DES "MARTIENS" A QUAROUBLE SUITE DE LA PAGE 1 Mais un homme affirme les avoir vus et il les décrit avec une telle précision, une telle foi, que les plus pessimistes se prennent à croire à la réalité de l'aventure. un ouvrier Cet homme, c'est métallurgiste, âgé de 34 ans, M. Marius Dewilde. C'est un homme sérieux. Aux Aciéries de Blanc-Misseron, où il travaille, il a la réputation d'avoir la tête solide et les pieds bien ac-. crochés au sol. Il n'a apparem- ment aucun intérêt à lancer un canular d'une telle importance. Et M. Dewild dessinant un plan de la soucoupe. pourtant il soutient cette chose incroyable: il a vu, à la porte de son jardin, à côté d'un mystérieux engin de forme oblongue, deux êtres d'apparence humaine, enfer més dans des scaphandres : deux < Martiens ». C'était vendredi soir. L'horloge ac- crochée au-dessus de la cuisinière marquait 22 h. 30. Mme Dewilde et son fils venaient de monter au lit. M. Marius Dewilde, assis dans la cuisine, lisait. Dans la cour, Kiki », son chien, se mit à aboyer avec tant d'insis- tance que son maître se munit d'une lampe électrique et sortit. Cars En arrivant dans le jardin, ra conte-t-il, je remarquai sur la voie ferrée, à quelques mètres à ma gau- che, une masse sombre. Je pensai : « C'est un paysan qui a dételé une charrette. Demain matin, il faudra que je prévienne les agents de la gare pour qu'ils l'enlèvent. » J'avais à peine formulé cette pensée que, sur ma droite, de l'autre éôté de la palissade du jardin, dans le chemin des contrebandiers, j'ei tendis un bruit de pas. C'était dans cette direction que mon chien était tourné et qu'il continuait d'aboyer. J'allumai ma lampe électrique. Alors, je vis les deux êtres. Ils étaient à trois ou quatre mètres de moi. Nous n'étions séparés que par la palissade. Ils marchaient l'un derrière l'autre, en direction de la masse sombre que j'avais remarquée sur la voie ferrée. L'un d'eux, celui qui marchait en tête, se tourna vers moi. Le faisceau de ma lampe accrocha, à l'endroit de son visage, reflet métallique. J'eus nettement l'impression qu'il avait la tête enfermée dans un cas- que de scaphandre. Les deux êtres étaient d'ailleurs vêtus de combinai- sons analogues à celles des scaphan- driers. Ils étaient de très petite taille pas plus d'un mètre - mais extrêmement larges d'épaules, et le casque protégeant la tête me parut énorme. Je vis leurs jambes : des jambes proportionnées à leur taille. Par contre, je ne leur vis pas de bras. J'ignore s'ils en avaient. un » Les premières secondes de stupé faction passées, je courus vers la porte du jardin, avec l'intention de leur couper la route. A ce moment, dans la masse sombre posée sur la voie, un hublot de forme carrée s'ou- vrit. Un projecteur fut braqué sur moi. Ce projecteur émettait une lu- mière intense à reflets verts. Son faisceau me paralysa. J'avais envie de crier, mais je ne le pouvais pas. Je voulais continuer d'avancer, mais mės jambes ne m'obéissaient plus. J'entendis comme dans un rêve, à un mètre de moi, un bruit de pas sur la dalle de ciment qui est posée de- vant la porte de mon jardin. C'étaient les deux êtres qui se diri- geaient vers la voie ferrée < Enfin, le projecteur s'éteignit. Je retrouvai le contrôle de mes mus- cles. Je m'avançais vers la voie Mais déjà la masse sombre qui y était posée s'élevait du sol. Elle mon tait en se balançant, un peu com- me un hélicoptère, sans autre bruit que le sifflement d'une épaisse fu- mée noire qu'elle me projetait au vi- sage. L'engin monta à la verticale, jusqu'à une trentaine de mètres, puis piqua droit vers l'Ouest, en pré- nant encore de l'altitude. Il avait la forme d'une cloche à fromage, haute d'environ 3 mètres et d'un diamètre de 5 à 6 mètres. Quand il fut à une certaine distance, il prit une phosphorescence rouge. En une minute il avait disparu. La police de l'air enquête Un commissaire et un inspecteur se sont, hier, rendus sur place. Ils ont remarqué qu'à l'endroit où M. Dewilde avait vu l'engin volant posé sur la voie ferrée, les traverses por- Les pierres du ballast étaient fria- taient des marques de martèlement. bles, comme si elles avaient été sou- mises à une haute température. Mais ces quelques traces ne prouvent rien les marques de martèlement peuvent avoir été faites par des ou- vriers de la voie posant des tire- fonds et le ballast est constitué par une sorte de mâchefer naturellement friable, Par ailleurs, aucune empreinte du pas des Martiens » n'a été obser- vée sur le chemin, de nature, il est vrai, peu favorable à relever de tel- les empreintes.