11 Et qui pardonne au crime en devient le complice > (Voltaire, Brutus Apropos de la fusillade de la rue d'Isly, on se souviendra des déclarations du lieutenant-colonel Bastien-Thiry devant les juges de la Cour Militaire de Justice: << Pour réussir à imposer sa volonté, le Pouvoir, qui violait le sentiment national des Français d'Algérie de la façon la plus cy- nique, la plus contraire aux lois de la nature, a décidé d'employer tous les moyens pour briser la résistance nationale en Algérie, et cès moyens ont le plus souvent été atroces... Face à la résistance des grandes villes françaises d'Algérie, des unités spéciales accep tèrent d'employer et de généraliser des méthodes que les troupes allemandes n'avaient que rarement utilisées pendant l'occupation et que nos troupes elles-mêmes n'avaient jamais employées au cours de la répression anti-F.L.N. Le feu fut ouvert systématique- ment contre des éléments civils non armés qui manifestaient pa- cifiquement leurs sentiments nationaux ou qui même ne manifes- taient pas du tout. Des femmes furent blessées ou tuées en allant chercher du ravitaillement ou en étendant leur linge à leur balcon. Des femmes et des enfants furent tués au fond de leur apparte- ment. La diffusion des documents relatant les conditions et les résultats de la fusillade du 26 mars à Alger, qui fit des centaines de victimes, fut interdite. Cette fusillade du 26 mars, et diverses autres opérations menées contre les populations, ont fait plus de victimes que le massacre d'Oradour-sur-Glane qui fut, à la fin de la guerre, cité comme l'exemple de la barbarie nazie. Cette répres sion inhumaine était exercée par des Français contre d'autres Français qui ne luttaient que pour rester Français sur la terre de leurs pères. Elle restera dans l'Histoire le signe de la totale in- humanité de celui qui l'a ordonnée »... Jean-Marie Bastien-Thiry fut passé par les armes le 11 mars 1963, un ar après le massacre de la rue d'Isly, en exécution d'un verdict de mort prononcé par un tribunal déclaré illégal par le conseil d'Etat et présidé par le général Gardet. l'encadrement de la fenêtre d'où a- vait tiré le fusil-mitrailleur, sur le balcon, un garde mobile qui mon- trait aux tirailleurs des chargeurs et des douilles qui avaient été tirées de là (...) Après, une ambulance est arrivée. Elle s'est arrêtée devant la porte de cet immeuble. Deux am- bulanciers sont sortis portant une civière. Ils sont montés dans les étages. Quelques instants après, ils sont redescendus. Sur la civière il y avait la forme d'un corps qu'un drap cachait >>. Quel était ce cadavre soigneuse- ment dissimulé aux yeux de la fou- le? C'est peut-être avec lui que l'on tient la clé de l'énigme. Car M*Ti- xier-Vignancour devait déclarer à la suite du lieutenant Saint-Gall de Pons «Ce fameux tireur au F.M. qui est-il? On l'a mis en ambu- lance. Il a disparu (...) Je vais vous le dire ce tireur nous le connais- sons. Nous savons son nom... Le pro- cès-verbal existe. Il établit que le tireur était un Eurasien »... Et d'a- jouter que cet homme « s'appelait Trang-Tong-Ton, né en 1922 à Ha- noï »... A.Alger, à l'époque, les seuls Eurasiens étaient les barbouzes... Et quatre ans après, M Tixier- Vignancour n'a toujours pas été dé- menti. On doute qu'il le soit jamais. Concluons l'évocation de cette hor- rible massacre en notant que nor- malement, il aurait dû soulever d'horreur la France entière et la dresser contre les auteurs du forfait. Mais la France, en 1962, était bien fatiguée et, de moins en moins, vou- lait qu'on lui parlât de l'Algérie. Admettons aussi qu'à ce moment-là, l'O.A.S. commit de nombreuses er- reurs, d'ailleurs imputables pour la plupart à des éléments irresponsa- bles, qui la déconsidérèrent en par- tie aux yeux de l'opinion métropo- litaine. Certains plasticages, à Paris, étouffèrent l'écho de la fusillade d'Alger, dans le même temps que la propagande gouvernementale s'employait à présenter des faits une version dont on sait aujourd'hui qu'elle ne correspondait nullement à la réalité. U.R.S.S. "CHARIVARI La « Stratégie militaire >> de Sokolowski UN livre de base vient d'être réédité en Union soviétique, à tira- ge limité. Ses exemplaires, tous nu- mérotés, ont été diffusés parmi les principaux responsables militaires. Son titre Stratégie militaire. Son auteur : le maréchal Sokolowski. Deux exemplaires, en dépit du soin apporté à sa distribution,, ont pu sortir de Russie. L'un d'eux est à présent entre les mains de la C.I.A. Celle-ci, sous la direction de Richard Helms, bras droit du patron du service, l'amiral W. F. Raborn, depuis avril 1965, en a tiré une pre territoire et, en somme, il réin- vente la guérilla appuyée sur de pe- tites unités formées notamment par des combattants politiques » issus des DOSAAF. Mais la théorie est non moins valable dans l'hypothèse offensive, ce qu'a expliqué Tchoui- kov en écrivant que ces groupements de combat seraient la forme ulti- me d'une guerre éventuelle visant, soit à reconquérir une portion per- due de notre territoire, soit à con- quérir un territoire adverse » (arti- cle paru dans un numéro spécial de la revue Krasnaya Zvezda. Dans les précédents numéros du Charivari, R. de Grand- maison a étudié la montée des nouvelles équipes militaires en Russie soviétique et la personnalité d'un des hommes les plus ambitieux de l'U.R.S.S. : Alexandre Chelepine. D'autres élé- ments se sont ajoutés depuis à son dossier. Les voici. sorte de digest qui a permis d'avoir des lumières sur le contenu de l'ou- vrage. Cette réédition de Stratégie mili- taire tient compte de deux éléments essentiels : l'état des armements atomiques dans le monde et les DOSAAF, sur lesquels nous nous sommes penchés dans notre précé- dent numéro. A sa base, on trouve un certain nombre de fiches mises au point par le général Toloubko, aidé dans ses recherches par les généraux Koshevoi et Yakubosky. La pensée de Toloubko se résume dans ces quelques lignes publiées par lui récemment : « La compa- raison attentive et minutieuse de l'état de nos forces avec celui des forces américaines nous conduit à penser que les armées classiques seraient les vrais atouts sur le plan purement tactique en cas de con- flit. Toloubko par l'importance qu'il accorde aux armées classiques, rejoint, notons-le, la doctrine pro- fessée dans les écoles militaires so- viétiques en 1955-59 par V.I. Sko- pin, que Sokolowski qualifie dans Stratégie militaire, de « stratège et tacticien prophète >>. Mais ces armées classiques seront- elles de vastes unités opérant par masses? Non pas, et c'est là que Toloubko innove. Dans la revue Mi- litarium, il écrivait voici quelque temps: « Skopin l'avait envisagé, Soko- lowski l'a enseigné et nous l'affir- mons il faut admettre qu'en cas de conflit, des bombardements ato- miques s'étant produits, les grandes unités de la dernière guerre ne se- ront plus utilisables, parce que trop vulnérables et incapables de s'in- filtrer chez l'ennemi massivement. Nous devrons donc utiliser deux élé- ments, l'un éternel : l'immensité de notre territoire, et un nouveau : les forces issues des DOSAAF. Il fau- dra faire éclater nos unités de com- bat jusqu'au niveau de la compagnie ces compagnies jouissant d'une auto- nomie totale tout ent étant capables de travailler dans un ensemble stra- tégique dirigé par un état-major abrité. Là où un corps d'armée se- rait anéanti atomiquement, une com pagnie passera. Infiltrées chez l'ad- versaire, ces petites unités revien- dront tout naturellement à une for- me classique de combat... En fait, à la limite, on peut même imaginer l'éclatement de ces petites unités elles-mêmes en groupes de quelques hommes, dangereux pour l'ennemi par leur formation et leur arme- ment »... Notons que cette théorie part d'une hypothèse défensive : Toloubko imagine que l'U.R.S.S. pourrait être contrainte de se battre sur son pro- En ce qui concerne les combat- tants politiques des DOSAAF, Soko- lowski lui-même a rendu hommage à l'action de Chelepine dont il a salué le « travail obscur» qui a con- duit à la mise au point de ces merveilleux instruments que sont les DOSAAF, véritables pépinières alimentées chaque année en forces jeunes ». Il a également salué l'ac- tion de Semitchasny, le chef du M. G.B. (police secrète) dont les unités spéciales sont actuellement « for- mées en vue de la destruction des équipes de partisans ennemis >> et susceptibles d'exercer leur action << sur les territoires de périphérie des républiques socialistes soviéti- ques »lisez en cas de pénétra- tion des troupes soviétiques en Eu- rope occidentale. C'est un fait qu'actuellement de nombreuses unités, armées en par- ticulier de fusées tactiques porta- tives, sont entraînées suivant les en- seignements du tandem Toloubko Sokolowski (que soutient Chelepine) sous la direction du général Biriou- zov dont on aura tout dit en indi- quant qu'il est l'ami et le protégé de Piotr Kapitza à qui l'U.R.S.S. doit sa première bombe H. Et Sokolowski lui-même souligne combien cette nouvelle tactique peut être dangereuse pour l'adversaire : «La dispersion, la formation de compagnies et de groupes autono- mes, permet de considérer qu'un ad- versaire éventuel, attaquant par sur- prise avec un arrière-plan d'inva- sion terrestre ou aérien, devrait re- viser tout son programme puisque les bombardements de préparation ne pourraient tout détruire de ces unités nouvelles et que notre état- major garderait intactes ses possi- bilités de destruction tout en neutra- lisant les possibilités atomiques tac- tiques de l'ennemi »... On ajoutera que le nom du géné- ral Kazakov, spécialiste de l'emploi des fusées tactiques, vient de repa- raître dans la liste des professeurs affectés au DOSAAF. Et si on lit at- tentivement l'organe de l'armée rou- ge Krasnaya Zvezda, on constate que, de plus en plus, paraissent des études sur l'utilisation des fusées au sol et portatives. Des experts américains estiment aujourd'hui que les Russes, cons cients de la supériorité des Etats- Unis sur le plan stratégique, notam- ment grâce à leurs fusées, sont ré- solus à compenser ce déséquilibre par des recherches plus poussées sur le plan tactique, et c'est là, ex- pliquent-ils du « travail intelligent ». Quant à nous, il importe de temps à autre de prendre conscience de ce qui se cache derrière les sourires engageants de la «coexistence pa- cifique »... "CHARIVARI Ce document vient des Etats- Unis son auteur se trouvait au laboratoire de la tour de contrôle de l'aéroport de Sa- lem (Massachusetts) lorsqu'il perçut dans le ciel d'étranges engins volant en formation. Il eut le temps de saisir son ap pareil photographique et de fixer le phénomène sur la pel- licule. 12 Keystone Mystère « Il ne faut donner que la moitié de son esprit aux choses de cette espèce que l'on croit et en réserver une autre moitié libre, où le contraire puisse être admis si besoin est. »> Le dossier des soucoupes volantes reste ouvert لله Fontenelle. ERIODIQUEMENT, l'apparition Pobjets mystérieux dans no tre ciel ramène sur le devant de l'actualité le problème des << sou- coupes volantes ». Illusion? Réalité ? Depuis des années qu'on en débat, la question n'est pas tranchée et sans doute n'est-elle pas prête de l'être. Pour l'instant, on en est donc surtout à la constitution de dossiers dont les auteurs se gardent, dans l'ensemble, de procéder à des conclusions trop hasardeuses, les hypothèses se chevauchant sans qu'aucune puisse avoir valeur de cer- titude. Un nouvel ouvrage consacré à la question vient de paraître sous le titre Les phénomènes insolites de l'espace (1). Le dossier des mystères célestes s'y trouve présenté par deux jeunes chercheurs français, Jacques et Janine Vallée. Jacques Vallée, jeune scientifique travaillant aux Etats-Unis, a eu accès à de nom- breux documents. C'est avec pru- dence et rigueur qu'il s'approche de son sujet. Il convient de noter que ces en- gins, baptisés soucoupes par commo- dité de langage bien que n'ayant pas tous la même forme, furent d'abord étiquetés sous l'appellation générale d'UFO (Unidentified firving objects). On les appelle aujourd'hui MOC Mystérieux objets célestes » -, (1) Editions de la Table Ronde, col- lection L'ordre du jour ». ce qui, à tout prendre, est plus poé- tique et prédispose à la rêverie. Certains font de l'apparition des soucoupes un phénomène de l'après- guerre rien n'est plus faux. Il y eut des soucoupes pendant le se- cond conflit mondial: les Allema les prenaient pour des «< chasseurs fantômes » alliés et les Alliés pour des armes secrètes nazies. Il y eut des soucoupes « classiques >>: près d'une centaine de témoignages ont été conservés depuis la fin du XVIe siècle. Il y eut aussi des sou- coupes antiques»: les Egyptiens les appelaient « cercles lumineux >> ou «< cercles de feu » et les Romains, avec leur esprit guerrier, les nom- maient boucliers lumineux ». Pour les Celtes, il s'agissait de << chars volants ». Les grandes épopées de l'Inde content les combats des << vi- manans» qui volaient en crachant un feu peut-être atomique. Quant à la Bible, elle propose le « rouleau volant» de Zacharie, la « roue »> d'Ezéchiel et, pourquoi pas, le <> d'Elie... Et pourtant, en ce temps-là, n'exis- taient ni les avions, ni les ballons- sondes ! Astronefs ou cétacés ? Certes, il convient de ne pas sys- tématiser: même si l'on éprouve un petit choc en lisant dans le journal de Samuel Peppys une description précise de cigare volant » dans le crépuscule londonien du XVIIIe siè- cle, il ne faut pas voir des MOC partout, dans les hiéroglyphes et sur les parois des grottes magdalénien- nes. Mais il est également peu satis- faisant d'expliquer tout cela par une réduction en archétypes, solution proposée par le psychanalyste C. G. Jung. Encore moins comprend-on l'attitude de certains scientifiques, comme celui-ci qui déclarait à peu près «Même si l'une de vos sou- coupes se posait sur la place de la Concorde, je n'irais pas la voir ! > Après cela, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle (escamotable dans l'habi- tacle)... L'origine terrestre semblant peu probable, toutes les suppositions res- tent permises. De brillants cerveaux branchés sur la «S. F.» (science- fiction) ont affirmé que c'est d'une sorte d'astronef géant (15 km de long, précisent-ils) que nous vien- nent des nuées de soucoupes dont 13 Cette soucoupe a été photogra- phiée à Bulawayo (Rhodésie): au-dessus d'un bâtiment offi- ciel, dans la rue principale de la ville, on aperçoit nettement un disque lumineux. Le cliché a été déclaré authentique par un jury formé des représen tants de la presse locale. L "CHARIVARI la plupart demeurent invisibles parce que trop rapides. La << S. F. >> a généralement les yeux au ciel, mais on sait depuis Le matin des magiciens qu'il y a un mythe du globe creux. Nous possédons donc aussi des théoriciens de la soucoupe d'origine souterraine... Existe aussi la thèse de Me Was- silko-Serecki selon laquelle l'iono- sphère possède une faune comme les grands fonds marins vivraient là-haut des espèces de cétacés en forme de cigare, pondant des MOC qui seraient des œufs ou répandant leurs petits << non identifiés » jusque, parfois, dans notre atmosphère. Reste à savoir s'ils seraient comes- tibles ! Les logiciens si toutefois la logique est encore utilisable en pa- reil domaine pensent plutôt à des visiteurs venus d'autres planè- tes plus évoluées que la nôtre. Selon une thèse occultiste, il s'agirait de Vénusiens, débarqués pour la pre- mière fois en 18.617.841 av. J.-C. Mais on ignore en quel mois, et cette imprécision consterne. Tous les scientifiques ne sont pas fermés aux sollicitations du « réa- lisme fantastique ». Le professeur Lancement, ex-directeur de la sec- tion d'astronomie au Palais de la Découverte, a déclaré dans une con- férence qu'une expédition martienne était peut-être venue sur notre terre à l'époque tertiaire. Ceux qui << sa- vaient », dans le petit monde de l'occultisme, que les satellites de Mars sont artificiels, furent bien sur- pris de l'entendre confirmer par le savant soviétique I.-S. Chklovski. Il est vrai qu'en 1957 l'Académie des Sciences de Moscou célébrait le cen- tenaire de la naissance de Tsiol- kovsky, théoricien de la civilisation interplanétaire. Donc, des visiteurs venus d'autres mondes, pourquoi niet? Un bon communiste ne doit pas croire à « l'autre » monde, mais « les autres » lui sont permis. porte plutôt sur la possibilité d'une communication entre les diverses ci- vilisations de l'univers. Si cette communication est réali- sable, on doit s'interroger sur le rôle joué par les planètes du sys- tème solaire et d'abord par la lune, plate-forme idéale. C'est avec une sincère appréhension que les « mo- cistes» ont suivi les progrès des lanceurs de fusées, souhaitant que nul ne cède à la tentation d'expé- dier une bombe atomique sur la lune avant d'avoir vérifié qu'elle est réellement déserte. En effet, rien ne permet encore de conclure à l'aban- don absolu de Séléné. D'innombra- bles phénomènes lumineux ont été observés sur notre satellite et mal expliqués (en la seule journée du 22 octobre 1790, dans une éclipse totale de lune, Herschehll y avait décelé 150 points lumineux rouges). Le 4 novembre 1957, la base de Mac Murdo (Pôle Sud) et l'île flottante T3 (Pôle Nord), ainsi que nombre de radios amateurs, ont capté sur 14,286 mégacycles d'étranges signaux qui semblaient suivre le déplacement de la lune. Si des « étrangers » nous observent, on conçoit qu'ils puissent être intéressés par notre nouvelle méthode de culture des champi- gnons et par ces fusées que les archéologues futurs prendront peut- être pour des symboles phalliques. Et l'on a remarqué que si les MOC se manifestent par vagues tous les deux ans environ, il y eut abon- dance de visites, hors programme, à l'occasion du lancement du pre- mier satellite Spoutnik (3 octobre 1957) puis de la fusée américaine «Far Side» (21 octobre) et, l'année suivante, 'après le lancement des « Explorer 2 et 3», «Spoutnik 3 >>, des «Pionnier »>, etc. Des milliers d'observations Les super-James Bond de l'espace n'ont pas jusqu'à maintenant fait preuve d'une grande agressivité. On les tient toutefois pour responsables de la mort du pilote Mantell, pulvé- risé avec son appareil en tentant de poursuivre un MOC, le 7 juin 1948, et de trois blessures infligées à des Américains, mais peut-être sans au- cune volonté de nuire. La commis- sion d'enquête américaine créée le 30 décembre 1947 devait d'ailleurs se dissoudre deux ans plus tard après avoir déclaré que les MOC et leurs jeux de couleurs étaient sans dan- ger pour la nation. L'armée de l'Air n'en a pas moins continué sa sur- veillance, de même que la commis- sion canadienne, les services secrets britanniques et sans doute les ex- perts de tous les pays. Sur les milliers d'observations en- registrées depuis une dizaine d'an- nées, près de 15 % ont résisté à toute tentative d'explication. Les commissions ont fonctionné comme le bureau des constatations de Lourdes, rejetant tout cas suscep- tible d'être ramené à un phénomène connu. De ce qui reste, on peut dé- gager les portraits-robots des prin- cipales espèces de MOC. Jean Galy, dans le bulletin de la Société d'As- tronomie populaire de Toulouse, en a présenté le tableau: 1. grands cigares à hublots éclai- rés, de 200 à 300 mètres de long et pouvant atteindre la vitesse de 13.000 km-h. ; 2. petits cigares de 30 à 60 mètres et atteignant 1.300 km-h. ; 3. petits disques ronds ou ovales, ne dépassant parfois pas la taille d'une assiette; 4. astronefs de même forme et de toutes dimensions, ayant jusqu'à 170 mètres de diamètre. Vitesse maxima 63.000 km-h.; 5. boules de feu, blanches en gé- néral et très brillantes, sans enve- loppe matérielle apparente. Depuis la guerre de Corée, on les appelle aussi chasseurs fantômes >>. 6. boules de feu vertes, éclatant parfois en étincelles dans l'air ou au contact du sol, observées surtout dans le sud-ouest des U.S.A. et étu- diées par le docteur Lincoln La Paz à l'Université de New Mexico; 7. glastéroïdes blocs de glace de toutes couleurs, blanchâtres, bruns, ambrés, parfois énormes et non asso- ciés à des nuages. Les soucoupes » ont les mêmes caractéristiques pour tous les obser- vateurs passages sans transition de la vitesse foudroyante à l'immobilité totale et vice versa, changement de couleur et d'éclat au moment de l'accélération. A signaler que ces soucoupes ne circulent pas à plat mais sur la tranche, comme une roue, et ne deviennent horizontales qu'à l'arrêt. Leurs passages provo- quent des orages magnétiques. Le << National Investigations Committee on Aeral Phenomena » a enregistré les perturbations qu'elles causent: ce sont principalement des effets électro-magnétiques. Les moteurs s'arrêtent, les phares s'éteignent, les postes de radio et de télévision som- brent dans le fading, les éclairages des maisons se mettent à varier d'in- tensité. Les MOC sont parfois silen- cieux, parfois sifflants, parfois dé- tonants. Beaucoup de témoins ont D'étranges signaux Au surplus, personne ne conteste plus la possibilité d'autres planètes habitées. C'est même d'une impres- sionnante probabilité. Le scepticisme (Planète) Le journaliste Aimé Michel (ci- dessus, à gauche) a réuni un important dossier sur les sou- coupes volantes. Il s'insurge contre la prétention de cer- tains hommes de science de nier purement et simplement ce qui ne leur paraît pas im- médiatement explicable.. LE TRAIT La revue dessinée par PINATEL est désormais en vente chez tous les marchands de journaux. Si vous aimez la caricature, ne ra- tez pas ce numéro «Barbousique »>. En vente partout 2 F seulement (Keystone) "CHARIVARI Soucoupes volantes affirmé avoir ressenti un choc élec- trique accompagné de chaleur et les frappant momentanément de para- lysie. L'appréhension n'explique pas ces réactions car souvent les effets se font sentir avant que la présence d'un MOC ait été remarquée. Il y eut aussi quelques cas de brûlures bien constatables. Effets plus curieux encore: on a maintes fois observé que les MOC laissaient tomber une sorte de ma- tière fibreuse. Un échantillon d'une de ces substances aurait été soumis à l'analyse microscopique directe, permettant de constater l'existence exclusive de fibres organiques, prin- cipalement des fibres de soie natu- relle, quelques fibres de poliamides (nylon), deux ou trois fibres de co- ton, une parcelle de bois (Courrier Interplanétaire, n° 39). Cette analyse ferait plutôt pencher la balance du côté des réalisations humaines; mais il convient de noter que dans la plupart des cas, les substances lâchées par les MOC se dissolvent comme fond la neige au soleil. Les révélations d'Adamsky Comment se comportent les sou- coupes? Comme des personnes ca- pricieuses elles vont, viennent, vi- revoltent, s'arrêtent au-dessus des villes, se posent sur les aérodromes et même sur la Place Rouge à Mos- cou. Puis elles s'enfuient avec des accélérations vertigineuses qui po- sent au moins deux problèmes à des terriens: Comment obtenir de telles performances? Comment un organisme humain s'en pourrait-il accommoder? On se demande donc de quoi elles sont faites et ce qu'elles contiennent. Jacques et Janine Vallée se mon- trent extrêmement réservés : « La << soucoupe volante » n'est pas actuel- lement susceptible d'étude scienti- fique, ni même l'objet de définition. Son existence en tant qu'objet est douteuse... » Mais à quoi servent donc tant d'observations réperto- riées? Car les MOC semblent tout à fait solides à des témoins aussi désintéressés que les radars (dans la nuit du 17 février 1956, un MOC se promena plusieurs heures durant au-dessus d'Orly). On a, par ailleurs, relevé des traces d'atterrissages: herbe brûlée, empreintes de béquil- les qu'il n'est pas toujours possible d'expliquer par l'existence de super- hélicoptères... Le comportement des MOC ayant toutes les apparences de l'intelli- gence, s'il ne s'agit pas selon la jolie thèse biologique de dau- phins de l'ionosphère, quels sont leurs équipages? On se souvient sans doute de l'ou- vrage à sensation Les soucoupes vo- lantes ont atterri de Georges Adam- sky, astronome amateur au Mont Palomar. Adamsky n'y allait pas par quatre chemins: ne prétendait-il pas avoir voyagé dans les vaisseaux de l'espace? Il présentait aussi la pho- tographie d'une soucoupe, mais un critique français protesta qu'il y re- connaissait un vulgaire plafonnier. Depuis lors, on a vu beaucoup d'autres plafonniers décrochés des Privé Croquis d'un occupant de soucoupe, du genre « drôle d'oiseau >> salles à manger célestes. Bien plus, il y a eu des descriptions de << mar- tiens » à décourager nos auteurs de «S-F >>. Descriptions très variées, mais avec des constantes que Jung expliquerait sans doute par une iden- tité de structures mentales chez les hommes imaginatifs. Il s'agit par- fois de «< petits hommes » en combi- naison de mécanos, parfois au con- traire de géants, ou encore de « drô- les d'oiseaux ». Mais un «< martien >> apercevant successivement un beat- nik, un pygmée et un horse-guard penserait-il que ce sont des échan- tillons d'une même espèce ? L'objet mystérieux de Valensole L ES apparitions de soucoupes volantes se produisent surtout l'été: c'est naturel, puisque le ciel est alors beaucoup plus clair et plus dégagé. On se souviendra que l'une des manifestations les plus sensation- nelles des MOC s'est produite en juillet dernier, lorsqu'un mystérieux engin se posa dans un champ près de Valensole (Basses-Alpes), à quelques dizaines de mètres d'un habitant du village, M. Massé. M. Massé, que chacun s'accordait à reconnaître comme parfaitement équilibré et sain d'esprit, raconta : « A trente mètres de moi, dans mon champ, j'ai vu un étrange appareil de la forme d'un ballon de rugby et de la taille d'une voiture. Un petit être évoluait près de l'engin. Quand il m'a vu, il a sauté dans la cabine et il a décollé... >> On supposa qu'il aurait pu s'agir d'un hélicoptère de l'armée : mais outre qu'un hélicoptère est un engin parfaitement identifiable, qui était le « petit être» observé en train de tourner autour de lui? En outre, les autorités militaires devaient démentir qu'un de leurs appareils se fût trouvé dans la région à ce moment-là. Naturellement, un certain nombre d'esprits « scientifiques » traitèrent par la dérision la vision de M. Massé et l'on n'en parla plus. Cela conduit d'ailleurs à penser que les apparitions de MOC sont en réalité plus nombreuses que celles qui sont officiellement recensées: beaucoup de personnes, témoins de ces apparitions, préfèrent en effet garder le silence que d'être l'objet de la curiosité publique et des sarcasmes. En Colombie et en Virginie, le martien se porte grand (au moins 3 mètres), à peau verte de crocodile et avec des bras touchant presque terre. En Italie et au Brésil, appa- raissent plutôt les hybrides à petites ailes. On se croirait revenu au bon temps du « devisement du monde ». Sauf avec Adamsky, les visiteurs extra-terrestres ne se montrent pas très liants. Le journaliste Aimé Mi- chel suppose qu'il y a une trop gran- de différence entre leur espèce et la nôtre pour que la communication s'établisse nous ne serions pas des interlocuteurs valables. On peut aus- si bien penser qu'ils se méfient de nos manières et que nous n'avons rien à leur apprendre sur nous-mê- mes. Enfin, puisque les MOC atter- rissent si souvent, rien n'interdit non plus de croire qu'il y a des gens d'ailleurs » parmi nous, inco gnito. Si l'auteur de ces lignes vous révèle qu'il est précisément l'un de ces visiteurs, le croirez-vous? Non, n'est-ce pas ? Vous voyez bien que les martiens ceux qui ont figure humaine n'ont même pas besoin de cacher leurs origines !... Même avant de devenir puissance atomique et agence de voyages orbi- taux pour les rats, la France a eu sa belle part de soucoupes, aux qua- tre coins de son hexagone. Mieux en- core, elle constitue un terrain de chasse orthoténique, ainsi que l'a dé- montré Aimé Michel. Nos ancêtres 14 ont eu les alignements de Karnak, nous avons des alignements de MOC. Du côté officiel, nous n'appren- drons rien. Les enquêtes sont étouf- fées. Air-France avait jugé bon de constituer sa propre commission d'enquête, avec le concours d'astro- nomes et de membres de la Faculté des Sciences. Cette commission en- tendit notamment le brave douanier Gachignard, devant qui vint se po- ser un « cigare volant », le 27 octo bre 1952, sur la piste de Marigna- ne. Bien que le témoin eût été re- connu parfaitement sérieux et sain d'esprit, on l'a quand même changé d'air et déplacé à la Rochelle, cité plus renommée pour ses filles que pour ses MOC. Les observations faites en France sont dignes du label NF. On nous dit qu'elles satisfont les enquêteurs les plus exigeants. C'est que l'esprit cartésien l'emporte sur le goût du canular. Nos soucoupes volent droit, on note leurs heures de passage aux stations de leurs grandes lignes et on les observe avec beaucoup plus de sang-froid que dans les autres pays. Nous espérons bien que lors- que «< ces gens-là » se décideront à se présenter, ils s'adresseront d'abord aux Français. Mais les choses étant ce qu'elles sont, c'est-à-dire de mys- térieux objets célestes, on ne peut qu'inscrire sur le dossier: << affaire à suivre »... BIBLIOGRAPHIE DE nombreux ouvrages ont été publiés en France sur les soucoupes volantes. Parmi les principaux on retiendra : Les soucoupes volantes ont atterri, par Georges Adamsky (La Co- tombe); Un mythe moderne, par C. G. Jung (N.R.F.); Les soucoupes volantes existent, par D. Keyhoe (Corréa); Mystérieux objets célestes, par Aimé Michel (Arthaud); Les soucoupes volantes viennent d'un autre monde, par J. Guieu (Fleuve Noir); Les phénomènes insolites de l'espace, par Jacques et Janine Vallée (La Table Ronde). Par ailleurs, le problème des MOC est régulièrement évoqué dans des périodiques très curieux comme Lumières dans la nuit (Le Chambon- sur-Lignon, Haute-Loire) et Le Courrier Interplanétaire à Ferney- Voltaire. Pour certains artistes d'aujourd'hui, la peinture est un exorcisme face aux inquiétudes de notre temps, entre les mondes de l'infiniment petit et de l'infiniment grand. Ci-dessus sur un thème de rencontres planétaires, << mon- des conjugués », peinture de François Chapuis. Privé