pas souffrir de son infirmité. A défaut d'habileté, il a gagné en ruse... et l'un dans l'autre, il n'a pas perdu en poids... Trois-Pattes, de l'avis de son propriétaire, a des « trucs » pour ne pas laisser aux autres sa part de graines et de pâtes. 11/2 MODÈLE RÉDUIT RADIO-GUIDÉ №º ON, il ne s'agit pas du moderne et jeune héros d'une histoire d'anticipation. Ce jeune garçon a seulement la chance de posséder l'équipement le plus complet qui soit de radio-guidage... Le casque est muni de batteries, avec poste émetteur et récepteur. Du sol, le gar- çon peut ainsi diriger à volonté son modèle réduit de planeur sonique... 14 Ce sport est intéressant, mais, je n'ose vous dire le prix fabuleux de cet équipement... LE C pau mise mus alor ges à la meu leur la p ces une eDisQue VOLant Roman scientifique et fantastique de V. NEMTSOV Traduit et adapté par X. VELATHCOURT Tim et Dim, deux jeunes techniciens du laboratoire de Institut central de Moscou, ont été envoyés dans une des stations expérimentales de Radicmétéorologie, pour u installer un disjoncteur électronique de leur invention. Ils y arrivent à la nuit tembante. Entres dans la station pour u verifier le fonctionnement de leur appareil, ils s'aperçoivent oudain qu'ils sont enfermes. La station se met en marche. 1 déceverent bientôt que leur station plane dans les airs. Ils sont à bord d'un disque volant qui se trouve pris dans un erere. A terre, les savants s'inquiètent de ne pas voir le de elever plus haut. VONT-ILS PERIR? T IMOTHÉE avait remarqué la mer bien avant Dim. Son apparition à l'horizon ne l'étonna guère, puisqu'il savait que le fort vent de nord- ouest qui chassait le laboratoire finirait, tôt ou tard, par l'emporter vers la côte. Il n'avait pas de boussole, mais pouvait facilement établir la direction du vol de leur engin en observant le déplacement de son ombre par rapport à celles des arbres et des poteaux électriques. Le vent pouvait changer de direction, il était donc inutile de déranger son camarade pour rien. Mais le vent ne changeait pas. Le soleil était au zénith et l'ombre du laboratoire volant était devenue presque circulaire. Cette ombre filait, rattrapait et dépassait la minuscule automobile roulant sur la chaussée, le petit train, et même le vautour planant tout près de la terre. Parvenue au bord des vallons et des ravins, elle s'y glissait en ondoyant, se contractait pour s'allonger ensuite en remontant la côte. Comme un énorme chat noir, elle bondis- sait au-dessus des haies, des maisons et des bosquets, franchissait d'un bond les étangs et les rivières et continuait toujours sa course vers un but inconnu. Mais voici qu'apparut la blanche den- telle écumeuse des lames se brisant sur les écueils du rivage. L'ombre du disque la QUOI! déchira en deux, sembla plonger dans la mer et poursuivit sa fuite en flottant entre deux eaux comme une monstrueuse bathysphère (du grec bathus, profond et sphaira boule: engin métallique destiné aux explorations des grandes profondeurs marines). Sillonnée de traits blancs la mer sem- blait une énorme feuille de papier bleu étincelant sur laquelle une main gigantes- que traçait à la craie des signes et des chiffres bizarres, des lignes biscornues et d'étranges courbes fantastiques. La vue de Tim se troubla. Le scintille- ment de l'eau l'aveuglait et ses yeux lui faisaient mal. Il lui semblait voir quelques- uns de ces chiffres étranges en forme de trois s'élever et se déplacer sur la surface houleuse de la mer. C'étaient des mouettes qui apparaissaient et disparaissaient en se confondant avec l'écume des vagues bondissantes. Il en vit encore une... une autre... Encore et encore... et brusquement ce fut une nuée d'oiseaux blancs qui s'arracha de la mer et se précipita vers Timothée. Les oiseaux approchaient avec une vitesse extraordinaire. Ils déferlaient déjà tout près sous ses pieds et semblaient devenir énormes, spongieux et velus comme les crêtes écumeuses des vagues. Tim se frotta les yeux. Etait-ce une hallucina- tion? une vision affreuse de ses yeux malades ?... Il regarda encore et comprit. Ce n'étaient point des oiseaux fantastiques mais des vagues furieuses, de vraies vagues qui approchaient de la trappe de leur stratostat. Comme pétrifié, Tim n'osait arracher les yeux de l'eau bouillonnante. Que faire ? Dans quelques instants la mer allait pénétrer dans le puits, envahir la cabine et faire couler comme une pierre le laboratoire volant. Fermer la trappe ? A quoi bon ? Leur sort serait le même puisque la mince carcasse de leur disque ne pourrait jamais supporter les furieux assauts des vagues déchaînées. Elle serait brisée et écrasée en peu de temps. En cet instant, Tim ne pensait plus à lui. Il était prêt à sauter dans l'eau pour alléger le disque volant lequel, libéré d'un poids supplémentaire, s'élèverait alors dans les airs et finirait bien par atterrir quelque part sur la terre. Mais Dim? Pouvait-il l'abandonner? Tim regarda encore par la trappe. La mer était tout près et s'appro- chait inexorablement. On pouvait distin- guer les bulles d'air qui éclataient dans l'eau verte. Il n'y avait plus un instant à perdre ! Dim I vite ! hurla Timothée et, il ne reconnaissait plus sa voix. Dim !... A moi!... De oraies cagues s'approchaient de la trappe. Se Les Frères Jack AS BEANTS S 145 VOUS VOYEZ BIEN TONNERRE Vadime était déjà là. Horrifié, les yeux hagards, il regardait par la trappe. Saute, Dim, saute! Je te suis, on atteindra peut-être la côte. Mais Dim ne comprenait et n'entendait rien. Comme fasciné, immobile, il conti- nuait à fixer l'eau qui léchait l'échelle de la trappe. Tim le secoua rudement par les épaules. Mais comprends donc... Si nous ne sautons pas, nous sommes foutus ! Saute, te dis-je. Je ne peux pas... Je ne peux pas, murmura Dim comme dans un délire. Puis, désespéré, il brailla: Je ne sais pas nager, laisse-moi ! Et il se jeta au fond de la cabine et disparut dans l'obscurité. (Suite page 6) UN BATEAV eDisQue VOLant Roman scientifique et fantastique de V. NEMTSOV Traduit et adapté par X. VELATHCOURT Tim et Dim sont à bord d'un disque volant à réac- tion qui se trouve pris dans un orag:. L'un des appa- reils situés à l'intérieur du disque s'arrête alors de fonctionner. Surmontant sa peur du vide, Dim, un câble enroulé autour de lui, rampe sur le disque et s'approche de l'analyseur d'air pour le réparer. Mais le câble se déroule brusquement. Profitant d'un instant où le disque se rapproche dangereuse- ment de la terre, Dim dénoue le câble, saute et tombe dans une forêt... Quoique blessé, il s'efforce de gagner un village. AU-DESSUS DE LA CARTE DE L'U.R.S.S. L'aube se glissa furtivement à travers le hublot. Elle chassa les ombres nocturnes et fit briller le givre qui recouvrait d'une couche épaisse les appareils, les fils élec- triques et les parois de la cabine. Le disque volant se trouvait à plus de seize mille metres d'altitude. Degré par degré, le froid augmentait. Tim avait beau souffler sur ses doigts, ils restaient engourdis et ne pouvaient plus tenir le crayon. Il devait donc abandonner toute idée de prendre des notes sur le fonc- tionnement des appareils. Pour se réchauf- fer et pour rétablir la circulation dans son corps glacé, il descendit de son per- choir et se mit à sauter en s'efforçant de faire le plus possible de mouvements vio- lents. Mais, affaibli comme il l'était par la faim, cet exercice finit par l'exténuer com- plètement. Le peu de chaleur accumulée s'évanouit avec une rapidité extraordi- naire et il recommença à souffrir atroce- ment. * Assez !... Assez de ces expériences !... Il est temps d'en finir !... » Sa main se tendit vers les appareils et les câbles électriques qui les alimen- taient en courant. Les débrancher, c'est Ja fin du cauchemar. Les appareils s'arré- tent et, s'ils s'arrêtent, c'est la fin des expériences, la fin de son martyre, la fin de ce vol hallucinant... L'ordre de descen- dre sera donné de la terre. Il déclenchera les relais automatiques qui ouvriront les soupapes à gaz et mettront en marche tout le système des leviers mouvants. Le disque deviendra plat comme une crêpe et com- mencera à descendre vers la terre, vers sa chaude atmosphère et sa douce tempé- rature. La main de Tim resta un moment sus- pendue en l'air, puis retomba sans toucher les câbles. Il ne pouvait pas, il ne devait pas arrêter les expériences. Le sommeil le prenait. (( Dormir 1 Dormir !... Ne fut-ce qu'une seule minute !»> Mais il se ressaisit et, pour occuper son cerveau qui s'engourdissait, il se mit à observer, un à un, les appareils. Son attention fut attirée par l'énorme quantité de givre accumulé sur certains tubes. « Il faut le noter » se dit-il, en sor- tant péniblement de sa poche un crayon. Mais celui-ci glissa de ses doigts et alla tomber sous un des accumulateurs. En se baissant pour le ramasser, une idée lui vint à l'esprit. Il fouilla dans ses poches et en sortit deux bouts de fils électriques, les brancha sur les bornes d'un des accu- mulateurs et les relia aux deux extrémités de la mine de crayon. Celui-ci devint immédiatement chaud. Heureux comme un enfant à qui on vient d'offrir un jouet, Tim tenait le cravon dans ses mains en savourant avec délices la chaleur vivifiante qui se propa- geait à travers ses doigts. Il resta ainsi quelques instants, immobile, puis sa pensée revint vers Dim : « Où est-il en ce moment ?... Que fait-il ?... Nous rever- rons-nous un jour ?... » Il ramassa par terre le journal person- nel de Vadime et l'ouvrit au hasard : « Je pense toujours à toi, homme de demain, mon ami inconnu» lut-il, et il se rappela les rêves naïfs de son camarade. « Je sais que tu es d'une haute intelligence et d'une grande noblesse d'âme. Les hom- mes de ma génération t'ont laissé en heri- tage tout ce qu'ils ont pu accumuler de meilleur au cours des longues années de travail et de lutte pour le bonheur de l'humanité. Toi, tu n'as jamais connu et tu ne connaîtras pas ce que nous avons connu, nous, les garçons de ton âge, an cours de la terrible guerre mondiale. Tu ne sais pas ce que c'est que de dormir, recroquevillé et tout tremblant de froid, près du tour ou d'une autre machine travaillant pour la defense. Tu ne sais pas ce que c'est que d'aller en reconnaissance, l'eau jusqu'à la poitrine, dans les marais du Kouban. Tu n'as jamais connu et tu ne connaitras jamais, ni les privations, ni la faim. » Moi, je n'ai enduré que très peu de choses de tout cela dans mon enfance. Mais toi, ton enfance sera heureuse et ne sera peut-être même pas assombrie par de petits ennuis. » Je sais que tu es moralement fort et physiquement vigoureux. Mais ce que je te conseille, c'est d'apprendre, dès ta prime jeunesse, à dominer et à vaincre la peur. ME GAGNG » Cela m'a été très difficile jusqu'à cette nuit et je t'avoue qu'en ce moment encore, en regardant en bas, je ne me sens pas en- tièrement libéré. Je crains, d'ailleurs, que d'autres épreuves, plus grandes encore, ne me soient dévolues. Aurai-je le courage de les supporter ?... Il me semble, je ne sais pourquoi, peut-être par intuition, que le laboratoire volant est destiné à l'étude des rayons cosmiques, ces mystérieux rayons d'ori- gine inconnue, venant de toutes les direc- tions de l'espace. Il y a tant à faire encore et je songe involontairement à la bombe atomique et à l'orgueil de ceux qui, l'ayant créée, s'imaginent avoir découvert tout le mys- tère de l'atome et détenir dans leurs mains l'utilisation illimitée de l'énergie nucléaire. Pauvres hallucinés! Chaque gamin sait aujourd'hui que leur fameuse bombe atomique n'utilise même pas un millième de toute l'énergie nucléaire de l'uranium qu'elle contient. » Ce n'est pas le spectre hideux des bombardements atomiques qui nous hante, nous, dans nos laboratoires. Nous avons d'autres buts. Nous pensons faire de notre pays un pays d'abondance, nous pensons (Suit page 12.) NA Le disque volant se trouvait à plus de seize mille metres d'altitude... IF SUIS PARIS LE DISQUE VOLANT (Suite.) «Les leviers empêchent donc ainsi le disque de monter et de descendre suivant les heures de la journée oulselon les varia- tions de la température. « Ils le maintiennent toujours à une altitude constante et probablement fixée d'avance. » Vadime se tut. Il se remémora les pre- miers projets de dirigeables métalliques, voire de fusées interplanétaires de Tsiol- kovski, ces projets considérés à cette époque comme presque fantastiques et il songea au prodigieux essor de la pensée de l'homme et au progrès marchant à pas de géant dans ce domaine jadis interdit. Pouvait-il se douter, ce grand savant russe, qui consacra sa vie entière à la réalisation du grand rêve éternel de l'homme, celui de pénétrer le mystère de l'Univers et de reculer ainsi les limites de ses connaissances, que viendrait un jour très prochain où, ayant vaincu les airs, les hommes se tourneraient vers les espaces cosmiques pour chercher à dé- couvrir non plus les mystères de Mars ou de Mercure, mais ceux de leur propre planète la Terre ? Ils s'élanceront vers les espaces in finis, vers l'empire de ces rayons inconnus qui traversent tous les obstacles et qui gar- dent le secret des atomes dont est bâti l'Univers. Ils connaîtront la nature de ces rayons dissociant et désagrégeant les atomes et ils mettront au service de l'humanité les réserves inépuisables d'éner- gie, qui se trouvent sur la Terre. Un grand rêve... si près de se réaliser. Écoute, Tim... Tu sais à quoi je pense ? Dis toujours... Je pense au jour où l'énergie con- tenue dans une seule brique ordinaire suffira à faire rouler le train de Moscou à Vladivostok; ne penses-tu pas que nous le verrons un jour ? Ahl te voilà reparti. Parfaitement... Et de plus, il ne sera guère nécessaire de creuser des mines de charbon et d'aller chercher le pétrole à des centaines de mètres sous terre. On n'aura qu'à se baisser pour avoir cette énergie, puisqu'elle se trouve partout, même dans l'eau. Il ne s'agit que de savoir s'en servir. En ce qui me concerne, l'interrompit Tim de la manière la plus prosaïque, je sais une seule chose. Si nos savants se mettent à étudier les couches supérieures de l'atmosphère, ils ne le font pas pour rien. Je suppose que tout est important pour eux. Même l'humidité de l'atmo- sphère. Donc... et c'est cela qui m'inté- resse seulement à l'heure présente, notre disjoncteur a, lui, également son petit rôle à jouer pour la science. Descendu des nuées ou l'avait emporté LUCIEN NORTIER. son esprit vagabond, Dim dut reconnaître la parfaite justesse de la réflexion de son ami, mais il ne put s'empêcher de faire la moue, devant la manifestation par trop réaliste, quoique opportune, de l'esprit de Tim, privé, comme il disait, de toute ima- gination de toute fantaisie. L'autre ne le remarqua pas et poursuivit : Voici ce que je pense: Les essais expérimentaux de la station peuvent bien échouer et ceci par notre faute. Volon- taire ou non, ça n'a plus d'importance. Notre presence ici pèse et c'est bien le mot, sur le succès des expériences scienti- fiques d'une très grande portée pour notre pays. Alors du moment que nous y sommes, tâchons au moins d'y être de quelque utilité. Je ne saisis pas... Tu vas comprendre... Toi et moi, nous sommes restés jusqu'à présent spec- tateurs passifs de la marche des événe- ments. Nous avons eu des émotions, voire même la trouille, nous avons eu des sur- prises à en rester pantois, des espoirs qu'il a fallu abandonner et j'en passe, et tout ceci en restant abrutis par notre idée fixe de sortir de cette prison mou- vante. Cette illusion n'existe plus. Nous sommes condamnés à y rester, quoi qu'il en soit, jusqu'à la fin des expériences. Alors, tâchons d'être utiles, en nous met- tant dès maintenant à surveiller la marche des appareils, à noter leur fonctionnement, à consigner tous les événements, toutes nos observations si petites qu'elles soient. Mais nous n'y comprenons rien, - Tim... Il n'y a pas de mais », Dim, il le faut ! Une obscurité opaque envahit subite- ment la cabine. Au dehors, une brume épaisse et compacte recouvrait la terre qui était baignée, il y avait une demi- heure à peine, d'un soleil éclatant. Une rafale de vent secoua le laboratoire, s'empara du disque volant et le projeta vers le haut dans un saut gigantesque. (A suivre.) - JE NE VOIS PAS COMMENT NOUS POURBIONS NOUS EVADER AVANT D'ETRE PARVENUS A LA TORTUE. -IL NE NOUS PESTE PLUS QU'A ATTENDRE. LE DISQUE VOLANT (Suite.) Des villages émergeant de l'écume blanche de cerisiers en fleurs... Des aca- cias aux grappes jaunes, le long des petits chemins ruraux. Des glycines violettes et bleuâtres sur les murs blancs fraîchement peints des maisonnettes solitaires... Rassasié par le paysage s'étendant sous ses yeux et satisfait de lui-même, Dim se leva avec précaution, grimpa l'échelle et s'installa non loin de Tim. Étant de nature peu rancunier, Dim ne pensait plus aux paroles offensantes de son camarade qui l'avait accusé de pol- tronnerie. Aussi, est-ce sur un ton habituel de camaraderie et quelque peu doctrinal, qu'il s'adressa à Timothée: Voilà ce que je pense, Tim... Nous nous trouvons dans la nacelle d'un aérostat, que nous ne pouvons pas voir, ayant à son bord une station de radio destinée à émettre automatiquement des signaux concernant l'état de l'atmosphère. Il me semble que l'engin est calculé de façon à pouvoir monter très haut, mais ceci sans la présence d'hommes à l'intérieur. Or, des hommes, c'est-à-dire toi et moi, s'y trouvent. Cela explique pourquoi le ballon vole si bas. Il nous faut donc trouver le moyen d'informer le polygone. Tu supposes donc que c'est à cause de nous qu'il ne monte pas plus haut? l'interrompit Tim, inquiet. -Oui, il me semble. Donc, les expériences se trouvent sabotées à cause de nous ? Mais, nous n'y sommes pour rien, mon vieux. Nous avons voulu faire pour le mieux. Mais Tim ne l'écoutait plus. Immobile, absorbé dans ses pensées, il murmura Il a fallu des mois, peut-être même des années pour concevoir et construire cette station merveilleuse... Combien d'efforts accomplis, que de calculs et d'obstacles vaincus... Personne au monde n'a su réaliser une chose pareille. Et c'est nous qui... - Avec dépit, Tim haussa les épaules et conclut : -A quoi bon... pas la peine de parler de tout ça... Une rivière apparut à travers la trappe. PROCHAINE. PRIS EN CHASSE- Réfléchi par le miroitement dans l'eau, un petit rayon de soleil vint se glisser dans la cabine. Il papillota un instant sur les arêtes du plafond et disparut aussitôt, LE POIDS MORT » Plusieurs heures s'écoulérent ainsi, sans que rien ne vint modifier le vol lent et régulier de l'appareil. La station météoro- logique continuait à survoler les bois, DU HAUT DUNE VITE NAVICE EN VUE A BABORD les champs et les prés qui se déroulaient sous elle tels que sur un écran de cinéma gigantesque. Des villages, des hameaux et des maisons isolées surgissaient de derrière l'horizon, passaient lentement sous l'aéro- nef et disparaissaient au loin pour céder la place à une petite ville, à de nouveaux champs ou à de nouvelles vignes. Tim, qui avait passé toute son enfance au village, remarquait bien des choses qui échappaient à Dim, faubourien de Moscou. Les cinq cents mètres qui le séparaient de la terre ne l'empêchaient point de juger de l'état des blés de prin- temps recouvrant d'un épais tapis vert les champs kolkhoziens, la richesse des troupeaux disséminés dans les minutie des travaux exécutés dan la Jes vignes et la qualité des réseaux d'irriga- tion compliqués sillonnant les champs des villages. On rencontrait des agglomérations toutes neuves, des maisons claires fraiche- ment construites et où quelques grandes taches noires de bois et de pierres, cal- cinées, laissées à l'écart du village, rap- pelaient seules, que la guerre avait passé la. D'un ceil exercé, Tim évaluait le bien- être de tous ces kolkhoz relevés des ruines. Il remarquait le moindre détail, une nou- velle école à peine achevée, des étables flambant neuves, une enceinte fraiche- ment peinte d'une station de machines et de tracteurs... Tim savait que tout cela était aux kolkhoz et il fut envahi par le sentiment d'une fierté noble et saine pour tous ces hommes soviétiques qui étaient en train de bâtir leur vie nouvelle et heureuse. Regarde, Tim, lança derrière lui, son camarade. Il se retourna et suivit la direction indiquée par celui-ci. Sur le tapis vert d'un pré une ombre gigantesque l'ombre de leur aéronef, glissait lentement, en ondulant, suivant les plis du terrain. (A suivre.)