La Presse 6° ANNEE. - No 229. SEMAINE DU 2 AU 8 AVRIL 1950 Les disques d'épouvante proviennent de Mars Le Capitaine Mac Laughlin l'affirme, Non ! rétorque le professeur Gussalli, il s'agit de globes de poussière (russes) Les jours derniers seulement, le Département d'Etat américain a été mis en possession d'un rapport d'ensemble concernant les « soucoupes volantes ». Dans ce rapport, deux thèses principales s'affrontent : 1) Celle du professeur italien Luigi Gussalli, qui conclut à l'existence d'une fusée d'un nouveau type téléguidée par les Russes. Administration-Rédaction: 142, rue Montmartre, Paris-2 2) Celle du commandant Mac Laughlin, qui affirme qu'on se trouve en présence d'appareils de navigation interplanétaires. Les Christophe Colomb du ciel >> Cette dernière conclusion est formulée par le commandant Mc Laughlin, chef d'une mission de la marine de guerre américaine, en résidence actuelle à White-Sands,dans le Nouveau-Mexique. Toutes les autres hypothèses sont rejetées. On ne parle plus, en effet, d'hallucination collective. Pas plus que l'on ne tient compte des témoignages émanant du Mexique, selon lesquels (par exemple) le cadavre d'une sorte d'hydrocéphale hideux, long de 57 cm., aurait été retrouvé à bord d'un appareil abandonné. Ces fantaisies ne sont plus de mise. L'affaire devient plus grave. Il s'agirait, en fait, soit d'un engin fantastique animé par les Russes, soit d'une opération d'avant-garde effectuée par des « Chris- tophe Colomb du ciel » en provenance de Mars. Depuis trois ans, cet officier se livre à des expériences pratiques de téléguidage de fusées aériennes. Or, à la faveur de circons- tances exceptionnelles, il lui a été permis d'apercevoir, en avril 1949,la première soucoupe volante. Assisté de ses adjoints, il était en train de contrôler les évolutons d'un ballon-sonde lorsque dans le champ de sa lunette d'approche vint miraculeusement s'inscrire un engin de forme inconnue dont il put, cependant, no- ter les caractéristiques. Il s'agissait d'un disque de 30 à 36 m. de diamètre, volant à une altitude de 89.600 m. et à la vitesse de 28.000km. à l'heure. Toujours en compagnie des mêmes témoins, le commandant eut de nouveau l'occasion, le mois suivant, de relever la présence d'un autre disque. L'engin volait, cette fois, à une altitude plus basse et sa vitesse était plus réduite,semblait se diriger vers une ferme isolée située à quelques kilomètres du camp puis, brusquement, il disparut derrière les nuages. Une troisième fois, au mois de juin, le commandant Mac Laughlin eut encore la chance de répéter son observation. Il était occu- pé à suivre la la trajectoire d'une fusée lancée par son groupe, lorsque deux soucoupes surgirent tout à coup dans le ciel, comme si elles avaient voulu donner la chasse au prprojectile. Cette tentative ne dura qu'une dizaine de secondes; les mystérieux chasseurs s'éloignèrent ensuite, à une vitesse vertigineuse. Le rapport Mac Laughlin contient toutes les attestations, témoignages et calculs relatifs à ces différentes observations. Et cellesci se trouvent indirectement confirmées par le commandant August Wars Orego, de la base antarctique de Arthur-Prat, qui, vers la même époque, a vu, lui aussi, avec ses compagnons, une formation de disques volants offrant les mêmes caractéristiques que ceux observes par Mac Laughlin. Sans avoir pu matériellement se consulter, deux chefs de mission aboutissent, à la même et troublante conclusion Il ne peut s'agir que d'appareils en provenance d'une autre planète et guidés par elle. Par élimination, les experts en sont venus à désigner Mars comme base de départ des disques d'épouvante», ainsi que les appelle Mac Laughlin. l'Amérique. Ces appareils datent tous de 1943-1944. Depuis, d'autres progrès ont été accomplis. Il s'agirait maintenant d'engins boomerang, lancés du centre de Temirskoie, en Oural. Dif- férents témoignages permettent de noter, d'autre part, que les essais s'opèrent tous dans le même sens. d'est en ouest, et vers la même époque mars, avril, période la plus favorable aux tentatives de ce genre. Autre thèse: Mais le professeur Luigi Gussalli, expert de réputation mondiale en matière de balistique et d'aéronautique, vient à son tour de faire connaître son avis circonstancié et ses conclusions occu- pent une place importante dans le rapport transmis à Washington. Pour l'expert italien, il s'agit d'une illusion d'optique provoquée par le sillage luminescent d'un appa- reil à réaction s'inspirant du V2. Cette sorte d'engin, affirme le professeur, laisse derrière lui une traînée de corpuscules qui peut d'une être à la comparée à queue.L'appareil évolue de 4 km-seconde et atteint sans effort une altitude de 200 kilomètres. l'émission de poussière est continue, la queue de la comète » est rectiligne, mais lorsque cette émission est intermittente (ce qui est souvent le cas). elle finit par former des masses nébuleuses d'aspect sphérique, se présentant en un simple jeu de lumière suffit alors à muer cette file en une suite de corps apparemment solides et à des brillants météores... ou à des disques. Pour étayer son hypothèse, leprofesseur rappelle que laissés par les Allemands et retrouvés, en partie, par les Russes, figurent des A4 d'un poids de 10 tonnes, jouissant d'une autonomie de vol de 3.000