A "Rép.Lorrain" 14.04.1982 L'Eglise face aux 1982 phénomènes surnaturels <> de la Vierge Marie sont des phénomènes très fréquents dans la religion catholique et semblent être un privilège des 19e et 20e siècles. En effet, de 1928 à 1971, il y a eu 232 manifesta- tions que l'Eglise a refusé de reconnaître, l'année record étant 1948 avec .20 appari- tions, toutes non reconnues. Mais depuis Lourdes (1858), parmi des centaines d'apparitions attribuées à la Sainte Vierge, l'Eglise a re- connu dignes de foi, en France celles de Pontmain (1871), Pellevoisin (1876), au Portugal celles de Fatima (1917), et en Belgique celles de Beauraing (1932-1933) et de Banneux (1933). Prodiges solaires Cet engouement, depuis un peu plus d'un siècle, pour les entretiens personnels avec la mère de Jésus corres- pond avec un grand essor de la piété mariale au 19e siècle, marqué notamment par la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX en 1854 et au 20e siè- cle par celui de l'Assomption proclamé par Pie XII en 1950. Seul le XIIe siècle avait vu un essor comparable. Les apparitions sont très souvent accompagnées, se- lon des témoins, de prodiges solaires, surtout depuis Fa- tima où lors de la dernière apparition en octobre 1917 quelque 70.000 personnes, criant au «miracle» ont ob- servé ce qu'on a appelé plus tard «la danse du Soleil». Ces prodiges solaires se sont en- suite renouvelés dans diffé- rents pays d'Europe (Italie, Belgique, Espagne) souvent devant une foule attirée par des apparitions. 1978: dernier miracle reconnu La religion catholique abonde encore d'autres ma- nifestations physiques du mysticisme, telles que les stigmates, la lévitation, l'ex- tase, les connaissances para- normales, considérées par les fidèles comme miracu- leux. Là encore l'Eglise est L'ovni de Hombourg-Haut: un cerf-volant lumineux SAINT-AVOLD. Le télé- phone n'a pas cessé de sonner, les nuits dernières, à la gen- darmerie de Hombourg-Haut: ces habitants affolés signa- laient la présence, dans le ciel, d'un ovni. Il s'agissait d'une sphère éclairée et qui, de plus, clignotait. On ne pouvait pas prétendre, cette fois-ci, qu'il s'agissait d'un phénomène na- turel ou d'une illusion d'opti- que. Les Martiens semblaient bel et bien avoir pris position, dans le ciel de Hombourg: Haut. Peu crédules de nature, les gendarmes se sont mis en chasse et se sont rapidement persuadés qu'il y avait super- cherie. Le prétendu ovni n'était qu'un cerf-volant lumi- neux. L'autre nuit, les gendar- mes étaient à deux doigts d'identifier les plaisantins "Rép.Lorrain" 16.05.1982 16 très sceptique et les stigma- tes n'entrent pas officielle- ment dans les procès de canonisation. La plupart des grands mys- tiques ont porté les stigmates du Christ crucifié, ce phéno- mène ne s'observant d'ail- leurs que chez des fidèles catholiques romains. Le pre- mier stigmatisé était saint François d'Assise au 13e siè- cle. Le dernier stigmatisé, re- connu par l'Eglise, le padre Pio, a porté les stigmates pendant 50 ans, jusqu'à sa mort en 1968. Ce phénomène s'accompagnait de manifes- tations telles que des guéri- sons, des conversions. Le Saint-Office fit examiner à plusieurs reprises ses plaies qui ont été reconnues par les médecins et les spécialistes «inclassables et échappant à la science». Le procès de béatification du padre Pio est ouvert depuis 1970 mais son instruction durera encore des dizaines d'années. comme Thérèse Neumann, la pay- sanne de Konnersreuth (Ba- vière) morte en 1962, n'est pas moins célèbre. Pendant 40 ans, depuis Noël 1922, Thérèse Neumann n'a pris aucun aliment et n'a rien bu, se nourrissant uniquement d'hosties. Son jeûne était ri- goureusement contrôlé. Elle était stigmatisée depuis 1926. Le dernier miracle reconnu par l'Eglise date de 1978 et encore n'a-t-elle reconnu que 64 guérisons miraculeuses sur 6.000 déclarées inexpli- cables par les médecins. Cette réserve va à l'encontre de la confiance des Français qui, dans un sondage SO- FRES, réalisé cette année pour «Le Pèlerin», décla- raient à 44 % croire aux mira- cles et que 61% d'entre eux avaient l'intention d'al- ler à Lourdes.