TOUT SAVOIR MENSUEL NOVEMBRE 1954 100 FRS 20 FRS BELGES TOUTE LA VIE DU MONDE PAR LE TEXTE ETAGE FRS SUISSES M.yourdon 35 LA FIN DU MONDE est POUR DEMAIN 3 FLÉAUX MENACENT L'HUMANITÉ: SOUCOUPES VOLANTES BOMBES ATOMIQUES TREMBLEMENTS DE TERRE Lire au verso LA FIN DU MONDE EST POUR F RANCHEMENT, que vous soyiez d'un naturel souriant ou pessimiste, enthousiaste ou placide, crédule ou scep- tique, pouvez-vous ouvrir aujourd'hui votre journal sans vous écrier, ou tout au moins penser: « C'est la fin de tout !... > « IL est bien difficile d'évoquer la fin du monde sans verser au dossier la grande prophétie de notre ère relatée par les évangiles chrétiens de Matthieu (chap. 24), de Marc (chap. 13) et de Luc (chap. 21): la question posée par ses disciples : Quand donc ces choses arriveront-elles et quel en sera le signe ? Jésus répond notamment : Beaucoup viendront en mon nom disant: Je suis le Christ, et un grand nombre en seront séduits. —— Quand vous n'entendrez parler que guerres et bouleversements.. - Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et des famines et il y aura des choses effrayantes et de grands signes venant du ciel... ... des signes dans le soleil, dans la lune et dans les astres, et, sur la terre, une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation, les hommes expirant de frayeur et d'anxiété pour ce qui doit arriver à Tunivers... On peut attribuer à ces paroles bien des sens symboliques. Leur actualité est aujourd'hui troublante. C'EST AINSI qu'il y a cinquante ans, un artiste anonyme voyait la fin du monde à Paris : le quartier de l'Etoile sous le feu du ciel, le bom- bardement astral et le gigantesque raz de marée. Passons sur les extravagances des « Faux Christ » et « Faux prophètes » qui ordonnent à leurs fidèles de laisser mourir leurs enfants plutôt que d'avoir recours à la science des hommes (la bonne). Passons encore sur les guerres et bruits de guerres, chaudes ou froides, dont retentit la planète tout entière et qui, depuis que nous sommes nés, obligent les hommes à passer la moitié de leur vie à pré- parer la guerre et à la faire, la seconde à réparer la casse, dans la mesure où elle peut être réparée. Ce sont là délires humains que notre génération a poussés à un paroxysme probablement jamais atteint au cours de la période que nous considérons comme « historique », mais dont elle n'a pas le monopole. Il reste que chaque jour nous amène la nouvelle d'évé- nements étranges et monstrueux dont les hommes peuvent être peu ou prou responsables, dans la mesure où ils jouent les apprentis sorciers, mais qui dépassent l'échelle humaine, Bien sûr, nous savons qu'il y a toujours eu des raz de marée et des typhons, bien sûr nous savons qu'il y a toujours eu, ici ou là, des tremblements de terre, bien sûr nous savons qu'il y a toujours eu des maux divers, qui, sous le nom générique de peste », ont plus ou moins ravagé telle ou telle région, qu'il y a même eu de tous temps des signes inexpliqués dans le ciel. Bien sûr, enfin, nous savons que les moyens qui sont aujourd'hui mis en ceuvre pour recueillir et diffuser toutes les nouvelles permettent d'alerter immédiatement le monde entier à propos du moindre fait naturel ou mystérieux dont n'auraient été informés jusqu'ici que les témoins immédiats et leurs tout proches voisins... Et voilà qui multiplie les terreurs du marin japonais victime des radiations atomiques, par les terreurs du Haïtien victime du typhon, les terreurs du fellah algérien victime du tremblement de terre, par les terreurs du fer- mier picard victime... des soucoupes volantes ! Pourtant, il faut bien admettre que ce temps est particulièrement riche en inquiétants prodiges. Avouons (lâchement) que les tremblements de terre nous inquié- taient beaucoup moins lorsqu'ils se contentaient d'anéantir des dizaines de milliers de Nippons... La catastrophe des iles loniennes a-t-elle même terrorisé, l'an dernier, les paisibles habitants d'Oriéansville qui depuis...? Voilà cepen- dant deux événements bien proches qui nous rappellent durement que les craquements de la terre ne sont pas réservés aux aventures exotiques. En mars de cette année, c'est une grande partie de l'Europe même qui a tremble, imperceptiblement certes, mais assez pour inquiéter les géophysiciens : une rupture d'équilibre s'est produite dans la croûte terrestre à 600 kilomètres de profondeur sous la Sierra Nevada, en Espagne. Est-ce le prélude à un cata- clysme d'une exceptionnelle ampleur? Avouons encore que le bouleversement des climats et des saisons, les étés pourris, les vagues mortelles de chaleur ou de froid, les raz de marée et cyclones mêmes nous inquiétaient beaucoup moins tant que nous ne pouvions pas soupçonner à ces phénomènes naturels » des causes diaboliquement artificielles où l'énergie nucléaire, feu du ciel dérobé par de nouveaux Titans, ne serait pas étrangère. DEMAIN ! Avouons, enfin, que les signes dans le ciel » nous inquiétaient moins lorsque nous nous contentions de lire l'explication du sage Sénèque aux boucliers de feu qui survolaient la campagne romaine il y a 1.900 ans, ou encore le journal de bord du capitaine britannique F. W. Bauner, commandant de la Lady of the Lake, qui relatait en 1870 le survol de son navire par un objet ressemblant à un soleil ou une lune entouré d'un halo. Aujourd'hui, du Nord et du Midi, du levant et du ccuchant des témoignages sem- blables et plus ahurissants encore nous arrivent quotidien- nement par dizaines, et, après les Américains, ce sont nos propres aviateurs qui prennent en chasse des disques mystérieux. Il est certes facile d'ircniser sur les observa- tions scuvent ingénues des interlocuteurs de Martiens et des témoins des soucoupes volantes. Jusqu'au jour où l'une d'elles, qu'elle vienne de la terre ou d'ailleurs, se posera sur l'esplanade des Invalides. Les gens sérieux préfèrent ne pas y croire, ce qui est encore une façon de payer tribut au phénomène. Ainsi, malgré toute sa science, l'homme du XXe siècle écoute la terre qui gronde, scrute le ciel, se penche sur l'atome et cherche une explication à toutes ces menaces. Est-il le dernier habitant de la planète? Le spectateur impuissant du premier acte de la fin du monde ? La terre est en travail. La terre et les hommes. Les hommes sont-ils en train de détruire la terre ou bien est-ce la terre qui va disparaître ou se transformer entraînant la fin des hommes ? La fin des hommes ?... Mais depuis que le monde est monde n'a-t-il pas assisté déjà, et peut-être plusieurs fois, à la fin des hommes ?... Histoire cu légende, on retrouve le souvenir du déluge dans les traditions, les religions des peuples les plus divers. Très proche de nous encore, le scuvenir de l'Atlantide, ce continent englouti entre l'Amé- rique et l'Europe, n'est-il pas demeuré vivace? Laissons la parcle à Ray Stevens, l'excellent auteur de A la recherche du Monde perdu (1): < Selon Platon, un vieux prêtre égyptien, du nom de Saïs, aurait, vers l'an 569 avant notre ère, parlé à son ancêtre Solon, le législateur, d'une terre ayant existé en plein Atlantique. Les rois de cette terre avaient édifié un empire puissant... Le pays lui-même était riche, fertile, peuplé d'animaux de toutes sortes, dont l'éléphant. Large- ment arrosé, il produisait des plantes alimentaires en abondance et les fruits de ses vergers étaient les plus beaux du monde. Le palais du roi Cronos, à Atlantis. entouré d'une double enceinte en pierres blanches, rouges et noires recouvertes d'étain, de cuivre et d'orichalque, cou- leur de feu, renfermait des richesses fabuleuses. Des plaques d'or, d'argent, d'ivoire et d'orichalque revêtaient la voûte du temple dont les murs étaient construits en matière transparente... Puis, un beau jour, neuf mille ans avant le récit de Saïs, cette terre, avec ses trésors et ses habitants, fut la proie d'un effroyable cataclysme et s'abima dans l'océan pour disparaître à jamais... >> Notre monde moderne, qui a atteint un degré de civili- sation probablement équivalent à celui que connurent les Atlantes, va-t-il seulement disparaître dans un cataclysme semblable auquel contribueraient à la fois les puissances de la nature et celles de cette civilisation même ?.... Si nous ne sommes donc pas à la veille de la fin du monde, peut-être pouvons-nous dire du moins que la fin d'un monde est pour demain. Et, pour nous, quelle différence? (1) Aux Editions André Bonne. Paris. of Cancer ON A SOUVENT COMPARÉ le globe terrestre à une orange. La peau du fruit vous semble peu épaisse. C'est pourtant la 15 partie du tout, alors que l'écorce terrestre n'est que la 175 partie du diamètre du globe. A gauche, l'orange et sa « peau », à droite, la terre et son écorce (la petite ligne noire qui enveloppe la masse blanche). VOICI POURQUOI LA TERRE TREMBLE par Pierre DEVAUX E sol qui porte nos continents, nos océans, nos L civilisations n'est ferme qu'en apparence. De lents mouvements de bascule déplacent insen- siblement le rivage des mers. C'est ainsi que le littoral de la mer du Nord, en Allemagne, s'abaisse actuellement de plusieurs centimètres par siècle, tandis que la Finlande se soulève. Vous me direz que quelques centimètres par siècle ne pèsent guère. C'est oublier qu'une faible variation de hauteur, sur des côtes plates, se tra- duit par un avancement (ou un recul) énorme de la mer. En outre, il existe des mouvements rapides. L'attraction << différentielle » de la lune, qui engendre les marées océaniques, s'exerce également sur la « croûte» terrestre. Conséquence : le sol de l'Europe se soulève deux fois par vingt-quatre heures d'environ 50 centimètres, par une authen- tique « marée terrestre » ! Cette même Europe se déforme par de lentes poussées transversales. Un basculement qui nous touche de près est celui de la Grande-Bretagne, qui s'est trouvée plusieurs fois rattachée au continent au cours des âges. Le fond de la mer du Nord, celui de la Manche ont été tantôt « inondés », comme aujourd'hui, tantôt « exondés », comme disent logiquement les géo- logues. Sous ces eaux peu profondes, nos navires océanographiques Tanche et Président-Théodore- Tissier ont retrouvé le cours de l'ancienne Seine, 13 PEUT-ON PRÉVOIR LES TREMBLEMENTS DE TERRE ? lieu et la date des tremblements de terre, mais aussi leur intensité. COMMENT FONCTIONNENT CES DIFFÉRENTS INSTRUMENTS Il s'agit d'un enregistreur électro- nique qui comprend un galvanomètre (instrument servant à mesurer l'inten- sité des courants électriques par l'observation des déviations imprimées à une aiguille aimantée); un sismo- graphe (pour l'enregistrement des mouvements de la terre pendant le séisme) et une plume électrique. Lorsqu'un tremblement de terre sous-marin survient, ses « empreintes digitales » sont enregistrées sur le sismographe. Un rayon lumineux réfléchi par un miroir se trouvant sur le galvanomètre se déplace avec lui et frappe une cellule photoélectrique. Amplifié, le rendement de la cellule met en mouvement la plume enregis- treuse. C'est par ce moyen que l'on établit le dossier permanent. Mais une cellule photoélectrique auxiliaire est sensibilisée lorsque le tracé dépasse certaines normes et déclenche alors un signal visible et une sonnerie, d'où le nom de « réveil >> sismique. de marée sont des fléaux devant lesquels l'homme s'est montré, jusqu'ici, bien impuissant. Il peut enregistrer des secousses sismiques, mais il n'a jamais pu, jusqu'à ce jour, prédire formellement, par des obser- vations, le lieu et le point des désastres. Cependant quelques progrès ont été réalisés depuis peu dans ce domaine grâce à de nouveaux appa- reils enregistreurs baptisés réveil sismique et enregistreur d'incli- naison. Le réveil sismique a déjà fait ses preuves en enregistrant un fort trem- blement de terre sous-marin, à une très grande distance dans le Paci- fique occidental. Grâce à cet appa- reil les spécialistes furent capables de prédire les effets du séisme plusieurs heures avant qu'il ne pro- jette d'immenses et violentes vagues sur Hawaï et l'île de Midway. Des mesures préventives furent donc prises à temps. Les indigènes se réfugièrent sur les hauteurs, grâce à quoi il n'y eut pas de victimes. L'enregistreur d'inclinaison accom- plit sur le continent le même travail Il décèle des mouvements infimes qui pourraient être les annonciateurs de perturbations désastreuses. Mais l'enregistreur d'inclinaison ne mesure que les déplacements verti- caux de la croûte terrestre. Or voici qu'un nouvel instrument l'enregis- treur de tension, du docteur Hugo Bénioff, de l'Institut de Technologie de Californie, mesurera les pertur- bations horizontales. Le docteur Bénioff espère qu'en tenant à jour un livre de bord, men- tionnant tous les mouvements de la terre décelés par de nombreux enre- gistreurs de cette qualité, on pourra désormais prédire, non seulement le SCHEMA de l'enre- gistreur d'inclinaison, qui prévoit les trem- blements de terre : un rayon lumineux ré- fléchi dans la sou- coupe trahit les fré- missements annoncia- teurs du cataclysme. «L'enregistreur d'inclinaison », lui, doit son origine aux observations du Japonais Ishimoto, qui fit une curieuse découverte peu avant qu'un grand séisme ne se manifeste, on constate une inclinaison plus ou moins pronon- cée de la surface terrestre. Les spécialistes américains réali- sèrent l'instrument dont vous voyez le schéma ci-dessous: au fond d'un puits, creusé jusque dans la plate-forme rocheuse, se trouve fixée une soucoupe emplie de liquide. On envoie vers le fond, à la verticale, un rayon. lumi- neux. Si la soucoupe, et donc la plate- forme rocheuse, ne bouge pas et reste bien à l'horizontale, le rayon sera réfléchi normalement, ainsi qu'un observateur pourrait le constater au télescope. Mais si la plate-forme rocheuse s'incline et frémit, on peut observer des « franges » lumineuses dues aux interférences du rayon émis et du rayon réfléchi à la fois par la surface du liquide et par la paroi inté- rieure de la soucoupe qui bouge. Bien entendu, dans la pratique, l'œil de l'observateur sera remplacé par une cellule photo-électrique. Le troisième enregistreur, celui du TÉLESCOPE SOUCOUPE 19 OBSERVATEUR PUITS SOURCE LUMINEUSE SURFACE TERRE PLATE-FORME ROCHEUSE CHRONOMÈTRE en main, un tech- nicien mesure la durée et l'ampli- tude des secousses enregistrées par le sismographe électronique. docteur Benioff (enregistreur de tension) consiste principalement en une baguette de quartz, d'une épaisseur de 0 m 050 et de 24 m 095 de longueur, glissée dans un tunnel en béton de 24 m 40. Elle est maintenue elle-même à une extrémité dans un amas de béton qui la « soude » littéralement au rocher profond. L'autre bout de la baguette est libre. Là, des instruments électroniques mesureront les plus petits frémisse- ments causés par le mouvement hori- zontal de la croûte terrestre. Puisse l'ensemble de ces instru- ments permettre dans un avenir pro- chain de prendre à temps toutes mesures d'évacuation utiles. Mais il conviendrait aussi de songer à doter d'une superstructure spéciale les régions particulièrement menacées. 1 Des projets d'architecture anti- tremblements de terre ont été étu- diés par les ingénieurs. Ils rap- prochent des profils paraboliques des architectes japonais, autrement dit ils rappellent en les coupant mi-hauteur les gigantesques dia- bolos que profilent, sur l'horizon des villes minières, les réfrigérateurs des Centrales thermiques. On recom- mande également de construire les immeubles lourds sur semelle épaisse en béton armé, qui se comporteront comme un radeau sur la vague au passage de l'onde sismique. Plus simplement, on pourrait sou- haiter un peu plus de vigilance chez les responsables de la construction ce certains immeubles, qui ne sont même pas chaînés à hauteur d'entre- étage, en sorte qu'au moindre frémis- sement du sol ils s'écrouleraient comme des châteaux de cartes, - VOUS AVEZ PU VOIR en page 11 une cravasse provoquée par le séisme d'Orléansville. Celle-ci, plus spectaculaire encore, date du dernier tremblement de terre japonais. On prétend là-bas que le meilleur refuge est la forêt de bam- bous les racines empêchent le sol de « se crevasser ». DEPUIS LE DÉBUT DU SIÈCLE 18 GRANDS SÉISMES ONT FAIT 320.000 VICTIMES 1902. - St-Pierre (Martinique) 28.000 morts 1906. San-Francisco, pratiquement détruite 1908. · Valparaiso (Chili) 1908. Messine (Sicile) 1923. 1923. 1931. 1935. 1939. 1940. 1945. 1948. 1949. 1949. 1951. San Salvador 1953. Turun (Perse) 1953. Iles loniennes (Grèce) 1954. Algérie Tokio Naples Napier (Nile-Zélande) Quetta (Pakistan Chili Turquie Conchucas (Pérou) Japon Assam Équateur 4.500 morts 2.500 morts 85.000 morts 99.000 morts 2.100 morts 250 morts 25.000 morts 25.000 morts 30.000 morts 5.000 morts 4.000 morts 1.530 morts 2.000 morts 2.000 morts 560 morts 600 morts 1.500 morts Au milieu des secousses et des ruines d'un grand séisme, notre civilisation se trouve ravagée et désarmée. Voies ferrées, routes. aérodromes, conalisations d'eau, de gaz, d'électricité, télégraphe et téléphone, tout est détruit en même temps. Le feu en plein air, les rivières bouillantes. causent parfois d'innombrables victimes: deux mille per- sonnes furent brûlées ensemble sur un terrain de sport à Tokio en 1923. l'Himalaya, plonge à travers l'Insulinde et va largement se refermer à travers le Pacifique. Ici, nous trouvons 53 % des séismes mondiaux: la ligne embroche également deux bassins d'effondrement classiques Méditerranée et mer des Antilles. La lune cause-t-elle des tremblements de terre ? Deux autres cercles de fracture ont été décou- verts par Alexandre Véronnet, qui a eu le mérite de leur trouver une... explication vraisemblable autant que curieuse. Il s'agit de deux « petits cercles » de la mappe- monde, bien connus des marins et des carto- graphes les 35 parallèles» nord et sud. Pre- nez un crayon, appuyez-en la pointe en Afrique du Nord, tournez la mappemonde: votre crayon tracera le 35 parallèle nord, embrochant sensi- blement Orléansville. Son jumeau sud est symé- trique de l'autre côté de l'équateur. Détail à signaler, deux des lignes de fracture traversent de conserve la zone méditerranéenne, dont l'instabilité est notoire, et se recoupent sur l'emplacement présumé du légendaire continent disparu, l'Atlantide. Il y a là une concordance remarquable avec le célèbre texte de Platon, sou- lignant comme l'a montré Pierre Termier le caractère volcanique de l'ile des rois atlantes. Les tremblements de terre survenant le long des deux parallèles dangereux seraient justiciables, s'il faut en croire Véronnet. d'une cause... astro- nomique. Ils seraient dus à l'attraction de la lune' VOICI les installations de surface d'un sismographe dis- posées sur une plate-forme de béton à 9 mètres au-dessus du niveau du sol : à droite, la bobine noire sur laquelle le stylet de l'appareil tracera l'image des tressaillements du sol. En haut, au centre, vous voyez un tracé à l'étude. NX TOUT LE MONDE doit connaître ce docu- ment. Il est désormais classique: quatre soucoupes volantes» dans le ciel de Salem (ville du Massachusetts, U. S. A.). Les experts photographes américains nous assu- rent qu'aucun truquage n'est intervenu ici. Cela dit, ces engins « identifiés » d'aujourd'hui (ou de demain) paraissent bien ne pas suffire à justifier le pullulement d'étranges parasites dans l'air territorial de la planète... quand ils ne poussent pas l'audace jusqu'à en fouler le sol. Certes, on peut expliquer à volonté le phéno- mène soucoupes volantes». Mais une explication à volonté » ne donne pas forcément la clef du problème. On a parlé d'abord d'hallucination. Ceci paraît satisfaisant en bien des cas. Mais le nombre, la diversité, l'autorité (dans quelques cas) des témoi- gnages recueillis sur les soucoupes volantes rendent difficile l'acceptation en bloc de la théorie de rible destruction de l'Atlantide où les pierres des villes furent fondues par le feu du ciel avant d'être submer- gées ?... Ou bien a-t-il eu la vision du sort qui attend nos propres cités? Quant à l'Apocalypse de Jean l'Evangéliste, le plus mystérieux, le plus fulgurant et le plus récent des textes sacrés, chacun peut puiser à sa convenance parmi ses textes prophétiques qui annoncent la fin des temps. Citons à titre d'exemple : Nous n'allons pas vous infliger à nouveau ici les innombrables témoignages que vous avez tous lus... dans votre quotidien habituel Vous savez donc bien que l'on compte parmi les témoins des pilotes de ligne, des astronomes, des PLUS QUE LES HOMMES DE DIEU marins, tous gens habitués à regarder le ciel et à ne pas prendre des vessies pour des... soucoupes. Si quelques mauvais plaisants ont tenté de se rendre intéressants (?) en montant des « canulars >> (cela s'est révélé dans bon nombre de cas), peut-on imaginer des hommes jouant leur carrière sur une observation inventée de toutes pièces, voire sur une hallucination possible? Non hommes et tous ceux qui ont vu dans l'exercice d'une profession difficile ont rapporté des faits. Inexplicables, soit. Mais des faits. certes : ces Et voici comment les chevaux me parurent dans la vision, ainsi que ceux qui les montaient ils avaient des cuirasses de feu, d'hyacinthe et de soufre; les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions, et leurs bouches jetaient du feu, de la fumée et du soufre. (Apocalypse, chap. 9, verset 17.) La bête opérait aussi de grand prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes, et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer... (Apocalypse, chap. 13. versets 13 - 14.) l'hallucination, même collective. Quand le témoin est un humble cultivateur, on souligne qu'il a été suggestionné, comme dirait la radio, par son « quotidien habituel ». Quand le témoin est avia- teur, on fait observer sarcastiquement qu'à force de regarder on finit toujours par « voir ». Il reste, aux estimations les plus prudentes, 10% environ de témoignages dont l'auteur n'était ni alcoolique, ni taré, ni débile mental. 10 % de témoignages qui précipitent au fond du tube à essais, pour user du langage du chimiste. li ne manquera pas de bons esprits pour souligner qu'en voulant décrire les phénomènes bombes et soucoupes volantes avec le vocabulaire restrein des Ecritures, on s'exprimerait par paraboles, somme toute à peu près comme saint Jean et les prophètes !.... Le premier de ces faits fut rapporté par Kenneth Arnold, et sa « vision » (neuf soucoupes en forma- tion) date de 1947. Bien entendu, elle est venue au moment où la technique humaine commençait à envisager pour bientôt la conquête de l'espace. On peut, à la rigueur, accuser Arnold d'être un peu trop amateur de « science-fiction ». Mais, après tout, la science-fiction d'hier n'est- elle pas réalité de demain? Et de même que naguère encore on imaginait des îles flottantes sur l'Atlantique pour pallier le faible rayon d'action des aéroplanes, de même on envisage sérieusement Suite page 22 CETTE AUTRE PHOTO d'une « soucoupe volante » nous parvient de Bulawayo en Rhodésie. On aperçoit nettement dans le ciel un disque blanc. Des repré- septants de la presse locale l'ont déclarée authentique... sans retouche ! SUITE DE LA PAGE PRÉCÉDENTE aujourd'hui de « poser » dans l'espace, au-dessus de la terre, des relais astronautiques, des satellites artificiels dont les magazines américains et russes entretiennent familièrement leurs lecteurs (1). Or, au moment même où nous méditons ces îles de l'espace, un communiqué américain, dit-on, signale la présence à proximité de la terre de deux « corps célestes non identiñés » qui occupent précisément les orbites prévues pour nos propres escales. Au moment même où nos techniciens pensent à coloniser l'espace, ils découvrent... une présence dans l'espace. Manifestement, on peut expliquer cette coïncidence de deux façons diamétralement opposées : L'effort humain pour quitter la terre, pour conquérir l'espace, disent les uns, pousse les imaginations à rêver en ce sens, donc à imaginer des soucoupes là où n'existent que des ballons-sondes, des météores naturels, des aurores boréales, des astres répertoriés, des illusions d'optique en tout genre. - L'explosion de bombes atomiques, supputent les autres, a inquiété nos voisins venus d' « ailleurs », qui multiplient, à bord de leurs soucoupes et de leurs cigares volants, les reconnaissances sur cette planète inquiétante... la nôtre. Nous nous trouvions, après tout, dans une position qui n'a rien de tellement exceptionnel: celle de primitifs idolâtres habitant une quelconque île du Pacifique, au moment où croisait alentour la flotte de Magellan. Eux aussi, qui ignoraient et les caravelles et les canons, ont pu s'interroger, consulter leurs sorciers, mesurer l'éventualité énorme d'une visite de « monstres» venus d'ailleurs. Si l'on ajoutait à leur perplexité anxieuse une bonne mesure de maladies nouvelles, de secousses sismiques, de tempêtes océanes, on devrait admettre qu'ils aient été tentés de croire leur génération maudite et condamnée à une fin_prochaine. Pour nous, le seul dilemme peut s'exprimer ainsi: ou bien l'univers tout entier n'a été conçu que pour abriter dans son énormité une poussière couverte de moisissure (la vie terrestre dont nous sommes le sommet); ou bien il existe d'autres poussières ensemencées, auquel cas rien ne nous autorise à nous croire les plus évolués. Ainsi, à l'échelle de la planète tout entière cette fois, l'homme d'aujourd'hui entre, les yeux fermés par la Grande Peur, dans un futur démesuré. Soit qu'à force de penser il rêve, pour se reposer, d'un maître extra-terrestre qui lui fournirait toutes les clefs, soit qu'un visiteur réel prépare vraiment son atterrissage, le doute en tout cas n'est pas permis les bouleversements qui nous attendent sont d'une telle ampleur qu'un peu d'angoisse est naturelle. Demain, il fera jour. CLAUDE YELNICK (1) Voir Tout Savoir no 17, que nous pouvons encore vous adresser sur demande contre 100 francs en timbres. 22 CHOISISSEZ EXPLICATI 1º ÉPISODE DE L UE l'on se souvienne qu'à la fin de la dernière guerre, la presse annonçait que les Allemands étaient sur le point de faire une invention sensationnelle, qui devait leur donner la victoire. Cette invention, qu'ils n'ont pas eu le temps d'utiliser, n'était autre que celle des soucoupes volantes; et c'était à Stettin que se trou- vaient, paraît-il, les laboratoires qui étudiaient cette question rien d'autre d'ailleurs qu'une nou- velle application du principe des V2: Un disque plat est entouré de fusées, qui lui communiquent une vitesse de rotation très grande; un peu me une pièce de feu d'artifice. Si l'on vient à incliner légèrement son plan de rotation, il en résulte un déplacement tan- gentiel, d'une vitesse pouvant atteindre 10.000 à 20.000 kilo- mètres à l'heure. Au centre de ce disque tournant se trouvent, immobiles, les passagers dans leur nacelle. Stettin tombant aux mains des Russes, ceux-ci ne trouvèrent rien de mieux que d'exploiter cette invention pour leur compte, dans le but de mystifier les nations capitalistes, et plus spécialement, bien entendu, les Américains. Les soucoupes volantes ont été vues, en effet, d'abord aux Etats-Unis (1.700 dans la seule année 1952!) Mais, au fait, puisque l'on se dit intrigué par ces engins, pour- quoi ne pas donner l'ordre à tous les postes de D. C. A. de les descendre ? Cela serait facile quelquefois, car on les a vues souvent immobiles dans le ciel. C'est tout simplement parce que nos états-majors savent parfaite- ment bien à quoi s'en tenir mais ne veulent pas créer de tension internationale, alors que l'on cherche, au contraire, par tous les moyens, à s'entendre avec les Russes. Il y a longtemps que les Amé- ricains ont pu se faire une idée là-dessus, car c'est en juillet 1947 que, dans les déserts du Nouveau Mexique, une armée américaine en manoeuvres découvrit une sou- coupe volanie tombée à terre. Elle mesurait 30 mètres de dia- mètre et contenait seize cada- VOUS-MÊME ENTRE CES DEUX "SATISFAISANTES " 2° RETOUR DES ATLANTES INS ÉGALEMENT GUERRE FROIDE cres carbonisés vêtus d'uniformes bleus. Il était arrivé un accident, comme cela arrive assez souvent à nos avions. L'état-major améri- cain n'a pas été sans examiner Tengin, ni les passagers, et il était très facile de constater aux sque- lettes que l'équipage était bien composé d'hommes comme nous. Mais, aussitôt, le secret le plus formel a été observé là-dessus et la censure américaine a interdit toute publication de documents. laissant volontiers s'accréditer la légende des Martiens ». Reste l'objection la plus sé- rieuse les formidables accélé- rations de ces engins, qui. parfaitement immobiles, partent soudain à des vitesses effroyables. Aucun organisme humain ne peut supporter une telle secousse. ( Que l'on réfléchisse cependant qu'il s'agit là d'un déplacement tangentiel, d'un simple glissement sur les couches de l'atmosphère, qui supprime, par le fait, l'effet d arrachement », qui serait mortel sans doute, pour une fusée démarrant à cette vitesse du sol. D'autre part, la force centrifuge énorme du disque, au centre du- quel se trouve l'équipage, annule peut-être en partie cet effet de Paccélération... Evidemment, ce n'est là qu'une hypothèse. Comme ils doivent bien rire les généraux de l'état-major sovié- tique en lisant tout ce que nous écrivons, nous et les Américains, sur les soucoupes volantes : comme pour se moquer un peu plus de nous, ils ont fait exprès récemment de faire monter sur ces engins des hommes difformes, très grands ou très petits (comme ceux vus par M. Dewilve près de Valenciennes, le 10 septembre dernier) ou accoutrés de façon bizarre (comme ceux que vit M. Adamski en Californie). Quel- quefois même des singes appar- tenant à une espèce rare, et plus ou moins rasés préalablement, afin qu'ils ressemblent plus à des hommes. Voilà qui milite en faveur d'une découverte purement humaine ; une espèce de découverte de sur- prise en avant-première de la prochaine dernière ». MAURICE GALINAT C Les passagers des sou- coupes présentent les caractéristiques suivantes : Ils ont (à peu près) figure humaine. A quelques détails près, ils nous ressemblent. Qu'ils soient velus ou vêtus de cello- phane ne change rien à l'affaire. On rencontrerait sans étonne- ment leurs semblables dans les forêts d'Afrique ou les savanes d'Australie. Ils parient une langue inconnue. Quel que soit le lieu de leur atterrissage, personne n'a pu les comprendre (ne par- lons pas des astronautes peu sérieux qui écrivent en vietna- mien !). Ils supportent sans dom- mage des accélérations aux- quelles aucun homme ne saurait actuellement résister. Ils ont longtemps tourné autour de la Terre avant d'atter- rir. Depuis des mois et même des années, on signale des sou- coupes, un peu partout, dans les airs. Ce n'est que depuis quelques semaines qu'on en a vu se poser... beaucoup. Ils semblent heureux de rencontrer des hommes. Leur affection se porte sur- tout sur les cultivateurs. - Ils sont toujours repartis. Notre hypothèse inédite explique tout cela. Au contraire, les hypothèses énoncées jusqu'à ce jour pèchent toujours par un plusieurs points. ou Des Martiens ?... Des habi- tants d'un autre monde ?... Il est peu vraisemblable que les connaissances sur une planète d'âge, de structure, de nature différente de la nôtre en soit à quelques années près - au même stade que les nôtres. Car envoyer une fusée dans la Lune ou sur Mars n'est plus pour nous qu'une question de crédit; la peupler d'être humains, qu'une affaire de quelques pro- blèmes à moitié résolus. Il est aussi peu vraisemblable qu'on trouve ailleurs des êtres qui ont, pour percevoir le monde, les mêmes attributs que nous... Et imaginer des « plantes intelli- gentes » recevant à travers sont des organes qui nous inconnus des émissions aux- quelles nous ne sommes pas IL NE S'AGIT PAS ici d'un dessin fantaisiste, mais l'esquisse d'une vraie maquette de soucoupe volante » : celle de l'ingénieur allemand Rudolph Schriever. On ne peut s'empêcher de constater que cette maquette correspond EXACTEMENT à la description de l'engin qui fut pris en chasse, mi-octobre, par des aviateurs français : « Un disque blanc surmonté d'une coupole sphérique... De la bordure inférieure partaient par intermittence deux feux puissants. >> sensibles ne nous séduit guère : les mystérieux visiteurs décrits ont généralement des yeux, des oreilles, etc. Alors ? Supposons que notre civili- sation disparaisse dans quelque cataclysme. Quels vestiges pour- raient en découvrir les peu- plades à venir dans quelques millions d'années ?... Nos plus enthousiasmantes découvertes ? La lampe électrique? La radio? Nos arts les plus subtils ? Les toiles de Cézanne ? Les tapisse- ries de Lurçat ? Non du fer et du roc. « Ces gens étaient ignares >>, diraient-ils. Et si leur évolution les avait conduits à utiliser de la nature des phénomènes différents de ceux qui gouvernent nos propres techniques, ils diraient devant un poste de radio miraculeuse- ment conservé: Ceci était un étonnant garde-manger. Car, du bois, du fil et du verre, cela ne fait pour nous à coup sûr un poste de radio que parce que nous avons l'habitude de les voir ainsi réunis... pour faire précisément un poste de radio. Supposons donc qu'il ait existé, voici bien des âges, une civilisation fort évoluée, mais dont presque toutes les traces ont disparu. Supposons que les seuls vestiges qu'elle nous ait transmis aient été interprétés de travers. Supposons enfin que ces hommes de jadis aient trouvé le moyen de se déplacer à des vitesses voisines de celles de la lumière ce qui, à nos yeux, ne paraît même pas tellement impossible et d'annuler les effets de l'accélération par une force contraire, orientable et gouvernable. Les variations de vitesse les plus extrêmes seraient alors supportées sans dommage par leurs corps. Enfin, supposons que nos aimables ancêtres aient songé à appliquer leurs connaissances pour voyager dans l'espace. Tout devient clair. On sait que lorsqu'on étudie le déplacement d'objets à des vitesses voisines de celle de la lumière, notre pauvre mécanique classique ne suffit plus. Elle n'est plus exacte. Il faut avoir recours à la théorie de la rela- tivité, où le temps, pour le mobile qui voyage, n'est plus le même que pour ceux qui restent. Et des calculs fort rigoureux conduisent à ce résultat surprenant : Des hommes quittant la Terre pour un voyage intersidéral, à des vitesses de près de 24 300.000 km. par seconde, pour- ront rester absents pendant quel- ques mois (au temps mesuré à la montre et aux artères de leur poignet)... et trouver à leur retour la Terre plus vieille de plusieurs milliers d'années. Voici pourquoi nous Vous disons les passagers des sou- coupes volantes sont les habi- tants de quelque continent dis- paru pourquoi pas cette fameuse Atlantide, qui paraît avoir connu une civilisation si raffinée... et peut-être la bombe atomique partis voici dix ou cinquante mille ans pour une petite croisière interplanétaire. Voilà tout. Disons... pour la première grande exploration d'une lointaine galaxie, et ils reviennent, un peu fatigués par plusieurs mois de fusée..., sur une Terre vieille de dix ou cin- quante mille ans de plus. Et tout alors s'explique !... et tout est lumineux ! Ce sont des hommes. Un peu plus poilus, un peu plus petits, un peu plus charpentés... qu'importe ! Ce sont des hommes. -Leur langue est inconnue. Bien sûr. Aucune méthode n'enseigne encore « l'Atlante sans peine ». Ils supportent sans dom- Image de terribles accélérations. Oui, car leur science était fort avancée sur ce point, mais tous les témoignages en gisent PARIS n'est pas favorisé par les visites des mystérieux visiteurs... Voilà le seul « Martien » que nous ayons pu photographier. Nous l'avons surpris avenue de la Grande-Armée... devant l'agence d'une grande marque d'automobile avec laquelle, avouons- le, il semblait bien avoir partie liée !.. Quand les vrais visiteurs d'un autre monde débarqueront, on les prendra pour des hommes-sandwiches ! au fond de l'océan, sous 4.000 mètres d'eau salée. Ils ont croisé autour de la Terre avant de se poser. On le comprend ils ne la recon- naissent plus. Ils cherchaient leur aérodrome! Ils se posent enfin. Tou- jours dans la campagne: pru- dence!... Ces cités sont-elles habitées par des amis ou des ennemis?... Pis! Quelle nou- velle espèce peut s'y agiter? -Leurs sentiments à la ren- contre d'un homme sont cor- diaux, certes, car ils n'igno- raient pas qu'ils ne reverraient pas leur famille ni leur champ, mais une Terre plus vieille de cent ou cinq cents siècles... Tout juste avaient-ils pu prévoir ce détail leur patrie abimée dans les flots. Et leur joie se conçoit lorsqu'ils découvrent que la Terre est encore habitée par des hommes. Les démonstra- tions d'amitié, de plus, sont des- tinées à prouver leur propos pacifique. - Ils montrent pour les pay- sans une affection particulière- ment vive. Voici pourquoi, nous n'hésitons pas à l'affirmer leur civilisation était différente de la nôtre. On ne vivait pas à Atlante - ville (la capitale) comme aujourd'hui à Paris; et les mêmes véhicules ne peu- plaient pas les rues ni les mêmes machines les ateliers. Mais que les fruits de la Terre soient toujours les fruits de la Terre et que ce soit avec la bêche, la charrue ou le tracteur moissonneuse-batteuse-lieuse, il n'y a pas 36 façons de culti- ver son jardin - voilà qui fait vraiment plaisir! Alors, aperce- vant enfin le paysan, cette silhouette familière, le bon Atlante se retrouve enfin chez lui. - Néanmoins, les visiteurs repartent toujours. Comme on les comprend: ils ont tout perdu travail, famille et patrie ! Que faire ?... Les villes inac- cueillantes bourdonnent de voi- tures, les expériences nucléaires annoncent un nouveau cata- clysme analogue à celui auquel ils ont déjà échappé... Alors les braves Atlantes s'envolent pour un nouveau périple de quelques heures ou de quelques semaines parmi les étoiles. Périple qui nous les ramènera dans quelques centaines de milliers d'années, à une époque où peut-être les hommes, qui auront repeuplé notre planète transformée par notre folie, sauront mieux pro- fiter de l'expérience de leurs ancêtres disparus lors de la précédente fin du monde ». du « Grand Rhin », qui recevait l'Elbe et la Tamise!... Les chalutiers patrouillant sur le pla- teau du Dogger-Bank remontent au jour des osse- ments de mammouths... Sous la mer, près de Croix- de-Vie, et dans le Calvados, on trouve enfouis des outils de bronze, attestant que dans une proto- histoire toute proche les hommes ont pu habiter des territoires aujourd'hui submergés. Oui, la terre se contracte A quoi tient ce fléchissement de l'écorce terrestre, qui dégénère parfois en catastrophe?... Les géo- physiciens ne sont point d'accord là-dessus; mais leurs théories les plus récentes rappellent les figu- rines naïves de nos atlas: « Coupe de la terre, montrant le feu central » ! On admet aujourd'hui que la terre s'est déta- chée du soleil voilà trois millards d'années; c'est Volcans en activité Volcans éteints UROPE OFACIAL 1035 ARSIME un gros chiffre, si l'on songe que l'univers entier daterait de dix milliards d'années, étant sorti d'un « atome » unique. Il y a deux milliards d'années, toujours à quelques petits millions près, que notre planète a commencé à se couvrir d'une croûte solide, et un milliard d'années que la première étincelle de vie a fait son apparition, encore bien timide, avec de microscopiques gouttes gélatineuses suspendues dans les océans tièdes. Depuis ces époques reculées, qu'est devenu le « magma » incandescent occupant le centre du globe? Différents arguments plaident en faveur d'un « état» absolument spécial de la matière portée à la fois à très haute température et à d'énormes pressions et qui s'apparenterait aux gaz... tout en présentant une rigidité plus grande que celle de l'acier ! profondeur la substance du globe est déformable... tandis qu'il saute aux yeux que les roches super- ficielles sont cassantes témoin ces gigantesques fractures, ces failles en marche d'escalier que l'on aperçoit dans les massifs montagneux, soumis à de violents efforts géologiques. On nous avait bien appris, à l'école, que la terre était semblable à une pomme cuite qui se ride par refroidissement ; mais on avait oublié de nous dire que la « peau » de notre planète n'avait nullement la souplesse nécessaire pour se plisser sans se briser! Voilà pourquoi le terme de « plissement », en matière géophysique, éveille l'idée de fortes chaînes de montagnes, plus ou moins déchiquetées; tandis qu'en d'autres points prennent naissance d'amples «bassins d'effondrement >> tels que la Méditer- ranée le long desquels l'écorce terrestre n'en finit jamais de frémir, de se rajuster et de se fendre ! VOUS VOYEZ ICI LES « LIGNES DE CRAQUEMENT » de la croûte terrestre. Au centre la fameuse ceinture de feu du Pacifique. L'autre « ligne » nous intéresse de plus près venant de l'Atlantique, elle passe par la Méditerranée. Les lignes noires marquent les 35 parallèles Nord et Sud. Deux de ces « lignes de craquement » voisinent dans la zone qu'occupait l'Atlantide... comme elles voisinent dangereusement en Méditerranée. Quoi qu'il en soit, et malgré le revêtement « calo- rifuge» formé par la croûte solide, cette énorme « marmite norvégienne» doit bien finir par se refroidir peu à peu. Donc elle se contracte; donc la situation des habitants devient de moins en moins... assurée, sur cette frêle écorce. Un point sur lequel tout le monde est d'accord, c'est qu'à partir d'une centaine de kilomètres de 14 On se souvient de la fameuse théorie de Wegener, qui signalait... une dérive des continents! Wegener estimait que les conti- nents, reposant sur un « socle» plastique, pou- vaient se déplacer lente- ment; ainsi, l'Amérique du Sud et l'Afrique se seraient écartées, encore à notre époque, de 28 mè- tres par an. A l'origine, le Sénégal aurait été emboîté dans la mer des Antilles et le Brésil dans le golfe de Guinée ! La vérification per- manente des longitudes », rendue possible par la radio, a conduit à aban- donner la grandiose hypo- thèse de Wegener; il semble prouvé actuelle- ment que, si l'Atlantique s'élargit, ce serait au maximum de 1 à 2 mètres. Un savant français, Montessus de Ballore, a repris le problème sous forme « planétaire ». Il a cherché méthodiquement les lignes de fracture >> qui se préparent dans l'écorce terrestre, et il en a trouvé deux principales, en se basant sur les statistiques des tremblements de terre. A Le premier de ces « cercles dangereux » coïncide avec la classique « ceinture de feu» du Pacifique ; il est jalonné par les noms de San-Francisco, de Tokio, de l'Annam, évocateurs de catastrophes. 42 % des séismes mondiaux se situent sur cette ligne... attestant la dislocation planétaire. Il semble, d'après diverses mesures de variation, de la pesanteur, que le fond de cet océan soit en quelque sorte aminci, comme si le noyau central était relativement voisin, à la suite de quelque événement cosmique. Cet événement, s'il faut en croire la théorie « astronomique », ne serait autre que la collision de la terre avec un corps céleste aujourd'hui disparu dans l'espace. Les déblais, arrachés à la terre, se seraient rassemblés en for- mant tout simplement la lune ! ÉRIQUE DU La seconde « ligne» de Montessus coupe la précédente aux environs de l'Amérique centrale, traverse l'Atlantique, touche terre non loin de L'is- bonne, traverse l'Italie, longe le Caucase, dépasse Suite page 16