SCIENCE ET SCIENce Fiction universcience 2020-00-00 Éditions de La Martinière Image d'archive montrant un OVNI volant au-dessus du Nouveau-Mexique aux États-Unis en 1957. Cette image a été prise par un employé du gouvernement américain. Elle a été étudiée avec attention par l'Aerial Phenomena Research Organization et n'a jamais été élucidée. PIERRE LAGRANGE LES EXTRATERRESTRES ET LA FIN DE LA CROYANCE POPULAIRE L'EXTRATERRESTRE constitue une des figures majeures de l'imaginaire occidental. Il suffit d'évoquer ce terme pour que des images surgissent : poulpe martien du romancier Herbert George (H.G.) Wells, petits hommes verts émergeant de soucoupes volantes, géant martien à quatre bras des romans d'Edgar Rice Burroughs, etc. Il est tentant de réduire l'extraterrestre à ses diverses représentations et d'en déduire de savantes conclusions sur l'existence de croyances populaires opposées à la démarche scientifique. Il y aurait ainsi d'un côté la bioastronomie et de l'autre les petits hommes verts, le programme Seti (Search for Extraterrestrial Intelligence) lancé dans les années 1960 et les soucoupes volantes. En fait, cette représentation du problème est fausse. La question n'est pas : « Comment expliquer ces croyances populaires aux extraterrestres ? » mais « Qu'est-ce qui explique cette volonté de départager science et croyance ? » ou encore : « Comment en est-on arrivé, à travers la construction de ces différentes figures d'extraterrestres, à une vision aussi tranchée opposant un "public crédule" à des "savants rationnels" ? » Pourquoi ces extraterrestres permettent-ils la production d'un partage intellectuel entre science et croyance qui invite à désigner, à stigmatiser, la « croyance » ? Car ce partage est le résultat d'un processus historique lié à l'invention de la science contemporaine et de sa contrepartie, la « crédulité populaire ». Lorsqu'on suit la controverse sur un peu plus d'un siècle, on remarque que la discussion autour de l'existence de formes d'intelligences extraterrestres est marquée par une série de paradoxes. L'un de ces paradoxes porte sur l'image que les scientifiques veulent donner de leur pratique et la réalité de cette pratique. Un autre concerne la différence entre le comportement attribué au public - ce public prétendument crédule et avide d'irrationnel - et son comportement réel. Il est bien entendu impossible de passer en revue l'ensemble des représentations L'HOMME-LES EXTRA-HUMAINS