SUD OUEST Lundi 24 Aout 2009 (http://www.sudouest.com/gers/actualite/article/685711/mil/5017166.html#c688925) OVNI. Ils ne sont pas fous, ce ne sont pas des passionnés de films fantastiques, ils ont juste levé les yeux au ciel et tout raconté aux gendarmes. Le Geipan les recense Ils ont été témoins de bizarreries dans le ciel SUD QUEST Juillet et août sont des mois propices à l'observation du ciel. C'est aussi la période pendant laquelle on recense le plus de cas de « Pan ». (photo Archives laurent theillet) blandine philippon Eauze, 6 novembre 1994, 22 h 30. Une jeune fille éteint la télévision et monte se coucher. Au moment de fermer les volets de sa chambre, elle observe dans le ciel un objet lumineux de forme ronde qui darde des lumières rouges et blanches. Le phénomène est accompagné de bruits sourds et répétés. L'adolescente appelle sa grand-mère qui observera le même phénomène. Le lendemain, les deux Elusates se rendent à la gendarmerie. Loin de passer pour des illuminées, elles sont entendues, leur témoignage est consigné et des vérifications sont entreprises. La gendarmerie contacte le Centre national d'essais spatiaux. Mais aucun lancement de ballon n'a été effectué durant la semaine précédente. Le centre de vol en montgolfière confirme quant à lui qu'aucun vol n'a eu lieu dans la nuit du 6 au 7 novembre. Laser de discothèque S'agit-il d'un Ovni ? Non... Seulement du phare publicitaire d'une discothèque. Le bruit sourd ? Probablement la propagation des basses fréquences de la sonorisation. Dix ans plus tôt, en revanche, un curieux spectacle est resté inexpliqué. Nous sommes le 24 mars 1984. Il est 5 h 50. C'est l'heure des matines au couvent de Saramon. Plusieurs religieuses aperçoivent dans le ciel un objet de forme ovale qui brille dans la nuit en se déplaçant de droite à gauche. Pendant dix minutes, les soeurs vont observer cette chose qui se balance à une centaine de mètres d'elles et à environ 30 mètres de hauteur, avant de reprendre leurs activités spirituelles. Nuit des étoiles filantes La tête dans les étoiles Astronomes en herbe et simples curieux sont invités à tourner leur regard vers le ciel pour voir les étoiles filantes! Le phénomène a commencé hier et dure encore quelques jours. C HAQUE année au mois d'août, c'est la Fête des étoiles. Cette année, elle a été avancée aux 23, 24 et 25 juillet pour coïncider avec les 40 ans du premier pas de l'Homme sur la Lune. A Beine-Nauroy le 25 juillet dernier, près de 300 personnes ont pu bénéficier des observa- tions gratuites du ciel. Ils ont pu admirer la Lune et Jupiter après l'écoute d'une instructive conférence. 120 étoiles filantes par heure Depuis hier soir, les étoiles filent au-dessus de nos têtes. Tous les ans au mois d'août, la constellation Persée est à l'ori- gine de ce phénomène d'étoiles filantes, que nous explique Sébastien Beaucourt, animateur au Planétarium de Reims, et docteur en astronomie. En tournant, la Terre traverse des nuages de poussières agglo- mérées qui frottent l'atmo- sphère. Les poussières consu- mées donnent lieu à des trames lumineuses impressionnantes: les fameuses étoiles filantes. Merci qui ? Merci la comète Swift-Tuttel. Elle longe la Terre tous les 130 ans. La dernière fois, c'était dans les années quatre-vingt-dix mais le nuage de poussières qui entoure la Terre est tellement impressionnant que notre pla- nète bleue le traverse tous les ans. Pas de jaloux ! La planète entière est concernée. Le pic a eu lieu hier soir à 19 heures. Une grande partie de l'Asie était aux premières loges car il y fai- sait nuit noire. Lors du pic, on peut voir envi- ron 120 étoiles filantes par heure. Conseils pratiques Les étoiles filantes seront observables encore aujourd'hui et pendant les trois jours sui- vants. M. Beaucourt conseille aux curieux d'observer le ciel à la campagne. «< En ville, il y a trop de lumière. L'éclairage public est constant. >> L'idéal est de se coucher sur le sol et de ne pas quitter le ciel des yeux. « Il suffit de quitter le ciel des yeux une poignée de seconde pour rater une belle étoile filante. »> Alors pourquoi ne pas profi- ter de nos agréables soirées d'été pour passer une nuit à la belle étoile ? Sébastien Anthony RENAUT Sébastien Beaucourt, astronome au Planétarium. Ovni ou pas ovni ? est Beaucourt attristé par les histoires d'ovni qui se sont multipliées pen- dant l'été. Il préfère parler lui de Phénomènes Aériens Non Identifies Un objet implique une matérialité. Or les gens voient des lumières le plus souvent. » Certes, M. Beau- court concède que les gens voient des choses « indénia- bles »> mais ils se trompent quant à l'interprétation des phénomènes » Et puis il s'interroge: « C'est étrange que les photos soient toujours © Peter Michaud (Gemini Obs.) << On confond souvent ovni et phénomène météo »>, explique M. Beaucourt. Ici, un nuage lenticulaire... floues. » «En quinze ans d'astronomie, moi et mes col- lègues n'avons jamais vu d'ovni ! Et pourtant on a sou- vent le nez vers le ciel ! » Pour M.Beaucourt, la plupart des cas sont résolus. Quand ils ne le sont pas, « c'est parce que les indications livrées par les témoins sont trop faibles (heure, distance, direction...)». Sébastien Beaucourt préconise de faire appel au GEIPAN, organisme public spécialisé dans les ovnis qui dépend du centre national des études spa- tiales. Il mène des enquêtes appro- fondies avec les gendarmes, l'aviation militaire, l'armée... Le rôle du Planétarium est de << démystifier >> les ovnis, quitte à paraître rabat-joie. Mauvezin, 15 juillet 1993, 23 heures, trois jeunes campeurs jouent aux cartes à la belle étoile après une journée de labeur passée à castrer le maïs. Soudain, ils aperçoivent trois lumières blanches en triangle équilatéral avec une lumière rouge au centre. Deux heures plus tard, deux des jeunes employés saisonniers observent un phénomène similaire pendant que la troisième campeuse, sous le choc de la première vision, s'est enfermée sous la tente. Rebelote un peu avant trois heures du matin. Cette fois, les jeunes gens prennent des photos qu'ils confieront d'ailleurs à la gendarmerie le lendemain. Elles se révéleront inexploitables. Souvent en été Quatre ans plus tôt, dans la nuit du 6 au 7 août, c'est à Jegun qu'un couple qui prend le frais sur la terrasse en contemplant le ciel très étoilé, observe un point lumineux fixe qui change de couleur. Alertés, les gendarmes observent le même phénomène depuis la cuisine de leur brigade, sans toutefois parvenir à élucider l'affaire. Comme souvent, nous sommes en été, période propice au passage des étoiles filantes et à l'observation du ciel. Reste que les cas inexpliqués continuent de tarauder les témoins. « Je n'ai rien à changer, à ajouter ou à retrancher de ce que j'ai déclaré aux gendarmes. Je n'avais jamais rien vu de tel », affirme l'un des trois castreurs de maïs de Mauvezin... Des phénomènes lumineux L'acronyme Ovni (Objet volant non identifié) est la traduction du terme anglais UFO (Unidentified flying object). L'examen des témoignages et le résultat des enquêtes montrent que ce terme est le plus souvent impropre dans la plupart des cas, les observations décrivent un phénomène connu ou inconnu, généralement lumineux, mais sans preuve de la présence d'un objet matérialisé. L'utilisation du terme général PAN (Phénomène aérospatial non identifié) est donc plus appropriée. Le Geipan (Groupe d'études et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés) répertorie, département par département, les cas observés depuis les années 70 en France. Répondre aux interrogations de la population face à ces phénomènes, est l'une des missions confiées au Geipan. Récemment, c'est l'affaire des boules lumineuses blanches ou oranges aperçues en Bretagne et en Vendée qui a été élucidée. Il s'agissait de lanternes thaïlandaises lancées depuis l'île d'Yeu pour un anniversaire... Auteur: b.philippon@sudouest.com