LE POHER Semaine du 7 au 13 septembre 2011 CENTRE BRETAGNE Ovnis: le territoire passé aire abstraction de toute croyance et s'en tenir aux témoignages ». Cet objectif en tête, Jean-François Boëdec signe «Ovni sur le Finistère ». Une enquête déconcertante, qui analyse pour la première fois le phénomène << ovni »> à départementale. l'échelle Quand avez-vous commen- cé à vous intéresser au «> ? Dans les années 1980. Ça cor- respond à une époque où il y avait beaucoup d'observations. J'ai participé à la Commission officielle d'enquête qui s'occupe du sujet, le Gepan*, pendant 3, 4 ans. A l'époque, j'avais 25 ans. On allait faire des enquêtes sur le terrain (...) Je trouvais que le sujet était intéressant, extrêmement controversé. L'ob- jectif était d'accumuler le maxi- d'informations pour essayer de faire avancer la recherche et de ne pas le laisser dans le domaine de la spécula- tion. mum Vous dites que votre enquê- te est la première du gen- re... L'étude de ce phénomène a été faite à l'échelle nationale et internationale mais pas à l'échelle locale. Je me suis dit qu'il serait intéressant de voir, à l'échelle d'un département, si les informations tenaient la rou- te, s'il n'y avait pas de confu- sions... Et je me rends compte que les témoins décrivent des choses réelles. Qu'il n'est pas possible qu'ils se soient consul- tés dans le temps pour s'accor- der sur ce qu'ils allaient racon- ter. En plus, nous avons des cas avec des traces qui ont fait l'ob- jet d'analyses. Quel est votre objectif ? Léguer un témoignage qui n'est pas le mien, mais celui des témoins. Et faire comprendre que l'on est face à une réalité au crible Jean François Boĕdec YOVNI sur le Finistère 50 ans d'enquêtes 80 cas inexpliqués Montageseires «Ovni sur le Finistère, 50 ans d'en- quêtes, 80 cas inexpliqués », aux Editions des Montagnes Noires. qui nous échappe complète- ment. Nous avons du mal à convaincre la communauté scientifique de s'y intéresser. Et on est confrontré, d'une part, à l'exagération de certaines per- sonnes qui disent tout de suite que la solution est l'apparition d'objets d'origine extraterrestre (...). D'autre part, au problème de désinformation amplifiante organisée par certaines grandes puissances, qui font tout pour que la recherche ne soit pas fai- te (...) Pour quelle raison ? On ne se l'explique pas (...). Un certain nombre de grandes puis- sances travaillent sur cette affai- re parce qu'elles se sont rendu compte que le phénomène sem- blait développer une quantité d'énergie phénoménale dans un volume restreint (...). Comme on est actuellement confronté à des problèmes énergétiques importants, si une puissance arrivait à obtenir des informa- tions de haute qualité sur l'éner- gie développée lors de ces phé- nomènes, ça pourrait, peut-être, ouvrir des perspectives nouvel- les... On en est au tout début. Maintenant, on ne peut pas l'in- terpréter. Et il ne faut pas partir de la base en disant "c'est extra- terrestre". Ça semble être d'ori- gine extraterrestre (...) mais nous n'avons pas d'éléments matériels. Vous pensez donc que cer- taines puissances mondia- les en savent plus qu'elles ne le disent ? C'est évident ! Certaines ont les éléments. Mais il n'y a pas d'échange d'informations entre elles sur ce sujet. Il y a une cour- se à l'information car certains ont compris que derrière cette affaire, se cache l'acquisition de savoirs nouveaux (dans les domaines de la physique, de l'énergie...). Et ça, ça ne se par- tage pas. Les connaissances sur les ovnis en resteront-elles là désormais selon vous ? Non. Ça va devenir un enjeu d'intelligence et de contre-intel- ligence scientifique. Et ce, à moyen terme. Je pense que les recherches vont se développer. (...) Je pense également que nous aurons de nouvelles obser- vations. Quand ? On ne sait pas. Le phénomène va évoluer. Vers quoi ? On ne sait pas. On EN BREF Jean-François Boëdec, orginaire du Finistère, poursuit aujourd'hui ses recherches dans le département à titre person- nel. Il est par ailleurs en contact avec des chercheurs américains. Pour réaliser ce livre, il a aussi eu accès aux documents et sour- ces officiels. Outre la retranscription et l'analyse des témoigna- ges, l'auteur publie ainsi plusieurs points de vue de scientifiques français ou étrangers. Mais aussi une lettre surprenante signée du contre-amiral Pinon, qui demande qu'une « étude de haut niveau »> soit menée sur le sujet << sous l'autorité de l'Etat >>. Tout aussi surprenante, la réponse de la présidence de la République. est quasi certain de son existen- ce, on ignore tout de son origi- ne (...). Mais, qui dit cas inexpliqué dit forcément ovni ? Je préfère que l'on dise phéno- mène ovni. C'est-à-dire que ce qui n'est pas expliqué relève d'un phénomène qui a compor- tement bien spécifique. Mainte- nant, on n'a pas suffisamment d'informations pour aller plus loin. C'est peut-être aussi un phénomène physique nouveau dans notre environnement que nous ne connaissons pas (...)! Ce n'est pas forcément axé extraterrestre; ce n'est qu'une hypothèse. Le livre rassemble des témoignages, de 1920 à nos jours. Mais vous dites qu'il y a moins de cas récents... Beaucoup moins. Par contre, il y a eu quelque chose d'assez inté- ressant, le 15 avril 2005, à 23 h: un objet triangulaire som- bre et massif et a priori de gran- de dimension est passé dans la région de Gourin et a été vu par une demi-douzaine de témoins. Je suis allé les voir. On a fait une enquête auprès de Radars de Bretagne; on s'est rendu compte que cette nuit-là, il n'y avait ni passage d'avion dans ce secteur, ni mission de com- mandos aéroportés et les radars n'ont rien détecté. Ce n'était donc pas un aéronef référencé. De quoi s'agissait-il ? Ça peut être aussi un avion furtif améri- cain? Mais qu'est-ce qu'un avi- on furtif américain ferait au-des- sus du Centre Bretagne ? Propos recueillis par Sophie Benoit *Le Groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non identifiés, au centre national d'études spatiales de Toulouse, recueille les informations et témoignages, les conserve, les analyse: 05.61.27.48.01.