Echo de la Mode 4. TOUT RECEMMENT Les observations. se pcursuivent le 29 janvier et le 29 mai 1951, notamment, aux Etats-Unis. Et l'Europe reçoit aussi ces énigmatiques visites: En septembre 1952, lors des manoeuvres Grande Vergue de la marine anglaise, un com- muniqué de la R, A. F. signale un objet rond, argenté, qui. suit un bimoteur à réaction Meteore à environ 5 kilomètres, Dix officiers et hommes de la base de Topcliffe, dans le Corkshire, l'ont aperçu, Var un Le 3 octobre, deux pilotes d'Air-France affirment avoir croisé au-dessus du œuf volant », non pas un aérolithe, mais un engin parfaitement dirigé qui se déplaçait à une vitesse fantastique. Le 18 du même mois, un engin en forme de cigare, précédé et suivi de disques, est signalé dans le ciel d'Oloron. Le directeur du collège, ancien météorologiste, sa femme sont au nombre des témoins, Certains font remarquer que nombre d'observations s'accordent curieusement avec des rapports anciens, tel celui de ce trois-mâts britannique qui, le 22 mars 1870, un peu avant la nuit, remarque, au milieu de l'Atlantique, un nuage rigide, de couleur gris clair, de forme circulaire, de contours nettement définis, qui, après avoir tourné à angle droit, disparaît dans l'épi du vent. Ou encore cet engin en forme de cigare, observé le 17 novembre 1882, qui se déplace à une vitesse de 16 kilomètres à la seconde, beaucoup moins vite qu'un bolide, observe l'astronome Walter Maunder. QUE PENSER ? Mais il faut nous arrêter; concluons, pour notre part, que dans l'affaire des soucoupes bien des faits actuellement inexpliqués Je seront peut-être un jour. L'avion, longtemps, a paru une utople; aurait-on, en 1900, imaginé la navigation aérienne telle qu'elle existe actuellement ? Aurait-on cru à ces avions, énormes parfois, IMAGES DU MONDE par exemple, les grands appareils de la Pan American, à toutes ces lignes aériennes qui relient tous les points du globe? Que nous devions quelque jour commu- niquer avec d'autres mondes ne semble pas, à priori, plus étrange que ces réalisations opérées en un demi-siècle. N'oublions pas qu'au cours de ce demi- siècle l'exploration de notre univers céleste a fait elle aussi un bond qui nous laisse confondus. La thèse de la multipllclté des étolles système planétaire commence à avoir une Base expérimentale, 10 % en seraient pour- vues. « Ce serait pécher contre le bon sens, écrit François l onnais dans la revue Synthèse (1951), qise ne pas croire à la pluralité des mondes. Et peut-être lt-ce également pécher contre, le bon sens d'imaginer qu'on ne IMAGES DU MONDE IMAGES DU MONDE Christophe Plantin (1520-1589), imprimeur et poète, auteur du célèbre sonnet LE BONHEUR DE CE MONDE, é à Saint-Avertin, près de Tours, s'installa à Anvers en 1549 et y ouvrit, en 1555, une impri- merie qui fut considérée à l'époque comme la plus grande et la plus belle de toute l'Europe. IMAGES DU MONDE Le musée PLANTIN et triomphera jamais des obstacles que la physique chimie la nous opposent aujourd'hui et, surtout, de nous figurer que, seule notre petite planète Terre, au sein les milliards de planètes est le lieu d'êtres ivants, capables de découvrir, de construire, e réaliser. Francelise. Une chose est certaine, c'est que le ciel est, depuis que des hommes l'observent, le théâtre de nombreux phénomènes lumineux, dont plusieurs subissent des influences saison- nières, notamment les éclairs et les météores... Les nuages se parent, en outre, de formes variées, parfois lenticulaires, parfois en ba- layures, ressemblant ici à un disque, là à un jet de fumée; et leur couleur est souvent argentée. Si l'on ajoute aux astres et météorites in- nombrables les engins divers que les hommes lancent dans l'atmosphère : les avions dont la surface est polie comme un miroir et les bal- lons de sondage météorologique ou d'étude du rayonnement cosmique, qui sont les jouets des rapides et capricieux courants d'air, on voit que les nouveaux adeptes de l'observation du ciel ont de quoi se divertir. Il est souhaitable, en effet, que des hom- mes compétents publient une mise au point instructive, qui constitue un guide scientifique pour les amateurs de spectacles célestes. A moins que les psychiatres n'affirment qu'il est préférable d'entretenir le mystère. C.-G. BOSSIERE (Le Monde », 19 juin 195 Il s'agit sculement d'éclairs en boule », cffirme l'astronome italien Guiseppe Armellini. Quant au professeur Koukarkine, directeur de l'Institut d'astrophysique de Moscou, il déclare (septembre 1952), lors d'un congrès tenu à Rome On les signale au-dessus de toutes les parties du monde, à l'exception de l'Union soviétique, qui est un pays de vastes dimensions. C'est là un cas de pure psychose belliciste fomentée par ceux qui ont intérêt à provoquer une guerre et, en conséquence, n'hésitent pas dans ce but à utiliser de sim- ples faits comme la chute de météorites pour que des personnes crédules croient aux sou- coupes voiantes. » IMAGES DU MONDE IMAGES DU MONDE tentures en cuirs dorés de Malines ou d'Espagne et les tapisseries jusqu'aux meubles, aux portraits de famille par Rubens, est demeuré en place, on peut voir, aujourd'hui, outre les appartements privés, la boutique où se vendaient les livres, la fonderie de caractères, la chambre des correcteurs, et surtout l'im- primerie elle-même, avec ses presses et ses casses. Ses collections comportent 15.000 matrices et 5.000 poin- çons encore en état de servir, représentant près 80 sortes de types et de corps différents de caractères Deux des presses sont considérées comme les plus anciennes du monde et remonteraient à l'époque de Plantin lui-même. On a conservé également la composition du Sonnet du Bonheur qui peut être encore imprimé aujourd'hui sur les antiques presses. à Anvers Durant sa période la plus florissante, de 1567 à 1576, l'Officina Plantiniana pouvait mettre en action vingt-deux presses, chiffre considérable, alors que les Estienne, la plus grande famille française d'impri- meurs du xvr siècle, n'en utilisa jamais que quatre. Plantin avait épousé, en 1545, à Caen, Jeanne Rivière, qui lui donna cinq filles, mais aucun fils. Il légua son impri- merie à son gendre Jan Maerentorf, entré chez lui à l'âge de quatorze ans et devenu son bras droit après avoir épousé sa fille Martine. MERENTORF, selon une mode du temps, latinisa son nom en MORETUS. C'est là l'origine de la dynastie des Moretus, qui, après Plantin, tinrent la fameuse imprimerie pendant trois siècles. Le dernier Moretus, Eduard, la céda, pour en faire un musée, à la ville d'Anvers, en 1877. Admirablement entrete- nue et conservée avec tout son matériel, l'imprimerie et la demeure attenante des Plan- tin-Moretus présentent aux visiteurs le même aspect qu'elles avaient au temps de leur activité. Parmi une trentaine de pièces, dont tout, depuis les Voici ce sonnet où Plantin a résumé son idéal de vie ordonnée, pensive et assez fortement égoïste: Avoir une maison commode, propre et belle, Un jardin tapissé d'espaliers odorants, Des fruits, d'excellent vin, peu de train, peu d'enfants; Posséder seul, sans bruit, àne femme fidèle; N'avoir dettes, amour, ni procès, ni querelle; Ni de partage à faire avecque ses parents, Se contenter de peu, n'espérer rien des grands, Régler tous ses desseins sur un juste modèle; Vivre avecque franchise et sans ambition, S'adonner sans scrupule à la dévotion, Dompter ses passions, les rendre obéissantes; Conserver l'esprit libre et le jugement fort, Dire son chapelet en cultivant ses entes : C'est attendre chez soi bien doucement la mort. Notons que, de son temps, avoir peu d'enfants c'était en compter trois ou quatre, car les familles étaient nombreuses. Dans l'ornementation, deux symboles reviennent couram- ment le COMPAS, emblème de Christophe Plantin, et l'ÉTOILE, emblème choisi par les Moretus. Le 2 janvier 1945, une bombe volante allemande tomba sur le Marché du Ven- dredi, place d'Anvers, où s'ouvre l'entrée du musée. Son souffle causa de graves dégâts aux bâtiments. Mais les collections elles-mêmes avaient été mises à l'abri. Grâce à l'activité des conser- vateurs et des autorités com- munales, toutes les traces de ce qui aurait pu être irréparable ont été effacées. L n° 6 1953 ce "IMAGINATION Vive d'un grand nombre a embrouillé la question et aussi terme de soucoupe employé facilement pour désigner tous objets et toutes lumières insolites repérés dans notro ciel. COMMISSION * SOUCOUPE » En raison de l'émotion provoquée par l'apparition fréquente, dans leur ciel, de ces disques mystérieux, les Etats-Unis, en dé- cembre 1947, organisèrent une grande en- quête; ce fut l'opération soucoupe. queve La commission, formée d'experts et de techniciens (aviation, météorologie, électro- nique, astrophysique), retint, pour les étu- dier, 376 cas. Des résumés concernant 228 de ces cas furent remis au major DONALD KEYHOE, chargé d'une enquête privée par le maga- zine True. Le major Keyhoe? Ancien pl- lote de l'aviation maritime, spécialiste des sciences aéronau- tiques, longtemps directeur des informations aéronautiques du département du Commerce. La confrontation des résumés de la Commission soucoupe avec les résultats de son enquête per- nelle a fait l'objet d'un livre l'an dernier, a été traduit en français sous le titre : les volantes Soucoupes existent. (Corréa, édit. 1951.) La même année a paru un même autre livre, consacré au sujet et dû à la plume d'un chroniqueur scientifique de la B. B. C., GERALD HEARD les Soucoupes volantes. (Pierre Horay, édit.) Enfin, un troisième livre, relatant des faits qui, cette fois, relèvent de la fantaisie, voire de la mystification, est paru à la même époque, sous la signature de SCULLY FRANK: LeeMystère des soucoupes volantes. (Editions mondiales). er La lecture de ces ouvrages (nous nous tenons aux deux premiers) provoque chez le lecteur un trouble dû à la qualité des témoins et à l'étrangeté des phéno- mènes observés. LES TEMOINS La plupart de ces cas sont signalés par des aviateurs professionnels, dûment qua- lifiés pour juger des caractéristiques du matériel volant, comme pour apprécier les stances, les altitudes, les vitesses. « Ce sont des hommes de sang-froid, habi- cués aux incidents graves de la navigation aérienne, des hommes peu exposés à se laisser impressionner par des événements imprévus, au point de perdre l'usage de leurs sens. » (Etudes, juin 1951). Enfin, la plupart des observations ont été faites, non pas au sol, mais dans l'espace où naviguaient les mystérieux objets vo- lants. LES FAITS Ceux-ci ne semblent donc pas être de ceux que l'on puisse nier systématiquement. Rappelons quelques-uns des plus typiques : Le 7 janvier 1948, à 14 h 45, un immense objet étincelant, traversant le ciel à grande vitesse, est signalé à l'aérodrome de Godman, dans le Kentucky. Le pilote de guerre Mantell, titulaire de 3.000 heures de vol, annonce à sa base de Godman qu'il prend l'objet en chasse; le colonel Hix, d'autres officiers de la base, avec des jumelles à haute puissance, suivent l'objet fort longtemps; deux chasseurs P. C. 51 décollent pour suivre la chasse. Le capitaine Mantell communique à la tour de contrôle : < Cela parait métallique et ses dimensions sont colossales, je vais essayer de le rejoindre. Une demi-heure plus tard. Mantell parle encore Il est toujours au dessus de mot, je monte jusqu'à 7.000 mètres et, si je ne puis me rapprocher, j'abandonnerai la poursuite. Ce fut son dernier message les deux pilotes Bien que le terme date seule ment de 1947, les soucoupes vo- lantes ne datent pas d'aujour d'hui. Il y a plus d'un siècle que des observateurs affirment avoir vu passer dans le ciel, le plus sou- vent à une allure rapide, nombre de formes lumineuses dont il leur a paru impossible de préciser la nature. Et dans la Bible, la vision d'Ezéchiel parle de « roues » qui s'élevaient dans les airs. Depuis quelques années toute- fois, le nombre de ces observa- tions s'est considérablement accru et si certaines ont pu trouver une explication plausible, d'autres res- tent à identifier. LES SOUCOUPES VOLANTES อ qui l'avaient suivi retrouvèrent à terre les débris de son appareil, Cette mort, la chute de l'appareil, peuvent trouver plusieurs explications: manque d'oxy- gène, entrée de l'avion dans la zone de com- pressibilité proche de la vitesse du son, Mais c'est l'appareil pris en chasse qui semble, lui, difficilement explicable, Le 23 juillet, à 20 h. 30, un DC-3 décolle du terrain de Houston, Texas. Le ciel, peu nua- geux, est éclairé par la lune quand, à 2 h. 45, arrive en trombe, face an DC-3, un appareil en forme de projectile. Un des pilotes, Whitted, peut l'examiner au passage, à 200 mètres, Il avait environ 30 mètres, était en forme de cigare et n'avait pas d'ailes. A l'avant, une sorte de cabine de pilotage était violemment éclairée avec l'éclat du magnésium. > Une lueur bleu sombre court le long du fuselage, l'arrière crache une flamme rouge orangé. L'engin comprenait une double rangée de hublots. Une heure avant cet ipcident, un objet, dont la description coincide vec celle de Whitted, avait été observé dans le ciel de Géorgie, se dirigeant vers le sud, En octobre de la même année, le lieutenant George Gorman, de la Gare Nationale du Dakota du Nord, s'apprêtait à atterrir quand il voit, à moins de 1 kilomètre, passer un objet lumineux, Intrigué, il le prend en chasse et, pendant vingt- sept minutes, se livre, pour le suivre, à une série d'évolutions compliquées. Finalement, l'objet disparait à toute vitesse en prenant de la hauteur, Cet objet, d'après Gorman, mesurait environ 15 centimètres de diamètre il se déplaçait à une vitesse supérieure à 500 kilomètres à l'heure, ne produisait aucun bruit, ne laissait derrière lui aucune trafnée d'échappement, Le chef de la tour de contrôle de l'aérodrome de Fargo a pu suivre à la lunette la poursuite fantastique. L'objet observé par Gorinan a environ 15 centi- mètres de diamètre, mais. en revanche, celui que le capitaine de frégate Laughlin voit appa. raître dans le champ de son théodolite, alors qu'il surveillait le vol d'un ballon météo, mesure environ 30 mètres.; il est de forme elliptique, vole à une altitude estimée à 90 kilomètres, A une vitesse d'environ 2.800 kilomètres-heure. LES EXPLICATIONS Je ne puis citer ici que peu de faits, mais peut-on donner de ceux-ci une explication rationnelle, qualifier les objets perçus de météores, de ballons-sondes, de boules lumi- neuses? Est-11 possible de les confondre avec ces lueurs anodes qu'un physicien, Noël Scott, a réussi récemment à produire en laboratoire? S'agit-il d'engins radio-guidés, voire d'oi- seaux ou encore d'engins secrets sortis do leur zone d'expérience? Outre qu'il serait étrange que les pilotos militaires américains aient reçu, dans ce dernier cas, l'ordre de poursuivre les sou- coupes, il faut bien convenir que certaines observations ré- pugnent à ces explications vitesse et mobilité des objets perçus, leur forme, l'absence d'ailes, leur silence, ne sont le falt d'aucun de nos appareils et, au surplus, notre constitution physiologique ne pourrait s'en accommoder. Peut-on parler d'hallucination collective en présence de faits relatés par des vétérans de l'a- viation et alors que le radar qui, en principe, ne se trompe pas, confirme leurs observations? UNE AUDACIEUSE HYPOTHESE L'éditeur du magazine True et les auteurs des deux livres cités plus haut ont adopté l'hypothèse d'aéronefs interplanétaires ou même interastraux venus examiner la Terre. Au cours des 175 dernières années, la Terre, écrivent.lis, est systématiquement explorée par des observateurs vivants et intelligents, venus d'une autre planète. La surveillance est devenue plus étroite et les visites plus fréquentes depuis les deux dernières années, Deutêtre en raison des explosions atomiques commencées en 1945. Les engins utilisés sont de trois types: 1 Un petit appareil en forme de disque non piloté, portant des appareils enregistreurs ; 2 Un très grand engin en forme de disque; 3. Un autre grand engin en forme de diri- geable. S'il faut en croire Keyhce, des hommes de science partageraient cette opinion; on nous cite le docteur Walther Riedel, ancien directeur des recherches au centre des fusées allemandes de Peenemünde; le doc- teur Maurice Dict, l'un des meilleurs techni- ciens américains de l'aérodynamique. L'école militaire de Montgomery enseignerait l'exis- tence de navires interplanétaires. LES CONCLUSIONS DE L'ENQUÊTE Quant à l'enquête officielle prescrite aux Etats-Unis, ses conclusions sont tout autres;. le communiqué de l'aviation militaire nie l'existence des soucoupes; les faits invoqués seraient dus, soit à une mauvaise inter- prétation de phénomènes naturels, soit à une hallucination collective; certains au- raient pour origine de fausses déclarations. On peut toutefois se demander si les conclusions officielles représentent véridi- quement l'opinion de la Commission. • Des textes confidentiels ont pu être connus et sont cités qui ne rendent pas le même son. L'existence d'aéronefs interplanétaires y est même envisagée, (Etudes, juin 1951.) Quoi qu'il en soit, la négation est mala drcitement exprimée en ce sens que les explications données sont tellement incon- sistantes qu'elles ne peuvent donner le change.