Depuis qu'elle a vu deux ovnis, Annie Bonny se passionne pour tous les récits de Jean-Claude Bourret. Dans le ciel des Causses, une lueur... 0038 30/05 25/06/88 MAXI (13 r. Bleue 75009 PARIS) La Cévenole qui jure avoir vu un ovni Des boules oranges, des lumières vertes, des flammes argentées... certains jurent les avoir vues... d'autres crient à la supercherie. Le mystère des objets volants non identifiés demeure. Scrutez le ciel, vous en verrez peut-être un jour. A Saint-Jean du Pin, dans le Gard, Mme Annie Bonny n'est pas n'importe qui. Cette belle femme de 46 ans n'est autre que l'épouse du maire de la ville! Et pourtant, c'est cette dame cultivée qui, il y a peu, a enfin osé confier à son mari: « Tu sais, cela fait deux fois que je vois un ovni! >> Dans les années cinquante, lorsque la conquête spatiale était encore balbutiante, on les appelait soucoupes vo- lantes. C'était le rêve des grands, leur conte de fées. Des lumières vues partout en Europe Aujourd'hui, on parle d'ov- nis, ça fait plus sérieux. Car, qui oserait croire encore aux soucoupes, aux petits hom- mes verts et à toutes ces histoires de gens étranges venus d'ailleurs? De nos jours, tout le monde a l'air de savoir qu'un objet volant non identifié peut être un phénomène atmosphé- rique... Tout le monde, sauf ceux qui ont vu ces boules de feu, ces objets métalliques lumineux, ces sillages argen- tés. Ils ont été si troublés que, du jour au lendemain, ils sont devenus des croyants inconditionnels. 58 Maxi Une vieille dame pleine de bon sens avait répété toute sa vie: «Je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois ». Jusqu'à ce jour de septembre 86 où, de sa fenêtre sur les bords du Canal St-Martin à Paris, elle observe d'étranges points lumineux dans le ciel. Elle regarde de tous ses yeux. Vraiment, elle n'a jamais vu une chose pareille! C'est ce jour-là que, à 70 ans, Mme V. s'est mise à réfléchir aux planètes, aux galaxies, et à une vie possible ailleurs. «En regardant ces lumières, dit-elle, j'ai com- pris tout de suite que ce n'était pas humain. Je me suis sentie toute petite. J'ai eu la vision fulgurante de l'univers dans sa fabuleuse immensité. »> Le phénomène dont parle Mme V. a été observé, ce jour-là, dans bien d'autres endroits. On l'a vu de Bel- gique, de Hollande. En plus de points lumineux unanime- ment évoqués, certains ont parlé de flammes vertes. Mais, très rapidement, les scientifiques ont donné une explication rationnelle. Il ne se serait agi que de la retombée d'un des quelques 6000 objets divers orbitant autour de la Terre. C'est possi- ble! Néan- LEUR FONCTION : REPÉRER LES OVNIS Le Groupe d'Étude des Phénomènes Aérospa- tiaux non identifiés est le service officiel de détec- tion des ovnis. Il dépend du Centre national d'études spatiales. Ses informations proviennent des procès- verbaux de gendarmerie, rarement de particuliers. II procède ainsi : Examen des cir- constances dans lesquel- les le phénomène a été observe. FLUORITE Description scru- puleuse des éléments de comparaison avec des phénomènes naturels ou artificiels connus (météo, circulation aérienne, re- tombée de satellites et météores). Enfin, le Gepan est en train de constituer une base de données très pré- cises. Depuis 1974, sur les 1750 PV de gen- darmerie, il ne reste que trois cas sans réponse. moins, il y a, au fil des années, des centaines, voire des milliers de témoignages enregistrés. Les manifesta- tions sont généralement re- pérées en divers endroits, par des personnes de tous âges. Et ceux qui les ont vues y croient dur comme fer. Annie Bonny ne fait pas exception à la règle. Aurait- elle eu encore quelques dou- tes, après le spectacle qu'elle a pu observer le 11 novembre 1980, ils seraient aujourd'hui balayés. Car, comme elle le raconte en riant, elle a eu «< la chance inouïe de voir un ovni à deux reprises! >> «La première fois, j'étais en compagnie de mon fils Samuel, explique-t-elle. Nous faisions une promenade. Tout à coup, nous avons vu un objet très gros. Comme la nuit tombait, j'ai douté de mes yeux. Je me suis arrêtée pour mieux observer le ciel où la chose se déplaçait. C'était en forme de poire, d'une couleur métallique, et ça volait sans bruit. » Elle en frissonne encore : « À côté de moi, Samuel avait peur. Il avait tout juste 6 ans à l'époque. Et, moi aussi, je me suis tout à coup sentie étrangement effrayée. » Les années passent, nous sommes en février 88. Il est presque 19 heures, et le soir tombe doucement sur les dans la cour de sa maison de Cévennes. Mme Bonny sort pierre. Couchés à terre, comme aplatis, les chiens gémissent faiblement. Surprise par l'attitude des bêtes, Mme Bonny s'arrête pour regarder autour d'elle. Et soudain... Le bip bip de l'ovni enregistré «J'ai eu l'impression d'être happée, se souvient-elle, qua- siment attirée par un aimant. Je me suis retour- née tout d'un coup comme si cette volte-face était vitale. Dans le ciel, à un, peut-être deux kilomètres, j'ai vu une énorme boule L'instrument favori des chercheurs d'ovnis: le télescope. rouge suivie d'une traînée orange. C'était si étrange... La boule allait si vite... >> Et puis, il y a le cas du petit Laurent dont nous avons déjà relaté l'histoire dans Maxi. Une nuit, près de Nantes où il habite, il voit une grosse boule jaune d'au moins 4 mètres de diamètre. Le lendemain, le même phé- nomène se reproduit. Cette fois, l'engin émet une sorte de bip bip régulier. Laurent, pris d'une idée géniale, enre- gistre le bruit sur son magné- tophone et va se recoucher tranquillement. Le lendemain, il fait écou- ter la preuve à ses parents LES AMATEURS DE SOUCOUPES Dans le courant du mois d'avril, à Lyon, des chercheurs, des associations privées et des amateurs se sont réunis pour parler ovni. Si vous avez des questions poser ou si vous croyez avoir vu un ovni, voici des associations privées qui peuvent vous aider: Association d'études pour les soucoupes volantes: BP 324F, 13611 Aix-en-Provence. SOS ovni: 42 20 18 19, sur Mini- tel: tapez 36 15 Code LRO. Association française d'astro- nomie, 45 89 41 44, sur Mini- tel tapez 36 15 Code AFA. qui alertent alors, la gen- darmerie. La bande sonore suit les voies officielles, est trans- mise au Gepan, Groupe d'étu- des des phénomènes aéro- spatiaux non identifiés, Toulouse. Depuis, une en- quête est en cours. Cinquante procès-verbaux ont été ainsi transmis au Gepan en 1987. Alors, à quand la ren contre avec les petits hom mes verts? « Ce n'est cer tainement pas demain la veille!», disent les spécia listes de la question. Peut être ont-ils raison, mais après tout on peut toujours rêver... ANNIE FAYON M