Parisien Libéré 07 décembre 1979 DECE 1979 LE MYSTERE DES OVNIS NOUVEAU PHENOMENE EN LOIRE-ATLANTIQUE sept ans, et Frédéric, cinq ans. Puis, tous quatre sont revenus sur les lieux et ils ont vu que la « boule » n'avait pas bougé. L'ovni a ensuite pris en chasse la voiture de M. Lucas sur près de deux kilomètres, avant de disparaître. La chasse aux ovnis est ouverte. Après l'incroyable aventure « extra-terrestre » du jeune Pontoisien Franck Fontaine, voilà qu'un maçon de trente-sept ans, ses trois enfants et des petits voisins affirment avoir été les témoins, en Loire-Atlantique, d'un... détournement de voiture par un objet volant non identifié. Il est vraisemblable que les esprit s'échauffent, que l'imagination prend le galop et qu'une psychose d'un type nouveau apparaît : celle du « troisième type >> justement. Pourtant... Et si l'inconcevable existait réellement ? Et si demain, vous-mêmes, vous vous EAN-CLAUDE BOURRET est l'un des « ovniologues » les plus réputés de notre pays. Dès 1974, il a publié un recueil de cinquante émissions réalisées sur France Inter, sous le titre de « la Nou- velle Vague des soucoupes volantes »>. Depuis, il a écrit des ouvrages sur ce thème, à raison d'un par an, dont le der- nier vient tout juste de sortir: « Ovni : l'armée parle »>. Dans cette étude, notre confrère livre au grand public des rapports confidentiels des armées française, américaine et chilienne. A ce titre, nous l'avons interrogé sur le phénomène ovni: trouviez en présence d'un phénomène inexplicable ? Sans doute riez-vous, sans savoir qu'environ deux- cents affaires d'ovais s'entassent, chaque année, sur les bureaux de la gendarmerie nationale. Alors, dans le cas d'une rencontre, commencez par abandonner l'idée que vous avez une hallucination, et prenez des notes. Le Gepan (Groupement d'études des phénomènes aérospaciaux non identifiés) vous en remerciera. (1). Et si vous n'avez pas la chance de vous faire une idée sur le terrain, analysez comme nous les différents points de vue qui ont pu être réunis. 20vbm JANY « Le phénomène existe bien. J'en ai la conviction, souligne t-il. Sinon, comment expliquer que 8% des témoignages, dans ce genre d'affaires, demeurent inattaqua- bles, malgré les enquêtes les plus minutieu- ab autori i LARGER sup invis, mong al sap, pina 100 2100uor escoitain' máy photo Jean-Claude BOURRET "TOUTES LES PREUVES EXISTENT" ses, faites par la gendarmerie, l'armée, les services secrets ? Nous avons des preuves de la réalité des ovnis: il y a les détections radar, les traces d'atterrissage, les modifi- cations du sol, après un contact avec la terre... » «Dans un sondage de la Sofres, publié en juin dernier, et effectué avec 2 000 per- sonnes, 25 % des plus de quinze ans, c'est- à-dire, onze millions de Français, croient en l'existence des ovnis. Sur ces 25 %. 91% pensent qu'un jour un contact s'éta- blira avec une civilisation inconnue. Enfin, 18% de la population avoue qu'elle a peur de cette rencontre. »> A propos des deux affaires de la Loire- Atlantique et du Val-d'Oise: « Je ne puis rien dire avant de connaître les conclusions de la gendarmerie et du Gepan. Dans ce phénomène, il faut élimi- ner tout sentiment, pour simplement ana- lyser les faits. C'est le contraire de la croyance. Les jeunes gens de Pontoise sont venus me voir. J'ai enregistré leur déclara- tion, mais j'attends les résultats de l'en- quête avant de conclure dans un sens ou dans l'autre. Il faut savoir cependant qu'il s'agit d'un phénomène irrationnel et que les témoignages ne peuvent s'intégrer dans notre logique à nous... » Que ces histoires soient des canulars ou non, il faut constater que, depuis 1954, nous assistons à la plus forte vague d'ov- nis enregistrée. En Espagne, en Italie, en France, il y a eu des affaires troublantes au point que je fais effectuer des enquêtes sur place... >> En Loire-Atlantique, les gendarmes de Derval et de Chateaubriant ont ouvert une enquête, hier matin, après qu'un maçon, M. Lucas, trente-sept ans, qui rentrait à son domicile à la nuit tombée, ait affirmé avoir assisté à la « désintégration >> d'une voiture sous une étrange « boule orange ». Hier soir, après l'audition des témoins et a abune longue étude des lieux, les autorités avaient deux hypothèses: bien sûr, celle d'un ovni, mais aussi celle d'un phéno- mène naturel, la pleine lune. a 200 Que pense l'opinion publique du phéno- mène ovni ? Une théorie américaine Certains savants américains ont démon- tré que, dans certains cas, ce qui était pris pour un phénomène ovni était, en réalité, purement naturel. Les témoins, de bonne foi, avaient observé une immense « gerbe de feu». Or, il se trouve qu'en saison, des vols de millions de papillons de nuit vien- nent percuter des lignes à haute tension. Ils se désagrégent alors en une pluie lumi- neuse apparemment extraordinaire. Cependant, la majorité des savants amé- ricains s'appuie sur le considérable dossier ovni alimenté par des rapports de l'armée U.S. Depuis 1947, date à laquelle un pilote privé survola les Rocheuses et se trouva nez à nez avec des objets lumineux, volant à... 2 700 kilomètres à l'heure, l'affaire est prise très au sérieux, même si l'opinion pu- blique n'est pas alertée, souvent, pour rai- son d'Etat. 435 Lov "La gendarmerie elle, ne croit pas, mais elle constate Le G.E.P.A.N. travaille, avec des cher- cheurs et des matériels sophistiqués, à re- constituer les phenomenes ovni, en écou- tant des témoignages, en vérifiant la position des planètes pendant l'observa- tion. Depuis le 1er mai 1977, date de sa création par le Centre d'études spatiales, 15 000 rapports ont été analysés et répartis entre phénomènes de type « A » ballons sondes (engins complètement identifiés) et de type « B » (phénomènes connus, avions, météorite), de type « C » (non identifiés, mais trop imprécis pour être ex- QUI SONT-ILS ? Si l'on prend comme postulat que les ovnis existent bel et bien, une nou- velle question se pose aussitôt, et qui est aussi importante que la première. Qui sont donc ces objets volants non identifiés? Deux théories s'affrontent désor- mais. La première est apparue jus- qu'en 1960 comme la plus vraisembla- ble. Dans les rapports ultra- confidentiels de l'armée de l'air améri- caine, on ne cessait de croire, depuis 1947, à l'existence d'une arme secrète soviétique terriblement puissante. Cer- tains savants avaient même émis l'hy- pothèse que les Russes avaient créé un moteur atomique. Mais, en 1960, date du lancement du premier Spout- nik», les Américains se sont rendus compte que la technologie soviétique n'était pas aussi en avance. Il ne pou- vait s'agir d'un engin « terrien »>. La seconde hypothèse découle de la première. Pourquoi ne pas concevoir, dans l'espace interplanétaire, dans l'une ou plusieurs de ces milliards de planètes qui l'habitent, l'existence d'êtres doués d'une intelligence supé- rieure à la nôtre ? Dès lors, on peut se demander pourquoi ces êtres n'entrent pas direc- tement en contact avec les terriens ? Peut-être parce qu'ils n'en ont pas les moyens, ou parce qu'ils ne jugent pas nos civilisations suffisamment préparées à un choc sans doute trop brutal? (Ⓒ) 2 ann L'épouse de M. Lucas a raconté: «Mon mari m'a tout expliqué... Il a vu une boule de deux ou trois mètres de dia- mètre, qui a quitté un pré et qui s'est dé- placée sur la voiture, devant lui. Elle a alors coiffé l'automobile, puis est revenue dans un champ en produisant un gros nuage de fumée. La voiture et ses occu- pants avaient disparu ! » M. Lucas est allé chercher chez lui ses trois fils, Christophe, huit ans, Didier, (1) En cas d'observation insolite, télépho ner à la gendarmerie locale ou au GEPAN: 16 (61) 53,11,12, poste 45.09. Fastal is) 2 RESLES ploités»; de type «D» enfin. Seuls les «D» sont des phénomènes ovni. La gendarmerie nationale a ouvert un département ovni en 1974. Le comman- dant Bernard Cochereau en est le respon- sable et, pour lui, c'est tous les jours lat routine de l'extraordinaire. Chaque année, il épluche plus de 150 dossiers qui font l'objet d'une analyse ap- profondie et d'un procès-verbal. Dans plus de 80% des cas, il arrive à la conclusion qu'il s'agissait d'un événement naturel : apparition d'un satellite, d'un ballon ou perturbation atmosphérique. Le comman- dant explique : « Si l'on nous signale un atterrissage, nous disposons d'un système d'alerte relié au G.E.P.A.N., qui met en mouvement un groupe d'intervention rapide. » Dans les cas où l'enquête s'avère lon- gue,il arrive parfois que le phénomène de- meure extraordinaire. Alors, étranges sont les similitudes entre les nouvelles données et celles déjà accumulées dans d'autres af- faires : objets lumineux de jour comme de nuit; trajectoires anormales et vitesses très rapides; silence complet, enfin, autour de l'objet, surtout en hiver. Quand on demande au commandant s'il croit aux ovnis, il répond simplement: «La gendarmerie ne croit pas, elle cons- tate. » Par ailleurs, à deux-cents mètres de là. un autre enfant, Lionel Simon, neuf ans, et sa sœur, ont affirmé avoir vu la boule orange en fermant leurs volets. Elle se dé- plaçait d'Est en Ouest. Dans leur enquête, les gendarmes ont re- cherché la fameuse voiture « disparue » et il semblait, hier soir, qu'elle était sur le point d'être retrouvée. D'autre part, cer- tains habitants du village avaient remarqué que la lune, cette nuit-là, était pleine et orangée. L'affaire de Cercy-Pontoise est plus troublante. Le jeune Franck Fontaine af- firme toujours avoir été « enlevé » par un ovni, lundi 26 novembre, à 4 heures du matin. Mais il se pourrait qu'il y ait un re- bondissement dans l'enquête. En effet, le jeune homme explique que la « mémoire >> lui revient et qu'il fera prochainement des déclarations importantes. Importantes, certes, car elles permet- tront peut-être aux gendarmes de démon- trer que toute cette histoire est un « canu- lar», à moins que... • DEUX EMPLOYES des P.T.T. de Mar- SCHIC, MINE. Coua Deum, vingring ans, et André Gaillard, quarante-trois ans, affirment avoir aperçu dans le ciel une boule argentée et brillante. Après s'être immobilisé une dizaine de minutes, l'ovni aurait disparu à vive allure. Les deux pos- tiers ont soutenu que plusieurs autres té- moins avaient constaté le phénomène. Enquête de Thierry de CABARRUS