UN INGÉNIEUR DU CENTRE NATIONAL DE RECHERCHES SPATIALES PARLE : LES O.V.N.I. EXISTENT Peut-on dire qu'il y a réellement des phénomènes observés par des témoins? Peut-on dire que ces phénomènes sont inconnus? Peut-on expliquer ces appa- ritions? S'agit-il d'une manifestation extra-terrestre ? « Le public, les journalistes et les scientifiques n'ont la plupart du temps, connaissance du « phéno- mène »> «>. L'Inconnu - Après lecture de tous ces témoignages troublants, il est logique de se poser des questions Les yeux des témoins ont-ils réelle- ment observé quelque chose dans le ciel? Claude Poher: - «Évidemment, le nier reviendrait à dire qu'il ne s'agit que de cas de psychoses collectives ou d'invention pure. Il faut cependant séparer deux sortes d'observations: celles qui sont expliquables, telles qu'une rentrée de satellite, une fusée expérimentale, des ballons sondes... etc... et celles qui ne le sont pas. Ce sont celles-ci qui m'intéressent. C'est à ce moment que se pose la question: «S'agit-il d'un phénomène réellement observé par les témoins?». Pour répondre à cette question, on peut utiliser des éléments d'informa- tion indirects contenus dans les rap- ports d'observation : J'ai pensé, en effet, que les témoins avaient eu tendance à n'attacher qu'une importance secondaire à ces quatre paramètres et qu'ils cher- chaient davantage à préciser la des- cription du phénomène prétendu observé. L'étude a été menée par des méthodes statistiques. Elle a porté sur un peu plus de 1000 rapports prélevés au hasard dans le fichier dont je dispose. J'ai utilisé les rap- ports d'observation dans lesquels la date, l'heure et le lieu d'observation étaient connus avec précision. Ils le sont dans 80% des cas. Il est d'autre part possible de contrôler les conditions météorolo- giques alléguées par les témoins, par comparaison avec les archives de la Météorologie Nationale. On constate que les indications des témoins sont exactes dans 99,5% des cas. Ceci peut être un premier élément d'ap- préciation de la valeur des informa- tions que contiennent les rapports d'observation. La lecture de ces milliers de rapports d'observation disponibles révèle que le phénomène O.V.N.I. est prétendu être observé à toutes les distances. De quelques mètres à plusieurs dizaines de kilo- mètres. Par conséquent, il s'agit là d'un phénomène réellement observé, il doit être d'autant plus rapporté que l'atmosphère terrestre est plus transparente au moment de l'obser- vation. Une étude statistique, même élémentaire, portant sur l'état de la couverture nuageuse, révèle que cette propriété est vérifiée aussi bien en France que dans les pays étrangers >>. L'Inconnu - Les résultats de ces différentes investigations permet- tent-ils de conclure à l'observation : - la date, l'heure et le lieu d'obser- «d'objets » ? vation. Claude Poher: «Plus précisément, - les conditions météorologiques on peut dire, que le phénomène est 69 « : ment observé par les témoins peut-il être une mauvaise interprétation de phénomènes connus? >> statistiquement équivalent » à l'ob- L'Inconnu - Le phénomène réeйe- servation au sens optique du mot, d'objets traversant l'atmosphère. On peut remarquer d'autre part, que leur nombre par unité de volume est constant sur 30 ans. On voit mal comment ces résultats pourraient s'expliquer par des phé- nomènes psychiques, conscients ou inconscients. En fait, nous avons le choix entre deux hypothèses : - le phénomène allégué présente toutes les caractéristiques de «quel- que chose » de réellement observé visuellement par les habitants à tra- vers une atmosphère plus ou moins transparente. - les témoins se sont concertés, par milliers, dans tous les pays du monde pour choisir des dates, heures et lieux d'observation, tels que les résultats statistiques puissent respec- ter scrupuleusement les lois de la vision humaine en atmosphère plus ou moins transparente. Claude Poher: - «La réponse qui est généralement proposée à une telle question consiste à citer une dizaine de rapports d'observation d'O.V.N.I. pour appuyer une conviction néga- tive. On peut alors présenter dix autres témoignages correspondant à des erreurs d'interprétation flagrantes qui viennent détruire la thèse précédente. Pour éviter cet écueil, j'emploierai une méthode d'analyse statistique. Elle présente ainsi l'avantage d'être vérifiable, ne peut faire l'objet d'au- cune querelle de compétences et prend en compte tous les témoignages disponibles, sans choix orienté. Il s'agit donc de comparer la durée d'observation de phénomènes connus, visibles dans le ciel, à celle d'obser- vations du phénomène O.V.N.I. La durée d'observation des phéno- mènes connus peut se répartir en trois catégories : - 1) les phénomènes dont l'obser- vation est de très courte durée (quel- ques secondes au maximum) parmi lesquels on trouve essentiellement les météorites, les rentrées de satel- lites... Des milliers de météorites sont visibles chaque nuit en moyenne. 2) les phénomènes dont l'obser- vation est de longue durée (1 heure au moins). On y trouve les ballons sondes, les objets astronomiques... Les phénomènes sont également très nombreux et ont une grande chance d'être observés car la plupart, comme les planètes, peuvent être visibles chaque jour. La première hypothèse est évidem- 3) les phénomènes dont l'obser- ment la seule plausible: Nous sommes donc bien en présence d'un phénomène réellement observé par les témoins >>. - - vation est de durée intermédiaire qui peut s'étendre d'une dizaine de secondes à plusieurs minutes. On trouve dans cette catégorie les avions, 70 les hélicoptères, les oiseaux et les insectes. Si l'on compare la courbe de durée d'observation de ces différents phé- nomènes connus, à celle du phéno- mène O.V.N.I., on constate qu'elles sont très nettement différentes, et qu'on ne peut assimiler les deux. Après analyse des rapports de durée et de distance entre les deux phénomènes, on peut dire que nous sommes en présence d'un phénomène inconnu réellement observé par les témoins ». - L'Inconnu : Quelles conclusions pouvez-vous tirer personnellement, après 6 années d'études? Claude Poher: « Je peux dire que ce phénomène réellement observé possède des caractéristiques qui lui sont propres. Le phénomène O.V.N.I. présente un intérêt scientifique multi- disciplinaire certain et son étude est abordable par les méthodes classiques de la science >>. : L'Inconnu - Dans quelles parties du monde observe-t-on le plus d'O.V.N.I.? Claude Poher: - «Partout. Il n'y a pas de localisation géographique. L'observation est liée apparemment à deux paramètres essentiels : le fait qu'il y ait des gens sur place parce qu'il faut toujours quelqu'un pour établir un rapport, (c'est vraiment le nombre d'habitants au km² qui compte), d'autre part le fait que le ciel soit plus ou moins clair. Il n'y a pas d'observation d'O.V.N.I. dans les pays du monde où le ciel est toujours obscur, tout comme il n'y en a pas dans les régions du globe où le ciel est toujours clair mais où il n'y a pas d'habitants. >> : - « L'Inconnu Peut-on localiser les points où ces << apparitions » d'O.V.N.I. apparaissent le plus fréquemment ? Claude Poher - «Non. Mais on : constate tout de même que les vagues d'observation sont localisées à l'échelle de plusieurs milliers de kilomètres. Quand, par exemple, une vague d'observation arrive aux U.S.A., il n'y en a pas simultanément en Europe >>. L'Inconnu - Quels sont les pays où l'on se préoccupe le plus du phéno- mène O.V.N.I.? : Claude Poher: - «Dans chaque pays il y a des scientifiques qui s'y inté- ressent. Je reçois des lettres de tous les pays. Il y a une espèce de coopé- ration tacite qui se fait entre nous ». L'Inconnu: - Si dans les milieux offi- ciels on ne peut pour le moment par- ler de recherche, quelle est l'impor- tance des enquêtes menées à titre privé? Claude Poher: - «En France, il y a 3 000 ou 4 000 personnes qui se sont groupées sous des noms divers et variés, et qui s'intéressent à ces choses-là. Il s'agit d'associations fon- dées sous la loi de 1901, qui organi- sent des enquêtes et publient les résultats dans de petits journaux. A force d'investigations, ils finissent par être assez compétents. Les enquêtes de police sont un peu mieux faites car 71 elle a accès à des archives et elle a la possibilité d'interroger les témoins plus aisément. »> : - L'Inconnu Peut-on admettre qu'il s'agisse de présence extra-terrestre, et de ce fait, l'existence de « petits hommes verts » ? - Claude Poher: «Les petits hommes verts, c'est de la bande dessinée... Quant à la manifestation d'une vie Extra-Terrestre, c'est une hypothèse parmi d'autres. Personnellement, je ne lui accorde pas plus d'importance qu'aux autres. Tout ce qu'on sait par ailleurs de la science, aurait tendance à nous dire que non, que ce n'est pas vraisemblable. Et le tort que l'on a, je pense, est de tout de suite conclure en disant : « Les O.V.N.I. n'existent pas parce que les Extra-Terrestres n'existent pas. S'ils existaient, pour- quoi ne viendraient-ils pas nous dire bonjour...?» Il ne faut pas franchir cette barrière. Nous sommes en pré- sence d'un phénomène inconnu; une des hypothèses parmi des milliers est, qu'il s'agit peut-être de véhicules transportant des Extra-Terrestres. Mais on n'a aucune raison d'accep- ter plus cette hypothèse-là que d'autres beaucoup plus grandioses. Il n'y a pas plus d'anomalies dans une explication que dans une autre puis- que, de toute façon, on ne peut prou- ver ni l'une ni l'autre >>. : ». L'Inconnu - Quelles sont ces autres explications auxquelles vous faites allusion? : Claude Poher - Il se peut, par exemple, qu'il s'agisse de phénomènes créés inconsciemment par l'huma- nité. En fait, un certain nombre de choses se font inconsciemment notre cœur bat inconsciemment. Pourquoi n'y aurait-il pas un phénomène phy- sique qui puisse être produit par un grand nombre d'êtres humains...? Si l'on observe une foule d'indivi- dus, on constate qu'ils ont des réac- tions différentes de celles qu'ils ont lorsqu'ils sont seuls. Il n'est pas im- possible qu'il se passe quelque chose lorsque des hommes sont en groupe sur ce véhicule spatial qui s'appelle la terre. On peut imaginer aussi qu'il s'agit d'un système de communication. On imagine toujours que la communica- tion entre les civilisations des diffé- rentes planètes doit avoir lieu par la radio, or la radio est une invention récente qui ne durera probablement pas longtemps, tout comme les séma- phores ont eu leur temps. Pourquoi ne pas imaginer d'autres moyens de communication? Le système idéal serait celui qui ne nécessiterait pas de technologie, qui transmettrait le message directement. On peut imaginer que ces observa- tions sont une tentative de communi- cation de quelque chose à nous. : Il y a une autre hypothèse tout aussi envisageable. On peut imaginer que les terriens du futur viennent observer ce qui se passe actuellement. Il faudrait alors admettre la possibi- lité du voyage dans le temps. L'Inconnu - Quelles propositions feriez-vous à un sceptique ? Claude Poher: «Pour juger ce phé- mène O.V.N.I., il faut à mon avis, être d'abord intellectuellement hon- nête et bien informé. Pour éviter toute passion dans ce jugement, je suggèrerais que le sceptique fasse par exemple ce que j'ai fait : - - 1 - Interroger lui-même et sans idées préconçues les centaines de témoins d'observations récentes les plus étranges. 2- Prendre patiemment connais- sance de très nombreux rapports émanant de « témoins aux fonctions officielles » et de témoins aux compé- tences indiscutables. Compulser 72 éventuellement les millions de rap- ports reçus pendant les 30 dernières années pour se faire une idée géné- rale du problème; ne pas croire, en l'occurrence, à l'exhaustivité du peu d'informations qu'on possède soi- même, ni penser que ce qui en est largement publié est un échantillon suffisant. - 3 - Vérifier lui-même avec le plus grand soin certains témoignages, et tenter de s'expliquer complètement sans en omettre un seul détail impor- tant. Alors seulement, le sceptique pourra exprimer sa propre opinion en connaissance de cause. En ce qui me concerne, cette mé- thode a radicalement changé mon jugement du phénomène, jugement qui était extrêmement sceptique à l'origine ». : L'Inconnu - Comment envisagez- vous une recherche efficace et concer- tée mondialement ? Claude Poher: - «Comme la re- cherche classique. C'est-à-dire qu'il faudrait d'abord un grand laboratoire, avec des chercheurs de métier qui soient compétents dans un peu tous les domaines, qui fassent de la socio- logie, d'autres de la psychologie, d'autres de la physique... etc... Il faudrait des hommes de toutes spé- cialités parce qu'on ne sait pas dans quel domaine il faut diriger .les re- cherches. Si on décidait de faire une étude sérieuse, avec peu de moyens, parce qu'on ne sait pas si c'est pro- metteur ou si il y a une chance de trouver quelque chose, on peut envi- sager trois ou quatre scientifiques qui organiseraient leurs travaux en fonc- tion du plus urgent. Si on voulait mettre sur pied une grosse affaire, il faudrait employer des centaines de scientifiques. Mon premier et plus vif souhait est de voir l'étude de cet intéressant phénomène enfin abordé autrement qu'épisodiquement et à titre privé. Mon second souhait est, bien sûr, de participer à cet effort pour que ne soit pas perdu le bénéfice de six an- nées de travail personnel. Il est, à mon avis, certain que pour voir la connaissance du phénomène progresser indiscutablement, il fau- dra qu'un organisme officiel en inscrive l'étude à son programme, même à très faible niveau de finance- ment. Une telle recherche ne pourra certainement pas continuer à être abordée exclusivement à titre privé par quelques rares scientifiques, parce que le courage des hommes s'y essouffle et parce que leurs moyens personnels sont insuffisants. L'Inconnu - Pensez-vous que dans les années à venir, nous pourrons diffuser une information précise sur le phénomène O.V.N.I. sans encourir les foudres du rationalisme? Claude Poher: -« Cela dépend des pouvoirs publics et des scientifiques...>> : 73