On trouvera dans cette page un résu- mé de la conférence faite à Cannes, durant les Journées d'étude du SEPESA sur le travail aérien, par M. Berton, administrat de l'Association Interpro- fessionnelle de l'Aviation Agricole. Nous y avons ajouté quelques remarques faites par le Dr Mann, directeur du Centre international d'Aviation Agricole, au cours de son propre exposé (voir A. et C. nu- mero 62, du 20 juin). L'AVIATION AGRICOLE EN FRANCE C 'EST en 1947 que M. Menard, prési- dent de la Société des Travaux aériens du Midi, entreprit ses pre- miers essais de poudrage, dans la région de Bordeaux, à l'aide d'un Storch. équipé d'une poudreuse conçue d'après les quelques rares documents parus à l'épo- que, et l'expérience des poudreuses utilisées au sol. Cette entreprise connut une exten- sion rapide : 14 appareils en 1949, suc- cès qui provoqua la création d'autres so- ciétés ou coopératives travaillant soit avec des avions (Piper Cub pour la plupart), soit avec des hélicoptères, machines es- sayées pour la première fois en 1949 par la coopérative. Hélicoop .. Malgré ces débuts encourageants, il ap- parut bientôt que l'aspect économique du travail aérien agricole soulevait de sérieux problèmes ; et l'on assista, dès 1950, à une nette régression de cette activité. Le Dr Mann voit plusieurs explications à ce recul : tout d'abord, le manque de recherche scientifique sur l'aviation agri- cole, et une imitation trop poussée des méthodes américaines (due en partie à ce manque de recherches), méthodes inadap- tées aux caractéristiques de l'agriculture en Europe Occidentale. On n'a pas tout de suite réussi, non plus, à trouver une assez grande variété d'applications commerciales pour répartir le travail sur plusieurs mois, et assurer ainsi la rentabilité de l'entreprise. Il est certain que la remontée à laquelle on assiste actuellement a pour cause prin- cipale outre la raréfaction de la main- d'œuvre paysanne - le développement de la recherche scientifique basée sur les conditions spécifiquement françaises. La réduction des doses d'emploi des produits insecticides et anticryptogamiques, en par- ticulier, a constitué un facteur détermi- nant pour le traitement des vignes, qui représente près de 50 % de l'activité de l'aviation agricole en France. QUE FAIT L'AVIATION AGRICOLE? Les tâches qu'elle assume sont cepen- dant très diverses, puisqu'elles compren- nent également l'épandage des engrais, la lutte contre les moustiques, le semis de ray-grass dans le maïs, la défoliation du tournesol... Le nombre d'applications pos- sibles augmente progressivement, entraî- nant un accroissement de cette activité, dont l'avenir semble maintenant bien as- suré, pour les raisons suivantes : SUR LE PLAN TECHNIQUE: les zones à vocation particulière se spécialisent ; les cultures d'un même type dominent dans une région donnée, tendant même parfois vers la monoculture. Les surfaces à traiter dans une zone limitée s'appro- chent de plus en plus du seuil des 600 hectares, considéré comme le minimum pour justifier l'organisation d'une opéra- AIR ET COSMOS tion aérienne. Par ailleurs certaines de des cultures ne peuvent être traitées que par air cultures fermées, type colza, mais ou cultures inondées. Un des Djinn» de la SEPATOM, qui vient de faire l'objet d'une démonstration de pulvérisation devant des personnalités africaines. Les progrès techniques réalisés en cons- truction aéronautique favorisent l'appareil agricole avion ou hélicoptère, en at- tendant les futurs S.T.O.L. légers - pour lesquels simplicité, endurance et ro- bustesse doivent être les qualités fonda- mentales. SUR LE PLAN ECONOMIQUE, l'agricul- ture peut comprendre plus aisément que par le passé tout l'intérêt que présente pour elle le travail aérien. Ses structures se sont transformées, en France comme dans tous autres pays d'Europe. La Con- centration y est, là aussi, à l'ordre du jour, que l'organisation soit corporative, coopérative ou industrialisée. Les moyens matériels deviennent importants, et le prix du traitement aérien n'effraye plus per- sonne. Dans le domaine proprement aéronau- tique, les facteurs économiques sont for- tement influencés par la technique ; tou- tefois, l'existence d'un marché véritable pour un appareil agricole a provoqué un engouement certain pour ce type d'aéro- nef. Faisant suite aux appareils provenant, pour la plupart, des surplus militaires, de nouveaux avions ou hélicoptères, spécifi- quement agricoles pour les premiers, bien adaptés pour les seconds, commencent à apparaître. & QUELQUES NUAGES... Est-ce à dire que tout va pour le mieux, dans le monde de l'Aviation agricole ? Ceux qui ont la charge de surveiller l'évo- lution de cette branche d'activité se gar- dent bien d'un excès d'optimisme, que viennent tempérer quelques motifs d'in- quiétude. 3 Sur le plan technique, tout ne s'accorde pas pour faire de l'aéronef la machine agricole idéale. Il faut préciser, tout d'abord, que de très nombreuses cultures ne peuvent être traitées par air, pour les raisons suivantes parasites du sol, trai- tements exigeant un gros apport de liquide à l'hectare, surfaces trop réduites, cul- tures délicates à traiter comme les ver- gers, zones dangereuses pour le vol. De plus, certains parasites exigent un trai- tement dans un très court laps de temps. aviation générale Sur le plan aérien, certaines servitudes peuvent interdire l'usage de l'appareil aé- rien absence de terrain atterrissable, présence de lignes électriques, manque d'appareil de pulvérisation adapté aux très faibles volumes, traitements coïncidant avec des conditions météorologiques in- terdisant le vol, etc. Sur le plan économique, certaines cul- tures pauvres ne justifient pas les frais d'un traitement aérien. Dans d'autres cas, une main-d'œuvre abondante semble les rendre contraires à l'intérêt général im- médiat. Un obstacle plus grave, mais qui a, heureusement, tendance à s'atténuer, est le manque d'organisation et de matu- rité des agriculteurs. La Société de travail aérien, de son côté, rencontre sur le plan économique des obstacles divers. Tout d'abord, elle doit faire tourner son matériel le plus possi- ble, soit au moins six mois et si possible dix mois de l'année, mais c'est, en pra- tique, très difficile. De là, pour les héli- coptères, la recherche de travaux annexes : transport en montagne, surveillance de li- gnes électriques, missions diverses. Pour les avions, la seule solution paraît être une utilisation très étalée en latitude, pour que des climats très divers permettent des . plages d'occupation justaposées. Il y a, enfin, l'intervention de la Puis- sance publique. Cette intervention se manifeste, en par- ticulier, en ce qui concerne l'épandage de produits souvent toxiques. Certaines matières actives, pourtant uti- lisées avec succès à l'étranger, sont ainsi prohibées par la loi française. Dans d'au- tres cas, ce sont les concentrations néces- saires de produits insecticides qui sont interdites. Notons d'ailleurs que cette lé- gislation, datant d'une époque où il n'était pas encore question de traitements par voie aérienne, est actuellement en cours de modification. Sur le plan de la réglementation aé- rienne, les entraves sont également nom- breuses. Les entreprises de travail aérien agricole doivent, actuellement, solliciter les autorisations suivantes: Autorisation de travail aérien. Autorisation générale de vol rasant. - Autorisation de vol ra- sant particulière à chaque département où des travaux sont prévus dans la saison. - Autorisation d'utilisation des terrains à usage temporaire (équivalent à l'ouver- ture d'aérodromes privés). Heureusement, la bienveillance et les efforts du S.G.A.C., de la Police d el'Air et de certaines Préfectures permettent souvent d'alléger cette procédure. No 64 4 JUILLET 1964 - 17 air et cosmos DE L'ARMÉE DE L'AIR PRÉSENT ET AVENIR (notre article pages 12 et 13) 164 38472 4 juillet 1964 1,50 F BELGIQUE 15 F ITALIE: 260 L ALGÉRIE : 170 F Ravitaillement en vol d'un GAMD « Mirage IV >> par un Boeing C-135 F. hebdomadaire aérospatial MARS: OBJECTIF Nº 1 DE L'EXOBIOLOGIE" lement le premier déterminer la pression atmosphérique sur Mars, quelques 80 mil- libars, soit environ le 12 de l'atmosphère terrestre. E but principal de l'. exobiologie, cette science nouvelle née avec l'ère spatiale, est la détection et l'analyse de formes de vie extra-terrestre. L'objectif nº 1 des spécialistes de cette science est la planète Mars car elle semble réunir les conditions les plus favorables pour l'exis- tence de formes de vie proches de celles qui existent sur la Terre. Une véritable offensive se oppe depuis quelques années dans le monde scientifique visant à donner une réponse à cette question que l'homme se pose depuis toujours : la vie existe-t-elle sur d'autres planètes ? Cette offensive est menée sur plusieurs fronts : étude des conditions physiques sur Mars ; simulation de la vie dans les condi- tions martiennes ; mise au point d'appareils qui permet- tront la détection éventuelle d'une vie sur Mars ; - Problèmes de la stérilisation des sondes envoyées vers Mars. Encore une fois, les travaux du COSPAR qui s'est réuni au mois de mai à Flo- rence ont été du plus grand intérêt, car les savants les plus éminents ont tenté de faire le point de nos connaissances con- cernant Mars et discuté des moyens de recherche de la vie sur cette planète. 1 LEMONITE, VAPEUR D'EAU GAZ CARBONIQUE SUR MARS Pour que la vie soit possible, sous sa forme la plus simple de micro-organismes, il faut que le milieu dans lequel elle se développe comprenne un certain nombre d'éléments et ne dépasse pas certaines limites extrêmes au point de vue physi- que, comme la température, la pression, etc... Une découverte extrêmement importante a été faite au cours de ces dernières an- nées, c'est la présence de lémonite sur le sol de Mars. L'astronome français Audouin Dolfuss a été le premier à l'identifier par la polarisation de la lumière. Les Améri- cains Vichniac et Young, du Département de Biologie de l'Université de Rochester, viennent de le confirmer. C'est très impor- tant. La lémonite est en effet un oxyde de fer fortement hydraté. Sa présence sous forme de poudre à la surface de Mars expliquerait ces fameux vents de poussière que l'on observe sur cette planète. Dans les phénomènes de vie aérobie ordinaires, les organismes utilisent l'oxygène. Mais ce phénomène est possible avec la lémonite qui contient de l'oxygène. Sa formule est en effet Fe203n (H20). Autrement dit, ce qui se passe sur Terre avec l'oxygène de l'atmosphère pourrait se passer avec l'oxygène de la lémonite pour des micro- organismes. Micro-organismes + Fe203n (H20) FeO + CO2 + H20. Sous l'action du rayonnement solaire, le CO2 ainsi dégagé redeviendrait de la lémonite et de l'oxyde ferrique. L'ATMOSPHERE DE MARS Les Américains ont commencé leurs rapports au Cospar en citant les travaux de Dolfuss. C'est lui, en effet, qui a été éga- 244 JUILLET 1964 - No 64 La quantité de vapeur d'eau, trouvée également par Dolfuss et confirmée avec queqlues écarts par les astronomes améri- cains et soviétiques, donnerait, si on la supposait entièrement liquéfiée, une cou- che de 0,15 mm au sol ou de 0,015 gr par centimètre carré (calculée verticalement). L'atmosphère terrestre est plusieurs cen- taines de fois plus humide. Donc, Mars est très sec, mais les micro-organismes peuvent y vivre. On en a trouvé dans les déserts terrestres les plus absolus. LE GAZ CARBONIQUE Les Américains Kuiper et Sinton ont déterminé que la quantité de gaz carbo- nique sur Mars serait des dizaines de fois supérieure à celle existant dans l'atmos- phère terrestre. Or, le gaz carbonique est favorable à la vie. En ce qui concerne les températures, elles varieraient sur Mars entre un maxi- mum de 10 à + 20° et un minimum de 40 à -60°. La vie de micro-orga- nismes n'est pas incompatible avec de tel- les températures et de tels écarts. Sur Terre, des micro-organismes ont été trou- vés au sommet des montagnes les plus éle- vées, dans la toundra glacée ou les sables des déserts les plus chauds. Enfin, les radiations sur Mars sont sans doute beaucoup plus intenses qu'à la sur- face de la Terre, mais n'a-t-on pas trouvé des bactéries dans l'eau lourde des piles atomiques ? Autrement dit, si on rassemble toutes les conditions de vie, telles qu'elles semblent exister sur Mars, elles ne sont pas incom- patibles avec celles nécessaires aux micro- organismes. D'ailleurs, pour le vérifier, les savants ont simulé au sol les conditions de vie martienne et ils ont constaté qu'un certain nombre de micro-organismes pou- vaient y survivre, mais pas tous, il est vrai. Les expériences biologiques dans l'atmo- sphère martienne simulée : Russes et Américains ont fait état au Cospar d'un certain nombre d'expériences dans ce domaine. A. I. Joukova et I. I. Kondratiev ont révélé qu'une chambre spéciale a été construite à l'Institut de Mi- crobiologie de l'Académie des sciences de I'U.R.S.S. à l'intérieur de laquelle on pla- çait des cellules contenant des micro-orga- nismes différents. Ils y étaient exposés aux effets simultanés de facteurs tels que tem- pérature, pression, composition gazeuse, in- solation régnant à la surface de Mars. Le régime des variations diurnes des tempéra- tures correspondant à celles de l'été mar- tien y est maintenu automatiquement à l'aide d'un système électronique. La pres- sion des gaz y est de un dixième d'atmo- sphère et le rayonnement solaire est simulé à l'aide d'une source de lumière, dont la composition spectrale est proche de celle du Soleil. Les résultats préliminaires de ces expé- riences ont montré que pas toutes les for- mes de micro-organismes terrestres peuvent survivre aux conditions artificielles de l'été martien. Telescope à infrarouge, à l'aide duquel Audouin Dollfuss a détecté la vapeur d'eau dans l'atmo- sphère de Mars. A. Imchenetzky et S. Lyssenko (U.R.S.S.) ont décrit d'autres expériences montrant que des micro-organismes ont pu vivre sous des températures approchant le zéro absolu et survivre à des doses de radiations d'un million de roentgen. De leur côté, les Américains Hawrylewicz, Hagen et Ehrlich, de l'Institut de recher- che de l'IIT de Chicago, ont procédé à des expériences de simulation dans les condi- tions de vie martienne avec des micro- organismes se trouvant dans des échan- tillons de sol recueillis, les uns dans l'An- tarctique, les autre dans les déserts du Nouveau-Mexique ou la toundra du Colo- rado. Ils ont pu constater que ces micro- organismes survivaient aux nouvelles con- ditions, mais en se développant très peu. Mais une constatation extrêmement éton- nante a été faite par des expérimentateurs du Physical Biochemistry Union Carbide Research institute qui, cultivant la fève des marais dans une atmosphère mar- tienne, se sont aperçus que si les graines avaient donnés des plants sains, ces der- niers présentaient, néanmoins, des modifi- cations radicales de leur composition en sucre, protéines, lipides et enzymes. D'au- tres plantes (seigle, orge, arachide) ont produit des gaz inhabituels, tels l'oxyde de carbone et l'hydrogène. Les plantes qui nous sont familières peuvent donc, dans les conditions martien- nes, devenir tout à fait différentes et pro- duire des gaz toxiques. En exobiologie, comme dans le domaine de la biologie et de la médecine spatiale, les recherches aboutissent à des résultats insolites, mais qui feront faire à la biolo- gie tout court des progrès décisifs. Serge BERG. (A suivre.) AIR ET COSMOS Ą Le but de l' Exobiologie, cette science nouvelle née avec l'Ere spatiale, est la détection et l'analyse des formes de vie extra-terrestre. L'objectif numéro 1 des spécialistes de cette science est la planète Mars qui semble réunir les conditions les plus proches de celles qui existent sur laTerre. L'offensive qui vise à donner une réponse à la question : « La vie existe-t-elle sur d'autres planètes ?» est menée sur plusieurs fronts : l'étude des conditions physiques sur Mars; la simulation de la vie dans des condi- tions martiennes; la mise au point d'appareils permettant la détection d'une éventuelle vie sur Mars et les problèmes de stérilisation des sondes qui seront envoyées vers cette planète. En page 24 de ce numéro, Serge Berg développe les deux premiers points, se réservant d'aborder les autres dès la semaine prochaine. Il rappelle, en particulier, l'importante découverte de l'astronome français Audouin Dolfuss, celle de la présence de lémonite sur le sol de Mars. MARS : OBJECTIF NUMERO 1 DE L'«< EXOBIOLOGIE >> C²F LES ACTIVITÉS DU C²F A U seuil des vacances, nous nous en voudrions de ne pas adresser des félicitations bien méritées à plu- sieurs sections du C 2 F dont, au cours des mois écoulés, le travail a été aussi efficace que discret, Responsable de la section Titan, Marc Chabreuil a constitué un dossier extrê- mement complet sur les fusées améri- caines à combustibles stockables. En co- opération avec la section Maquettes de Roland Morisot, Alain Dupas a par ailleurs poursuivi avec patience son exégèse des documents soviétiques : ci-dessous, nous publions, avec ses commentaires, le ta- bleau de mise au point des nouvelles fu- sées russes; et à la rentrée, il se propose Le 28 mais 1958, le singe rhésus Able et le singe écureuil Baker effectuant un vol balistique de 2.700 km dans un mis- sile Jupiter, lancé au Cap Canaveral (au- jourd'hui Cap Kennedy). Ils atteignent une altitude de 576 km et sont récupé- rés sains et saufs. C'était le premier pas des Américains en vue du voyage de l'Homme dans l'es- pace; mais l'on sait que plusieurs mois plus tard, les chimpanzés prendront place DATES ET PORTEES C'ÉTAIT IL Y A CINQ ANS à bord de capsules Mercury identiques à celles qui transporteront les premiers astronautes américains ; mais cela dans des conditions déjà bien plus confortables que pour nos singes, Abes et Baker qui étaient il y a cinq ans maintenant, logés bien à l'étroit dans cette ogive du mis- sile Jupiter. Leur heureuse récupé- ration est un miracle devaient déclarer les observateurs. Guy GIAMI. SEPTEMBRE 1961 13-9-61 17-9-61 20-9-61 12.000 KM 7-10-61 13-10-61 15-10-61 22-10-61 28-10-61 12.000 KM OCTOBRE 1962 16-10-62 17-10-62 12.000 KM COSMOS-JEUNES " MAI 1963 LES ESSAIS DE FUSÉES SOVIÉTIQUES DEPUIS 1961 (étude d'Alain Dupas) 18-5-63 25-5-63 12.000 KM DECEMBRE 1963 27-12-63 12.000 KM 38- NATURE DES ESSAIS Essais de fusées plus puissantes et de versions améliorées de fu- sées porteuses à plusieurs étages. Vérification de la fiabilité d'un nouveau lanceur et de la préci- sion de son système de guidage. Nouveau modèle de fusée por- teuse à plusieurs étages pour vé hicules spatiaux. de donner la première étude faisant vivre le compte à rebours du lancement d'un engin soviétique. Guy Giami et sa dyna- mique équipe ont, par ailleurs, assuré avec beaucoup d'à-propos la rédaction de « Cosmos-Jeunes », Du numéro 4 de ce bulletin est extrait l'article ci-contre : «C'était il y a cinq ans ». Félicitons tous nos élèves des cours de cosmonautique qui, dans l'ensemble, ont apporté beaucoup de soin à leur travail. Félicitons surtout la section P. A. . pour sa mise au point d'un matériel tout à fait révolutionnaire dont peut-être nous aurons bientôt l'occasion de parler lon- guement. Modèles améliorés de fusées por- teuses pour véhicules spatiaux sans leurs derniers étages. Nouvelles versions améliorées de fusées porteuses pour véhicules spatiaux. 4 JUILLET 1964 No 64 RESULTATS Nouveau modèle de fusée por. Le modèle de l'avant-dernier éta- teuse à plusieurs étages pour ge de la fusée... véhicules spatiaux sans dernier étage. Après le fonctionnement de tous les étages, le modèle du dernier étage atteignit la surface de l'eau à moins de 1 km du point prévu. nou- Le modèle de l'avant-dernier éta- ge atteignit l'eau. Un système de guidage fondamentalement veau assura un impact au point prévu avec une très grande pré- cision. A. Le modèle de l'avant-dernier étage de la fusée atteignit l'eau dans la région prévue avec une très grande précision. D. Le modèle de l'avant-dernier étage... COSMOS-FLASH-COSMOS Une conférence donnée par Albert Ducrocq le 3 juin, à l'Ecole Dou- deauville, paraît avoir éveillé de nom- breuses vocations spatiales fémini- nes l'espace aura besoin de savan- tes et cosmonettes ! Le Pentagone a annoncé que le programme Vela Hotel (satellites mi- litaires de détection des explosions nucléaires) était en avance d'un an sur le programme. Les deux pre- miers exemplaires, lancés à l'au- tomne dernier, ont parfaitement fonc- tionné et les suivants ont été re- programmés afin de pouvoir béné- ficier des tout derniers perfection- nements de la technique américaine. La NASA accélère ses études re- latives aux systèmes qui succéde- ront aux premières missions Apollo pour la conquête de la lune. Le LESA (Lunar Exploration System for Apollo) serait une base lunaire capable d'abriter 18 hommes pendant deux ans au moins. Le STEM (Stay Time Extension Module) permettrait la sur- vie de deux astronautes pendant trois jours, et l'ALSS (Apollo Logistic Sup- port System), ou LEM Truck, per- mettrait un séjour de deux semaines sur la Lune et une exploration par- tielle. Les programmes pourraient être réalisés respectivement 5, 1 et 2 ans après l'allunissage du premier LEM. COMMENTAIRES Ces trois premiers essais mirent probablement en œuvre une fusée d'un nouveau modèle, moins puissante que la fusée VOSTOK », peut-être un nouveau modèle de fu- sée balistique intercontinentale. Cette fusée était utilisée ultérieurement pour placer en orbite les Cosmos 49° c'est-à-dire ayant une charge de l'ordre de 600-800 kg. Ces cinq autres essais semblent avoir ouvert une catégo- rie entièrement nouvelle d'expériences. Un premier étage, entièrement nouveau, beaucoup plus puissant, destiné à équiper les futures super_fusées soviétiques a probable. ment fait son apparition au cours de cette série d'essais. On remarquera la similitude qui existe entre tous ces communiqués, et ceux relatifs à la deuxième partie des essais de septembre 1961. Cette similitude est révélatrice. C'est probablement le même modèle de fusée qui a été expérimenté au cours de ces quatre périodes d'essais. Si cette interprétation est correcte, au moins dix proto- types de la nouvelle super-fusée (ou plus exactement de ses deux premiers étages) ont été lancés depuis deux ans et demi. Cet intervalle de temps ne semble pas trop long pour la mise au point d'un engin dont la poussée au de- collage pourrait dépasser 2.000 T et dont la charge utile pourrait en fin de compte atteindre 60 T. AIR ET COSMOS technique spatiale PREMIER ACCORD ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET L'EUROPE EN VUE DE LA CRÉATION D'UN SYSTÈME COMMERCIAL COMMUNICATIONS PAR SATELLITES DE UN N système commercial de commu- nications par satellites, principale- ment pour les transmissions télé- phoniques, a de fortes chances d'être mis en place d'ici deux à trois ans. Un premier accord vient d'être conclu à Lon- dres, la semaine dernière, entre les représentants américains (Département d'Etat et COMSAT) et ceux de seize pays européens : Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, France, Allemagne Fédérale, Grande-Bretagne, Grèce, Irlande, Italie, Norvège, Hollande, Portugal, Espagne, Suède et Suisse. L'accord prévoit la créa- tion d'un Comité international provisoire (L'Interim Satellite Communication Com- mittee qui groupera tous les pays intéres- sés à la création et à l'exploitation d'un système de télécommunications par satel- lites. Ce comité aura pour mission de dé- finir et de contrôler la politique de la COMSAT (Communication Satellite Corp.), société privee, par action, dont les 5 mil- lions d'actions de 20 dollars chacune, ont été achetées dès leur premier jour d'émission. Dans le système prévu, la COMSAT serait, en quelque sorte l'agent d'exécution du Comité international qui, outre les Etats-Unis et les pays euro. péens, comprendrait le Canada, l'Austra- lie et le Japon. Il n'est pas exclu- des négociations sont en cours actuellement entre les Etats-Unis et l'URSS - que l'Union Soviétique et d'autres pays du bloc oriental adhérent à l'Organisation in- ternationale. Bien que de nombreux points restent encore à régler, et non des moindre's, forme et importance exacte de la partici- pation européenne, procédures de vote pour l'exercice du contrôle du système, modalités de la répartition éventuelle des contrats industriels, etc. L'accord réalisé à Londres comporte une clause extrême- ment importante que les Européens ont obtenu de haute lutte, en s'y accrochant opiniâtrement et en faisant preuve d'une grande solidarité, à savoir que le Comité international aura un caractère provisoire et probatoire. La durée du Comité inter- national est prévue, en effet, jusqu'au 1er janvier 1969. L'organisme définitif de- vra lui succéder au 1er janvier 1970. Les Européens tenaient beaucoup à ce carac- tère intérimaire et transitoire du comité international parce qu'ils ne voulaient pas s'engager, dès maintenant, de façon dé- finitive. Cela se comprend bien : Actuel- lement les Américains sont seuls en me- sure de lancer et de mettre sur orbite des satellites de communications. Forte de cet avantage absolu, la COMSAT aurait voulu mettre en place un système purement américain auquel les différents pays n'au- raient pu adhérer que comme clients et utilisateurs payant tel tarif au prorata du nombre de leurs communications. La po- litique réaliste du Département d'Etat américain comprenant qu'il était difficile AIR ET COSMOS Le Langley Research Center de la NASA développe de nouvelles formules de satellites de communications. Passifs, comme les Echo I et II, ils seraient constitués par une sorte de len- tille entourée d'un tore. Notre photo montre un essai de gonflage d'un modèle de 6 m. de diamètre. Le véritable satellite aurait 71 m. de diamètre, une fois gonflé sur orbite, et serait stabilisé par gradient de gravité afin de toujours présenter une surface maximale à la Terre. qu'un système mondial ne soit interna- tional, la solidarité montrée par les pays européens ont permis à l'Europe de con- quérir, au sein de l'organisation, une place qui ne soit pas seulement celle d'un client. De plus, le caractère provi- soire du comité permettra à l'Europe de traiter sur une base de plus grande éga- lité la constitution définitive de l'organi- sation, en 1969, alors que l'Europe sera en mesure, techniquement, de lancer ses propres satellites. comme En ce qui concerne les quotas de parti- cipation au sytème il semble qu'une en. tente est possible sur la base de 30 % pour l'Europe (dont 8 % pour la Grande- Bretagne et 6 % pour la France). Un pays le Japon aurait un quota de 2,8%. Ces quotas financiers sont évalués au prorata des années prochaines dans le domaine des communications téléphoni- ques. Les sommes seront versées au co- mité international qui les reversera à son tour à la COMSAT. La question du vote au sein du comité international est extrêmement importante. Il est entendu dès maintenant que les dé- cisions ne pourraient être prises, au sein du comité, qu'à la majorité qualifiée. Cela signifie que si tous les pays européens restent solidaires aucune décision ne pourra être prise sans un accord Etats- Unis-Europe. Quant aux règles pour l'attribution des contrats elles seraient assez souples pour leur répartition, mais il ne serait pas question de les distribuer selon les quo- tas, mais d'après la règle du mieux-di- sant. Toutefois, les Européens auront la préférence à qualité et prix égaux avec les Américains. Les négociations en vue de la signa- ture de l'accord créant le comité interna- tional et les modalités de son fonction- nement, débuteront à Washington le 13 juillet. Entre temps les Européens exa- minent à Rome les problèmes de la coo- pération européenne dans le domaine technique, scientifique et industriel, qui leur permettra le mieux de faire front à leurs partenaires au sein de la future organisation internationale. Vers un conflit TITAN III C- SATURN IB? Le conflit est discret, mais il est réel! Il oppose Titan III C à Saturn IB il oppose l'armée de l'air américaine à l'administration spatiale (NASA). Tous deux projettent la mise sur orbite de satellites relativement lourds (une dizaine de tonnes). Officiellement, tous deux envisagent de faire de ces satellites des stations d'étude ravitaillées par des capsules Gemini et à bord desquelles les astronautes pourraient conduire des expériences pendant des durées relative- ment prolongées. Aux yeux de nombreux contribuables d'outre-Atlantique, ce dédoublement des efforts n'est qu'une sérieuse perte d'argent. Pour la NASA comme pour le département de la Défense, les deux lanceurs ne sont absolu. ment pas comparables (c'est certain) et les Etats Unis peuvent se permettre de les développer tous deux. Seules leurs futures missions telles qu'elles sont actuellement projetées peuvent être comparées, Titan III C et Saturn IB utilisant respectivement des propergols solides et liquides. Saturn IB a de très nombreux partisans mais Titan III vient de marquer un point, le premier exemplaire de cette fusée venant d'être livré par Martin à l'Air Force Space Systems Division. Affaire à suivre... - No 64 4 JUILLET 1964 23