objets volants informations & documents No 266 1er octobre 1968 Si aucun véhicule extra-terrestre n'a jamais été enregistré par une caméra, des engins aux formes bizarres conçus par l'homme sillonneront peut-être un jour l'espace et porteront les astronautes vers de lointaines planètes. Ces soucoupes volantes à propulsion nucléaire transporteraient passagers, courrier et fret à la vitesse de 6 400 km à l'heure. 777 le dossier des soucoupes Un navire spatial habité, propulsé par un réacteur atomique et des jets d'ions, circulerait dans l'espace à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres à l'heure. Il serait dirigé en vol par des fusées pivotantes. Les ailes latérales sont des conditionneurs d'air qui feraient régner une température égale à l'intérieur du vaisseau. L - ne ES> les soucoupes volantes, pour les appeler par leur nom cessent de sillonner périodiquement le ciel. Ces jours-ci encore, en Amérique du Sud, comme en France, de nom- breuses personnes affirment en avoir aperçu. Si les témoins de ces phéno- mènes semblent souvent faire preuve d'une imagination alimentée par la science-fiction, il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre de ces apparitions demeurent inexpliquées et que des organismes très sérieux se consacrent à leur observation. - - « Aux Etats-Unis, c'est à l'armée de l'Air qu'il appartient d'étudier les objets volants non identifiés les UFO (Un- identified Flying Objects) - dans le cadre d'un programme mis en œuvre dès 1948 et qui, après s'être appelé pro- jet Sign, puis projet Grudge, porte main- nant le nom de Blue Book (Livre Bleu). Depuis l'apparition du premier objet mystérieux, il y a près de vingt ans, écrit Wernher von Braun, directeur du Centre de vol spatial Marshall de la N.A.S.A., les enquêteurs de l'armée de l'Air américaine ont enregistré des mil- liers d'observations de témoins oculaires. Plus de 98 % de ces phénomènes ont pu être expliqués. Il s'agissait de ballons, d'avions, de reflets de lumières terres- tres, de satellites, de météorites, de pla- nètes, de boules de feu, voire de nuages de plasma qui peuvent être observés et photographiés à proximité des câbles électriques à haute tension - sans par- ler des canulars » montés par de mauvais plaisants. Mais il reste que 2% des apparitions n'ont pas été iden- tifiées. C'est à elles que s'accrochent avec ténacité les fanatiques supporters des soucoupes volantes. > Des hommes de science, des ingé- nieurs, des astronomes amateurs, des gendarmes, des fonctionnaires de la Ph. Rocketdyne. Défense, des professeurs, des ecclésias- tiques, des journalistes, des pilotes d'avion, civils et militaires, des hommes d'affaires, de simples citoyens affirment avoir aperçu des UFO et en ont avisé les spécialistes de l'armée de l'Air. Mais, en fait, qu'ont-ils vraiment vu? Un objet volant est catalogué non iden- tifié lorsque le rapport soumis à son sujet contient toutes les données qui permettraient de suggérer une explica- tion, mais que la description de la chose ou de son mouvement ne peut s'appliquer à aucun objet ou phénomène connu. Cette incertitude préoccupe un grand nombre d'observateurs, qui ne parvien- nent pas à admettre une explication scientifique du spectacle qui s'est déroulé sous leurs yeux, persistent à y voir une manifestation extra-terrestre, et, aux Etats-Unis, accusent même l'armée de l'Air de taire une partie de ses conclu- sions. Pour dissiper cette équivoque, le commandant George W. Ogles, des ser- vices d'information du secrétaire à l'ar- mée de l'Air, a publié dans la revue The Airman un article solidement docu- menté sur les apparitions de << sou- coupes volantes», laissant au lecteur le soin de se faire lui-même une opinion. 1947 Baptême des soucoupes. Si, dès 1882, des objets mystérieux étaient observés dans le ciel, c'est le 24 juin 1947 qu'un homme d'affaires américain, Kenneth Arnold, qui pas- sait, aux commandes de son avion privé, près du mont Rainier, dans l'Etat de Washington, vit pour la première fois « une formation en chaîne d'objets en forme de disques qui filaient comme des soucoupes rasant la surface du Paci- fique ». Les soucoupes volantes étaient nées, et la presse et la radio ne tar- 29 daient pas à suggérer que ces objets étaient peut-être pilotés par des visiteurs d'un autre monde. Les apparitions d'objets inconnus sil- lonnant les cieux devaient pourtant deve- nir si nombreuses qu'en février 1948, un organisme était créé par le départe- ment de l'Air pour « recueillir, colla- tionner, évaluer et distribuer toutes in- formations concernant les UFO ». En mars 1952, devenu le projet Blue Book, le programme se fixait pour objectif « de déterminer si les UFO menacent la sécurité des Etats-Unis et s'ils pré- sentent des caractéristiques qui soient le signe d'une science et d'une technique avancées et puissent apporter une contri- bution à la recherche américaine ». Des UFO de toutes les formes et de toutes les couleurs ont été signalés à l'armée de l'Air. Ils ressemblent à des cigares, des hélices, des chapeaux, des moules à tarte, des soucoupes et des bal- lons. Leurs dimensions vont de quelques centimètres à 75 mètres de diamètre. Ils sont rouges, verts, bleus ou blancs, filent à toute allure dans un silence inquiétant ou sont accompagnés d'un bruit perçant et pénétrant. Ils sont suivis de jets de gaz enflammé ou semblent ne Republic Le vaisseau spatial à « carrosserie sport >> glisserait dans l'espace, moteur coupé, quand il aurait atteint la vitesse voulue. Ph. Republic Aviation Co. comporter aucun système de propulsion. Ils planent, zigzaguent et se déplacent dans toutes les directions à une vitesse pouvant atteindre 40 000 kilomètres à l'heure. Leur structure va de l'état solide à l'état invisible ». Les objets les plus divers peuvent faire figure de soucoupes volantes aux yeux d'observateurs imaginatifs. Le Dr Carl Sagan, astronome réputé de l'université Harvard et du « Smithsonian Astrophy- sical Observatory », rappelle, dans l'En- cyclopedia Americana, l'histoire d'un pilote persuadé qu'un UFO suivait son appareil, alors qu'il s'agissait tout sim- 30 Ph. Boeing Airplane Co. 8 Assemblé sur une plate-forme, à 640 km au-dessus de la Terre, d'où il serait également lancé, un véhicule automatique de 12 m de diamètre, équipé d'un télescope et d'une caméra de télévision serait chargé d'explorer la planète Mars. plement d'une luciole piégée entre les deux panneaux de verre d'un hublot. La planète Vénus est fréquemment prise pour une soucoupe volante lors- qu'elle se trouve bas sur l'horizon. Appa- raissant alors à travers une couche d'air pollué, près de la surface de la terre, elle semble se livrer à des manœuvres désor- données et changer sans cesse de cou- leur. Parmi les objets volants qui intri- guent les observateurs, citons encore les ballons météorologiques qui se déplacent à plus de 160 kilomètres à l'heure à grande altitude et sur lesquels le reflet de la lumière solaire, à l'aube ou au crépuscule, produit des effets étranges, les traînées de vapeur ou de condensa- tion laissées par un avion et que le soleil embrase, les satellites artificiels, les téles- copes aéroportés et les nuages flottant haut dans le ciel et que les rayons solai- res éclairent encore alors que la nuit est déjà tombée sur la terre. Si rien ne parvient à convaincre les défenseurs des soucoupes volantes, qui demeurent sur leurs positions, leurs adversaires ne manquent pas d'argu- ments à leur opposer. Pourquoi, font-ils remarquer, ces objets qui se déplacent à d'énormes vitesses ne produisent-ils pas de bang» supersonique ? Comment parviennent-ils à défier les lois de la pesanteur, à manoeuvrer en tous sens et à tourner à angle droit sans jamais ralentir, ignorant apparemment les lois de la gravité et du mouvement ? Com- ment échappent-ils aux radars ? Certes, la parade des fanatiques des soucoupes volantes est simple. Tout cela peut s'expliquer s'il s'agit de visiteurs d'un autre monde dont la technique est si avancée qu'elle n'obéit plus à nos lois, affirment-ils. Cet argument n'en est évidemment pas un pour les adversaires de toute intervention extra-terrestre. Il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre de phénomènes intriguent encore beaucoup de spécialistes. La chasse aux UFO. Le commandant Ogles rappelle alors un certain nombre de cas où des pilotes de l'armée de l'Air et des membres de l'équipage ont observé et poursuivi des objets volants non identifiés. une Ainsi, le 6 décembre 1952, l'équipage d'un B-29 repère dans le ciel un cer- tain nombre d'objets étranges, ne pré- sentant aucune caractéristique aérody- namique, qui survolent le golfe du Mexique. Pendant fraction de seconde, l'équipage voit une traînée de lumière d'un blanc-bleu. Le navigateur du B-29 estime que les objets volent à environ 8 000 kilomètres à l'heure. Aucun changement n'intervient dans leur direction, leur vitesse ou leur altitude. Les observations au radar effectuées régulièrement pendant une période d'une dizaine de minutes n'indiquent la pré- sence d'aucun avion dans la zone étu- diée. Le cas est versé par l'armée de l'Air au dossier des objets volants. Neuf jours plus tard, le 15 décem- bre 1952, les équipages d'un F-84 et d'un T-33 voient un UFO à proximité de Goose, une base de l'armée de l'Air, dans le Labrador. La chose n'a aucune forme ni aucune taille bien définie. D'abord d'un rouge étincelant, elle passe ensuite alternativement du blanc au rouge avant de disparaître. Les deux avions poursuivent l'apparition pen- dant vingt-cinq minutes avant qu'elle ne s'évanouisse, à une soixantaine de kilo- mètres de la base. Aucun échappement de réacteur ou de fusée n'a été observé, aucun bruit entendu, aucun système de propulsion détecté. Deux avions C-54 qui se trouvaient dans la même zone pendant la poursuite n'ont observé aucun phénomène inhabituel. Là aussi, l'armée de l'Air conclut à un UFO. Les aviateurs civils, de leur côté, ont rendu compte d'observations du même ordre. Le 9 mars 1957, le pilote et le copilote d'un avion commercial reliant New York à Porto Rico annoncent qu'un objet brillant et verdâtre res- semblant à un énorme projecteur » s'est soudain trouvé en travers de leur route. Le pilote a dû manœuvrer si bruta- lement pour l'éviter que de nombreux passagers ont été transportés à l'hô- pital. Plusieurs organismes d'aviation civile et militaire confirment par la suite qu'un phénomène identique a été observé le même jour par deux autres appareils, à près de trois cents kilomètres de là. Mais, en ce cas, point de mystère. L'objet mystérieux était, en vérité, un bolide. Ce sont cependant les observateurs au sol qui ont fourni le plus grand nombre d'informations concernant les soucoupes volantes. Un agriculteur de l'Etat de New York affirme avoir vu, le 19 août 1965, une soucoupe volante de 6 mètres d'épaisseur sur 15 mètres de long qui planait au-dessus de sa grange. L'étrange objet émettait des pulsations lumineuses de couleur rouge, jaune et verte. La sou- coupe volante a énervé le taureau qui se trouvait dans un champ voisin, fait aboyer le chien et réduit de moitié la production de lait de la vache. S'agis- sait-il d'une supercherie ? Les enquêteurs n'ont pu se mettre d'accord, aussi l'armée de l'Air, faute d'être capable de donner une explication concrète et précise du phénomène, l'a-t-elle classé dans la caté- gorie des objets non identifiés. Supercherie ou réalité ? Quant aux étranges lumières aux for- mes changeantes qui apparaissent fré- quemment, la nuit, au-dessus des lacs, des étangs et des marais, on sait depuis longtemps que la décomposition des végétaux crée des gaz, notamment du méthane, qui s'enflamment spontané- ment. Aussi, est-ce à ce gaz des marais que l'armée de l'Air a attribué les lueurs inquiétantes qui flottaient et dan- saient dans la nuit à Dexter, dans le Michigan, le 20 mars 1966. Pas de mystère, simplement des feux follets. Toutefois, au début de juillet 1952, une série d'observations visuelles et par radar d'objets volants non identifiés pas- sant au-dessus de Washington amenait Placé sur orbite terrestre à une altitude de 35 800 km, cet étrange véhicule pourrait marquer une première étape vers l'exploration de l'espace et les missions interplanétaires effectuées par des vaisseaux habités. Ph. N.A.S.A. la < Central Intelligence Agency > à établir en novembre de la même année un comité d'experts, dirigé par H.P. Ro- bertson, de l'Institut de Technologie du Massachusetts, qui était chargé d'étudier ces comptes rendus. Il ne s'agissait pro- bablement, devait conclure le groupe, que de phénomènes naturels mal inter- prétés. Cette opinion devait être confir- mée, par la suite, par un autre groupe d'experts, réuni en février 1966, sous la présidence de Brian O'Brien, membre du Bureau scientifique consultatif de l'armée de l'Air. Mais comme en cette histoire rien ne semble définitivement probant, le comité O'Brien lui-même suggérait que l'armée de l'Air établit en différents points des Etats-Unis des équipes comprenant chacune un spécia- liste de la haute atmosphère et des phé- nomènes astronomiques, un psychopa- thologue et un enquêteur. En octobre 1966, l'université du Colorado était chargée d'administrer ce programme et d'étudier l'affaire des soucoupes volan- tes. Puis l'Académie des Sciences devait nommer à son tour un groupe qui examinerait le rapport de l'université. Le comité d'étude de l'université du Colorado, présidé par Edward U. Condon, n'a pourtant pas fait l'unani- mité parmi les spécialistes des UFO. La National Investigation Committee on Aerial Phenomena (Commission nationale d'étude des phénomènes aériens NICAP) s'est notamment élevée, par la voix de son directeur, le MARTIN commandant Donald Keyhoe, contre le < parti pris manifeste d'Edward Condon, qui rejetait systématiquement toutes les preuves ». La NICAP a donc récemment manifesté l'intention de demander au Président et au Congrès la constitution d'une nouvelle commission d'enquête. 31 Ce système nucléaire est totalement imaginaire. Mais l'énergie atomique est appelée à jouer un rôle capital dans les missions spatiales. Les soucoupes volantes ne préoccu- pent d'ailleurs pas que les Etats-Unis. En France, la revue Forces aériennes françaises, patronnée par l'état-major de l'armée de l'Air, recommande la création d'une commission « qui aurait pour tâche de coordonner les recherches sur les MOV (mystérieux objets volants) et d'orienter les méthodes ». En Union soviétique aussi... L'Union Soviétique, de son côté, com- mence à étudier sérieusement les appa- ritions d'objets volants non identifiés. Ces travaux viennent d'être officiellement désavoués par le physicien Lev Artsi- movitch, qui, ne doutant pas un instant de l'infaillibilité de la science, tient en substance le raisonnement suivant : si les soucoupes volantes existaient, les savants seraient capables d'expliquer d'où elles viennent et comment elles volent; puisqu'ils ne le peuvent pas, c'est que les soucoupes volantes n'existent pas. Tel n'est pourtant pas l'avis de Felix Zigel, docteur ès sciences, professeur adjoint à l'Institut d'aviation de Moscou, qui rapporte dans la revue Soviet Life un certain nombre de ses observations. Le 16 août 1960, huit membres d'une expédition géophysique envoyée dans le Kazakhstan, ont vu un corps lumineux se dirigeant du nord au sud apparaître au-dessus des montagnes, sur la pente est de la vallée où ils campaient. Cet objet présentait la forme d'une lentille dont 32 le pourtour était légèrement moins lumi- neux que le centre. Il a disparu sans laisser de trace. Ce sont ensuite trois astronomes let- tons qui aperçoivent une étoile anor- malement brillante, se dirigeant lente- ment vers l'ouest. Ils l'observent au téles- cope et constatent avec stupeur que l'« étoile » est, en fait, un disque en forme de lentille d'une centaine de mètres de large, portant en son centre une petite sphère, tandis que trois sphères analogues gravitent lentement autour du disque, à deux diamètres de distance. Le système, d'une couleur vert éme- raude, s'éloigne progressivement de la terre, puis les sphères s'écartent du dis- que dans différentes directions. La sphère centrale disparaît à son tour et finale- ment tout s'efface dans le ciel. Après les hommes de science, vien- nent les marins. Le 2 août 1967, trois matelots de l'Izhevsk, qui traverse la mer de Norvège, voient dans le ciel une sphère blanchâtre qui se dirige vers le sud. Quelques minutes plus tard, une tache brillante flamboie au-dessus de leur tête et se précipite d'ouest en est, tout en se rapprochant de la terre. Sou- dain, elle s'arrête et projette une pluie Propulsé par l'énergie atomique et l'énergie ionique, le navire spatial pourrait transporter plusieurs hommes jusqu'à la Lune. Il s'orienterait sur le Soleil et utiliserait des rotors pour se poser en douceur sur la surface lunaire. de rayons lumineux de toutes les cou- leurs, avant de se couvrir à nouveau d'une coque blanche. Le phénomène se répète à plusieurs reprises. Puis l'objet mystérieux prend la forme d'un œuf. Un jet puissant de vapeur blanche sort de la partie inférieure, l'œuf pâlit, s'en- veloppe d'un brouillard blanc et s'éloigne. En août 1967, enfin, dix astronomes d'une station d'astrophysique du Cau- case observent dans le ciel un étrange objet volant. Il ressemble à un crois- sant asymétrique dont la face convexe est tournée dans le sens du mouvement. Son diamètre représente les deux tiers de celui de la lune et il a une coloration d'un jaune rougeâtre. D'étroits rubans faiblement lumineux partent des cornes du croissant. Le phénomène se repro- duit à plusieurs reprises. Finalement, l'étrange objet, qui a adopté une tra- jectoire presque horizontale, dirigée d'est en ouest, s'estompe progressive- ment, puis disparaît. Pour ou contre les Martiens. Que conclure de ces observations ? L'homme de science soviétique ne doute pas un instant de leur véracité et se refuse à les considérer comme des aberrations visuelles et à les réduire à des phénomènes optiques tels que mirage, halo ou arc-en-ciel. Il note d'ailleurs que certains de ces objets ont laissé des traces sur des plaques photo- graphiques ou sont apparus sur des écrans de radar. Il convient de notér, à ce propos, que les spécialistes des Etats- Unis sont beaucoup plus sceptiques et relatent plusieurs exemples de photogra- phies truquées. Soumises à l'armée de l'Air américaine par des observateurs de mauvaise foi, elles ont exigé un examen minutieux avant que la supercherie n'ap- paraisse clairement. Aucune étude scientifique des sou- coupes volantes n'avait été entreprise en Union Soviétique jusqu'à une date récente, constate Felix Zigel. Cependant, la situation se modifie rapidement, et, en mai 1967, un groupe d'hommes de science, d'écrivains, de militaires et de personnalités diverses s'est réuni pour constituer un organisme non officiel chargé d'étudier les UFO. Le groupe établi en octobre 1967, porte le nom de Section UFO du Comité du Syndicat des Cosmonautes. Il a son siège à la Maison centrale de l'Aviation et de la Cosmonautique de Moscou et est présidé par le général de l'armée de l'Air Por- firi Stolyarov. Les objets mystérieux sont-ils des engins pilotés par des visi- teurs extra-terrestres ? Le professeur soviétique ne rejette pas cette hypothèse, bien au contraire. Le nombre des objets volants non identifiés augmente, dit-il, lorsque Mars approche de la Terre. Ce commentaire est d'autant plus curieux que les hommes de science amé- ricains arrivent à une conclusion dia- métralement opposée. Dans une étude consacrée à la possibilité d'arrivée d'UFO provenant de Mars ou de Vénus, les spécialistes du projet Blue Book notent, en effet, que de même qu'il existe des périodes favorables de lancement de véhicules terrestres à destination des deux planètes les plus proches de la Terre, au cours desquelles l'orbite à sui- vre exige une dépense minimum d'éner- gie, il y a aussi des périodes favorables d'arrivée jusqu'à la Terre de véhicules martiens ou vénusiens. Du 28 septembre 1956 au 31 décembre 1963 (en excluant les périodes favorables) on a enregistré, Période favorable 8-28 septembre 1956 5-25 décembre 1956 16 avril-6 mai 1958 10 février-2 mars 1959 18 novembre-8 décembre 1959 26 mars-15 avril 1961 28 juin-18 juillet 1961 29 janvier-18 février 1963 1-21 mai 1963 en 2 570 jours, 242 objets volants non identifiés. Ils présentent à ce propos un tableau où figurent ces dernières périodes, le nom de la planète qui se trouve alors proche de la Terre et le nombre des UFO enregistrés (voir tableau ci-dessous). S'il arrive sur la Terre des Martiens ou des Vénusiens, remarque en substance Charles Smiley, de l'université Brown, ils ne se pressent pas à nos portes. Certes, les conclusions du groupe amé- ricain d'étude des UFO sont loin d'être catégoriques. Il est arrivé que des objets volants non identifiés soient détectés par des radars et si presque toutes ces ima- ges ont été expliquées par des reflets Planète Nombre d'UFO Vénus Mars Vénus Mars Vénus Mars Vénus Vénus Mars 1 1 2 0 1 121 Ce véhicule automatique circulant sur orbite terrestre, équipé d'un télescope, d'une caméra de télévision, actionné par l'énergie solaire, réunirait des données envoyées à la Terre. des ondes radar dus aux couches d'in- version de la température de l'atmos- phère, certaines demeurent mystérieuses. ans Les hommes de science du projet Blue Book n'ont jamais écarté systématique- ment la possibilité de quelque autre forme de vie sur d'autres planètes, pas plus, naturellement, que celle des voya- ges interplanétaires. Ce qu'ils disent seu- lement, c'est qu'après dix-neuf d'enquêtes et d'études au cours desquel- les plus de 11 000 observations d'objets volants non identifiés leur ont été sou- mises, ils ne disposent pas d'une seule photographie, d'un seul film ou d'un seul fragment de matériau relatif à quelque véhicule spatial d'origine inconnue. « Et, justement parce que les hom- mes désirent profondément que les objets volants non identifiés aient une origine extra-terrestre et soient le fait d'êtres intelligents et bienveillants, l'honnêteté exige qu'en évaluant les observations qui nous sont soumises, nous n'accep- tions que la logique la plus rigoureuse et les preuves les plus concluantes, pré- cise à ce sujet Carl Sagan. Or, pour le moment, aucune preuve ne permet de rattacher sans l'ombre d'un doute les his- toires de soucoupes volantes à des intel- ligences extra-terrestres. > Mais le dossier des objets volants non identifiés reste toujours ouvert. ⠀⠀⠀ 33