31 hypothèses nº 40 satellite ÉVASIONS hypothèses FEVRIER 1961 2 NE. UNE PRODIGIEUSE ENQUETE SUR LES SOUCOUPES VOLANTES ROMAN NOUVELLE Les Espions du Ciel, par Monique Béccognée ENQUETES satellite Billet pour un coin perdu, par David Guerdon CHRONIQUES Elément d'Ouranologie, par Marc Thirouln Les Soucoupes Volantes, par Jimmy Guleu Eloge du Sorite, par Aimé Michel La Théorie du lieutenant Plantier Controverse sur une hypothèse Le Mémento de la Science-Fiction Tomes démolis EVASIONS Rédacteur en Chef: R. WOLNEY Directeur-Gérant: MICHEL BENATRE FEVRIER 1961 N° 31 4 Année Revue Mensuelle Editions Scientifiques 11, rue de Rochechouart, Paris-IX' C.C.P. PARIS 16.279-22 — 70 €1,74 Abonnements: France: 22 NF Recommandé: 32 NF Etrang. 30 NF Recommandé: 40 NF Copyrihgt by SATELLITE », Février 1961 — 1 18 6 Secrétaire de Rédaction: CH. RAMET Littéraires 品 71 78 82 86 91 92 ELEMENTS D'OURANOLOGIE minérale, l'ourane peut se distinguer, tout d'abord, des aérolithes ou bo- lides en ce que : a) Les aérolithes ou bolides suivent des trajectoires régulières qui, compte tenu des effets de perspective, apparaissent à l'observateur ter- restre linéaires, légèrement courbées ou infléchies vers le sol ; b) Ces corps ont une luminosité particulière, des colorations assez sta- bles, que les astronomes connaissent bien ; c) Ils tombent parfois sur le sol ou en mer; on peut dans certains cas en retrouver des fragments ou des traces caractéristiques ; 64 d) Ils sont animés d'une vitesse qui apparaît à l'observateur soit cons- tante, soit régulièrement accélérée ou décélérée en raison de leur appro- che ou de leur éloignement ; e) Leur vitesse est extrême; leur passage n'est guère observé pendant plus de quelques secondes. Les ouranes: a) Peuvent présenter des trajectoires irrégulières lignes brisées, bou- cles, montées, descentes, retour en arrière, arrêts complets ; b) Leur coloration peut varier rapidement, ils peuvent présenter des taches, être entourés ou accompagnés de formations d'apparence nua- geuse ; c) On ne possède encore aucune certitude absolue qu'un ourane soit jamais tombé au sol (2) ; d) La vitesse apparente des ouranes peut varier très irrégulièrement au cours de leur observation ; e) Cette vitesse apparente a permis de calculer, grâce au théodolite et à des recoupements, la vitesse réelle de ces objets; celle-ci est comprise entre zéro et 60.000 km./h. ; les objets restent parfois absolument station- naires pendant des heures, parfois n'évoluent dans le ciel que quelques secondes ; d'une façon générale on peut dire qu'un objet observable plus d'une vingtaine de secondes au-dessus d'un terrain découvert n'est pas un aérolithe ou bolide; la plupart des témoins caractérisent la vitesse, apparente de l'ourane ainsi : « plus rapide que celle d'un avion à réac- tion, plus lente que celle d'un bolide » ; 2.) a) L'ourane est capable d'une vitesse très supérieure à celle de l'avion ou de l'hélicoptère ; b) Pour des raisons d'autonomie de vol et d'utilisation pratique, ce dernier n'est jamais maintenu immobile en l'air au-delà d'un temps très court (hormis les cas très spéciaux de mission d'observation au point fixe, de sauvetage et d'utilisation comme élévateur, qu'une simple enquête per- met de déterminer); il est d'ailleurs impossible d'obtenir de cet appareil une immobilité absolue ; c) L'ourane peut quelle que soit sa vitesse effectuer instantané- ment des changements de direction, des arrêts, des départs, voire des inversions de sens de marche, c'est-à-dire pratiquer des accélérations posi- - (2) La question est encore controversée, notamment pour le fameux phéno- mène qui s'est produit en 1908, en Sibérie, et qui a laissé des traces s'éten- dant sur plusieurs hectares. ELEMENTS D'OURANOLOGIE 65 tives ou négatives incomparablement supérieures à celles que l'on sait réaliser en aéronautique ; d) L'ourane est en règle générale silencieux. Seuls les avions et héli- coptères à très haute altitude peuvent le paraître, encore que le bruit de leurs moteurs puisse parvenir au sol avec un retard de plusieurs se- condes ; 3. Hors le cas de téléguidage, la fusée évolue suivant une trajectoire régulière et ses changements de direction, si on lui en imprime, sont pro- gressifs; sa traînée est souvent caractéristique ; 4. La trajectoire des satellites artificiels en orbite est également régu- lière et - si l'on excepte la possibilité d'existence de satellites inconnus on peut déterminer l'heure, la direction, la vitesse, l'altitude d'un satellite à son passage au-dessus d'un point terrestre, par conséquent les caracté- ristiques de son apparition à une distance donnée du point d'observation. La trajectoire des fusées porteuses est plus incertaine et la chute du satellite ou de sa fusée peut donner lieu à des difficultés d'identification, hors les cas déjà énumérés où la confusion avec l'ourane est impossible du fait de la vitesse, de l'accélération, de la luminosité, etc. Fusée porteuse et satellite, parfois de forme irrégulière et généralement animés d'un mouvement rotatif, peuvent lancer des éclats lumineux ou présenter des variations d'éclat, les uns et les autres régulièrement espa- cés, généralement de quelques secondes, dus à la réflexion des rayons solaires sur les différentes faces de l'objet. Ceci est observé dans les meil- lettres conditions lorsque, le soleil étant au-dessous de l'horizon, ses rayons atteignent l'objet à haute altitude situé dans une partie sombre du ciel ; 5. Le ballon-sonde est lancé dans des conditions précises qu'il est théo- riquement possible de retrouver à la suite d'une enquête. En outre, sa vitesse ascensionnelle est faible et sa vitesse de translation est limitée à celle des vents qui l'entraînent. IIors le cas des jet-streams à très haute altitude, les courants aériens ne dépassent généralement pas 200 km./h., ce qui à 2.000 mètres se traduit pour l'observateur au sol par un déplace- ment apparent extrêmement lent, de l'ordre de 2 degrés par seconde, lors- que le ballon évolue perpendiculairement au rayon visuel de l'observa- teur ; 6. L'examen des données de l'observation (aspect, vitesse, trajectoire, etc., de l'objet), l'enquête sur les circonstances de lieu, de temps, de mé- téorologie dans lesquelles elle a été faite, sur les éléments psychologiques des témoignages, etc., permettent dans bien des cas de déterminer pa- reillement s'il s'agit d'un vol d'oiseaux, d'un effet de foudre en boule, d'un phénomène optique, d'une obsession, d'une mystification, etc. En résumé, sans vouloir entrer dans des détails plus techniques, et en nous plaçant au point de vue de l'observateur moyen, nous pouvons indi- quer qu'il y a de forte « présomption d'ourane » chaque fois que l'on observe dans le ciel un objet présentant un ou plusieurs des traits dis- tinctifs que nous avons signalés, notamment lorsqu'il y a vitesse appa- rente à la fois supérieure à celle d'un avion à réaction (compte tenu de l'altitude) et inférieure à celle d'un bolide, ou stationnement au point fixe absolu pendant une heure, trajectoire en ligne brisée, arrêt ou départ im- médiat, etc., et naturellement lorsque les superstructures nettement visi- 66 ELEMENTS D'OURANOLOGIE bles de l'objet apparaissent sans rapport avec celles des appareils terres- tres connus (exemples: cône entouré de filaments colorés, hémisphère, disque avec coupole, etc.). L'identification n'en reste pas moins délicate. C'est ainsi, par exemple, qu'on a pu voir des ouranes clignotant à intervalles réguliers ce n'étaient ni des satellites ni des nacelles de ballons-sondes réfléchissant la lumière solaire, ni des feux de position d'avion les enquêtes ont permis de l'établir. Il n'est généralement pas à la portée de l'observateur isolé de résoudre ces problèmes ; c'est pourquoi il fait bien, lorsqu'il a la chance d'être témoin de faits de ce genre, d'en aviser immédiatement l'organisme spécialisé (en France la Commission internationale d'enquêtes scientifi- ques dite Organisation Ouranos (3) - qui depuis neuf ans étudie ces problèmes, centralise les témoignages, effectue des enquêtes sur place et publie une revue bimestrielle). QUELLE EST LA NATURE DES OURANES ? En d'autres termes, s'agit-il de phénomènes illusoires ? De phénomènes naturels? D'engins d'origine terrestre ? D'astronefs venus d'un autre monde ?... Cette question a donné lieu à bien des controverses et de nombreux ouvrages y ont été consacrés ; on pourra s'y reporter (v. notamment la bibliographie Ouranos). Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de ces discussions et nous nous en tiendrons par conséquent à des considéra- tions élémentaires. - Il est certain qu'aucun observateur n'est à l'abri d'erreurs d'interpré- tation ; il peut être victime, même, d'erreurs d'observation proprement dites; la tâche de l'enquêteur consistera entre autres à faire le départ de ce qui peut être le rui de l'imagination, l'effet d'un mirage, voire le produit d'un dérèglement de l'esprit ; il ne retiendra d'un témoignage que ce qui lui apparaît comme nettement établi et de préférence ce qui est corroboré par les autres éléments de son enquête : circonstances, multi- plicité des témoignages convergents, et il se rappellera que - comme le dit l'adage juridique les témoignages se pèsent et ne se comptent pas ; c'est la qualité du témoin qui importe avant toutes choses, sa valeur morale et ses dons d'observateur. Compte tenu de ces divers facteurs, s'il est exact que beaucoup de té- moignages sont le fruit d'erreurs et de confusions, parfois de simples mys- tifications, il en reste un nombre trop important qui traduisent une excel- lente observation pour qu'on puisse classer d'emblée tous les passages d'objets célestes inconnus dans la catégorie des phénomènes illusoires. On en dira autant de l'hypothèse « phénomènes naturels ». Un ourane lumineux peut être confondu avec une manifestation de foudre en boule, mais il est bien certain que si cette foudre supposée demeure immobile pendant cinq minutes il faut chercher une autre explication. Les taches lumineuses produites sur des nuages bas par le faisceau des phares d'une automobile montant une côte, se présentent d'une façon si particulière qu'il faudrait probablement beaucoup de mauvaise foi pour y trouver l'explication constante des mystérieux objets lumineux qui évoluent par- fois dans le ciel. Enfin, il n'existe plus guère aujourd'hui de techniciens ni d'hommes de science avertis et de bonne foi qui ne reconnaissent la réalité des oura- (3) Siège : 27, rue Etienne-Dolet, Bondy (Seine), ELEMENTS D'OURANOLOGIE nes et la difficulté qu'il y aurait admettre leur origine terrestre. Il y a à ce dernier point des raisons absolument déterminantes: d'une part, les performances des ouranes sont actuellement encore au-dessus des pos- sibilités techniques de l'homme; elles l'étaient, d'autre part, à plus forte raison au début de l'aviation, et aux siècles précédents; or de nom- breuses observations consignées dans des recueils dignes de foi tels que les livres de bord de la marine, par exemple, font état, bien avant le dé- veloppement technique des nations, d'observations si caractéristiques qu'on ne peut douter qu'elles concernent les mêmes objets qui sont entrés de plain-pied dans l'actualité en 1947. 67 Il n'est pas De sorte que la seule hypothèse logique est celle d'engins venus d'un autre monde, ou de phénomènes en rapports étroits avec ce dernier. QUELLE EST L'ORIGINE EXACTE DES OURANES ? encore possible de répondre avec précision à cette question. Le compor- tement très particulier des ouranes dans le ciel permet cependant d'affir- mer qu'ils sont dirigés par des êtres intelligents, doués au demeurant d'une intelligence probablement très différente de la nôtre, disposant sans doute d'une science et d'une technique dont nous pouvons difficilement nous faire une idée. De nombreux rapports de pilotes d'avion signalent des rencontres d'ou- ranes, isolés ou en groupe, et affirment que certains de ces ouranes se sont séparés de leur formation pour suivre l'avion pendant un certain temps, pour l'accompagner dans son vol, voire évoluer autour de lui, et rejoin- dre ensuite la formation à vitesse accélérée. C'est là manifestement un comportement qui n'est pas dû au hasard, qui est soumis à une volonté intelligente, quoique l'on ne sache pas encore quelle est la nature de cette intelligence et à quelles entités elle appartient. On a constaté pendant plusieurs années une concordance entre le pas- sage de Mars à proximité de la Terre, tous les deux ans environ, et les recrudescences d'observations d'ouranes. Cette concordance établie sur plusieurs années est difficilement imputable au hasard et il est probable qu'il existe un rapport entre ces deux ordres de faits. Il ne faudrait pas en conclure hâtivement que les maîtres des ouranes sont des Martiens ! Il est possible tout simplement que la proximité de Mars facilite pour des raisons purement physiques l'évolution des ouranes autour de la Terre ; on peut supposer aussi pourquoi pas ? que les maîtres des ouranes ont établi des bases sur la planète Mars. Il faut cependant se montrer prudent dans de telles affirmations, car ce cycle biennal, de même que le déplacement vers l'est des maxima d'observations tous les deux ans, pa- raît avoir cessé après 1956; depuis cette date, les ouranes se manifestent indépendamment de tout cycle reconnaissable, au-dessus de tous les pays du monde, avec toutefois, semble-t-il, une certaine prédilection pour les pays d'Amérique du sud. Il faudra attendre encore quelque temps, peut- être, avant de retrouver un rythme quelconque dans l'apparition de ces objets. Enfin, un travail très sérieux a été accompli par l'écrivain scientifique Aimé MICHEL, qui a mis en évidence les recoupements géométriques des trajectoires d'ouranes. Il y a si peu de probabilité pour que les schémas qu'ils révèlent soient dûs au hasard qu'on peut tenir pour mathématique- ment démontré qu'ils sont la manifestation d'une intelligence, quelles que 68 ELEMENTS D'OURANOLOGIE soient les hypothèses que l'on puisse faire sur la nature de cette intelli- gence. QUE SAVONS-NOUS DES OURANIENS ? Convenons pour la com- modité du langage de désigner par le terme d'Ouraniens les occupants des ouranes. De nombreux témoignages dignes de foi ont permis d'établir que des atterrissages d'ouranes s'étaient produits et que certains de leurs occu- pants avaient pris contact avec des Terriens. Il s'agit de faits isolés, qui se sont produits partout dans le monde et notamment en France en 1954. Ces contacts ont été rapides, assez superficiels; les circonstances dans lesquelles ils se sont produits n'ont pas permis d'en tirer des indications positives quant à l'origine des Ouraniens et au mode de fonctionnement de leurs engins. Si l'on veut bien laisser de côté les récits fantaisistes qui circulent à cet égard dans le monde et s'en tenir aux faits établis par des enquêtes sérieuses, aucune révélation n'a encore été faite par les Extra-terrestres et l'on doit se borner à des hypothèses. On peut distinguer, très en gros, deux sortes d'Ouraniens : 1° des êtres apparemment semblables à nous sortant de leurs appareils sans équipe- ment de protection, ayant approximativement notre taille, capables de par- ler, agissant comme des êtres humains; 2° de petits êtres pourvus d'un scaphandre, n'ayant jamais fait entendre le son de leur voix, ayant gé- néralement une démarche sautillante, paraissant assez craintifs. Les premiers se sont parfois exprimés dans la langue du pays où ils atterrissaient, parfois dans une langue inconnue des témoins. Par gestes ou verbalement ils conseillent généralement à ceux-ci de ne pas approcher de leur engin. Les coups d'oeil lancés à l'intérieur n'ont pu, dans ces conditions, concerner que l'aspect très superficiel des choses : boutons, indicateurs et autres instruments mystérieux de pilotage, vraisemblable- ment. Que pouvons-nous conclure de ces quelques données ? Nous ne pou- vons manquer d'être surpris, tout d'abord, de la similitude de formes existant entre certains de ces êtres et nous. Nous pouvions penser que la forme humaine était spécifiquement terrienne et nous imaginons mal dans notre système solaire une autre souche d'êtres pensants ayant abouti à la même morphologie, à la même physiologie. Il est évident que puisque ces êtres sont pourvus d'un nez et d'une cage thoracique « normalement développée » ils respirent; que puisqu'ils peu- vent vivre dans notre atmosphère sans scaphandre ils respirent de l'air : on ne peut manquer de remarquer qu'ils semblent parfaitement adaptés à notre climat, qu'ils ont des muscles leur permettant de se déplacer sur la planète Terre sans effort, et sans facilité excessive, qu'ils ont, comme nous l'usage de la voix, transmise par la couche atmosphérique, en un mot qu'ils semblent parfaitement adaptés à la vie sur Terre, alors que la vie sur les autres planètes de notre système solaire - en admet- tant même que sur certaines d'entre elles cette vie soit assez voisine de la nôtre exigerait une physiologie et une anatomie notablement dif- férente. On ne peut manquer non plus d'être surpris de voir apparaître dans des engins identiques des êtres considérablement différents, ne pouvant vrai- ELEMENTS D'OURANOLOGIE somblablement subsister à l'air libre, de taille très inférieure et se com- portant d'une façon particulière. Faut-il dire que les uns et les autres viennent de mondes différents ? Pure hypothèse. Aucune planète du système solaire ne reproduisant vrai- semblablement les conditions physiques qui existent sur terre, on est amené à imaginer que les grands êtres semblables à nous sont originaires d'une planète très lointaine, appartenant à un autre système solaire. Il n'y a aucune raison de penser que cet autre système doive être précisé- ment le plus proche du nôtre, ce qui nous entraîne à situer ce monde à des distances telles qu'on peut se demander par quel hasard ou par quelle science du cosmos et quelle maîtrise des distances ces êtres pouvaient réussir à détecter puis à atteindre une planète semblable à la leur. Est-il sûr, d'ailleurs, que - à conditions physiques identiques la vie intelligente aurait pris sur cette planète privilégiée une direction sem- blable à celle qui a abouti à l'homme sur la Terre ? De multiples évo- lutions se sont développées sur notre planète et l'homme n'est que l'abou- tissement de l'une d'entre elles. Faut-il imaginer alors que la vie cherche partout à réaliser un archétype, un modèle de type humain, comme elle semble sur Terre à la recherche de fonctions semblables avec des moyens différents (formation de l'oeil, composition du sang, aptitude du vol, etc., aboutissant à des fonctions identiques chez des êtres aussi différents que les mammifères, les insectes ou les crustacés) ? - 69 On comprend dès lors ce qu'il peut y avoir de sensé dans l'hypothèse émise par certains selon laquelle les Ouraniens semblables à nous ne seraient autres que des hommes ayant autrefois essaimé sur une autre planète, s'y étant adaptés grâce à une science et une technique particu- lière, et ne faisant que reprendre contact sporadiquement avec la planète- mère. Les petits êtres en scaphandre ne seraient alors que les indigènes de cette planète cohabitant avec les nouveaux venus. Il existe des Indiens Peaux-Rouges aux Etats-Unis et ceci ne nous surprend pas. 11 resterait à découvrir le but de ces visites ouraniennes et il est bien certain que l'observation des faits ne nous aide guère à résoudre ce pro- blème. Les Ouraniens ne semblent guère avoir manifesté jusqu'à présent le désir d'entrer étroitement en contact avec nous. Ils n'ont pas craint cependant d'atterrir (pour des raisons qui ne semblent pas d'ordre tech- nique), de se laisser voir et même de prendre langue avec des êtres hu- mains. Mais le choix du lieu d'atterrissage semble toujours révéler le souci de limiter le cercle d'observateurs et même par quelle mysté- rieuse prescience ? - d'éviter les questions trop insidieuses que pourrait leur poser un témoin à l'esprit trop critique. Beaucoup d'occasions ont été ainsi perdues d'en savoir davantage sur les mystérieux visiteurs. Nous ne connaissons pas mieux le mode de sustentation et de propul- sion de leurs engins et il a fallu toute la sagacité de chercheurs tels que le Capitaine Jean PLANTIER (3) pour élaborer une théorie qui tient compte de toutes les caractéristiques observées dans l'évolution des ou- ranes et pour faire admettre que ces engins utilisent vraisemblablement un moyen propre à les soustraire à la pesanteur, un procédé antigra- vitatique, procédé que recherchent depuis longtemps déjà toutes les gran- action directe sur l'atome. (3) Capit. Jean PLANTIER, La Propulsion des soucoupes volantes par 72 LES SOUCOUPES VOLANTES Brooke, phares allumés, une portière ouverte, le sac de Mrs Brooke sur la banquette arrière, fermé et contenant une assez forte somme d'argent. Aucune trace de lutte; seulement des empreintes de pas dans une prairie en bordure de la route. Détail pour le moins insolite, après une dizaine de pas, les traces de Mr et Mrs Brooke et de leur fils s'arrêtaient net dans la prairie! Nul ne revit jamais la famille Brooke. Cela se passa donc le 22 août 1952, vers minuit environ. A 7 milles de l'endroit où avait été retrouvée l'automobile vide, mais à 1 h. 30 du matin, dans cette même nuit du 22 au 23 août 1952, Mabel Twinn, serveuse de restaurant, quittait l'établissement où elle était em- ployée et empruntait l'autostrade pour se rendre chez elle. Les traces de Mabel Twinn s'interrompaient mystérieusement à 2 milles du restaurant ! Cette quadruple disparition sur l'autostrade Miami-West Palm Beach déconcerta le F. B. I. et toute la police de Floride. Les rumeurs les plus insolites circulèrent. Que la famille Brooke ait disparu, soit, cela peut intriguer, mais n'est pas « fantastique ». Mais que ses traces cessent d'exister après dix pas, dans un pré, non, les officiels » ne pouvaient l'admettre. A tel point qu'un agent du F. B. I. devait à ce propos déclarer, probablement sur le ton d'une boutade mi-figue mi-raisin : On dirait qu'ils ont été enlevés par des Martiens Boutade? Voire ! Nous savons à quoi pensait cet agent en disant cela. Trois jours plus tôt, très précisément dans cette même région, un événement à la fois tragique et stupéfiant se produisit, qui bouleversa l'état-major U.S. et mit en ébullition les spécialistes du Project Blue Book, la « Commission Soucoupe » de l'U.S. Air Force, alors dirigée par le captain Edward G. Ruppel. Analysons cet événement en détail, bien qu'il soit connu - superficiellement du public. - Dans la soirée du 19 août 1952, sur un terrain militaire proche de West Palm Beach, trois scouts effectuaient une sortie nocturne en compa- gnie de leur chef, Sonny Desvergers, âgé de trente ans. Alors qu'ils entraient dans la forêt de palmiers, Sonny Desvergers entrevit six lumières dans le ciel, comme les fenêtres d'un avion volant de nuit. Ces lumières plongeaient dans le bois. Sonny crut qu'il s'agissait effectivement d'un avion en difficulté. Lui et les trois scouts se mirent aussitôt en devoir de faire des recherches. Après avoir parcouru 400 mètres, Bobby Ruffing, Tun des jeunes scouts, vit de nouveau les « lumières ». Elles semblaient immobiles au faite des arbres. Sonny éclaira sa torche et, muni d'une machette, il se fraya un passage dans les broussailles. Si je ne suis pas de retour dans dix minutes, prévenez le shérif, dit-il à ses scouts en s'éloignant. Au bout d'un certain temps, ces derniers, ne le voyant pas revenir, se précipitèrent chez le shérif. Absent de chez lui, celui-ci fut contacté par radio et arriva trente minutes plus tard à l'endroit où Sonny Des- vergers avait quitté sa petite troupe. Tandis que les scouts expliquaient ce qui s'était passé, Sonny. reparut au sommet d'un remblai. Pâle, trem- blant, il ne cessait de balbutier: J'arrive, me voici... Il n'avait plus de torche, mais avait conservé sa machette. Son bras gauche, sanguinolent, portait la trace d'une profonde brûlure, ainsi que 75 LES SOUCOUPES VOLANTES le dos de ses mains; l'intérieur de ses narines était très légèrement brûlé, ses cheveux roussis. Sa casquette de coton portait aussi des traces de brûlure. Quand Sonny Desvergers se fut un peu remis de ses émotions, quand il eut été pansé, il narra son extraordinaire aventure : Je m'avançais dans les buissons de la forêt. La nuit était sombre, mais l'on distinguait tout de même les étoiles. Scrutant l'obscurité avec attention, je cherchais à découvrir les mystérieuses lumières que nous venions d'entrevoir. Je marchai pendant deux cents mètres environ au milieu des buissons et réalisais confusément que je me trouvais dans une clairière. J'éclairais ma torche par intermittence seulement. Je m'arrêtai bientôt, éprouvant soudain la désagréable sensation de n'être plus seul, d'être épié. Rien, apparemment, ne venait confirmer cette impression bizarre. Subitement, l'air devint autour de moi étouffant de chaleur ; une odeur âcre, pénétrante, flottait. Je levai la tête les étoiles n'étaient plus visibles ! J'éclairai ma torche et la braquai vers le haut à un mètre environ au-dessus de ma tête, je découvris une surface métallique gris sale ! J'aurais pu la toucher avec ma machette à bout de bras... Et j'eus peur. Je me souviens parfai- tement d'avoir pensé « Fiche le camp d'ici! » Je me déplaçai prudem- ment et arrivai sous le « bord » de la «chose ». C'était un disque d'une dizaine de mètres de diamètre avec, à son axe supérieur, une sorte d'hémi- sphère qui se silhouettait sur le ciel. Il n'y avait pas de lumière. L'engin bascula doucement : sa surface supérieure fut mieux visible. Je m'apprêtais à déguerpir, mais n'osais pas faire un mouvement brusque. Soudain, dans le dôme hémisphérique, une ouverture se démasqua... Et Sonny Desvergers vit une créature vivante! Une étrange créature sans doute. Effrayante Menaçante? Il s'est obstinément refusé à le préciser aux journalistes qui l'interviewèrent sur ce point, mais il l'a très certainement précisé au capitaine Ruppel, du Project Blue Book. A noter incidemment que le rapport d'examen médical est ainsi résumé par Ruppel dans son livre Face aux soucoupes volantes (Editions France Empire, Paris), livre stupéfiant si l'on sait lire entre les lignes : « Brûlures sans gravité sur les bras et sur le dos des mains (...) de l'or- dre de celles que produit un coup de soleil anodin. » Cela est absolument FAUX. En 1952, j'ai vu un document photogra- phique montrant en gros plan Sonny Desvergers, manches de chemise retroussées, portant au bras une brûlure du second degré pour le moins! Evidemment. si le médecin du Project Blue Book compare cette brûlure à celle d'un lance-flamme au napalm ou à celle d'une grenade au phosphore, il est normal de parler ici de « brûlure sans gravité » ! Voyons, pour clore le récit de la bouche même du témoin (ou de la victime), à quelle circonstance il dut d'être brûlé : Au moment où le dôme s'ouvrit, dans l'axe de l'engin, une sorte de boule de feu rouge se précipita sur moi! Elle semblait flotter dans l'air et m'enveloppa d'un nuage rouge. Une odeur infecte m'envahit, me piquant à la gorge. Je levai les bras et me cachai instinctivement le visage. C'est alors que je vacillai; tout devint noir, et je perdis connaissance. Lorsque le chef scout revint à lui, la « chose » était partie. Il demeurait dans le noir, encore étourdi. Son bras gauche, brûlé, et sa gorge irritée le faisaient terriblement souffrir. 74 LES SOUCOUPES VOLANTES Dès que les enquêteurs du Project eurent vent de cette aventure « ébou- riffante », ils soumirent Desvergers et ses trois scouts à un long et minu- tieux interrogatoire. Le shérif lui-même n'échappa point à leurs questions. Dans la forêt de palmiers, au centre de la petite clairière, ils virent, dans la terre meuble, l'empreinte du coude de Sonny faite lorsqu'il tomba, frappé par la mystérieuse houle de feu. Sa casquette de yachting, portant visi- blement des traces de brûlure, fut « confisquée » et méticuleusement étu- diée aux laboratoires de l'Air Technical Intelligence Center, Dayton, Ohio..., qui ne la restitua jamais à son propriétaire! Outre les brûlures apparentes, le laboratoire découvrit dans la casquette trois ou quatre trous minuscules causés par une étincelle électrique. Les brûlures du chef scout, les ampoules, la peau de son poignet noircie et écaillée furent examinées également avec la plus grande attention. Mais laissons plutôt la parole au captain E.G. Ruppel, chef du Project Blue Book : « L'examen de la casquette trouée et des brûlures relevées sur le corps du témoin n'avait pas permis d'établir une cause « anormale ». L'affaire allait donc être classée dans le dossier des mystifications (1) lorsqu'un coup de théâtre se produisit. Mis en présence de divers gaz dont il ignorait la nature, Desvergers désigna l'ozone. On examina l'herbe du terrain sur lequel le chef scout prétendait (sic) avoir été brûlé par une boule de feu, et l'on s'aperçut que, si les feuilles étaient intactes, les racines, en revan- che, étaient carbonisées. » Et voici ce qu'écrit textuellement Ruppel, pages 228-229 de son ouvrage (c'est moi qui souligne): « Il n'y a qu'une seule façon de s'expliquer les racines carbonisées, les brûlures de la casquette et divers autres aspects de l'épisode. Nous entrons là dans le domaine de la spéculation. Je ne pense pas que ce soit la solution, mais elle est intéressante (2). Les feuilles n'ayant pas été endom- magées, ni le terrain remué, la TERRE NE POUVAIT AVOIR ETE CHAUFFEE QUE PAR INDUCTION. (...) Lorsqu'on soumet une barre métallique ou tout corps conducteur de l'électricité à un champ magné- tique alternatif, il s'y développe des forces électromotrices. Ces forces produisent ce qu'on appelle des courants parasites ou « courants de Fou- cault ». Ces courants provoquent une augmentation de température. En remplaçant la barre métallique par du SABLE HUMIDE, bon conducteur de l'électricité, et en supposant qu'un puissant champ magnétique alter- natif ait agi au-dessus du sol, on peut expliquer la carbonisation des raci- nes. Pour obtenir un champ magnétique alternatif, il faut quelque genre d'appareil électrique... (...) » Une odeur âcre, pénétrante, disait Desvergers. Or l'ozone (âcre, péné- trant) se prépare en faisant passer de l'air entre deux plaques portées à un POTENTIEL TRES ELEVE. Encore un appareil électrique ! La respi- ration de l'ozone concentré provoque aussi la PERTE DE CONNAIS- SANCE. >> Le plus tatillon des négateurs professionnels osera-t-il, après cette ava- lanche de faits INDISCUTABLES, dont la matérialité ne saurait laisser la place à aucun doute, prétendre qu'il s'agit là d'une mystification? En dépit de son rôle connu, visant à détruire autant que faire se peut les « faits maudits irréfutables », le Project Blue Book n'a absolument pas pu étouffer cette affaire. Son enquête a même permis de prouver sans conteste que le chef scout Sonny Desvergers, ici, n'avait point menti. LES SOUCOUPES VOLANTES Nous pourrions, quant à nous, ajouter que Desvergers l'a échappé belle Il ne s'est probablement pas douté que cet astronef, propulsé par cham! de force, piloté par une extraordinaire créature, observait attentivement l région... à la recherche de « créatures terriennes ». Cette même région où quelques jours plus tard, il allait capturer successivement quatre êtres humains, dont un petit garçon de onze ans! Oui, Sonny Desvergers & échappé par miracle à ces étranges créatures que Charles Fort, dès la seconde décade de ce siècle, appelait déjà les « pêcheurs d'hommes ». D'autres que Desvergers purent aussi leur échapper, telle cette jeune Danoise de Brovst que d'étranges humanoïdes, « qui avaient quelque chose d'inhumain », tentèrent de capturer dans la nuit du 13 septembre 1953. Cependant que cette jeune fille roulait à bicyclette, deux grandes silhouet- tes tapies derrière les arbres d'une avenue bondirent sur elle et tentèrent de l'entraîner vers la campagne. La jeune fille hurla, se dégagea, traversa l'avenue au pas de course et plongea dans un torrent qui coulait non loin de là. Elle devait par la suite déclarer aux enquêteurs que les membres de ces êtres semblaient émettre des lueurs dorées. Durant sa courte lutte et au contact de leur corps, la jeune fille précisa n'avoir rencontré ni étoffe ni peau, mais « quelque chose de froid et rugueux comme des écailles de poisson ». Par ailleurs, le 13 octobre 1953, Etollat, le quotidien du soir de Téhéran, publiait l'information suivante, étroitement liée aux faits relatés plus haut : * Une soucoupe volante aurait atterri hier matin (12 octobre 1954) dans la capitale iranienne, où elle aurait essayé d'enlever un Terrien ter- rorisé. Ce dernier, un certain Chasim Faili, déclara qu'à son réveil il avait découvert l'engin à une vingtaine de mètres de lui, stationné au milieu de la rue, dans un quartier populeux du sud de Téhéran. Emettant une « force magnétique » (sic), la soucoupe volante essaya de l'attirer à bord mais, par ses cris, Ghasim Faili ameuta ses voisins, contraignant le pilote de l'engin à décoller. >> Combien de mystérieuses disparitions de personnes, « inexplicables », pourraient être expliquées par des enlèvements à bord d'astronefs extra- terrestres ? En 1941, déjà, une équipe de sauveteurs partis à la recherche de trois alpinistes disparus en Suisse retrouvait les traces de ceux-ci, les suivait et constatait avec stupeur que ces traces s'arrêtaient soudainement au centre d'un plan neigeux. Hormis ces traces, rien. Ou plutôt si: dans la neige, trois trous irréguliers formaient un triangle équilatéral de 12 m. 80 de côté ! Une « hallucination » bien dure pour laisser dans la neige l'empreinte de ce gigantesque tripode d'atterrissage! En décembre 1954, un autre cas (parmi des CENTAINES) était enre- gistré en Italie. De nombreux habitants du village de Castelluccio proche des monts Sibyllins, dans les Abruzzes, furent les témoins, aux environs de Noël, d'un phénomène insolite. Un faisceau lumineux apparut derrière ia ligne des montagnes qui entourent le pays et, au bout de quelques instants, deux phares éblouissants parurent s'avancer lentement sur la crête des montagnes. A l'aube, plusieurs montagnards se rendirent jusqu'à l'endroit où s'était produit le phénomène. Sur la neige recouvrant le plateau, ils observèrent des traces de pieds nus appartenant à des individus de grandeur moyenne. 76 LES SOUCOUPES VOLANTES Un peu plus loin, ils trouvèrent d'autres traces de pieds, beaucoup moins profondes, comme celles d'une personne partiellement soulevée de terre ou soutenue sous les bras. Les traces commençaient sur le plateau... et disparaissaient brusquement ! Il existe des centaines et des centaines de rapports de police relatant des disparitions aussi fantastiques, avec « évanouissement » subit des traces de pas des disparus que nul ne revit jamais. Il existe également de nombreux rapports de disparitions d'avions en vol, dont on sait, pour avoir suivi la chose sur radarscope, qu'ils ont été happés en vol par des astronefs géants. On possède des témoignages probants, des archives du passé faisant état, en leur temps, de maintes disparitions spontanées d'êtres humains et bien d'autres cas tout aussi fantastiques mais vérifiés par des témoins dont la bonne foi (pas plus que la matérialité des faits observés) ne pourrait être mise en doute. Que répondra l'astronome à cela ? F...adaises ! Mais qui s'étonnera d'un tel obscurantisme, d'un tel chauvinisme ? Un astronome dont les travaux font autorité ne m'a-t-il pas répondu : Clyde Tombough? Connais pas ! F Il est vrai que C. Tombaugh (éminent astronome américain qui décou- vrit Pluton en 1932) s'est rendu coupable de la pire des abominations aux yeux de certains de ses collègues européens. En effet, n'a-t-il pas eu l'outrecuidance d'avouer avoir observé avec plusieurs personnes, en 1948, un engin silencieux, très rapide et doté de hublots émettant une lueur bleuâtre ? Mais que conclure de tout ce qui précède ? Que notre planète est à la veille d'une invasion venue de l'espace ? Qu'elle est en passe de devenir la « colonie planétaire » de créatures originaires de notre système solaire ou d'un système différent? Nous ne le croyons pas. Si telles étaient les intentions des êtres qui nous observent depuis des siècles (des documents. en font foi), il est hors de doute que ces êtres auraient depuis longtemps mis leur projet à exécution. Toutefois, si ces considérations sont rassu- rantes pour l'espèce humaine, elles le sont un peu moins pour l'individu. Car, objectivement, nous devons le reconnaître: des risques d'enlèvement, si minimes soient-ils, subsistent au stade individuel. Mais en fait, nous courrons infiniment plus de risque d'êter attaqués, individuellement, par un malfaiteur que par un extra-terrestre « inamical >>. Et encore ce mot est-il impropre. Les diverses disparitions auxquelles nous avons fait allusion plus haut ne signifient pas nécessairement une hostilité de la part des « extra-terrestres ». Les personnes enlevées par eux ne sont point nécessairement vouées à une quelconque réclusion, au bistouri du cosmobiologiste », voire, comme certains humoristes l'ont avancé, à être exposées dans un zoo! Point n'est besoin d'autopsier un homme pour connaître sa biographie, l'histoire de son pays, l'harmonie ou la discorde qui règne entre les peuples, A cet égard, les extra- terrestres, même s'ils sont dotés d'une forte myopie, ne doivent entretenir aucune illusion : nos champignons atomiques ont dû les renseigner! - - Envahisseurs? Ravisseurs? Probablement ni l'un ni l'autre mais bien plutôt « observateurs » prudents qui étudient notre espèce turbulente et en voie, elle aussi, de conquérir l'espace. A ce titre, et nous connaissons maintenant comme «ils » nous connaissent, les « extra-terrestres » ne sont- ils pas en droit de se demander ce que nous allons faire et quel sera LES SOUCOUPES VOLANTES notre comportement lorsque nos premiers astronefs se poseront sur Mars et sur Vénus ? Sans préjuger ici de leur planète d'origine, nous sommes fondés à croire qu'ils ont fait leur la devise de Sir W. Churchill Wait and see. attendre et voir ! 77 En ce qui nous concerne, c'est malheureusement aussi tout ce que nous pouvons faire en nous gardant toutefois d'imiter la politique de l'autruche si chère aux officiels qui s'obstinent du moins en donnent-ils l'im- pression à se voiler la face pour ne pas voir la froide réalité. Aussi bien la décade en cours pourrait-elle nous réserver nombre de surprises. Et tout d'abord lorsque le premier homme prendra pied sur la Lune... pour constater que sur cet astre mort d'autres l'ont précédé et ont laissé des traces de leur passage... 1 (1) Un mystificateur (sain d'esprit) irait-il jusqu'à s'infliger sur l'avant- bras une brûlure au second degré ? (2) Chef-d'oeuvre de « double sens », cette phrase commence par une affirmation, se poursuit dans le doute et s'achève dans une négation mitigée d'intérêt. En matière d'ambiguité ou de douche écossaire le Pantagone, habile à cet exercice, n'a jamais fait mieux ! ÉLOGE DU SORITE par Aimé MICHEL Les espions galactiques : un des cinq ou six grands thèmes de la Science-Fiction. Chaque semaine, on peut estimer à la dizaine au moins le nombre des nouvelles ou romans qui y ajoutent une variation dans la littérature mondiale. En France, l'un des derniers romans inspirés par ces mystérieux espions est l'ingénieux et discret « Secret très spécial » de Jack Murray. Seulement, ce thème a ceci de particulier qu'il correspond peut-être à une réalité. Du temps qu'il commandait la défense aérienne de l'Europe occidentale à l'OTAN, le général Chassin avait émis l'hypothèse que l'espace extérieur est sillonné d'E.S.M.A. (Escadrilles de Surveillance des Mondes Attardés), dont la manifestation terrestre aurait été tout simplement la bonne vieille soucoupe volante. Boutade, sans doute, mais... 1 Il y a douze ans maintenant que j'étudie ce problème mal famé. Je suis en relations avec tous les organismes officiels ou privés qui, dans le monde, poursuivent la même étude. Une conclusion provisoire est que la preuve scientifique de la réalité des soucoupes volantes reste à faire (c'est très exigeant, la preuve scientifique 1). Mais jusqu'à ici, on s'y est très mal pris pour obtenir cette preuve, et même pour établir une méthode scientifique correcte et adaptée à ce difficile sujet. Il faudrait tout repren- dre à zéro. Naissance de la méthode statistique. Comme on le sait, les premières recherches ont été lancées par les Américains au moment de l'affaire Mantell. Ce sont les officiers de l'Air Technical Intelligence Center qui ont, dès cette époque, mis sur pied une méthode dont leurs successeurs ne se sont jamais départis par la suite, et que tous les chercheurs d'un bout de la planète à l'autre se sont contentés de copier. Cette méthode semblait partir d'un raisonnement valable. Supposons, dirent-ils, que les soucoupes volantes n'existent pas, ce qui est conforme 79 ELOGE DU SORITE à nos connaissances scientifiques actuelles; rassemblons toutes les obser- vations, dressons-en des dossiers, classons-les, et essayons de les expliquer par des phénomènes connus. Si, malgré tout, les soucoupes volantes existent, on doit prévoir que certaines de leurs manifestations vont obstinément faire échec aux interprétations classiques. Et, dans ce cas, la preuve sera faite qu'il y a quelque chose. Cette preuve sera d'autant plus forte qu'elle sera obtenue à partir d'une hypothèse négative! Et ce furent les communiqués successifs de l'U.S. Air Force, ballons- sondes, tant pour cent, avions, tant pour cent, Vénus, tant pour cent, bolides, tant pour cent, facéties ou mensonges, tant pour cent, inexpliqués, tant pour cent. Mais cette méthode comportait un piège invisible le but assigné (explication aussi exhaustive que possible) impliquait que le travail réalisé était d'autant plus parfait que le dernier pourcentage, celui des cas inexpliqués, tendait au plus près de zéro. On imagina donc toutes sortes de procédés pour y parvenir. Le plus efficace, conforme à la méthode statistique, consistait à diviser indéfiniment la difficulté, à l'atomiser pour la réduire atome après atome. Le résultat fut (en 1953) le rapport 14, ce rapport 14 qui mit pratiquement un point final (et négatif) à l'incer- titude du public. Il ne comportait pas moins de 240 statistiques, chacune d'elle visant un aspect particulier du phénomène. Et il en ressortait que, pris séparément, aucun de ces aspects particuliers ne résistait à l'expli- cation classique. Les journalistes coururent à la conclusion (explication pratiquement totale par des phénomènes classiques). Les savants n'eurent ni la patience de contrôler le détail des calculs ni la curiosité de vérifier le bien-fondé de la méthode (ils n'en avaient d'ailleurs pas les moyens : car pour juger de la méthode, ils auraient dû disposer des dossiers). L'affaire fut donc jugée. Et aujourd'hui, sept ans après, elle le reste. Pour l'immense majorité des esprits sérieux, la croyance aux soucoupes volantes ne repose sur aucun argument scientifique. Elle n'est qu'une parmi les innombrables croyances dont l'imagination populaire aime à se nourrir, à côté de l'astrologie, des tables tournantes, de la télépathic, etc. Je ne me dissimule nullement la vérité de tout ce que je vais dire maintenant. Je sais qu'il est parfaitement vain d'essayer de remonter un courant aussi puissant. Je sais de plus que la soucoupe volante est de tous les mythes existants le plus ridicule, le plus absurdement naïf. Le télépathe et l'astrologue font sourire : le gobeur de soucoupes inspire la pitié. Mon Dieu, tant pis. Il ne s'agit pas de gober des soucoupes, mais d'étudier une méthode et de juger sur pièces. L'opinion universelle est uniquement basée sur ce rapport 14 et sur sa progéniture fidèlement conforme. Voyons donc d'un peu près ce rapport 14. Les beautés de la statistique. Supposons le cas suivant : un après-midi de juillet, sur un aérodrome militaire, un avion de chasse s'envole. Bien- tôt, il appelle sa base par phonie : « Je suis suivi par un objet en forme de disque, d'apparence métallique qui brille au soleil; je rentre. Essayez de voir ce que c'est. » Aussitôt avertie, la base se met en alerte. Une patrouille prend l'air. Le radar de proximité et le radar de contrôle régional sont en expecta- tives. Tout le personnel libre sort et scrute le ciel. Bientôt la patrouille appelle à son tour. Le contact est établi, les pilotes voient l'objet et s'en approchent. Au sol, on voit apparaître le premier appareil. Les deux 80 ELOGE DU SORITE radars le suivent et captent également l'objet suiveur. Bientôt, les témoins au sol aperçoivent ce dernier. Il est conforme à la description des pilotes. Disque argenté brillant au soleil. A ce moment, l'objet est observé: 1° par les deux radars au sol; 2° par les radars des appareils en vol; 3° par les pilotos en vol; 4° par les témoins au vol. La patrouille contourne l'objet et fonce sur lui. Il prend alors le large et accélère. Cette manoeuvre est suivie par les quatre groupes de témoins ci-dessus. L'objet s'éloigne, les trois appareils à ses trousses, et se dirige vers une autre base militaire. Celle-ci, avertie, le suit au radar. L'objet accélère encore. Sa vitesse atteint 3.000, puis 4.000, puis 6.000 kilomètres à l'heure. Il disparaît enfin. La patrouille vire de bord et regagne sa base. Quelques minutes plus tard, l'objet revient à son tour et tout recommence ! Entre temps, les coups de téléphone commencent à parvenir aux autorités : de nombreux citoyens ont eux aussi suivi le manège et se demandent de quoi il s'agit. Ce cas n'est pas imaginaire. Il s'est déroulé un grand nombre de fois aux Etats-Unis (1) et ailleurs. En France même, le cas d'Orly (17-2-56) est au moins aussi spectaculaire. J'ai dans mes dossiers une foule d'obser- vations semblables, ou même meilleures. La question que l'on se pose sur-le-champ, en lisant de tels rapports, est évidemment la suivante : comment va-t-on s'y prendre pour ramener un tel rodéo à des explications classiques ? Cela semble impossible. Et, en effet, ce serait impossible sans la méthode de la difficulté divisée et réduite en statistiques. Mais avec cette méthode, c'est un jeu d'enfant. On commence donc par diviser la difficulté. Pour cela on fait remplir par tous les témoins un questionnaire très complet. Date, heure, lieu naturellement. Forme de l'objet, couleur de l'objet, vitesse angulaire, etc. Les journaux ont souvent reproduit ces questionnaires. Et c'est tout pour l'information les dossiers établis par la commission d'enquête américaine ne comportant aucun récit de témoins. Un des membres scientifiques de cette commission me disait un jour : « Vos dossiers sont beaucoup plus complets que les nôtres, car nous, nous ne pouvons pas savoir ce qui s'est passé ! » Voilà donc les questionnaires remplis. Le travail d'analyse va com- mencer. On prend tous les détails l'un après l'autre, et on recherche si chacun de ces détails, pris séparément, est ou non explicable. « L'objet était circulaire », disent les témoins. Or, la lune et les ballons sondes sont circulaires. Donc, pas de problème pour la forme. Il brillait au soleil. Les ballons-sondes aussi. Il se déplaçait à 6.000 kilomètres-heure, disent les radars certaines taches du radar donnent cette impression, donc la vitesse est expliquée. Etc. Finalement, tous les détails sont expliqués : l'observation dans son ensemble l'est donc également. Si un détail résiste, c'est seulement qu'il est insuffisamment divisé. Mais depuis la mise au point des questionnaires définitifs, aucun détail ne résiste, aux explica- tions classiques. Quoi, dira-t-on, est-ce possible ? Est-ce là la méthode réellement appli- quée par la commission d'enquête américaine? Eh oui! Cette méthode porte un nom en logique classique c'est le sophisme grec appelé Sorite (1) On trouve une liste succinte dans « A preliminary study of uniden- fified targets observed on Air traffic Control Radars », publié par l'adminis- tration de l'Aéronautique Civile Indianapolis U.S.A. ELOGE DU SORITE (voir dictionnaire). « Seras-tu chauve, ô Socrate, si je dépouille ta tête vénérée d'un seul cheveu? Non assurément. Je le fais donc et tu n'es pas chauve. Je réitère (un seul cheveu!) et tu persistes à n'être pas chauve. Ne l'étant pas, tu ne le seras pas davantage si je te prive encore d'un cheveu. Puis encore d'un, et ainsi de suite. Te voilà aussi nu qu'un caillou, ô Socrate, mais chauve, point! >> Le Sorite, ou l'art de réfuter les soucoupes. Combien faut-il de grains de blé pour faire un tas ? Combien faut-il de questions dans un formulaire pour réduire toute espèce d'observation possible et même impossible à des ballons-sondes et des bolides? Les lecteurs de « Satellite » ne me croiront pas. Voici la référence du rapport 14 Library of Congress, Catalog Card Number 57 2160. S'ils ont des amis aux Etats-Unis, qu'ils essaient de se le procurer : ils pourront ainsi juger par eux-mêmes. Ce qu'on admettra avec plus de peine, c'est qu'un sophisme aussi grossier n'ait soulevé aucune objection. Mais cette objection, de qui pourrait-on l'attendre ? Des hommes de science ? Mais imagine-t-on, dans l'état d'esprit actuel, un savant prenant position contre les « explications >> classiques et s'offrant aux yeux de ses collègues comme un de ces mal- heureux gobeurs de soucoupes qui font la joie des gens de bien ? Le malheureux verrait sa carrière prématurément interrompue par un énorme éclat de rire. Que l'on se rappelle seulement les quolibets qui ont accueilli y a deux ans la prise de position pourtant si prudente de l'illustre professeur Jung. 81 - Et cependant, la situation est parfaitement claire pour ceux qui, en dépit de tout, s'obstinent dans cette recherche « damnée » 90 % environ des savants tiennent les soucoupes volantes pour une faribole; 10 % estiment que c'est un problème fâcheusement sous-estimé. Mais une dizaine d'entre eux seulement, dans le monde, ont étudié à fond le dossier de ce problème. A qui donc se fier? Aux 90 % qui font le consentement universel? Ou à ceux qui savent de quoi ils parlent? Quand le rapport 14 fut achevé, on le donna à lire à un certain nombre de savants éminents. Cinq d'entre eux le signèrent H.P. Robert- son, Luis W. Alvarez, Lloyd V. Berkner, S.A. Goudsmit, Thornton Page. Ceux qui refusèrent de l'approuver ne sont pas portés sur le document. Qui sont donc ces rebelles ? Tout simplement les membres scientifiques de la commission d'enquête elle-même, ayant à leur tête le professeur Joseph A. Hynek, le seul qui ait une vue globale de la question, puisqu'il est membre de la commission depuis 1948. Le rapport 14 est l'oeuvre des militaires américains. La méthode qu'il illustre est l'œuvre des militaires et d'eux seuls. Les savants n'y ont point de part. Et voilà sur quoi se fonde, depuis 1953, la belle certitude des esprits forts sur la ferme volonté des militaires américains de ne pas avoir d'ennuis, sur l'ignorance de la presque totalité des savants, et sur la prudence, compréhensible, de ceux d'entre eux, qui ont étudié la question. A quelles conclusions sont arrivées ces dossiers ? Ceci est une autre histoire, que nous étudierons peut-être une autre fois (1). Aimé MICHEL. (1) Le lecteur impatient pourrait aussi consulter mon livre « Mystérieux Obejets célestes » (Arthaud). LA THÉORIE DU CAPITAINE JEAN PLANTIER par Aimé MICHEL En un sens, la théorie du capitaine Jean Plantier sur la propulsion des Sou- coupes Volantes peut être considérée comme un authentique produit de la fic- tion scientifique de quelques propositions simples dont le caractère hypothé- tique est souligné par l'auteur lui-même, Plantier a déduit une suite logique de conséquences qui constituent une explication totale des mystérieux engins. Il ne se prononce ni sur l'existence réelle des Soucoupes Volantes, ni sur la vérité de ses hypothèses fondamentales. Les unes et les autres peuvent être fictives : la théorie qui en découle n'en est pas moins rigoureuse. DEUX HYPOTHESES SIMPLES Pour bien mesurer l'efficacité de cette théorie, je crois que la meilleure mé- thode est de l'exposer puis d'en confronter les résultats avec l'observation. Nous examinerons donc successivement les hypothèses fondamentales de Plan- tier et l'usage qu'il en fait. Hypothèse N 1. « Il existe un moyen d'appliquer à chacun des noyaux atomiques d'une masse donnée (n'importe quelle masse, disons, un caillou, par exemple), une force proportionnelle à sa masse, orientable et modérable à merci. » Cette hypothèse est facile à comprendre. Si j'applique au caillou une force mécanique quelconque (si je le pousse), cette force sera appliquée seulement en un point de la surface du caillou. C'est seulement grâce à sa rigidité que le caillou dans son ensemble suivra le mouvement imposé à une partie de sa surface exté- rieure. Si, au lieu d'un caillou, je pousse brutalement un vase plein d'eau, le liquide ne suivra pas le mouvement du vase et se répandra en franchissant les bords. Cela compris, que suppose Plantier ? Qu'il existe un moyen de pousser le caillou (ou le seau) tel que la force qui le pousse soit appliquée, non pas à un point de la surface externe, mais bien à chacun des noyaux atomiques qui cons- tituent le caillou, ou le seau (et son contenu). La différence sera insensible pour le caillou. Mais pour le seau d'eau, il est évident que si je pousse chacun des noyaux d'oxygène et d'hydrogène qui constituent l'eau exactement de la même façon que je pousse les noyaux de fer du seau lui-même, on ne verra plus l'eau tendre à rester sur place, c'est-à-dire franchir les bords du seau. L'eau se dépla- cera exactement en même temps que le seau, sans aucun agitation relative. Mais, dira-t-on, c'est impossible ! Comment appliquer une force à chaque THEORIE DU LIEUTENANT PLANTIER 83 noyau pris séparément ? Il n'existe pas dans la nature de phénomène qui nous permette d'imaginer une telle absurdité ! Pardon, répond Plantier. Ce phénomène existe, et sous nos yeux. Il est même le plus familier des phénomènes naturels : c'est la pesanteur. La preuve : si je prends le seau par son anse et si, l'ayant tendu à bout de bras par la fenêtre, je le lâche, tout se mettra à descendre également, seau et contenu, à une vitesse gt. On ne verra pas l'eau rester sur place et le seau dévaler les étages, comme dans le cas d'une force mécanique appliquée à une surface. Pourquoi ? Parce que la force g est appliquée à toutes les particules douées de masse, proportionnelle- ment à cette masse. Seulement, la pesanteur est une force d'une parfaite monotonie (ce qui per- met la mécanique céleste). On n'a, jusqu'ici, trouvé aucun moyen d'agir sur elle, de la manipuler, d'en changer le sens, la direction, l'intensité. Plantier suppose tout simplement qu'il existe un moyen de manipuler cette force jusqu'ici rebelle. II suppose résolu le problème de la gravitation artificielle. Et lui reprocher de croire qu'on y parviendra un jour, c'est dire aux innombrables chercheurs qui, un peu partout dans le monde, peinent sur ce problème : « Vous êtes des rêveurs - vous n'arriverez jamais à reproduire en laboratoire ce que la nature fait depuis le commencement du monde. » Est-ce raisonnable ? Voire. Hypothèse N° 2. - « Il existe une énergie de l'espace généralement stable, donc imperceptible par définition, mais capable dans certains cas de donner nais- sance à des particules matérielles. Cette stabilité est alors rompue, et la particule matérielle se trouve accélérée en même temps que « créée ». Autrement dit, l'espace sidéral serait rempli (ou peut-être constitué) par une énergie en équilibre stable; à certains moments, et en certains points, pour des raisons inconnues, l'équilibre serait rompu, et une particule matérielle apparaî- trait, particule qui se trouverait aussitôt soumise à une force née du déséquilibre, et donc accélérée jusqu'à disparition de cette force. On retomberait à ce moment en équilibre stable, mais il y aurait dans l'univers une particule de plus, douée d'une certaine vitesse. La rupture initiale de l'équilibre se traduirait donc fina- lement par l'apparition d'une quantité d'énergie cinétique c = mv2, m et v étant respectivement la masse et la vitesse de la particule nouvelle. Plantier, on s'en doute, pense aux particules cosmiques. Et il faut recon- naître que les derniers travaux exécutés aux Etats-Unis par Bruno Rossi et son école, en réfutant toutes les explications admises jusqu'ici des particules cosmiques, plaident en faveur d'une hypothèse nouvelle, peut-être aussi révolutionnaire que celle de Plantier. Le commandant Lenoir, lui, pense que la deuxième hypothèse de Plantier recouperait également celle de Fred Hoyl et de l'école de Cambridge (création continue de noyaux d'hydrogène). Les conséquences Si l'on suppose accordées les deux hypothèses ci-dessus, à quoi aboutit-on ? A ceci: 1) Il existe en tout point de l'espace une source potentielle d'énergie appa- remment inépuisable, et qui peut se transformer en énergie cinétique. 2) On peut tirer de cette énergie une force applicable toute particule d'une masse quelconque, dans le sens, la direction, et avec l'intensité que l'on voudra. On voit immédiatement que, s'il en est ainsi, la navigation spatiale devient un jeu d'enfant, puisque l'astronef trouve dans l'espace même l'énergie néces- saire à sa propulsion. Mais ce n'est pas tout. L'astronef, on l'a compris, se déplace en créant un - 84 THEORIE DU LIEUTENANT PLANTIER champ gravitationnel artificiel dans le sens et la direction choisis par ses pilotes. Passon sur les objections (les champs gravitationnels sont symétriques, etc.): il est aussi vain de les soulever que de les réfuter, puisqu'en fait de gravitation notre science se limite pour l'instant à la seule observation des champs naturels. Admettons ce que nous demande Plantier: l'astronef peut créer un champ dans lequel il tombe. Qu'allons-nous observer dans les parages d'un tel engin ? Très exactement, et dans tous les détails, ce que les témoins décrivent dans les obser- vations de Soucoupes Volantes. La concordance est d'autant plus stupéfiante que quand Plantier imagina sa théorie, il ignorait jusqu'au nom de Soucoupe Volante. Il ne se souciait que d'imaginer, dans l'ennui d'un hôpital militaire, les grands traits d'un engin de vol idéal, l'engin de l'avenir en quelque sorte, et n'attri- buait à ses réflexions d'autre valeur que celle d'une rêverie anticipatrice. Aussi conçoit-on son émotion quand il commença à dire dans les journaux la descrip- tion rigoureuse de son engin et des phénomènes observés dans son environnement voyons dans le détail. 1) Forme de l'engin Plantier. Le champ gravitationnel est notamment défini, on le sait, par la loi de l'inverse des carrés des distances : le champ étant maxi- mum en un lieu, son intensité diminuera avec le carré de la distance à ce lieu. Pour être équilibré par rapport à un champ de cette sorte, l'engin devra donc être symétrique par rapport à un axe (celui de la ligne de force la plus intense), il sera donc, soit cylindrique, soit lenticulaire. Nous voici d'emblée en possession des deux engins du folklore soucoupiste, la Soucoupe et le Cigare! 2) La trombe d'air ascendant. Supposons l'engin Plantier en stationnement à quelques mètres du sol. Il se maintient en équilibre en créant un champ de pe- santeur égal et de sens contraire au champ terrestre du lieu (à l'effet archimé- dien près). Mais l'air ambiant est lui aussi pris dans le champ artificiel, il va donc se produire, par poussée archimédienne, une colonne d'air ascendante. On verra les poussières et les feuilles mortes monter du sol en tourbillonnant. Si l'engin démarre verticalement à vive allure, c'est une véritable trombe verticale que l'on observera. Or, tout cela a bien été vu par les témoins de Soucoupes Volantes. Voici par exemple le récit de M. Jean Boyer au Beylon-de-Montmaur, Hautes-Alpes, le 28 octobre 1958 (observation faite près d'Aspres-en-Buech): « Tout à coup, l'engin s'élève à une vitesse vertigineuse. En même temps, je ressentis les effets d'un déplacement d'air qui secoua également ma fourgonnette. » On aurait dit que l'engin avait été brutalement aspiré. » Dans un autre cas, l'eau d'un bassin fut elle aussi aspirée au moment du départ. A Poncey-sur-l'Ignon, en 1954, le sol lui-même fut comme sucé. Ce > fortement incliné, arrêt avec mise à la verticale, ballet de deux « soucoupes >> autour du cigare, puis de nouveau inclinaison et départ (1)! Arrêtons là l'énumération. L'hypothèse d'engins fonctionnant par manipulation du champ gravitionnel entraîne des dizaines de conséquences physiques minutieu- sement décrites par Plantier avant toute référence aux Soucoupes Volantes. Ces conséquences, disons plus précisément ces effets, n'ont aucun sens pour le spec- tateur non averti. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir l'étonnement mêlé de crainte qui transpire dans les récits des paysans de Saint-Prouhant ou de Poncey, ou des sauvages de Nouvelle-Guinée. Or, tous ces effets prédits par Plantier ont été observés par la suite. Ils recouvrent exactement le phénomène soucoupe, ils sont ce phénomène lui-même dans toute sa mystérieuse complication. La propa- gation silencieuse aux vitesses transsoniques, la résistance à l'échauffement pro- voqué par ces vitesses, les virages à angle droit ou aigu sans ralentisement, l'indif- férence apparente de pilotes aux accélérations les plus insensées, tout cela a été décrit par Plantier, puis par des témoins innombrables qui ignoraient et ignorent encore la théoric du capitaine aviateur. Que tous ces témoins soient des menteurs, y compris les appareils photogra- phiques et les radars; que le capitaine Jean Plantier soit un rêveur et qu'il n'y ait dans tout cela qu'une mystification à l'échelle planétaire, soit, mais il reste ceci cette mystification à laquelle ont collaboré des centaines de millions d'igno- rants et de fous obéit à des lois strictes qu'un jeune officier d'aviation avait conçues de A à Z sur un lit d'hôpital. J'attends qu'on m'explique une si mer- veilleuse coïncidence. Aimé MICHEL,. BIBLIOGRAPHIE Capitaine Jean Plantier: Forces aériennes françaises, sept. 1953, page 219. La propulsion des soucoupes volantes par action directe sur l'atome, Mame, 1955. Aimé Michel: Mystérieux objets célestes, Arthaud, 1958. MUNG (1) Mystérieux objets célestes, par Michel Aimé. ÉLÉMENTS D'OURANOLOGIE TEELTEXTEFFE ET SERONY QU'EST-CE QUE L'OURANOLOGIE ? C'est l'étude des ouranes... qui ne s'apparente ni à celle des iguanes, des propanes ni des platanes, mais s'applique tout simplement à ce qu'on appelle couramment les O.V.N.I., les M.O.C. et plus couramment encore les soucoupes volantes. POURQUOI CE NEOLOGISME? Parce que : 1. Le terme soucoupe volante est trop étroit : il ne convient qu'aux ob- jets en forme de soucoupe, alors que beaucoup de témoins décripent non seulement des disques mais des corps elliptiques, ovoïdes, coniques, cylin- driques, sphériques, en forme de méduse, ou de croix, des boules de feu, des lumières rouges, orange, bleues ou vertes etc.; - 2. Le terme O.V.N.I. (objet volant non identifié) est trop large un objet identifié comme ourane n'est plus un objet « non identifié » ; ce terme est également impropre un objet volant prend appui sur l'air et ne peut quitter l'atmosphère; l'avion vole, la fusée ne vole déjà plus, c'est un engin balistique ; l'ourane est capable de rester immobile dans l'air sans pales tournantes, sans réacteurs, sans effets aérodynamiques ni aérostatiques; il est done, selon toute vraisemblance, en mesure d'évoluer hors de l'atmosphère, dans le vide relatif de l'espace intersidéral; 3. Le terme M.O.C. est, à un double égard, trop large, car : a) Un objet céleste mystérieux n'est pas obligatoirement un ourane ; exemples une comète, un corps obscur, un satellite inconnu, etc. ; b) Les ouranes peuvent demeurer mystérieux quant à leur origine pré- cise, leur mode exact de sustentation et de propulsion; ils ne le sont plus en ce qui concerne leur identité. - En résumé : il existe de mystérieux objets célestes, dont certains restent ou mal identifiés, d'autres le sont parfaitement et ne demeurent mystérieux que sur certains points, Parmi ceux-ci les ouranes. non QUELS SONT LES CARACTERES DISTINCTIFS DE L'OURANE ? Il n'est pas toujours possible d'identifier un ourane, et notamment de le distinguer d'un aérolithe ou bolide, d'un avion ou d'un hélicoptère, d'une fusée, d'un satellite artificiel, d'un ballon-sonde, de phénomènes divers tels que passages d'oiseaux, inversions de température dans les couches atmos- phériques, foudre en boule, etc. En dehors des cas où la forme de l'objet est nettement visible et rend toute confusion impossible, l'observation a permis de fixer les points sui- vants : 1. Outre ce fait négatif qu'il n'a jamais été identifié comme une masse -M (1) Ourane: du grec ouranos ciel; de la racine germanique Ur: ori- gine et de la racine sémitique aour : lumière.