a vu avant de s'évanouir : « ... Il y avait deux hommes et une fem- me. La femme se trouvait entre les deux hommes. Je me rendis compte que c'était une femme à la forme de sa poitrine et à cause de sa longue chevelure blonde qui lui arrivait jusqu'à la moitié du dos. Les hommes aussi étaient blonds et leurs cheveux étaient re- jetés en arrière. Les trois person- nages avaient à peu près la même taille, 1 m 70 ou 1 m 75, et ils étaient vêtus de la même maniè- re. De couleur gris plomb, leurs vêtements étaient d'une seule piè- ce, pareils à des habits de sca- phandriers et très ajustés au corps. Ils étaient chaussés de bot- tes trois-quarts, de couleur jaune comme celle des souliers cha- mois bien cirés, et de longs gants allant jusqu'à mi-bras, de la même couleur. Ils n'avaient ni ceinture, ni armes, ni casques ni rien d'autre. Leurs visages étaient comme les nôtres, mais le front était très découvert et les yeux allongés comme ceux des Japo- nais et un peu saillants. Ils par- laient entre eux dans un langage qui m'était incompréhensible. Il ne comportait pas de voyelles dis- tinctes et avaient des sonorités pareilles... à celles d'une radio mal réglée avec des cris aigus et des bourdonnements... > Comment ne pas préférer ces deux athlétiques Martiens » en- cadrant une créature de rêve à ceux qui enlevèrent Calvin Parker et Charles Hickson, tous deux ou- vriers des chantiers navals de Pascagoulo (Mississipi), et qui fu- rent saisis d'une incoercible frayeur en voyant surgir devant eux un individu d'un mètre cin- quante environ, dépourvu de che- veux, avec de grands yeux, un nez et des oreilles pointus, une fente sous le nez en guise de bouche, de fortes mains ressemblant à des pinces de crabes, des jambes col- lées entre elles, la peau de la fi- gure rougeâtre, desséchée, ridée... Brrr! Laissons cette vision de cauche- mar et revenons à cette sympa- thique réunion du Musée Social. Je m'attendais qu'on s'y félicitât vivement des émissions de la ra- dio et de la télévision sur les * soucoupes volantes». N'avaient- elles pas porté au coeur même de l'opinion le débat le plus passion- nant du siècle ? Et fait reculer le mépris condescendant des uns, l'incrédulité et le scepticisme des autres à l'égard du phénomène des O.V.N.I. ? Il n'en fut rien. A mon grand étonnement j'entendis prononcer une vive diatribe con- tre l'auteur des émissions en ques- tion. On lui reprochait surtout, m'a-t-il semblé, de ne pas avoir cité ses sources (en l'occurrence le G.E.P.A.) et aussi de vouloir fai- re du sensationnel à tout prix ». A l'appui de cette accusation je vis brandir un exemplaire d'une revue très déshabillée à laquelle le confrère mis sur la sellette avait accordé une interview. Cel- le-ci était annoncée en première page, à côté d'une splendide paire de fesses et sous ce titre on ne peut plus équivoque en la circonstan- ce: Je crois aux soucoupes vo- lantes». Il y avait là de quoi cho- quer les vrais « ufologues » (1) pour qui« soucoupes » et O.V.N.I. sont choses sérieuses! Mais l'on se plaignit aussi amèrement d'un canular radiophonique monté le 10 1er avril dernier et qui consista à envoyer les plus naïfs des Pari- siens au bois de Vincennes où, leur disait-on, un O.V.N.I. venait d'atterrir. Toute la journée le té- léphone sonna au bureau du G.E. P.A., soit pour signaler l'événe- ment, soit pour demander des ex- plications ! Le faux O.V.N.I. de « Concorde » Mais, puisque nous parlons de « canular », n'en est-ce pas un qui fit annoncer par toutes les radios, la presse écrite et la télé- vision qu'un O.V.N.I. avait été photographié par un passager de l'avion Concorde» lors d'un vol effectué le 30 juin 1973 au-dessus de l'Afrique ? La nouvelle fit sen- sation. La photographie de l'ob- jet publiée par tous les journaux et montrée à la télévision était l'élément le plus indiscutable qu'on ait jamais possédé. Au mi- cro de France-Inter un spécialiste, ou prétendu tel, vint dire d'une voix sans réplique : « La forme totale de l'engin est vraiment cel- le des O.V.N.I. tels qu'ils ont été décrits par des milliers de témoi- gnages depuis 1947. Il n'y a aucun doute à avoir là-dessus. Oui c'est vraiment la forme d'un O.V.N.I. ! » Hélas, le lendemain il fallut dé- chanter. La soucoupe volante de « Concorde », comme devait le préciser M. Koutchmy, de l'Insti- tut d'Astro-Physique de Paris, n'était qu'un nuage stratosphéri- que ou mésosphérique créé par le passage ou la désintégration d'un météore diurne appartenant à l'essaim Béta Taurides identifié récemment avec la matière éjec- tée de la Comète Encke. « Ah ! qu'en termes savants ces choses- là sont dites! La déception fut grande parmi les ufologues. Elle ne le fut pas cependant pour le plus écouté d'entre eux que j'allai voir à Toulouse quelques jours après cet incident. Trente-huit ans, doté d'un im- pressionnant pédigrée scientifique et technique, M. Claude Poher, qui dirige le C.N.E.S. (Centre National d'études spatiales) n'a jamais cru à la soucoupe volante de Concor- de ». L'intérêt de M. Poher pour les O.V.N.I. remonte à quatre ans. Effectuant un voyage d'étude aux Etats-Unis il eut accès à une en- quête sur les O.V.N.I. qu'il jugea sérieuse. De retour en France il décida de se constituer une docu- mentation personnelle en recueil- lant toutes les informations pos- sibles sur ce sujet, en les triant et en les traitant sur ordinateur. A ce jour M. Poher dispose d'un fi- chier comprenant plus de mille témoignages dont deux cents d'ori- gine française. Nous savons, grâce à lui, que les observations d'O.V. N.I. émanent de toutes les couches de la société et que les objets sont plus souvent observés de nuit que de jour. Dans 70 pour cent des cas la vitesse du véhicule » va de l'arrêt complet à 2.500 km. Leur forme, nous l'avons dit, varie se- lon les témoins. Certains disent avoir vu des disques parfaits, d'autres des ovoïdes, d'autres des at you cigares». Tous ces objets sont presque toujours silencieux et brillants. La plupart du temps le phénomène est dit avoir été obser- vé dans des régions de faible den- sité de population et rares sont les témoins qui disposent d'un appareil photographique au mo- ment où il se produit. Donc peu de photos. En ce qui concerne les atterrissages supposés ils consti- tuent, selon Claude Poher, dix pour cent du nombre total des observations. Dans la moitié seu- lement de ces cas des extra-ter- restres auraient mis pied à ter- re. Fort peu nombreux cependant, ajoute encore M. Poher, sont les témoins qui prétendent avoir eu une interaction avec ces person- nages ». - Monsieur Poher, croyez-vous vraiment aux soucoupes volantes ? ai-je demandé à mon interlocu- teur. -Il ne s'agit pas de croire, ce n'est pas une religion, il s'agit de recueillir des observations, de les comparer, d'essayer de les véri- fier et de passer en revue outes les hypothèses possibles. Mais au- cune observation ne peut être re- jetée a priori. Les soucoupes volantes, rêve ou ré Le débat est ouvert, et la convictio convaincus, n'a d'égale que celle de détracteurs. A gauche, un Objet Non Identifié photographié au-dess San Francisco. Ci-dessus, un dessin trant un ouvrage de science-fictio contre, les soucoupes et leur èqu inspirent souvent les humoristes, et culièrement notre ami PAT MALLET C.D.F. N 616-10-8-74/17-8-74