volume d'une Dauphi- ne » et de couleur mate, il était posé sur quatre sortes de pattes métalliques et un pivot central. » « J'ai pensé à une monstrueuse araignée. Tout près, se trouvait un être de la taille et de la cor- pulence d'un enfant de 8 ans envi- ron. Il portait une combinaison. A l'intérieur de l'appareil, j'ai pu apercevoir un autre individu. «Soudain, celui qui était à ter- re se retourna et me vit. Il sauta immédiatement dans l'appareil. Une porte à glissière se referma derrière lui et l'engin décolla à une vitesse hallucinante, sans dé- gagement d'aucune fumée ni pous- sière. En une fraction de seconde, ce fut terminé ; je l'avais perdu de vue. Je n'en croyais pas mes yeux. »> Et pourtant, nous affirma M. Masse, je n'ai pas rêvé, et je n'al jamais eu de vision. » Avec les gendarmes de Valen- sole, nous nous sommes rendus sur les lieux de l'atterrissage ». Il ne fait aucun doute que quelque chose s'est passé là. A l'empla- cement du pivot, on peut voir maintenant, dans le sol, un trou de 20 centimètres de diamètre et 50 centimètres de profondeur en- viron; partant de là, des traces en forme de X, qui sembleraient confirmer la version des quatre pattes de l'appareil. La chose la plus étrange est que, tout autour de l'orifice, la ter- re est pétrifiée, dure comme du ciment, alors qu'ailleurs elle s'ef- frite en poussière sous les doigts. Le cultivateur assure qu'll ne s'agissait pas d'un hélicoptère. Pourtant, cette région connaît actuellement une assez grande activité militaire, les manoeuvres de la 9ème Région s'y déroulant de- puis le 29 juin. A ces manoeuvres baptisées Provence 65 », particl- pe l'aviation légère de l'Armée de terre, qui est notamment dotée A l'heure indiquée par le cultiva- teur plusieurs apparells basés Saint-Auban, avaient pris l'air. L'heure et le jour correspondent, mais alors on aimerait que le pilo- be, qui a suscité toute cette effer- vescence signale son atterrissage et mette ainsi un terme à toutes les suppositions. d'hélicoptères. Enfin, la limite Est La « Soucoupe » aurait de la zone de manoeuvres se situe à Manosque, qui n'est éloignée de Valensole que de 19 kms. Mais, a poursuivi M. Masse, La « soucoupe volante » : tout de suite après le départ de l'engin, la terre avait la consis- tance d'une boue presque liquide. Chose d'autant plus étrange, du Vraisemblablement un fait qu'il n'a pas plus ici depuis hélicoptère de l'A.L.A.T. longtemps. »> Le capitaine commandant la Compagnie de Gendarmerie de Di- gne s'est rendu sur les lieux, mais n'a fait encore aucune déclaration. Mais déjà de nombreux visiteurs arrivent et le champ de M. Masse n'a jamais vu tant de monde. Le cultivateur s'inquiète maintenant de savoir si ses pieds de lavande ne vont pas souffrir du passage des curieux, venus sur les lieux de l'atterrissage du mys- térieux engin, contempler les tra- ces laissées par la soucoupe. Ces traces, incontestablement, elles existent sur le sol. Il y a «quelque chose », mais jusqu'à présent, on ne peut donner une explication quelconque au phéno- mène. Pour les gendarmes, « c'est bl- zarre, on se demande vraiment ce qui a pu se poser là. Les traces relevées sur le sol sont très nettes et d'une grande précision »>. Quant à un « canular », monté de toutes pièces, il ne semble pas pour l'instant qu'il faille le retenir, M. Masse étant, de l'avis des habl- tants de la localité, incapable de se prêter à une farce. Il ne semble pas non plus qu'il ait été victime d'une hallucination. Enfin, il est connu dans le village pour sa so- briété. Le secrétaire de mairie de Valen- sole a dit, de son côté : « Il y a sûrement quelque chose de vrai là dedans, que je n'arrive pas à expliquer ». estiment les militaires Marseille, 3 juillet. On estime dans les milieux militaires que la soucoupe volante », est un héli- coptère appartenant à l'aviation légère de l'armée de terre. Il y a de très grandes chances pour qu'il s'agisse d'un appareil du type «Alouette 2 » ou « Alouette 3 » dont est dotée cette formation. La présence de ces appareils dans cette région n'a rien de sur- prenant. En effet les manoeuvres de la 9e Région Militaire baptisées Provence 65 », s'y déroulent de- puis le 29 juin dans la partie des départements du Vaucluse et des Basses-Alpes, au Nord par le Mont Ventoux et la montagne de Lure, au Sud par le massif du Luberon, à l'Ouest par la R.N. 538, Cavaillon, Carpentras, Malaucène, à l'Est par la ligne Saint-Etienne-les-Orgues, Forcalquier, Manosque. Si Valensole se trouve au-delà de cette limite puisqu'il est situé à l'Est de Manosque à une vingtaine de kms de cette ville, il est presque certain que des appareils de l'A.L. A.T. ont survolé Valensole et qu'un hélicoptère a très bien pu se poser dans le champ de M. Maurice Mass survolé Orange M. Joachim Lopez, cafetier à Orange, ouvrant, samedi à trois heures trente, le bar du Théâtre fut surpris de voir dans le ciel une sorte de satellite. M. Lopez n'était pas seul et, avec ses premiers clients, ils furent Intrigués par le déplacement rapi- de de cette boule, poursuivie par un avion à réaction nettement visible. « Nous avons même constaté, précise-t-il, la trouée dans la nuit d'un projecteur puissant semblant partir de la base de Caritat et cherchant à suivre la trajectoire de ce mystérieux engin ». Nous avons demandé à la base de Caritat et au service de la mé- téorologie des renseignements sur ce passage insolite sans avoir, pour l'heure, de réponse. On peut donc supposer que la soucoupe de Valensole a survolé Orange. Une enquête par les techniciens Digne, 3 juillet. L'enquête s'est poursuivie, aujourd'hui, la bri- gade des recherches est venue faire des prélèvements, les auto- rités préfectorales ont été alertées et un ingénieur de la base atomi- que de Marcoule est venu sur place. De plus, on attend l'arrivée im- minente des spécialistes de l'ar- mée de l'air. Le Dauphiné Libéré 04/07/1965