Tom Just nu 9TNUD SCIENCES bund 3.4. Feven 74 A1004 TIMO HLV Concorde et les illusions d'optique Une photographie prise par M. Jean Begot, technicien élec- tronicien de l'Institut d'astro- physique de Paris, à bord de Concorde lors de l'éclipse totale de Soleil du 30 juin 1973, fait aujourd'hui plus parler d'elle que tous les autres clichés du Soleil pris pendant les quatre- vingts minutes que dura l'éclipse. L'appareil d'amateur 24 x 36 (un Agfasilette) que maniait M. Begot a en effet enregistré, à 12 h. 10 (temps moyen de Greenwich), sur la pellicule un phénomène lumineux étrange au- quel les scientifiques ne trouvent guère d'explication. Le cliché couleur, pris avec un temps de pose de 1/60 de seconde, porte, au-dessus de la ligne d'horizon éclairée par le Soleil et se détachant sur le fond noir du ciel, un point très lumineux d'environ 0,3 millimètre de diamètre. Agrandi, ce point apparait comme un ovoide aux contours ondulés, surmonté d'un demi-cercle: il est jaune-blanc à sa base, et au-dessus rouge des veinules sombres, avant de devenir noirätre. D'après les calculs des astro- physiciens, ce point était situé au moins à 15 kilomètres de Concorde et il avait un diamètre d'au moins 200 mètres. Une étude a montré qu'il s'agissait bien d'une image et non d'un effet d'optique. Plu- sieurs explications ont été avan- cées, sans que la plupart solent très convaincantes: un effet de rétraction, mais à l'altitude où vole Concorde (17 000 mètres) la densité atmosphérique est faible; un phénomène météo- rologique, de condensation par exemple, mais ces phénomènes sont rares dans la stratosphère ; un étage de fusée ou de satellite retombant sur la Terre, ou un ballon-sonde, mais aucune fusée, aucun ballon, n'a été tiré ce jour-là, et la forme du phéno- mène n'y correspond guère. Reste l'hypothèse de la météo- rite. Pour les astrophysiciens qui étaient présents à bord Concorde, il ne fait aucun doute qu'il ne s'agit pas de quelque objet mystérieux non identifié un de ces fameux OVNI - mais plutôt d'un satellite qui aurait brûlé en rentrant dans l'atmos- phère ou d'une météorite; en tout cas, il s'agit d'une curiosité observée une fois, d'un phéno- mène non reproductible qui n'a aucune valeur scientifique. Peut- être la manière pour Concorde de faire à nouveau parler de lui, et de n'être plus considéré, pour quelques instants encore, comme une illusion d'optique... D. V. -