OVNI les différentes hypothèses LES DOSSIERS DE Nostra C 'EST le problème scientifique le plus important de notre temps », affirme une sommité mondiale, le professeur James Mc Donald. Le président Carter y croit, de même qu'un certain nombre d'hommes d'Etat. Les services secrets des superpuissances étudient le phénomène avec attention et l'O.N.U. y consacre des débats. De quoi s'agit-il ? Des O.V.N.I. qui passionnent l'opinion si l'on en croit les milliers de livres consacrés dans toutes les langues à ce problème. C'est le 24 juin 1947 que l'ufologie est née. Ce jour-là, le pilote américain Kenneth Arnold, apercevant dans le ciel un objet bizarre, lui donna la chasse sans pouvoir l'atteindre tant ses performances étaient fantastiques. Son récit, Jacques BERGIER colporté par tous les grands moyens d'information, attira l'attention sur le phénomène. Depuis, des dizaines de milliers de cas d'observations d'O.V.N.I. ont été recensés. De plus, les recherches d'une science nouvelle, la paléo ou archéo-ufologie, ont permis, en fouillant dans les vieilles archives, les récits mythiques et les dessins rupestres, d'estimer fortement probable que des vaisseaux portant des êtres de l'espace se soient posés sur la Terre depuis les temps les plus recu- lés. Ce problème est passionnant et angoissant. Il l'em- porte sur toutes les autres énigmes parce que c'est peut-être l'avenir de l'humanité qui est en jeu. Qui sont ces visiteurs? Amis, ennemis ? Que peuvent-ils nous apporter ? La ruine ou des connaissances nouvelles permettant de faire faire des bonds prodigieux à nos technologies? Nul ne sait répondre à ces questions, mais chacun se rend compte de leur acuité. Et si les O.V.N.I. n'étaient pas des engins spatiaux ? S'ils venaient du temps ou d'univers parallèles, comme l'affirment certains? S'ils étaient de simples produc- tions de l'esprit, des sortes d'égrégores? Et encore, s'ils étaient des manifestations de Dieu que nous ne savons pas discerner? Ces questions, posées par des chercheurs, méritent également qu'on les prenne au sérieux. 20 Depuis les sept ans et demi de Nostra, presque cha- cun de ses quatre cents numéros a contenu une infor- mation sur les O.V.N.I. ou un article sur tel ou tel détail de l'ufologie. L'abondant courrier de nos lecteurs nous prouve que, loin de les lasser, cela correspond pour eux à un besoin de connaissance. Il est temps, esti- mons-nous, de tenter de faire non pas une synthèse définitive, ce qui serait présomptueux de notre part, mais au moins de sérier les problèmes, de mettre un peu d'ordre dans cette masse d'informations et d'hypothèses. Nous avons donc décidé de consacrer mensuelle- ment un dossier complet de Nostra à un domaine parti- culier de l'ufologie. Chaque mois, un collaborateur de notre magazine traitera d'un sujet précis. Et ils sont Le point de nombreux la matérialité des observations, les orga- nismes de recherche, la forme des engins, leur mode de propulsion, les rencontres du troisième type, les enlèvements d'humains, les traces laissées sur le sol lors des atterrissages, les effets radio-électriques, les effets sur l'organisme humain, les O.V.N.I. dans le pas- sé, etc. Ainsi, en conservant ces dossiers, nos lecteurs disposeront, au terme de quelques mois, de la seule encyclopédie complète sur les O.V.N.I. qui existe à ce jour au monde. Le présent dossier se veut sans autre ambition une simple préface, une introduction à cette série men- suelle. Le lecteur y trouvera également une liste des principales associations ufologiques et une bibliogra- phie lui permettant d'en savoir plus. Parlons d'abord de ceux qui nient l'existence des O.V.N.I. Il y en a plusieurs catégories. La première englobe les « esprits forts ». Ce sont les mêmes qui nient la réalité de la parapsychologie et de toutes les autres énigmes de l'univers. Ils ne méritent guère que nous nous intéressions à eux. Dans les autres catégo- ries, nous trouvons des gens beaucoup plus esti- mables. Ils avancent en général des arguments sérieux soit d'ordre technique (impossibilité de faire des voya- ges intergalactiques) ou mathématique (pourquoi, sur le nombre quasi infinitésimal des mondes, des extra- terrestres choisiraient-ils notre planète, les chances mathématiques étant presque nulles ?). Des dossiers complets seront, dans l'avenir, consacrés à la présen- tation de ces thèses et à leur réfutation. Une enquête officielle des services secrets Lorsque les services secrets de l'armée de l'air améri- caine entreprirent la première enquête officielle sur les O.V.N.I., leur rapport établit que, pour la seule année 1947, sur 97 observations retenues (dont 85 certaines et 12 douteuses) on pouvait raisonnablement les répar- tir ainsi ballons-sondes: 7; phénomènes astronomi- ques 27 avions: 2; phénomènes psychologiques (hallucinations): 5; autres causes naturelles: 16; ori- gine inconnue : 24. Trente-deux ans plus tard, si les pour- centages ont changé çà et là, les principales causes de confusion sont toujours les mêmes. Elles devront être elles aussi étudiées sérieusement. Plus nuancées sont d'autres positions, comme celle de Jacques Bergier. En 1972, participant aux débats qui suivaient la projection du film Civilisations perdues, lors d'une émission des «< Dossiers de l'écran »>, notre ami fit sensation en affirmant ouvertement : « Les soucou- pes volantes n'existent pas. >> Depuis la parution du Matin des magiciens et de la revue Planète, Bergier était la tête de Turc des pourfen- deurs d'irrationnel et en particulier de l'Union rationaliste. Ceux qui ne connaissaient pas notre regretté collaborateur et qui n'avaient jamais lu ses écrits pensaient donc de bonne foi qu'il était << un savant revenu à l'état sauvage », comme l'avait qualifié vue de Jacques Bergier l'un de ses adversaires, un homme prêt à tout gober. On comprend donc que sa déclaration ait constitué une surprise. Cependant, Bergier se hâtait d'ajouter : < ...elles n'existent pas, mais je crois aux extraterrestres. >> Dès la naissance de Nostra (ou plutôt de Nostradamus, comme il s'appelait alors), le coauteur du Matin des magiciens, qui avait parrainé notre heb- domadaire, s'était clairement expliqué sur sa position. Pourquoi les soucoupes volantes ne peuvent-elles pas être d'origine extra-terrestre ? « C'est tout simplement, affirmait-il, parce que les distances entre les étoiles sont considérables et très longues à couvrir, même à la divers renseignements dans la suite des temps (c'est un peu le système des sondes qu'on expédie, à présent, sur les planètes du système solaire). J'ai étayé cette hypothèse sur les divers vestiges découverts ici ou là dans le monde et qui portent témoignage de con- naissances et de techniques dont les Terriens n'ont jamais disposé et que l'époque contemporaine commence seulement à pressentir. >> « Je ne peux évidemment pas dire comment les extra- terrestres ont pu débarquer sur la Terre, répondit-il en une autre occasion à une question de François Marin. Nos << visiteurs » appartiennent à des civilisations en avance sur les nôtres et disposent de méthodes Des radio-télescopes géants ont parfois capté des émissions radio trop anciennes pour être d'origine humaine. vitesse de la lumière. Même en admettant que certains êtres disposent de vaisseaux interstellaires, il faudrait encore, pour que nous les voyions apparaître, qu'ils aient opté pour notre monde à nous pour but d'expédition alors que leur choix s'effectue entre des milliards de milliards de planètes diverses. << Notre chance d'être les élus, les gagnants de cette gi- gantesque loterie, serait infinitésimale. Dans mon livre les Extraterrestres de l'histoire (Col. J'ai lu), j'ai avancé la probabilité d'une visite par tranche de 100 millions d'années. « Ce chiffre correspond aux meilleures données scien- tifiques dont nous disposons actuellement. J'ai retenu, en outre, comme plausible l'éventualité d'une de ces visites dans un passé infiniment lointain et la mise en place, par les « explorateurs » d'alors, de mécanismes chargés de communiquer diverses observations et ' scientifiques et de moyens techniques qui nous sont étrangers. << On peut toutefois, nous, les «< Terriens >>, en pressentir au moins un capable de réaliser de telles prouesses. On vend actuellement, à des centaines de milliers d'exemplaires, une invention qui s'appelle le << diode tunnel ». Il s'agit, en effet, du cristal utilisé dans les postes à transistors. Dans ce cristal se produit un phénomène jamais enregistré ailleurs : les électrons passent de l'une à l'autre de ses extrémités sans passer par les points intermédiaires. << Fort de cette constatation, le grand savant améri- cain George O. Smith estime qu'on pourra maîtriser cette technique et l'utiliser pour parcourir les espaces à une vitesse supérieure à celle de la lumière et sans l'aide d'aucune fusée. « Les habitants d'autres planètes ont très bien pu connaître le « diode tunnel >> très 21 Jung (à g.) et Vieroudy contestent les témoignages. longtemps avant nous et utiliser son principe et ses possibilités pour les plus fabuleuses explorations. >> Certains mystères constituaient pour Bergier des preuves du passage d'extraterrestres sur Terre. Il énu- mérait ainsi une espèce de magnéto complètement fos- silisée et vieille d'au moins 50 000 ans découverte en Amérique et le manuscrit Voynich. Ce dernier document chiffré fut trouvé en Italie, au début du siè- cle. On a déchiffré à peu près le tiers de ce grimoire antérieur au XIIIe siècle. Il y est question de nébuleuses extragalactiques et aussi du corps génétique, c'est-à- dire de choses dont personne n'avait la connaissance ni même le pressentiment - au Moyen Age. Dernière preuve, enfin, avancée par Jacques Bergier : on reçoit des émissions de télévision et de radio vieilles N Les témoins mis en cause de plusieurs années. Ces émissions n'ont pu être trans- mises que par des satellites de télécommunications qui ne sont pas d'origine humaine. Par ailleurs, si l'on relit l'ensemble des articles consa- crés par Bergier à ce problème, on se rend compte que, au fur et à mesure que les années passaient, il était de plus en plus persuadé que les O.V.N.I. (ou tout au moins ceux dont l'observation ne pouvait être discu- tée, car il était sceptique sur la réalité de nombreux témoignages) étaient les vaisseaux non pas d'extraterrestres, mais de visiteurs du temps. En d'autres termes, qu'ils étaient des machines à remonter le temps, leurs occupants étant par conséquent nos propres descendants venant nous rendre visite. Fantastique hypothèse ! LES ASSOCIATIONS UFOLOGIQUES OUS ne conseillerons jamais assez à tous ceux qu'intéresse le pro- blème des O.V.N.I. ou qui sont témoins d'une observation de se mettre en rapport avec une association ufologique. Nous avons souvent cité les principales organisations, en particulier le G.E.P.A., Groupement d'études des phénomènes aériens, 69, rue de la Tombe-Issoire, 75014 Paris : le G.E.O.S.. Groupement d'étu- des des objets spatiaux, Saint-Denis-les- Rebais, 77510 Rebais; Lumières dans la nuit (Girovni), Groupement international de recherche sur les O.V.N.I., « Les Pins >>, 43400 Le Chambon-sur-Lignon (publication : Lumières dans la nuit); Ouranos, Comité d'études Ouranos, B.P. 38, 02110 Bohain (publication: Ouranos) et l'I.M.S.A., Institut mondial des sciences avancées, organisme de recherches pluridisciplinaires, fondé par Jimmy Guieu et d'autres chercheurs (se- crétariat M. Sabatino Tortora, Imp. Les Platanes n° 4, La Beaucaire, 82300 Toulouse). Quant au G.E.P.A.N. (Groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non identifiés), c'est un organisme semi-officiel puiqu'il a été créé le 1er mai 1977 par le C.E.S. (Centre d'études spatiales). Ses travaux sont évalués par un conseil scientifique pluridisciplinaire dont les huit membres conservent l'anonymat, ce qui ne permet pas de les juger et opinion qui m'est propre - enlève toute crédibilité à leurs décisions, en dépit du fait que le G.E.P.A.N. ait à sa tête un polytech- nicien connu, M. Alain Esterle, qui a remplacé l'astrophysicien Claude Poher. La liste suivante recense certaines associa- tions régionales et des principaux pays fran- cophones (elle est loin d'être exhaustive): A.B.E.P.S. : Association bourguignonne d'études des phénomènes spatiaux, Mme Joly, l'Arc-en-ciel, av. du Lac, 21200 Beaune. A.D.E.P.S. Atlantique, Association pour la détection et l'étude des phénomènes spatiaux, Michel Mille, Bat. C, n° 202 Ker Uhel, 22300 Lannion. A.D.E.P.S. Méditerranée, 12, av. du Maréchal-Joffre, 06160 Juan-les-Pins. A.C.E.P.A., Association calaisienne d'études des phénomènes aériens, 36, rue Pelletier- Doisy, 62100 Calais. A.E.P.S., Association d'études des phénomè- nes spatiaux, J.-J. Pastor, 13, av. Paul- Martin, 04000 Digne. A.E.S. V., Association d'études sur les sou- coupes volantes, 40, rue Mignet, 13100 Aix- en-Provence (publication : Bulletin de I'A.E.S.V.). ARRUFO, Association régionale de recher- ches ufologiques, Christian Frugier, C.R.S., 20, rue Les Cassaux, 87100 Limoges. C.D.R.U., Cercle dunkerquois de recherches ufologiques, 57, rue de Normandie, 59210 Coudekerque-Branche. C.F.R.U., Cercle français de recherches ufo- logiques, B.P. 1, 57600 Forbach (publication : Ufologia). C.E.P.I., Cercle d'études des phénomènes inconnus, 58, rue Mary-Vesseyre, 92170. Vanves. C.G.U., Club girondin ufologique, 17, rue des Bouvreuils, 33600 Pessac. C. U.A., Cercle ufologique aquitain, Château-d'Eau, 33390 Plassac. Cercle ufologique du Mont-Blanc, Châlet Maxime-Gailland, 74400 Chamonix. HAROND SPOR MAP OF EUROPE AND THE NEAR EAST MID-EAST CRISIS GALACTIC CUFO) SURVEILLANCE 1970-75 HOUSE OF WILTRARY CARGOR FLIGHT CHANNEL A FLIGHT CHANNEL'S SOUTE OF MILLARY CARGOES FLIGHT CHANNELIG Cette carte indique les zones d'Europe qui connurent le plus de manifestations ufologiques de 1970 à 1975. C.N.R.O.V.N.I., Commission nationale de recherche sur les O.V.N.I., 15, rue Letellier, 75015 Paris. C.R.U.N., Cercle de recherche ufologique niçois, 420, rue de Pessicart, 06100 Nice (publication: Spatial). C.S.E.R.U., Comité savoyard d'études et de recherches ufologiques, 16, quai Charles- Ravet, 73000 Chambéry (publication : Phénomène O. V.N.I.). Frontières de la science, Denis Safranionek, 62, av. de la République, 93000 Aubervilliers. G.E.N.P.I., Groupement d'études normand des phénomènes inconnus, 18, rue Vauquelin, 14000 Caen. G.E.R.O., Groupement d'études et de recherches sur les O.V.N.I., B.P. 1263, 25005 Besançon. Groupement régional de recherches toulousain sur les O. V.N.I. Mme Denise Laca- nal, Pechabou, 31320 Castanet-Tolossan. G.E.R.U. groupement d'études et de recher- ches ufologiques, 21, rue Duguesclin, 59100 Roubaux (publication : U.F.O.V.N.I.). G.N.E.O.V.N.I. Groupement nordiste d'études des O.V.N.I. route de Béthune, 62136 Lestrem (publication : bulletin G.N.E.O.V.N.I.). G.P.G.U.N. Groupement privé ufologique nancéien 15, rue G.-de- Pixérécourt, 54000 Nancy (publication Réali- té ou fiction). G.R.E.P.O. Groupement de recherches et d'études du phénomène O.V.N.I. M.J.C. avenue Pablo-Picasso, 84700 Sorgues (publication: Vaucluse Ufologie). G.T.R.O.V.N.I. Groupement troyen de recherches sur les O.V.N.I. 2, rue Louis- Ulbacth, 10000 Troyes (publication Entre nous). Groupe Palmos, 1, rue Parlier, 34000 Montpellier (publication: O. V.N.I.N.F.O. 34). S.O.V.E.P.S. Société vauclusienne d'études des phénomènes spatiaux, 2, place de l'Eglise, 84130 Le Pontet. S.P.E.P.S.E. Société parisienne d'études des phénomènes spatiaux, Bonnaventure Raymond, domaine de Montval, 6, allée Alfred-Sisley 78160 Marly-le-Roi (publications: Ufologie contact, Ufologie contact spécial). S.V.E.P.S. Société varoise d'études des phénomènes spatiaux, B.P. 633, 83053 Toulon (publication: Approche). Belgique : C.E.R.P.I. Centre d'études et de recherches des phénomènes interplanétaires, Mont-St- Lambert 2, bte 27, B-1200 Bruxelles (publi- cations Bulletin du Cerpi, l'Argus des phénomènes spatiaux). G.E.S.A.G. des Groupement d'études sciences d'avant-garde, Léopold I Laan, 41, B- 8000 Bourges (publication: U.F.O.-I.N.F.O.). S.O.B.E.P.S. Groupement d'études des phénomènes spatiaux, avenue Paul-Janson, 74, B-1070 Bruxelles (publication I.N.F.O.R.E.S. P.A.C.E.). : G.I.U. Groupement international d'ufologie 80, rue de la Haie, B-1301 Bierges (publication Ganymede). Luxembourg : C.L.E.U. Commission luxembourgeoise d'études ufologiques, B.P. n° 9, Belvaux, Grand-Duché du Luxembourg (publication : Les chroniques de la C.L.E.U.). Suisse : Fédération suisse d'ufologie, 5, rue Dassier, 1201 Genève. Canada: U.F.O.-Québec, B.P. 53, Dollard-des- Ormeaux, Québec, Canada, H9G 2 H 5 (publi- cation: U.F.O.-Québec). Les positions de Jacques Bergier sont plus ou moins partagées par quelques chercheurs. Mais très rares sont aujourd'hui ceux qui nient sans autre forme de procès l'existence des O.V.N.I. Il y en a pourtant encore. Ainsi, en s'appuyant sur certaines expériences comme celle de l'institut océanologique de l'académie des sciences de l'U.R.S.S. qui a permis de reproduire en laboratoire les conditions météorologiques dans lesquelles apparaissent des disques semblables à ceux décrits par les témoins d'observations d'O.V.N.I., cer- tains adversaires de l'ufologie prétendent que tous les témoins, sans exception, sont soit des plaisantins, soit des « pauvres types », abusés par des aberrations opti- ques. C'est en gros le cas de G. Barthet et J. Brucker qui viennent de publier, aux Nouvelles Editions Rationalistes (raison sociale qui est tout un pro- gramme), la Grande Peur martienne où ils pourfen- dent allègrement tous ceux qui admettent l'existence des O.V.N.I. On a souvent dit et écrit que Carl Jung, le disciple infi- dèle de Freud et génial théoricien de la «< psychologie des profondeurs », ne croyait pas à l'existence des O.V.N.I., mais qu'il y voyait l'expression d'un retour à la conscience des prétendus observateurs d'archetypes (images de l'inconscient collectif communes aux vieux mythes de l'humanité et aux rêves). En fait, ce n'est pas tout à fait vrai. Jung ne niait pas du tout la réalité des O.V.N.I. « Il n'est plus possible, écri- vait-il dans Un mythe moderne, à la lueur du jugement humain, de douter que les objets en question ne soient dotés de quelques aspects de réalité, quelle qu'elle soit. » 22 23 Les sectes ufol Ce tableau anonyme de la bibliothèque laurentienne (Florence) explique déjà l'ascension du Christ par le recours à un engin volant. Cette interprétation est reprise aujourd'hui, même par quelques théologiens dénués de préjugés. ORSQUE, en 1947, la presse américaine rendit compte de l'aventure de Kenneth Arnold, l'objet que ce pilote avait aperçu fut désigné de plusieurs façons. << Soucoupe volante », expression imagée, prévalut quelque temps. Puis, à la suite d'autres observations, on parla successivement de « cigares »>, de « soupières >>, d'<< assiet- tes » et même de « tasses à thé >>> volants. Ces désignations, quelque peu ridicules il faut bien le recon- naître, choquaient les spécialistes attachés à ce problème par leur manque de sérieux. De là naquit l'expression U.F.O., sigle formé par les initiales de Unidentified Flying Objects. Par un cheminement linguistique courant, ce sigle devint très vite un nom commun dans la langue anglaise (écrit en capitales), avec deux pluriels, UFO's et UFOs (le s étant toujours minuscule, selon un principe orthographique anglo-saxon que l'on retrouve par exemple dans GI's). O.V.N.I. et soucoupes volantes Les premiers Français intéressés par ce phénomène, ont calqué sur l'anglais les expressions « soucoupes volantes >> et « O.V.N.I. » (objets volants non identifiés). Mais l'habitude s'est prise de nommer «< ufologie >> l'étude des O.V.N.I. Toutefois, il y eut des puristes, chassant à vue le franglais pour s'opposer à l'introduction de ces termes dans notre langue. Nostra s'est fait l'écho de ces polémiques. Au prin- temps dernier, l'un de nos lecteurs, M. D.-L. de Paris, nous écrivit pour protester contre le terme d'ufologie, qualifié par 24 UNE QUESTION DE TERMINO lui de barbare parce qu'il greffe un sigle anglais sur un suffixe grec, et il nous proposait d'employer «< ovniologie »> (n° 319). D'autres lecteurs, parmi lesquels M. V.-A. d'Issy, partagèrent son opinion (n° 323), mais certains soutinrent le bien-fondé de l'introduction d'ufologie en français. Citons entre autres, un extrait de la lettre que nous envoya à ce sujet M. R.-L. de Bruxelles (n° 326): « En 1965, nous avons solidement pensé la question en compagnie du professeur J.-G. Dohmen de Bruxelles et nous avons adopté le terme ufologie parce que, tout d'abord, le terme ufo n'est pas un mot, mais un sigle, ce qui veut dire que plusieurs noms de langues différentes peuvent s'y adapter; ensuite parce que la langue française n'est pas seulement pratique mais aussi poétique et que le terme ufologique somme mieux à l'oreille et est plus joli, d'autant plus qu'ufologue donnerait ovniologue au lieu de ovnilogue et que l'Académie devrait alors trancher entre ovnilogie, ovniologie et ovnitologie, et que les choses se com- pliqueraient au lieu de se simplifier. D'autant plus que le terme O.V.N.I. était au départ fort discuté et que certains préféraient M.O.C. (mystérieux objets célestes) ou E.S.P.I. ou S.V. ou P.S.I. (phénomène spatial inconnu), ce qui aurait alors donné moclogie ou mocologie, espiologie ou espilogie, psilogie ou psitologie. >> A l'époque, nous ne sommes pas intervenus dans cette querelle, nous contentant de publier les lettres des lecteurs, mais continuant pour notre part à employer le terme ufologie. Nous ne visons pas au purisme, mais nous tenons à faire notre travail de journalistes sérieusement et honnêtement. C'est-à- dire essentiellement en n'écorchant pas notre langue et en respectant les usages morphologiques, syntaxiques et ortho- graphiques autant que faire se peut. En l'absence d'un diri- gisme linguistique (même l'Académie refuse d'exercer des ogiques Si l'on veut définir sa position, elle se résumerait en gros à ceci qui n'est pas seulement une réponse de Normand: « Certains O.V.N.I. sont peut-être réels, mais d'autres sont l'expression d'archetypes. » Il y a deux ans, en publiant les O. V.N.I. qui annoncent le surhomme (Ed. Tchou), Pierre Vieroudy se fit le porte-parole d'une catégorie de chercheurs pour lesquels les O.V.N.I. sont surtout de nature parapsy- chologique. Membre du groupe Lumières dans la nuit et rebuté par l'impossibilité de réunir des preuves scien- tifiques formelles sur la nature extra-terrestre des O.V.N.I., Vieroudy en arriva à conclure que les observations recueillies sont en réalité des projecteurs psychiques, des égrégores créés par la libération d'une énergie psychique. J'achèverai ce survol des problèmes ufologiques par ce qu'on commence à nommer l'exothéologie et les sec- tes ufologiques. Certains théologiens se demandent en effet quelles pourraient être les implications théolo- giques d'une rencontre du troisième type. Le révérend Ted Peters, pasteur luthérien qui enseigne la théologie à l'université Loyola de la Nouvelle-Orlé- ans, laisse entendre dans l'un de ses livres, UFO's: God's chariots (les O.V.N.I.: des chariots de Dieu), que Dieu se sert des O.V.N.I. pour transmettre des messages aux hommes comme il s'est servi jadis d'ap- paritions de la Vierge ou de saints. Il est d'ailleurs remarquable que le révérend Peters ne tranche pas la question de la réalité des O.V.N.I. qui, selon lui, pourraient être de vrais vaisseaux pilotés par des extra- terrestres (des anges?) ou des images psychiques sus- citées par Dieu. LOGIE dictats et se contente désormais de « préconiser »), chacun est libre de choisir un terme ou un autre s'il est compréhen- sible et permet un échange d'informations. A titre personnel, je crois que la création, la priorité doivent avoir leur mot à dire autant qu'un purisme sec. Prenons l'exemple de la science des volcans. Les géophysiciens employèrent d'abord le mot vulcanologie, dérivé de Vulcain, dieu du feu. Haroun Tazieff, pionnier de cette science, a toujours été quant à lui partisan de volcanologie, dérivé simplement du mot volcan, et son choix a prévalu. Cosmonaute et astronaute Gagarine, le premier homme à voler dans l'espace, en avril 1961, fut qualifié de « cosmonaute », traduction du mot russe employé en U.R.S.S. Quelques mois à peine plus tard, les Américains relevaient le défi et prenaient la tête de la conquête de l'espace. Dès lors, les pilotes des vaisseaux spa- tiaux furent qualifiés d'«< astronautes », traduction du terme choisi par la N.A.S.A. Et, en dehors de l'U.R.S.S., c'est ce nom qui s'est imposé. Prenons un autre exemple, celui du radar. Ce mot vient des initiales de «<< Radio detection and range system ». Bien qu'issu des travaux du Français Langevin, ce système de détection, inventé et mis au point par les Britanniques, est connu sous son nom anglo-saxon et nul n'a pu imposer S.D.L.R. (système de détection et de localisation radio). Ufologue ne devrait donc pas plus susciter d'opposition que radariste. Ufologie, ufologue et les mots dérivés sont aujourd'hui utilisés dans le monde entier. Ils ont acquis un droit de cité incontestable. Marshall Applewhite et Bonnie Lunettles annon- cent la venue d'un vaisseau spatial pour les élus. Le révérend Jack A. Jennings, aumônier presbytérien de l'université du Montana, juge, quant à lui, qu'en cas de rencontre formelle avec des extraterrestres il faudra réviser nos jugements et différencier le « Grand Dieu de l'Univers » du Dieu apparu à Abraham et Moïse. Ce U N certain nombre de ces sectes sont des groupuscules, ne réunissant parfois qu'un << prophète >> et quelques fidèles. Nous les laissons dans leur anonymat. Parmi les plus importantes ou les plus représentatives, les deux n'allant pas de pair citons : Groupe raëlien, << Am- bassade des Elohim » aux bons soins de François Bouan, La Négrerie, Gom- terie-Boulouneix, 24310 Brantôme. Ce groupe pro- page le message de Claude Vorilhon, rebaptisé Raël par les extraterrestres, qui af- firme avoir été emmené par des humanoïdes sur leur planète. Groupe rünciste, éditions Initior, 4, rue d'Orléans, 92210 Saint-Cloud, B.P. 53. Secte créée par Rünce Borg qui, au cours de vies anté- rieures, aurait vécu dans la galaxie Sidern. Ordre de Melchisedech (centre interplanétaire d'O. V.N.I., d'Elohim et d'Anges), 20, rue Jules-Val- lès, 75011 Paris. La fonda- trice et grande prêtresse de cette secte est Cyna Lokiec qui se présente comme << Chevalier du Royaume Royal de France, procura- trice générale de l'Ordre de l'Empereur, République Française, Prêtre Féminin de Melchisédech nommée par Dieu lui-même ». Cyna Lokiec affirme que << Jésus est un extraterrestre venu sur terre en soucoupe vo- lante ». Elle attend le retour du << prince » qu'elle a cru reconnaître sur une photo représentant Steve Mac Queen en tenue de coureur automobile. Sans commen- taire. Groupe Baal-Contrat, aux bons soins de Robert Pive- taud, 10, square Jean- Mermoz, 93150 Le Blanc- Mesnil. Selon sa doctrine, ce groupe détient la vérité transmise par des extrater- restres. te Centre d'étude Fraternité cosmique, correspondante française: Mme Odet- Maurice, << Domint- chénia », quartier Alotz, Arcangues, 64200 Biarritz. Secte fondée en 1962 en Suisse par Eugénio Sira- gusa qui transmet à ses fidèles un message galacti- que. Groupe Iso Zen, Jean- Paul Appel, 27 bis, avenue de Lowendal, 75015 Paris. Symbiose de message extraterrestre et de philoso- phie orientale. Aquarius, Michel Walter, Les 14 Logements, Champ- Drac, 38560 Jarrie. Eckan- kar La Voie de la cons- cience totale, correspon- dante française: Marie- Paule Pondaven, 43, rue des Trois-Frères, 75018 Paris. Club Ondes vives, M. Salémi, 26, rue Louis- Blanc, 92320 Saint-Leu-la- Forêt. Ces trois derniers groupes, bien qu'ils aient leur particularisme, transmettent un message interplanétaire à peu près analogue. tous 25 Les OVNI Cliché de «<< soucoupes » obtenu aux Etats-Unis en 1951. dernier n'était peut-être en somme qu'un extraterrestre pris pour une divinité par les deux prophètes. Jésus, ajoute le révérend Jennings, peut éventuellement avoir été le fruit d'une expérience génétique (la parthénoge- nèse de Marie) entreprise pour avoir un messager fidèle d'un message venu d'ailleurs. Don C.S. Lewis, un prêtre anglican de Cambrigde, au- jourd'hui disparu, n'avait pas voulu entrer dans ces querelles. L'existence des extraterrestres, pensait-il, ne change rien au problème théologique fondamental. Dieu a créé aussi les autres mondes et nous sommes libres d'imaginer que dans ces univers il a également cove incarné d'autres Christ quand le besoin de la rédemp-t tion s'est fait sentir. Jacques Borg consacrait récemment un article à une curieuse secte ufologique de Californie, les Témoins de la fin des Temps, une secte fondée par Marshall Apple- white et Bonnie Nettles (voir Nostra n° 389 du 19 septembre dernier). Ces nouveaux prophètes ensei- gnent à leurs fidèles qu'un vaisseau spatial géant va L POUR EN SAVOIR PLUS E nombre de livres consacrés au phénomène O.V.N.I. est si grand qu'il est impossible d'en établir une bibliographie, même sommaire. Tout choix est évidemment arbitraire. Cependant, les ouvrages suivants permettent de se faire une idée de la question même quand ils manquent de sérieux, comme ceux d'Adamski, car ils représentent un aspect de l'ufologie. - Adamski et Leslie Les soucoupes volantes ont atterri, Ed. Laffont. Jacques Bergier : les Extraterres- tres dans l'histoire, Ed. J'ai lu. Jacques Bergier et Georges Gallet: le Livre du mystère, Ed. Albin Michel. Biraud et Ribe: le Dossier des civilisations extraterrestres, Ed. J'ai lu. Jean-Claude Bourret: la Nouvelle Vague des soucoupes volantes, le Nou- veau Défi des O.V.N.I., O.V.N.I., l'armée parle, Ed. France Empire. Michel Carrouge : les Appa- ritions de martiens. Ed. Fayard. Charpentier : Les géants et le mystère des origines, Ed. Laffont. Les Mystères de la cathédrale de Chartres, Ed. Laffont. Maurice Chatelain: Nos ancêtres venus du cosmos, Ed. Laffont. Chevalier L'avion à la découverte du passé, Ed. Fayard. E.-M. Archdeacon : Alerte aux O.V.N.I., Ed. Pygmalion. Henry Durrand : le Livre noir des soucoupes volantes, le Dossier des O.V.N.I., Premières enquêtes sur les humanoïdes extraterres- 26 bientôt venir sur Terre chercher les « élus ». Ce n'est pas la seule secte de ce genre (voir l'encadré p. 25). Presque toutes ont des caractéristiques communes : le monde, ou tout au moins une poignée de privilégiés, sera sauvé par des extraterrestres et il faut préparer cet avènement d'un âge nouveau. C'était déjà, exprimé sous une autre forme, l'espoir des sectes millénaristes pour lesquelles, après une période de sauvagerie, Jésus devait revenir bâtir un royaume paradisiaque pour mille années avant le jugement dernier. On a aussi qualifié non seulement les sectes ufologi- ques, mais aussi la croyance générale à la réalité des O.V.N.I. de «< cargo cult de l'Occident », par référence au nom donné par les ethnologues à la religion de cer- tains peuples océaniens croyant que des cargos et des avions doivent venir leur apporter une abondance comparable à celle des Blancs. - Ce sont tous ces problèmes et d'autres encore qui feront l'objet de nos nouveaux dossiers ufologiques mensuels. Nous ne craignons pas de nous contredire. Au besoin, nous susciterons même cette contradiction entre les collaborateurs de ces dossiers. Car, il faut bien le savoir, Nostra n'est pas l'organe d'un groupe de recherches, d'une organisation, d'une secte. Il n'a pas de doctrine à enseigner, de dogme à imposer. C'est un hebdomadaire d'information consacré à l'actualité insolite, ne l'oublions pas. A ce titre, nous estimons que nous ne devons dédaigner aucune position, aucune hypothèse. LA SEMAINE PROCHAINE- Jean BRUN Notre prochain dossier tentera de faire le point sur les mystérieuses créatures qui habitent encore la Terre. De l'homme des neiges au monstre du loch Ness, nous analyserons objectivement ce que l'on sait et ce qu'on ignore de ces rescapés de la préhistoire. Un dossier passionnant qui se lit comme un roman d'aventures. tres, Ed. Laffont. Frank Edwards: Du nouveau sur les soucoupes volantes, Ed. Laffont, les Soucoupes volantes, affaire sérieuse, Ed. Laffont. Jean Ferguson Tout sur les soucoupes volantes, Ed. Flammarion. Charles Garreau et Raymond Lavier Face aux extra- terrestres, Ed. Jean-Pierre Delarge/Mame. Charles Garreau: les Soucoupes volantes, 20 ans d'enquêtes, Ed. Mame. Patrick Gaston: Disparitions mystérieuses, Ed. Laffont. Jimmy Guieu Black-out sur les soucou- pes volantes; Les soucoupes volantes viennent d'un autre monde, L'Omnium littéraire. Henning : Les grandes énigmes de l'univers, Ed. Laffont. Dr Allen Hyneck Les O.V.N.I., mythe ou réalité ? Ed. J'ai lu. Morvant Mes amis les hommes de l'espace, Ed. Dervy. Dr. Pagès le Défi de l'antigravitation, Ed. Chirion. Alfred Roullet: A la recherche des extra- terrestres, Ed. J'ai lu. Guy Tarade: Dossiers de l'étrange, Ed. Laffont. Le Poer Trench: Les géants venus du ciel, Ed. Jai lu. Jacques Vallée : Chronique des apparitions extraterrestres, Ed. Denoël. Le collège invisible, Ed. Albin Michel. Chronique des apparitions extraterrestres, Ed. J'ai lu. Jacques Vallée et Aimé Michel Mystérieuses soucoupes volantes, Ed. de l'Albatros. Pierre Vieroudy: Les O.V.N.I. qui annoncent le surhomme, Ed. Tchou. René Pacaut Ils ont rencontré des extraterrestres, Ed. Alain Lefeuvre. Michel Fiquet et J.-L. Ruchon : O.V.N.I., le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France, Ed. Alain Lefeuvre.