No 316 TINTIN Actualités TINTIN Aviation ENCORE LES SOUCOUPES VOLANTES ! JEAN FONDIN vous a résumé la semaine dernière l'hypothèse du phy- sicien français M. d'Alton d'après le savant et passionnant article qu'a publié le Figaro». Et j'ai lu cet article, comme vous, avec d'autant plus d'intérêt qu'il me semble apporter à ce problème une solution rationnelle et convaincante. Royce et de la S.N.E.C.M.A., n'a pas d'ores et déjà été mis au point ailleurs, c'est-à- dire dans d'autres pays. Un engin comme celui de Rolls-Royce pourra en effet dans l'avenir être caréné avec une coquille ayant la forme de deux soucoupes posées bord à bord, et une cabine supé- rieure transparente pour le pilote. Ainsi serait réalisée la fameuse soucoupe > qui défraie tant la chronique. Néanmoins, puisque pour le public les soucoupes volantes sont des machi- nes volantes », j'ai pensé qu'il ne serait peut-être pas inutile de compléter l'étude de J. Fondin par un petit exposé qui répondrait à la question suivante : les * soucoupes et les cigares peu- vent-ils étre, dans l'état actuel des pro- grès techniques, une réalité ? A cette question, il est certain qu'on peut répondre par oui. En effet rien ne prouve que ce que nous commençons à construire en Europe avec les machines à décollage vertical de Rolls- CHAVANE PARIS TINTIN-ACTUALITÉS de gées sur un bac et la traversée de la Laguna Fria enchante nos jeunes amis. On se dirait dans un fjord norvé- gien, entre deux parois rocheuses à plc, sur une eau d'émeraude. Après la route, c'est un sentier muletier. Il a juste la largeur des roues, il faut aller doucement et la pente est rude. Dans les tournants trop brusques pour être passés en une fois, Michel descend et commande la mancu- vre. Enfin, voici la frontière du Chili. Le douanier argentin fait le salut militaire, tandis que les voitures démarrent. C'est un hôtelier qui accueille le premier les voyageurs il a préparé un bon repas pour le soir et les meilleures chambres de l'hôtel. M. Vigier, un peu étonné de ces avances, demande le prix; il est astrono- mique. Bien qu'il soit en mission officielle, il déclare que c'est inutile de dépenser tant d'argent pour une nuit. L'hôtelier insiste, M. Vigier tient bon, et finalement le chilien rabat ses prétentions de moitié. Dès le réveil, Michel et Gilbert sautent du lit, impressionnés par le silence énorme de la montagne. Dehors le ciel est rose, sur les basses pentes du col, des lamas broutent paisiblement. Nos amis avancent doucement pour voir les bêtes de près sans les effrayer. L'oeil fixé sur l'horizon, Quant au cigare il est lui aussi réali- sable. Un V2 vole bien, pourquoi un cigare habité ne volerait-il pas si tou- tefois on peut encore utiliser ici le mot voler! Cependant, il est plus probable que les engins de la forme cigare auront, s'ils deviennent une réalité, une voilure d'une forme ou d'une autre. Un ingénieur allemand travaillant en France étudie I d'ailleurs actuellement un cigare à voilure annulaire, et si l'on en croit notre confrère Paris-Presse, des maquettes ra- dio-guidées auraient d'ores et déjà volé un grand lama se laisse approcher, même caresser sans frayeur. Derrière un buisson, un jeune garçon de race indienne regarde avec curiosité les visiteurs. Michel, par politesse, lui dit: Votre pays est très beau. Le jeune indien branle la tête sans répondre. Il a l'air lointain et ne parait pas avoir envie d'engager la conversation. Son poncho en guenille laisse voir ses genoux, tandis qu'un chapeau de feutre rond cache sa tête. Bientôt l'expédition repart vers le vol- can Osorno encore en activité. La végéta- tion est tuée par les coulées de laves récentes. -Est-ce qu'il a souvent des éruptions, Ice volcan? demande Gilbert. -Oui, assez souvent, il fume et de la lave coule, mais en ce moment il ne fume même pas, ce qui est, parait-il, très rare. Enfin, le flanc du volcan est contourné, il faut traverser un troisième lac sur un bac. La manoeuvre est très longue, mais le paysage superbe. Voici enfin le haut du col, l'air est froid bien que le soleil brille, la végétation est une belle prairie cou- verte de fleurs comme dans les Alpes. On n'entend aucun bruit, personne n'a l'air de vivre sur ces hauteurs, la solitude fait presque peur. avec succès. Et comme l'aéronautique est un domaine où il faut s'attendre à tout, on peut peut-être espérer voir réellement un jour des escadrilles de cigares volants» sillonner le ciel. Toutefois, un grave problème se pose: celui de la panne de moteur qui entraînera irrémédiable- ment la perte du cigare ». Pas d'atter- rissage de fortune possible ! Aussi risque- t-on de voir pleuvoir des cigares en perdition dans tous les coins. Ce sera gai !... Une des raisons justement de notre scepticisme quant à la réalité des appari- tions relatées jusqu'ici, est d'ailleurs que sur plusieurs centaines d'objets aperçus au sol ou en vol, il ne s'en soit jamais trouvé un seul en difficulté. Or, toute mécanique, aussi perfectionnée soit-elle, est à la merci du classique incident technique... VOTRE COLLECTION DE BUVARDS PFUITT..ELLE NE VAUT RIEN SI VOUS N'AVEZ PAS CEUX. QU'OFFRE LA VACHE QUI RIT.. ET IL YA UN BON DANS CHAQUE BOITE.. ET ILS SONT Tous DIFFERENTS R. de Narbonne.