Nice-Matin 14 novembre 1980 Une lueur dans le ciel azuréen une météorite Les O.V.N.I.» apparaissent partout, semble-t-il ! Pourtant une précision s'impose puisque le phé- nomène lumineux qui a intrigué le 11 novembre (1), en fin d'après- midi, un très grand nombre de nos lecteurs a été également vu par M. Paul Couteau, astronome titulaire à l'observatoire de Nice, alors qu'il circulait en compagnie de sa femme entre Barrême et le col des Robines (A.-H.-P.). Ayant identifié lueur comme un météore très curieux, rare, mais tout à fait naturel, il nous relate ainsi l'observation qu'il en a faite : « Nous circulions en voiture par 2677 temps partiellement dégagé, quand notre attention fut attirée par un météore très lumineux se déplaçant parallèlement à l'horizon. L'éclat, la vitesse lente du phénomè- ne, sa durée, son sillage sont tout à fait remarquables. « Il s'agit d'une météorite péné- trant dans l'atmosphère terrestre sous une faible incidence. La vitesse len- te de six à sept degrés par seconde dépend, en fait, de la direction de la vitesse réelle par rapport à l'ob- servateur. L'éclat était supérieur à celui d'une planète, magnitude moins dix dans l'échelle utilisée par les astronomes. La dimension appa- rente de six à sept minutes d'arc était due à l'irradiation causée par l'incandescence. La traînée mesurait dix degrés au moins, sa couleur rouge et verte est typique des parti- cules métalliques portées à très haute température qui se détachent de la météorite par suite du frottement et qui brûlent immédiatement. Le météore disparaissait derrière les sommets voisins et reparaissait dans le ciel tout en éclairant par diffu- sion les nuages d'orage qui l'inter- ceptaient parfois à nos yeux. «La grosseur réelle de ces météo- rites ne dépasse pas quelques centi- mètres, la hauteur du phénomène lumineux est de cent à cent cin- quante kilomètres, la vitesse du pro- jectile est de 15 à 35 km/s, et la longueur de la traînée de plusieurs dizaines de kilomètres. Le corps se trouvait au-dessus de l'Italie et est tombé probablement au large de la Méditerranée après s'être consumé tout à fait ou presque entièrement. Par suite du temps partiellement couvert le phénomène n'a pas été observé à l'observatoire de Haute- Provence. »