CIEL et ESPACE SOLEIL : LES TÉLESCOPES DE L'AN 2000 AVEC HUBERT CURIEN EXCLUSIF ENTRETIEN ESPACE : LES SATELLITES GEOSTATIONNAIRES OBSERVER : GALAXIES SANS TELESCOPE M 1362-228-27,00 F TERRE L'ODYSSEE D'UNE PLANETE 791362027008 02280 Marcipor En complément à l'excel- lent article de N. et R. Gom- bert sur «L'imagination des hommes et le Cosmos >>, dans votre n° 226 de juin, je me per- mets de vous signaler que l'auteur latin Varron (né en 116 et mort en 27 avant J.C.) avait écrit une Satire Ménippée, Marcipor, où il racontait une tentative de voyage dans l'espace qui avait lamentable- ment échoué. Il n'en reste que des fragments: voir l'édition J.P. Cèbe, Paris, 1985, fasci- cule 7, n° 269. Mais il ne fau- drait surtout pas oublier le roman de science-fiction écrit en latin par le célèbre J. Kepler, le Songe, dont il existe une récente édition fran- çaise, établie par Michèle Ducos, aux Presses Universi- taires de Nancy, 1984. Voir aussi son article « Un voyage dans la Lune au XVIIe siècle : le Songe de Kepler »>, paru dans le bulletin de l'association Guillaume Budé, mars 1985, pages 63-72. André Le Bouffle Amiens Rappelons que André Le Boeuffle est l'auteur de Astro- nomie, Astrologie, lexique latin, aux éditions Picard. La Balance ( Petite histoire édifiante à vous mettre sous la dent, pour faire rire, et en tout cas sourire d'une obsession ou mythe des temps modernes, vous l'aurez compris, il s'agit d'astrologie. J'avoue qu'à l'époque où j'ai pour la première fois vu la Lune dans un télescope, je n'ai jamais songé à m'inquiéter du signe sous lequel j'étais née, un 1er octobre. Mais voilà: licen- ciée pour motif économique il y a un mois, j'ai dû me mettre à la recherche d'un emploi je suis secrétaire. Passionnée par Télescopages les sciences et les techniques et ayant inclus dans ma forma- tion l'informatique, j'ai tenté ma chance dans ce domaine. Et alors...? J'ai découvert avec horreur que j'étais née sous le signe de la Balance. Ah, les sourires narquois de ces messieurs qui me recevaient dans leur cabinet d'ingénieur... << Balance ? Mais, ma petite dame, les Balances ne sont pas faites pour travailler ! ». Des informaticiens, des ingé- nieurs... A 28 ans, je découvre les méfaits de cette « science exacte » qu'est l'astrologie, et ils sont inouïs. Le passage à la mensualisation de Ciel et Espace est une idée géniale que j'attendais depuis longtemps. Vos articles acces- sibles à tous m'ont toujours émerveillée. Et pour avoir eu la chance de participer à un trek au Népal, la qualité de l'arti- cle de votre reporter m'a vrai- ment étonnée. J'y ai retrouvé transcrites les sensations que l'on éprouve << là-haut ». De toute manière, je n'ai jamais été déçue par votre revue. Monique Parmentier Paris Ovniprésent ! (Je découvre dans Ciel et Espace de juin 1988 un certain nombre d'allégations erronées sur les ovnis et la vie dans l'Univers, qui peuvent être jugées comme telles indépen- damment de la « croyance >>> ou de la «< non-croyance » aux ovnis. Tout d'abord, le titre de l'arti- cle de Pierre Kohler, « Les ovnis ont disparu », va plus loin que la pensée de l'auteur qui, dans le cours du texte, envisage la possibilité que cette disparition ne reflète que l'actuelle désaffection de la presse pour le sujet. Tel est bien le cas. De véritables vagues de témoignages d'ovnis (rapportant des atterrissages, des contacts, etc.) ont, en 1986- 1987, affecté les U.S.A. et, en Europe, au moins un pays : l'Italie. La péninsule ibérique semble maintenant touchée à son tour. En France même, quelques cas sans publicité et ne relevant pas, semble-t-il, de la mystification, viennent d'être rapportés. Comme la presse reste silencieuse, la divulgation de ces cas auprès des enquêteurs est devenue aléatoire, d'où la difficulté pour les revues ufologiques de trouver de quoi se mettre sous la dent. Mais ce silence de la presse a au moins un avan- tage: celui de ne pas influen- cer les témoins potentiels quelle que soit la vraie nature du phénomène. Plus loin, Pierre Kohler parle d'«< impasse » et qualifie de. « peu significatifs » les docu- ments officiels américains ren- dus publics récemment par la loi sur la liberté de l'informa- tion. Ne connaîtrait-il ces documents que par ce qu'en disent des gens comme Philip Klass ? En fait, les documents en question sont tellement significatifs (certitude des auto- rités américaines au plus haut niveau, dès les années 50, qu'il s'agit d'engins spatiaux non humains, évocation de crashes d'ovnis avec récupération des épaves, création corrélative d'un groupe d'étude ultra- confidentiel nommé MJ 12 et comprenant des sommités scientifiques à qui toutes les preuves auraient été fournies, telles Oppenheimer et... Men- zel, ce qui est un comble !) que le problème est de savoir si ces documents explosifs ne sont pas des faux destinés à égarer les ufologues crédules. S'il ne s'agit pas de faux, alors il est inutile de continuer à discuter à propos de l'existence des ovnis: cette existence est une réalité et on en possède des preuves depuis 40 ans. Quant à « l'impasse >> laquelle les études du GEPAN ont abouti, il convient de rap- peler le fait suivant, que je défie quiconque de récuser: le rôle dévolu au GEPAN, tel qu'il fut défini par le représen- tant de son organisme de tutelle (le CNES) lors de la séance inaugurale à laquelle - à j'assistais, était d'expliquer au public la nature des confusions et/ou des mystifications à l'ori- gine des témoignages; et, si une telle réduction se révélait impossible, de déterminer le phénomène physique naturel encore inconnu rendant compte de l'observation. Toute explication par un objet artifi- ciel inconnu était donc impli- citement exclue, avant même que le GEPAN se mette au tra- vail ! Le lecteur jugera... Le GEPAN fit un travail honnête, et contribua à démasquer l'imposture dans un certain nombre de cas, comme celui de Cergy-Pontoise. Mais, lorsqu'il fut confronté à l'atterrissage allégué de Trans-en-Provence, et lorsque les analyses biochi- miques des luzernes sur les lieux eurent révélé qu'elles avaient été soumises à un agent physique de grande ampleur dont l'origine «< naturelle >> n'apparaissait pas facile à ima- giner, alors le risque devint réel, que l'on dépasse les limi- tes autorisées en poursuivant les recherches par des simula- tions au moyen d'agents arti- ficiels comme des émissions de micro-ondes. Le GEPAN fut alors brutalement réduit par le CNES à un seul ingénieur et à sa secrétaire, sans moyens d'enquête sur le terrain. Vos lecteurs jugeront s'il convient de « ne pas railler >>... J'en arrive à l'article de Serge Brunier, directement inspiré des idées de Tipler, Rood et Trefil aujourd'hui à la mode : nous sommes seuls dans l'Uni- vers, et si les extraterrestres existaient, nous entendrions leurs émissions radio et ils nous auraient déjà visités. Qu'en est- il en fait ? Avec nos moyens actuels, nous ne pourrions pas << entendre » le rayonnement radio global de la Terre (ondes centimétriques et décimétriques de la télé, de la FM, etc.) à plus de 2 années-lumière de dis- tance. L'étoile la plus proche est à 4 années-lumière ! Les émissions dirigées, quant à elles, portent beaucoup plus loin si l'on se trouve dans l'axe du faisceau et si la puissance 12 12 émettrice est suffisante jusqu'à des milliers d'années- lumière. Mais quelle est la pro- babilité que nous nous trou- vions exactement visés, à supposer que d'autres émet- tent? Et aussi, quelle est la probabilité qu'ils émettent avec la puissance requise? A quoi servirait-il que nous émettions nous-mêmes vers les autres, pour être entendus, si c'est pour escompter une hypothé- tique réponse dans plusieurs siècles ou millénaires? Télescopages pement scientifique d'une civi- lisation qui ne s'autodétruit pas. Le silence radio que nous observons ne fournit donc pas un critère perinettant de juger si nous sommes seuls dans l'Univers. On peut en dire autant pour ce qui est des visi- tes. Reconnaîtrions-nous comme des sondes spatiales, les formes sans doute «< irration- nelles » que revêtiraient les manifestations d'une hyper-t-il physique dont nous n'avons guère idée aujourd'hui ? Dou- teux... La seule chose que nous puissions affirmer présente- ment est que nous ne recevons pas de visites d'extraterrestres en fusées, et cela est logique: les fusées sont inadaptées pour voyager jusqu'aux étoiles... Pierre Guérin Institut d'Astrophysique du CNRS Il y a un autre aspect du pro- blème, dont personne ne parle. Notre science moderne est dans l'enfance, elle n'a que cent ans d'âge ! Les lois ultimes de l'espace et du temps ne sont évidemment pas encore con- nues. Il est tout à fait possible, sinon probable, que l'utilisa- tion des ondes électromagnéti- ques comme véhicule de l'information à grande dis- Notre dossier «< Sommes-nous tance, tout comme les déplace- seuls ? » nous a valu une ava- ments infiniment longs à une lanche de courrier. Nous vitesse nécessairement très infé- n'avons retenu de toutes ces rieure à c pour se transporter lettres, plus ou moins courtoi- dans la Galaxie, seront des ses, catégoriques et passionnel- solutions devenues obsolètes les, que celle de Pierre Guérin, d'ici quelques siècles et peut- qui illustre assez bien notre être moins, avant même que volumineux courrier. Les pages d'avoir été expérimentées. Car de Ciel et Espace n'étant pas ces solutions sont irréalistes, au extensibles à l'infini, nous ne point que pour ma part, je serons évidemment pas en pense que les voyages interstel- mesure de publier des «> dans notre direction, ce que matérielles de l'existence nous ne faisons pas nous- d'engins venus de l'espace. mêmes à leur intention. Mais L'une d'entre elles, le fameux cette utilisation de la radio rapport MJ 12, qui date de n'est sans doute qu'une étape | 1952, est tellement délirante très transitoire dans le dévelop- qu'une seule alternative s'offre - - après sa lecture: soit penser que finalement << David Vin- cent avait raison », soit savoir gré à Pierre Guérin de suppo- ser qu'il s'agit d'un faux... Pour finir, peut-être pouvons- nous rassurer nos correspon- que), je tiens à vous raconter dants sur l'honnêteté intellec- une anecdote qui nous est arri- tuelle de nos amis astronomes, vée à un ami et moi, l'été der- que nous rencontrons à lon- nier, et qui aurait pu mal se gueur d'année sur leur lieu de finir. Nous voilà près de travail et qui nous semble-Chambéry à La Féclaz en n'ont pas encore pleine observation du Cygne, fomenté un complot interna- lorsque le chien du voisin (ce tional «antisoucoupiste >> et dernier avec sa femme crai- enfin livrer à nos lecteurs cette gnant les voleurs) se met à dernière réflexion : la décrois- aboyer. Son maître se réveille sance- dont nous maintenons et nous voit dehors. Peureux, la réalité des observations il sort son projecteur de DCA d'ovnis semble aller de pair (en fait une lampe de poche, avec une meilleure sensibilisa- qui voilera tout de même les tion du public à l'astronomie photos) et nous demande ce et à l'espace, et avec un que nous fabriquons avec ces accroissement considérable du choses sur trois pattes bizarres nombre d'astronomes ama- que sont les télescopes. << Ce teurs. A nos yeux, il ne s'agit n'est rien, explique mon ami, pas d'un paradoxe. je suis votre voisin ». Réponse : « Ce n'est pas clair tout cela; Germaine, va cher- cher le fusil ! » Il aura fallu une dizaine de minutes pour le calmer et qu'il comprenne enfin que nous n'avions aucune mauvaise intention. Moralité, cher(e)s ami(e)s, expliquez toujours à vos voi- sins ce que vous faites la nuit, car un mauvais réveil, à 2 h du matin, peut rendre quelqu'un non seulement agressif, mais en plus inapte à toutes réflexions, ce qui peut le con- duire à faire des bêtises... Danger de mort Je voudrais souligner un point qui me semble important dans votre rubrique << Télesco- pages ». L'astronomie, qui passe pour une occupation tranquille et sage, est en fait très dangereuse. En effet, vous êtes chaque soir en « danger de mort » dès la nuit tombée. Sans compter le chien errant qui vient, sur les coups de 3 h du matin, vous mordre les mollets et couper court à votre pose photo sur M42 (véridi- COMPOSEZ LE 36 15 ET TAPEZ AFA Alban Richard Lyon == 13