au delà du CIEL COSSOR E MISSILES & FUSÉES BI-MENSUEL DE FANTAISIES SCIENTIFIQUES ACTUALITES MISSILES DOCUMENTATION ASTRONAUTIQUE No. 13 - 1ère ANNEE - ROME-16-31 OCTOBRE 1958 GINO et les SOUCOUPES SOUCOUPES VOLANTES Personne n'aurait jamais pu supposer ce que les soucoupes volantes sont en réali- té; surtour un type comme Gino, si le ha- sard ne lui avait donné l'opportunité d'en sectionner une de ses propres mains... L a chose après avoir voltigé lentement au-dessus du petit lac de Cisalba, eut une sorte de sursaut, une brusque oscil- lation, puis, à une vitesse folle, elle v plor Gino resta longtemps à regar- der ies cercles concentriques qui partaient du centre du petit lac, puis lorsque les eaux re- devinrent tranquilles, il décida de croire à ce qu'il avait vu; oui, Gino avait réellement vu qualque chose de très étrange, quelque chose qu'il ne lui était jamais arrivé de voir auparavant, quelque chose qui n'était ni un oiseau, ni ur cerf volant, quelque chose qui ressemblait dia- blement à un de ces engins fantomatiques que justement pendant ces derniers jours tout le monde jurait de voir voler dans les cieux de la région... Il faut dire que Gino n'avait jamais cru d ces bruits, ni les nombreux comptes-rendus qu'il lui arrivait désormais de lire sur les journaux presque tous les jours ne l'avaient jamais con- vaincu que les soucoupes volantes existaient réel. lement: Une masse d'hallucinés avait-il l'habitude de se répéter à soi-même et à tous ceux qui le mettaient au courant de certains faits. Ce jour-là toutefois l'esprit de Gino fut trou- blé, et malgré l'effort de sa logique d' hom- me-tout-d'une pièce il dut amèrement cons- tater que s'il avait dû faire une description de ce qu'il avait vu, il aurait dû répéter les descrip- tions faites par cette bande d'hallucinés»: un engin en forme de lentille, d'une couleur grise, avec une protubérance semblable à une tourelle dans sa partie centrale; un halo phosphorescent tout autour, un sillage bleuâtre, un vol silencieur... Ce qui plus tard étonna Gino ce furent les dimensions de la chose; en effet elle ne me- surait pas plus de 50 centimètres de diamètre! Gino décida de n'en parler a personne, et, le long du chemin qui le menait chez lui, il s'approvisionna de journaux du soir; plus tard, et non pas sans une certaine sensation de malaise, il s'aperçut qu'il ricanait, tandis qu'il faisait semblant de s'intéresser comme tous les soirs à des articles de politique, de faits divers et de sport. Mais ses yeux frétillaient ici et là à la re- cherche de nouvelles relatives aux apparitions de soucoupes volantes... Essayant d'oublier la nuit passée à peu près éveillé, Gino se retrouva le lendemain matin de bonne heure, à cinq heures moins le quart, sur les bords du petit lac. Il attendait. Mais quoi? Peut-être la répétition du phénomène? Gino n'ad- mettait pas de l'admettre et pourtant il attendait; il attendait jusqu'à ce que, vers six heures, il ne lui semble de voir quelques chose briller à environ cent mètres... Oui! C'était le même en- gin du jour précedent, peut-être un peu plus grand, qui évoluait lentement en laissant der- rière lui une courte traînée bleuâtre; mais main- tenant Gino tremblait visiblement d'emotion et il dut, a plusieurs reprises, avaler sa salive pour mouiller sa gorge desséchée. La soucoupe volante Gino était si boule- versé qu'il ne s'était même pas aperçu qu'il avait désormais accepté dans son vocabulaire mental ce terme qu'il avait méprisé jusqu'alors s'arréta brusquement, oscilla légèrement, puis, comme le jour précédent, plongea dans le lac en faisant un petit bruit. Gino était bouleversé et curieur en même temps; à son instinct de fuite venait s'ajouter, implacable, le besoin de rester pour observer. pour voir ce qui serait arrivé ensuite. Toutefois ce fut la première des deux forces qui l'emporta, et Gino arriva chez lui dans un etat d'extréme agitation, au point que plus tard, lorsqu'il se fut un peu calmé, il se surprit à ac- complir d'énormes efforts de mémoire pour essa- yer de se rappeler s'il était passé par la Via dei Casali ou par le Corso Imperia. Après diner Gino se plongea, ayant désormais abandonné toute retenue, dans la lecture des cou- pures de journaux qu'il avait accumulées dès le soir précédent: S. Bartolomeo 11 septembre. Dans la localité dite de Val Cesia deux paysans affirment avoir vu un objet d'une forme circu- laire, s'arrêter pendant deur minutes sur la sur- face de l'eau du marais: lorsque l'objet s'éloigna ils remarquèrent qu'il laissait derriere lui un mince sillage bleuâtre..... .... Panaro al Monte - 11 septembre. Un très grand nombre de personnes a raconté avoir vu un engin sphérique qui changeait continuelle- ment de forme s'arrêter pendant quelques secon- des au-dessus de l'habitat. Puis une pluie de fila- ments argentés que tout le monde put ramas- ser commença à tomber du Ciel...... e ... Samonella 11 septembre. Monsieur Cri stoforo C. et sa femme Ornella C. ont raconté aux carabiniers de l'endroit qu'ils avaient assisté à un curieux phénomène tandis qu'ils se trouvaient assi sur un pré dans banlieu de la petite ville. Ils ont en effet aperçu un objet volant d'une forme sphérique, lequel, après s'être immobilisé dans l'air à environ deur cents mètres du sol, s'est allongé et s'est divisé en deux corps sphé- riques plus petits qui ont commencé à voler dans des directions opposées..... Gino se leva brusquement ei commença à se promener nerveusement dans sa chambre: sans aucun doute ce que lui avait vu deux fois était soucoupe volante et tous ces gens-là n'étaient certainement pas une masse d'hallu- cinés .. une Mais la clé du mystère se trouvait en ce mo- ment au fond du petit lac de Cisalba! Il aurait suffi d'en capturer une... Mais comment la captu- rer? Qui aurait eu le courage de plonger? Qui l'aurait cru s'il avait raconté l'étrange aventure? Gino est devenu fou! aurait-on dit- Gino est un halluciné!.. Récit par GIANNI NEBULOSA Il regarda sa montre: il était deux heures.... J'ai toujours été un excellent nageur se disait Gino tout en se dirigeant vers le lac en portant sous son bras un long paquet Personne ne remarquera que je vais prendre un bain; c'est le dernier bain de la saison, après tout..... Il était sir heures et l'air était frais. Je devrai seulement faire attention à ne pas trop faire voir mon équipement d'homme-gre- nouille, il y a de quoi être remarqué... Je vais tout cacher parmi les rose du rivage et je mettrai ma combinaison dans l'eau même..... Un étrange frémissement s'empara de Gino lorsqu'il arriva en vue du petit lac, mais il était six heures et, comme nous l'avons dit, l'air était frais. Tandis qu'il se déshabillait, tout en s'étonnant de plus en plus de se découvrir si courageur et si décidé, Gino épiait continuellement la sur- face du petit lac: elle était lisse et tranquille. Il pénétra dans l'eau lentement, et, après avoir mis son masque avec son respirateur, ses gants et ses nageoires, il trouva qu'il ressemblait vrai- ment à un gladiateur, un ancien gladiateur armé de trident, celui qui attendait le pouce renversé de Néron pour achever de rétiatre battu; puis, en pensant intensément à Messaline, il plongea et disparut. En semant parmi la flore sous-marine des my- riades de petites bulles d'air, Gino avança len- tement, son doigt prêt sur la gachette de son fusil sous-marin, en essayant de voir le plus loin qu'il pouvait devant lui; le petit lac de Cisalba n'était pas très vaste; toutefois, étant donné la lenteur prudente avec laquelle il avançait, il arriva à son centre après une dizaine de minutes... Alors Gino s'arrêta pour se reposer et pour mieur regarder; maintenant il était sans aucun doute dans la zone suspecte et d'un moment à l'autre il aurait pu se trouver face à face avec la soucoupe, Mais: les voilà! Sur le fond du petit lae de Cisalba, accroché de ses quatre membres à un caillou, comme un poulpe, Gino assista au spectacle le plus fan- tastique qu'il eût jamais vu. A environ dix mètres de lui deur soucoupes. de cinquante ou soixante centimètres de diamė- tre évoluaient lentement en effectuant une espèce de danse autour d'une pierre rouge; c'etait des cercles concentriques, une espèce de valse lente. Soudain l'une des deux soucoupes, la plus grande, sortit en verticale et disparut: Gino s'aplatit références : Au-delà du CIEL n°13- 31 octobre 1958 352 encore davantage sur son caillou protecteur et observa attentivement les manoeuvres de l'autre soucoupe.. Cette dernière, anrès avoir cessé ses évolutions, se posa doucement sur le sommet de la pierre rouge, et c'est alors que Gino s'aperçut que sur la tourelle de l'engin, une espèce de lumière rou- gedtre avait commencé à s'allumer et à s'éteindre à des intervalles réguliers. Braquer son arme? Tirer?... Et s'il manquait son coup? Tandis qu'il était en train d'évaluer les milers de points d'interrogation qui en ce moment dramatique commençaient à l'assaillir, Gino s'aperçut avec horreur que derrière lui quatre grandes soucoupes qui mesuraient, elles, au moins six mètres de diamètre, avec des hublots éclairés, étaient en train d'effectuer elles aussi de lentes évolutions circulaires! Mais aussitôt la petite soucoupe se détacha de la pierre rouge en passant à quelques centimè tres de la tête de Gino, qui crut bon de s'écraser de toute sa force contre le caillou, et alla rejondre ses quatre compagnes plus grosses. Puis il y eut véritable tumulte sous-marin. Des nuages de bulles d'air et de violents remous d'eau qui firent perdre à Gino, devenu une seule chose avec son caillou, l'équilibre, l'orientation et la raison! 1432 Lorsque le tourbillon s'apaisa, Gino consta- ta qu'il était encore vivant et que la scène était maintenant complètement déserte! Il était seul, sur le fond du petite lac de Cisalba, avec son fusil sous-marin encore chargé entre es mains... A quelques mètres de la pierre rouge. Plusieurs minutes s'écoulérent pendant lesquel- les Gino ne cessa de firer, fasciné, cette pierre Ja 9 sur laquelle la soucoupe s'était posée; c'était là, sans aucun doute, qu'il aurait pu décou- vrir quelque chose... il devait y avoir une raison particulière pour laquelle les soucoupes rou- laient autour de cette pierre... Oui! Maintenant tout lui disait qu'il aurait dû oser! I devait oser! 1 devait le faire! Et Gino osa au point de s'ap- procher, de toucher la pierre, de la déplacer et de découvrir sur son sommet une petite ca- vité. Le poing de Gino, tandis qu'il revenait rapidement à la surface, était serrail ferme- ment quelque chose qu'il avait trouvé à l'intérieur de cette ca- Sur le fond du petit lac de Cisalba, ses membres ac- crochés à un caillou, comme un poulpe, Gino assista au plus fantastique spectacle qu'il eut jamais vu. vité; c'était même deux petites choses, chacune desquelles n'était pas plus grande qu'un vulgaire bouton de chemise.... Gino était en train d'observer avec sa loupe d'agrandissement les mouvements de la minu- scule soucoupe qu'il avait renfermée dans petit vase plein d'eau, et en même temps il se repentait toujours davantage d'avoir effectué une vivisection sur l'autre... un La verité était que depuis une heure seule- ment Gino s'était aperçu que les deux petits boutons n'étaient pas autre chose que deux minuscules soucopes il avait sectionnée, avait La premiére, celle qu'il cédé facilement sous les coups d'une lame de rasoir en révélant, SOUS une écorce cartilagi- neuse, semblable à de la nacre, un contenu visqueur et mou comme la peau des méduses, Maintenant Gino observait les mouvements de la petite soucoupe survivante et il essayait de s'habituer à la nouvelle réalité qui se révélait, à ses yeur: donc les soucoupes volantes n'étaient pas des engins construits par l'homme!... Ce n'étaient pas des armes secrètes des Améri- cains ou des Russes! Ce n'étaient pas les astronefs de Mars! Non. C'étaient des organismes vivants, capables de se déplacer, aussi bien dans l'air que dans l'eau; c'étaient des macro-organismes! C'étaient des animaux. Gino courut à plusieurs reprises dans la salle de bain pour se mouiller la tête; il croyait vraiment devenir fou, et de temps en temps. entre deux trempettes, il revenait dans sa cham- bre pour se persuader qu'il n'avait pas révé. Non, Gino n'avait pas rêvé, les deux petites soucoupes étaient là; l'une était sectionnée, ses membres épars sur une feuille de papier blanc, avec la lame meurtrière; l'autre, dans son petit vase en verre, qui tournait, tournait, tournait.... * Pendant les jours qui suivirent Gino décou- vrit des choses très intéressantes; la petite soucoupe qui entre-temps se développait à vue d'oeil, était parfaitement semblable à une cellule. En consultant un vieur bouquin de biologie, Gino reconnut dans l'enveloppe cartilagineuse extérieure de la petite soucoupe la membrane, dans son contenu mou et gélatineur le proto- plasme, dans la protubérance centrale, sembla- ble à une tourelle, le noyau, dans le halo exté- rieur les cils vibratiles, dans le sillage les fla- gellums et dans les hublots les vacuoles pul- sants; la petite soucoupe qui était desormais devenue une grande soucoupe de cinq centimètres de diamètre, n'était en fin de comptes qu'un gigantesque protozoaire! Lorsque Gino enleva le bouchon du petit vase devenu désormais une prison trop étroite, la sou- coupe bondit hors de l'eau et commença à voler dans la chambre à toute vitesse; c'est ainsi que Gino s'aperçut que les cils vibratiles deve- naient phosphorescents et donnaient l'impression d'un halo et que les flagellums caudaur deve- naient très semblables à un sillage bleuâtre. Désormais tout était clair; c'était lui, Gino qui avait découvert la solution du problème des soucoupes, mais il ne l'aurait révélé à personne! Du moins pour le moment. I fit une autre découverte intéressante, à sa- voir que la petite soucoupe se reproduisait par caryocinèse ou par scission directe, comme l'indiquait le vieux bouquin de biologie! Gino assista avec trépidation à ce spectacle merveil- - Gino est devenu fou » aurait-on dit, Gino est un halluciné! » leur pendant lequel il vit la petite sou- coupe s'allonger jus- qu'à devenir un fu- seau, pais, très len- tement, s'étrangler au centre tandis que la tourelle, ou mieux le noyau, se scindait elle aussi en se disposant des deux côtés de l'étranglement. Maintenant la petite soucoupe avait pris la forme d'un huit avec deux tourelles, puis, soudain, l'étranglement devenu entre-temps très mince se brisa et il y eut désormais deux sou- coupes et toutes les deux... volaient maintenant dans la pièce avec leur petit halo et leur petit sillage bleuâtre. Gino médita longuement sur ce qu'il avait vu et les deductions qu'il fit enfin le portèrent à une conclusion qui le bouleversa profondément: si d'une soucoupe en naissaient deur et de ces deux quatre autres et ainsi de suite, la première soucoupe, la cellule qui avait donné naissance par caryocínése à toute la séquelle de ses successeurs devait être considérée comme une mère qui con- tinuait par la suite à vivre sa vie divisée en des milliers de fils... Pratiquement un organisme im- mortel!... La dernière découverte de Gino concernait et expliquait d'une manière très logique la fa- meuse ouate siliceuse que plusieurs personnes virent tomber du ciel après le passage des sou- coupes volantes; en réalité cette ouate était une sécrétion des organismes macro-celluiaires, une substance filiforme d'un blanc argenté que depuis dejà un mois les huit soucoupes car pendant ce temps les hôtes de Gino étaient devenus huit - ne manquaient pas de déposer à tout moment un peu partout... Gino trouvait cette substance d'une structure siliceuse sur les parquets, sur les meubles et sur les lampadaires, mais il ne se préoccupait pas de l'enlever car il n'en voyait pas la nécessité: après quelques minutes l'étrange substance dis- paraissait d'elle-même, mystérieusement. Gino était très orgueilleux et jaloux, de son satisfaction lorsqu'il pouvait expliquer logique- ment les nombreux faits que la presse rapportait: Ils me font rire, avec leurs Américains, leurs Russes et leurs Martiens! >. Car pour lui, pour lui seul, il n'y avait désor- mais plus de mystères; la Terre était envahie par des protozoaires gigantesques et inoffensifs les- quels, bien entendu, étaient pris pour des engins fabriqués par l'homme, terrestre ou martien; les nombreuses évolutions effectuées par les macro- cellules, c'est-à-dire le vol en zig-zag, les brusques virages, les fortes accelérations et la faculté de s'immobiliser dans l'air, jointes aux étranges phénomènes de changement de forme, de dédoublement et de chute d' ouate, avaient préoccupé et beaucoup, à vrai dire - les savants et les hommes politiques des différents gouvernements: chacun pensait de son côté: ...si les soucoupes volantes appartiennent à telle na- tion, malheur à nous!... Et Gino savait qu'avec le temps les macrocellules se seraient multipliées au point de distraire les hommes de la prépara- tion d'entreprises criminelles ultérieures sur vaste échelle; les Terriens auraient cru à une attaque des espaces extérieurs et, afin de préparer une action de défense contre les envahisseurs d'une autre planète, ils se seraient tous unis sous un même drapeau, Et ce jour là aurait été un grand jour pour la Terre! Gino, le seul gardien du secret, ne sortait plus désormais de chez lui que très rarement, pris comme il l'était par l'étude de ses macrocellules, et s'il sortait c'était pour acheter des provisions ou des journaur. Un soir, tandis qu'il revenait d'un village voisin, il vit de loin, au-dessus de sa maison, des lumières jaunâtres qui voltigeaient; c'étaient de très grandes lumières, peut être de grosses soucoupes qui avaient capté la présence des petites. Lorsque Gino arriva près de son habitation, il se trouva en face d'un groupe de ses concitoyens qui avaient tous l'air de l'attendre. Beppe, le plus instruit, alla vers lui idement et commença: - Dites donc, m'sieu... Peut-être vous nous prendrez tous pour des fous, mais... Alors, qu'est-ce qu'il y a, Beppe... Voici, m'sieu; ce que moi et les copains nous voulions vous dire, c'est que.... - C'est que?... - C'est que nous sommes parfaitement sûrs d'avoir vu des soucoupes volantes!... Nous vous le jurons, m'sieu... Elles étaient quatre et elles volaient très bas! Et justement au-dessus de... votre maison! Pendant l'instant de silence qui suivit on enten- dit un chien aboyer au loin. - Vous êtes une bande d'hallucinés! lui cria Gino sur la figure et il le laissa là, tout emba- rassé et le visage en sueur. .... Une bande d'hallucinés!!!... et ils l'enten- dirent grommeler pendant un bon moment der- rière la porte qui s'était refermée violemment derrière eur, derrière ces braves et loyaux ha- bitants de Cisalba... GIANNI NEBULOSA (dessins de Jacoponi) 353 ASTROPOSTE tsuite de la page 341) Siculus, ou le cinquième, nous ne le savons pas encore) des articles de vous pourrez apprendre ce que vous devez faire. Accompagnez vos infor- mations de quelques photos: elles pourront mieur illustrer ce que vous faites. N'employez jamais de gran- des quantités de combustible en une fois, mais seulement de petites do- ses. Jean PARADIS, Séichamps (Meur- the et Moselle) Votre requéte peu être facilement recueillie, et elle le sera bientôt. Dans l'édition italienne d'Au-delà du CIEL nous avons en effet déjà publié un arti- cle sur la manière de construire un petit téléscope, et nous le publie- rons dans un des prochains numé- ros de l'édition française; en outre dans le dernier numéro vous avez pu trouver un planisphère céleste d'oc- tobre et de novembre qui vous per- mettra de vous orienter dans l'ob- servation des étoiles. Enfin dans no- tre Dictionnaire Astronautique le Etoile a été accompagné d'un petit atlas céleste dans lequel sont indiquées les principales constella- tions. En ce qui concerne les fusées il vaut mieur ne pas employer ni de l'acier ni de la tole; la raison en est simple: en cas d'explosion les éclats sont très dangereux, tandis qu'en cas de bon fonctionnement le poids accru de l'enveloppe gaspille une partie considérable de la pous- sée de la fusée, en abrégeant sa course et en la faisant retomber plus tôt. Il est donc préférable d'em- ployer du matériel léger (carton, pa- pier mâché, tubes en plastique). nom Robert NOEL, Sérémongé - Vo- tre lettre nous a intéressés, ainsi que vos dessins; toutefois, tandis que vous ne nous indiquez pas la for- mule employée pour votre fusée. les dessins se réfèrent à un projet différent que vous n'avez pas en- core (d'après ce que vous nous écri- vez) expérimenté avec succès. Nous voudrions le savoir. Et nous serions heureux de recevoir quelques pho- tos que nous pourrions publier avec les dessins. Bernard SPERATTO, Philippevil- le (Algérie) Le mélange que vous avez employé pour votre fusée (2 partie de poudre de zine et 1 partie de soufre) est le seul mélange qui échappe aux lois restrictives sur les fusées, car il n'explose pas sponta- nément au choc et non plus par sui- te d'un échauffement modéré. Les dessins que vous nous avez envoyé sont assez bons pour en extraire d'au- tres qui pourront étre éventuelle- ment publiés: mais nous voudrions encore savoir. les poids (de la char ge; de la jusée à vide et prête au lancement; le système d'allumage employé; le type de rampe; les ré- sultats obtenus (durée du vol; dis- tance et hauteur atteintes). Il vau- drait mieux accompagner ces don- nées de photos qui montrent la fu- sée et... son inventeur. M. P. M. FOUGUE, Toulouse - Tout en vous remerciant pour les paroles de sympathie et d'encoura- gement que vous nous écrivez, nous devons préciser que ce qui est pu- blié sur le Dictionnaire Astronau- tique. ne saurait se départir de l'objectivité la plus stricte; autre- ment il ne s'agirait plus d'un dic- tionnaire (c'est-à-dire d'une rubri- que de consultation) mais d'une * opinion. voire d'un article.. Nous n'avons jamais traité d'une ma- nière diffuse le problème des sou- coupes volantes car jusqu'à présent il a été considéré sous un angle trop fantastique et trop peu réel; dans notre périodique nous essayerons de rester le plus que nous pouvons sur le plan réel (sauf, bien entendu, dans les récits, où, du reste, les soucou- pes volantes apparaissent très sou- vent...). Nous attendons avec plaisir vos articles que nous examinerons avec intérét, et, s'ils correspondent aux exigences particulières de no- tre périodique, nous serons heureux de les publier. 356 Aux Etats-Unis et a Feiranger sont depuis longtemps en fonction des observa- toires militaires parfaitement équipés, char- ges uniquement de photographier et de filmer les soucoupes avec les instruments les plus perfectionnés. Il m'a été donné d'assister à la projection de quelques-unes parmi ces nellicules secrètes, le ne m'étonne pas du fait qu'elles ment boule- versé les nerfs d'un grand nombre de personnalités de notre Pavs: s'agit de LES FILS DES ETOILES Quelques années encore, et la Lune, Mars et Venus auront leur Christophe Colomb. Mais que trouvera l'homme sur le monde solaire qu'il s'apprête à violer? Quelles étran- ges, fantastiques formes de vie s'opposeront, sur les pla- nètes les plus éloignées, à son avance dans l'infini? Aujourd'hui la science n'est pas en mesure de nous réré- ler grand-chose à ce sujet, mais elle peut nous dire avec une certaine assurance comment pourraient et ne pourraient pas être les habitants des autres corps cé- lestes. Et c'est à cette fascinante vision que notre série d'articles est consacrée. L es soucoupes volantes 72- viennent, se montrent sur les pages des journaux, comme ce- la arrive chaque année de juin à septembre, avec une exacti- ude saisonnière SI suspecte qu elle contribue à renforcer l'opinion d'après laquelle il s'agirait d'un simple hobby d'été de journalistes à court d'ar- ZEGARA- guments. En vérité, les choses ne sont pas telles que les inguérissables sceptiques vou- draient nous les montrer. Il faut tout d'abord remarquer que la visibilité est, pendant l'été, très supérieure: et 51 pratiquement plusieurs confrères utilisent le matériel relatif aux soucoupes sel- lement lorsque la scène politique présente des vides embarassants, sur les tables des bureaux préposés à l'étude du fascinant probleme les rapports s'accumulent conti- nuellement. Il y a des jaits et des rap ports sur lesquelles aucune ombre de doute n'est permise; et il est logique qu'autour d'eux se croisent et se rencon trent les hypotheses les plus disparates. Aux appositions tendant à donner aux soucoupes volantes une origine terrestre til s'agirait d'armes secrètes amé. ricaines ou russes), s'oppose depuis long- temps un fort courant partisan de ce qu'on a appelé la thèse sidérale. Et les opinions de cette dernière thèse sont d'autant plus dignes d'être mises en re- lief, qu'elle est représentée par d'éminentes personnalités scientifiques et militaires du nouveau continent, de l'amiral Calvin Bolster, chef de la Section Spéciale des constructions aériennes de Washington, à l'amiral Fahrney, directeur du bureate technique de la marine pour les engins té- léguides, de Wilcourt Smith, chef de la section canadienne des recherches aé riennes, à l'astronome bien connu Clyde Tombaugh, découvreur de la planéte Pluton. biable. Et, même en admettant le contrai- re, personne ne serait certainement stu pide au point d'expérimenter ces engins dans le voisinage des centres habités et le long des voies parcourues par l'intense trafic aérien. Si un de mes hommes osair jaure qualque chose de ce genre, je l'en- verrais tout droit à la Cour Martiale. De son côté la major Donald Keyhoe est intervenu avec une observation qui, comme celle de l'amiral, apparait fondée sur une lorique simple autant qu'indiscu table: Celui qui disposerait de moyens aussi formidables - a-t-il déclaré - n'aurait, après tout, aucun intérêt a gar- der le secret.. Avec des appareils qui se déplacem à 25.000 kilomètres l'heure, dotés de capacités qui frôlent Fampossi- ble, la guerre froide serait terminée de- puis longtemps, le problème coréen es celui indochinois auraient cessé d'exister et la politique étrangère suivrait un cours complètement différent de celm actuel. rer comme de nouveaux engins aériens allemands ou japonais. Mais à la fin du conflit, bien entendu, ces hypothèses tom. bèrent et on se trouva de nouveau en face du problème le plus passionnant que l'humanité se soit jamais posé.. . En vérité, le département de l'Avia on n'a jamais cessé de s'occuper des soucoupes, rebaptisées UFO (Unidentified Flying Objects, objects volants non-identi fés) dans le langage conventionnel du Pentagone. Sous la direction du Service Secret la commission d'enquete Grudge dont le nom a été par la une changé en Bluebook, examine et passe au crible de- puis des années les rapports provenant du monde entier Et je puis affirmer que si un grand nombre d'entre eux sont écar- tés à cause de leur origine ouvertement fantastique, il reste toutefois des témoi gnages tels qu'ils posent la question sous une lumiere saisissante. LES ENIGMES DU « LIVRE BLEU » Donald E Keyhor est l'auteur d'une série d'études sur les soucoupes volantes qu, en révélant la véritable atitude du Pentagone au sujet de ces apparitions sen- sationnelles, a suscité une profonde impres- sion aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'étran- ger. En 1949, des colonnes de la revue True le major en question avait lancé une campagne tendam à démontrer l'existence discutée des soucoupes volantes à la quelle s'opposaient résolument les techni. Cients gouvernementaux, Cuci définissa- ient fantastiques et dépourvues de tou fondement toutes ces déductions. En août 1952, cependant, se vérifiait l'impré- va: i Centre d'informations Militaires de l'Aviation Américaine invitait Donald Keyhoe à examiner les documents main- tenus jusqu'alors rigoureusement secrets et à informeer l'Amérique et le monde de ce que les autorités s'étaient toujours obs- tinément refusé d'admettre. documents au font vraiment réfléchir!». Le Département de l'Aviation lui-mê- me, du reste, répondant à plusiers inter- pellations sur l'origine extra-terrestre pos- sible des UFO, a indirectement confirmé la plus hardie des hypotheses, lorsqu'il écrivait qu' au moins 22 parmi les étoiles les plus proches possèdent des systèmes planétaires et que quelque planète doit avoir logiquement atteint un dégré d'évo- lution supérieur au nôtre.. Martiens? Vénusiens? Clyde Tombaugh semble douter de ces hypothèses et il se montre partisan d'une version apparem- ment encore plus fantastique: nos visiteurs, d'apres l'illustre astronome, devraient avoir leur patrie au-delà du Système Solaire. Et si deux événements, en 1953, ant causé sensation parmi les savants du monde en sier. (une étrange explosion avec un ta se en champignon observé sur Mars, et des signaux radio-électroniques aussi régu- liers que mystérieux provenant d'une pe- tite Lune d'à peine 4 kilomètres de dia mètre, le corps céleste le plus proche de la Terre qui n'avait jamais précédemment transmis). Tombaugh en donne une interprétation audacieuse. en affirman que les incurseurs de finfini pourraient très bien avoir constitué là-haut leur base pour une exploration détaillée de notre planète. LES CORSAIRES DE L'ESPACE Que nous acceptions ou non l'hypothe- se de Tombaugh, nous ne pouvons toute- tois douter d'une chose de l'existence de créatures intelligentes dans notre Galaxie et dans d'autres Galaxies (Taméricain Hub. ble évalue leter nombre à au moins deu millions) qui peuplent l'Univers tout le long de son extension calculée par Einstein en 100 milliards d'années-lumière. C'est la raison elle-même qui nous dit qu'il serait absurde d'avoir des doutes là- dessus: la raison qui fit deviner au phi- losophe grer Théodore de Lampsaque, à Kant, à Goethe, à des centaines de poètes et de savants, que la vie existe sur les autres mondes. re Transportons-nous dans l'espace à une distance égale de Mars et de la Ter- nous invite à réfléchir l'astronome viennois Palisa et supposons que nous ne suvons rien au sue de l'humanité terresire, et que nous pouvons seulement regarder au téléscope les deux globes. Si un ange venait nous dire qu'une des deux pianètes est habitée par des créatures intelligentes et nous demandait de devi- ner laquelle, très probablement nous don nerions la préférence à Mars, et non pas à la Terre.. Si pour formuler ce jugement une seu- le et petite excursion au-delà de notre globe nous suffit, quelles considérations pourrions-nous faire en pensant aux pla- nètes inconnues qui roulent autour des étoiles de notre Galaxie? Trois cent mil- liards de Soleils brillent (d'après les éva- Interrogé sur la nature et l'origine des étrangers corps volants, l'amiral Bolster a textuellement déclaré: Nous sommes en- core très loins de la phase de développe. ment technique susceptible de conduire à la construction des soucoupes volantes out, du moins, de quelque chose de sem- . De nombreuses soucoupes volantes étaient déjà apparues dans les cieux d'Eu- rope et de l'Extrême-Orient pendant le dernier conflit, au point que les observa- teurs alliés furent unanimes à les considé- références: Au-delà du CIEL n° 13-31 octobre 1958 luanons les plus modestes) dans la Voie Lactée: en admettant qu'un seul sur un million de ces astres possède des planètes, nous arriverions quand même à compter 30,000 systèmes planétaires. Et nous de- vrions conclure que, même si la plupart de ces corps célestes n'ont pas atteint le degré d'évolution de la très probablement un pourcentage, si mi- nime soit-il, l'aura égalé et dépassé: par conséquent il est vraisemblable que quel- ques unes parmi ces planétes d'élite do- minent les routes interplanétaires qui nous sont encore défendues, et que quelques peuples sidéraux sont en mesure de lan cer parmi les étoiles leurs hardis cor- saires spatiaux. Pour en revenir aux soucoupes volan- tes, nos lecteurs se demanderont pour quo lex mystérieux astronautes admettant qu'ils existent encore Terre. en ne se sont par jusqu'à présent décidés à mettre pied sur la Terre. La raison pourrait être identique à celle qui conseillera dans l'ave nir nos explorateurs spatiaux à accom. plir d'innombrables vols, d'innombra- bles mesures, d'innombrabies essais avant de se hasarder à descendre sur la sur- Jace d'une planète inconnue et vraisem- blablement hostile par sa nature sinon par ses habitants. Sur quelques planètes, par contre, nous ne pourrons jamais mettre pied: sur cel les qui ont un volume supérieur à celui de la Terre, par conséquent une force d'attraction supérieure. Un homme de 65 en péseruit 163 sur Jupiter, et son squellette, nes, serait soumis à des fatigues inuma- ginables, à des tortures infernales qui provoqueraient bientôt la mort de l'im- prudent explorateur. avec TORE orga- Ce n'est que dans les plus audacieux des romans de science-fiction que les as- tronautes débarquent avec une admira- bie désinvolture sur des planètes extrê mement différentes de leurs mondes d'ori- gine, qu'ds s'y établissent et qu'ils en com- mencent la conquête: en réalité, un échange de populations entre les glo- bes du Système Solaire représentera un problème très difficile, un problème qui restera très probabiement insoluble en ce qui concerne les corps extra-solaires: des différences, si minumes fussent-elles, de masse. de volume, d'atmosphère, de con- ditions ambiantes, pourraient rendre le séjour sur une autre planète absolument impossible. NOS YEUX MARTIENS C'est pour ces mêmes raisons qu'il se- rait absurde de nous attendre de rencon- trer sur d'autres mondes des êtres plus ou moins semblables à nous. Comme Taf- firme Desiderius Papp, Fastronome-poè- Très probablement il s'agit d'essaims d'insectes gigantesques, d'inof- fensifs monstres påles qui sortent de leurs oeufs au lever du Soleil, en se déplaçant pendant quatorze jours terrestres à l'intérieur du cratère. nous avons un très grand nombre de frères dans Univers, mais aucun frè re jumeau. Nous pourrions affirmer le contraire seulement si nous étions en mesure de prouver Fexistence dans l'In- fini, d'une planète identique à la nôtre, ce qui est pratiquement impossible. Pour survivre et s'imposer aux autres espèces, tout être dou pour repren- dre une idée de Walter Schönichen - être adapté à son milieu comme une clé à sa serrure: l'homme est devenu le seigneur de la Terre parce que sa cons- titution physique l'a rendu apte à sup porter dans la meilleure des manières les conditions existant sur le globe, à sup porter victorieusement toutes les adver sités naturelles qui arrachèrent leur scep- tre aux mollusques, aux grands saures, aux insectes qui dominaient la scène ini- tiale du monde pendant des cycles rela tivement courts. Nos extraordinaires facultés d'adapta- tion pourront peut-être nous assurer, au prix de longues luttes et de durs sacri- fices, la citoyenneté honoraire martienne ou venusienne: seulement des incalcula OD Ce n'est que dans les plus audacieux des romans de science fiction que les astronautes débarquent avec une admirable désinvolture sur des pla- nètes extrêmement différentes de leur monde d'origine, qu'ils s'y établissent et en commencent la conquête. bles millénaires d'évolution sur les deux planètes voisines, toutefois, nous permet- traient de les dominer complètement, en nous faisant renoncer à un grand nombre de nos caractéristiques physiques et psy- chiques, et rapprochant notre aspect, nos sens, nos facultés de ceux des • indi- gènes nueux pourvus par la nature. En d'autres termes, nous pourrons con- quéra définitivement ces mondes seule- ment si nous sommes disposés à payer un prix nès élevé pour nos conceptions actuelles, en renonçant à une grande par- te de notre l'humanité et en devenant des monstres. Car tels nous apparaitront sans doute les hypothétiques habitants de Mars et de Vénus au moment des pre- mers comacts: des êtres extrêmement éloi- gnés de nous, n'ayant avec les créatures terrestres qu'un seul point commun, f'oeil. Observons un instant les formes de vie existant sur notre globe: il y a une bar- rière infranchissable entre les différentes espèces et souvent un véritable abime. Par dessus toutes les énormes différen- ces anatomiques et sensorielles, seul l'or- gane de la vue nous unit. Mammifères, oiseaux, poissons, serpents, amphibies, ont des yeux à peu près semblables, mê- me s'ils s'échelonnent sur différents types. et on peut dire la même chose pour les invertébrés: même si plusieurs poissons peuvent capter les rayons infra-rouges. si les insectes dominent la sphère des ultra-violets, si l'homme est aveugle pour les uns comme pour les autres, la base de l'appareil visuel est égale pour tous, de la cornée au cristallin, du nerf opti que à la rétine, qui est même présen- te chez un grand nombre de plantes Thumble selaginella tropicale, entre au- tres, possède une cellule sensorielle en forme de résine qui nous óle toute per plexité. Nous voyons done avec les mêmes yeux que les Martiens, les Vénusiens ou les autres possibles citoyens du Systè- me Solaire, tout simplement parce que nos organes visuels sont construits de manière à capter les radiations de l'astre qui nous éclaire tous. Mais les analogies s'arrêtent là: nous ne trouverons certai- nement pas d'oreilles semblables QUX nôtres pour entendre les fracas assourdis- sants des jungles vénusiennes, ni des cor- des vocales susceptibles de moduler der vocables de langue martienne sur la pla nete rouge, dont l'atmosphère raréfiée ne permet pas la propagation des sons. PARMI LES CRATERES LUNAIRES com- Que la Lune receidt une forme de vie animale c'était une théorie partagée par tous les grands astronomes, en mençant par Kepler, lequel vit se mou- voir à l'ombre des pinacles sélénites au fond des sinistres cratères, des êtres en forme de serpents, des monstres ailes de cauchemar, Pour étrange que cela puisse sembler, l'illustre savant fut le seul à se rappro- cher de la réalité, en se tenant à mi-che- min entre les sceptiques irréductibles et les rêveurs enthousiastes qui, notammetti au cours de ces deux derniers siècles, do- nèrent lieu à des conflits et à des dist tribes mémorables. En 1949, un éminent astronome alle mand, le prof. Graithuisen, crut ape cevoir, dans l'hémisphère méridional du satellite, les restes d'une ville et soutit avec chaleur l'existence d'une civilisation sélénite, mais il fut démenti par la suite par son collègue Madler, lequel démont- tra qu'il s'agissait tout simplement d'une basse chaine montagneuse disposée, il est vrai, avec une étrange symétrie. Et ce encore Gruithuisen qui découvrit, quel ques années plus tard, que l'intérieur de certains cratères montre pendant les jours lunares, des couleurs et des ombres étra Mais cette affirmation même falt accueillie par le scepticisme général Un siècle plus tard l'américain X. H- Pickering devait réhabiliter d'une maniè re sensationnelle son confrère bavarois en montrant la validité de ses affirmd tions et en faisant en sorte que le munde reconnat an Rêve Lunaire de Keplef la valeur d'une véritable anticipation sciemibque. A l'aide de puissants téléscones Picker ing vit se morcoir dans la vaste gorge du cratère d'Erastothène sur un fond abscar des taches qui, tout en se dépla cant dans toutes les directions, ne fran chissaient jamais la harrière d'enceinte probablement il s'agissait d'essaims d'in sectes gigantesques, d'inoffensifs stres pâles qui sortaient de leurs oeufs and lever du Soleil, et se déplaçaient pendant quatorze jours terrestres ftelle est la du rée du jour lunaire) à l'intérieur du era tère, où devraient encore se trouver quel ques restes d'oxygène, pour se raidir en suite dans un sommeil de mort à la tom he de la nuit glaciale. Tels sont donc les habitants de notre satellite dont Kepier, qui rêvait de dra- gons alés, avait curieusement soupçonné la nature: des fantômes comme Féerit Desiderius Papp d'une existence qui fut jadis florissante, et qui ne vi- vent que l'espace du href jour séiénite.. Tout le reste ne sattrait donc être con- sidéré vur comme de le fantaisie pure: on ne saurait s'attendre rien de plus d'un monde qui n'est qu'une orgie de déso- lation, de chaleur sorride et de froid glacial alternés, avec des températures oscillant entre 190 degrés le jour et moins 100 degrés la nuit. Que pourrait-il en effet nous offrir, un globe sur qui la dernière goutte d'eau s'est évaporée depuis des millénaires, un corps dépourvu d'air où aucun son ne peut être produit et aucun feu allumé? PETER KOLOSIMO dessins de A. Gigli) FAISON LA CONNAISSANCE DE MONSIEUR PROPERCOL (suite de la page 349) dans aucun cas, être effectué sans avoir pris le maximum de pré- caution en ce qui concerne l'em- placement du lancement et la sécurité des personnes présentes. Quelques-uns des liquides utilisables peuvent être vénéneux, soit à travers les vapeurs qu'ils émettent, soit au contact de la peau, ou à la suite d'égratignures ou de biessures. Cette liste sommaire des précautions qu'il faut prendre et des risques que l'on affronte au cours de la simple manipula- tion des combustibles et des oxydants li- quides, fait comprendre que la meilleure chose à faire est de les éviter soigneuse- ment. En effet une fusée à combustible li quides est un engin relativement complexe aussi bien par le principe de son fonction- nement que par la difficulté de sa réa- lisation. Aucun jeune modéliste de fusées ne peut espérer de réaliser facilement et au prix d'un modeste effort un engin de ce genre, sans courir des risques en vérité assez considérables. Cela dit, il apparait évident que l'on ne doit passer aux fusées à combustible liqui- de quelles que soient leurs proportions et leurs ambitions qu'après un appren- tissage sérieux sur les plus simples fusées à combustible solide. J'espère que vous n'allez pas l'oublier. (dessins de Jacoponi) SICULUS Références: Au-delà du CIEL n°13 - 31 octobre 1958 357