sciences טן jun 1978 Allez-vous voir réapparaître, cet été, ces objets volants non identifiés? les O.V.N.I. Tout a commencé le 24 juin 1947. Ce jour-là, un pilote amé- ricain dit avoir observé dans le ciel neuf objets en forme de sou- coupe, qui se déplaçaient d'une manière bizarre. Un journaliste leur donna le nom de «< sOUCOU- pes volantes ». Un nom qui fit fureur! Plus scientifiquement, on les appelle des O.V.N.I. : « objets volants non identifiés >>. à vrai dire, en remontant beaucoup plus loin, on trouve chez Cicéron (50 av. J.-C.) des références à « d'étranges globes rouges dans le ciel ». Tite-Live (223 av. J.-C.) parle de « vaisseaux fantômes dans le ciel >> et Pline le Jeune (IIe siècle) a vu, lui, un « boulier ardent » au-dessus de sa tête. Si nos ancêtres ont eu des hallu- cinations, il est curieux de constater que les contemporains continuent à avoir les mêmes, ou à peu près. Rien que depuis 1974, en France, cinq cents rapports de gendarmerie font état d'apparition d'O.V.N.I. Et depuis une vingtaine d'années, la période folklorique est terminée. Des commissions très sérieuses, com- posées d'hommes de science, ont analysé les témoignages, étudié les photographies. Certains faits sont troublants. Tout d'abord personne ne nie plus, à priori, les récits des témoins. Pas- sées au crible de la critique scienti- fique, 90% des observations, c'est vrai, ne résistent pas. Les O.V.N.I. ne sont, en fait, que des ballons- sondes, des avions, des phénomènes météorologiques (aurores boréales) ou parfois simplement le reflet de projec- teurs ou de phares sur des nuages. Restent 10% de cas scientifiquement inexplicables. D'où viennent ces objets en forme de cigare, de cylindre, de soucoupes ? Eh bien, personne n'en sait rien. On sait seulement qu'ils existent on en a vu et photo- graphié ; les radars en ont repéré. Les 760 engins mystérieux laissent des traces. Dans plusieurs cas, l'herbe du << ter- rain d'atterrissage >> était comme brûlée et présentait une radio-activité anormale. D'autres fois, le champ magnétique ambiant a été modifié ; on a constaté des pannes d'électricité incompréhensibles. - << Mais déception pour les rêveurs - les plus grands spécialistes, tel que Carl Segan, responsable du pro- gramme spatial «< Viking », aux Etats- Unis, se refusent à croire à priori à des visites de petits hommes verts d'autres mondes. Ils refusent de con- fondre extra-terrestres et soucoupes volantes, en établissant des liens de cause à effet. Leur argumentation a du poids. Si l'on considère les étoiles de l'univers susceptibles d'avoir des planètes où règne la vie, la plus proche, « epsilon Eridani », se trouve à onze années lumière de notre terre (1). Donc, au cas très improbable où les vaisseaux spaciaux inconnus voyageraient à la vitesse de la lumière, ils mettraient tout de même 22 ans pour un aller-retour. Avec une vitesse plus << lente », par exemple une rapidité telle qu'ils couvriraient la distance terre-lune en une minute, il leur faudrait cette fois 1300 ans pour venir et revenir chez eux... - Alors, si ce ne sont pas des extra- terrestres, qui construit les soucoupes volantes? Le mystère demeure, mais on le prend au sérieux. En France, le GEPAN groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non iden- tifiés dirigé par un chercheur du Centre National d'Etudes Spatiales, s'est donné pour tâche l'approche scientifique des O.V.N.I. Les cher- cheurs rendront leur premier rapport en juillet (1) L'année lumière est la distance parcourue par la lumière en une année. Rappelons que la lumière voyage à 300 000 kilomètres par seconde.