France-Soir 10 avril 1977 U.S.A. FLORID KEY-WEST BIMINE LE TRIANGLE DES BERMUDES NASSAUR 10-11 GUTH 13 SAN SALVADOR 4 BERMUDES 29 I Quoi qu'il en soit, le l'instant sans solution. PORTO RICO TLANTIQUE GUADELOUPES MARTINIQU BARBADE Une enquête de Claude YELNICK D EUX événements vionnent redonner une actualité nouvelle à un mystère presque aussi irritant que celul des soucoupes volantes. A Mexico, au cours d'une récente conférence de presse, Charles Berlitz (1) affirme qu'il a décou vert une pyramide de 200 mètres de haut, immergée sous la mer par 900 mètres de fond, dans le Triangle des Ber mudes Dans Le mystère de l'Atlantide (2), de ses précé- dents ouvrages, il faisait déjà état d'une ruine sous-marine découverte au large de l'le d'Andros, dans les Bahamas. Selon lui, l'Atlantide mythique engloutie aurait laissé des vestiges architecturaux que les moyens modernes permet- tront de plus en plus de retrouver et d'étudier scientifique- ment, D'autre part, à Moscou, l'Agence Tass annonce que neuf navires soviétiques vont participer en juin prochain, en commun avec les Américains, à une opération d'étude du Triangle des Bermudes baptisée Polymode. Faut-il y croire ? A cette question, Charles Berlitz se fait fort de répondre dans son prochain livre. Toute question de publicité mise à part, il paralt difficile d'imaginer que l'écrivain ait engagé l'agence de presse soviétique officielle pour son usage personnel... Pour l'instant, essayons de don- ner quelques coups de projecteur prudents sur ce triangle abscur... DE QUOI S'AGIT-IL ? Le Triangle des Bermudes », également appelé Trian- gle du Diable, est une région du globe où les disparitions inexpliquées de navires et d'avions sont particulièrement nombreuses. En gros, le redoutable Triangle est limité par les Bermudes au Nord, le détroit de Floride (qui sépare la péninsule de Cuba) à l'Ouest, et la Barbade à l'Est. Mais certaines disparitions sont survenues en dehors de ces limites, et Richard Winer, l'autre célèbre auteur qui se penche sur le problème (3), pense qu'on devrait plutôt l'appeler Trapèze no serait-ce que parce que les quatre premières lettres du mot (trap) signifient - piège on américain. Triangle pose un problème pour I ne saurait être question d'énumérer ici toutes les victimes, navales ou aériennes, du Triangle France Soir a donc choisi d'en évoquer sept parmi les plus célèbres, en résumant les hypothèses proposées pour expliquer ces mystères. Des êtres invisibles actuels piègent les navires et les avions à des fins mystérieuses et connues d'eux seuls... Des êtres mystérieux qui sont passés Jadis dans le Triangle-survivants de l'Atlantide par exemple - ont laissé des vestiges invisibles, susceptibles de perturber la météorologie, le magnétisme, les lois de la physique, de la chimie, de l'attraction terrestre et de la gravitation univer selle DES ANOMALIES « NATURELLES > Les services officiels américains - qui sont naturellement les plus directement concernés par le Triangle et ce qui s'y passe sont dans ce domaine d'une prudence qui frise incrédulité : Selon certains articles de magazines et certains best- sellers, dit l' U.S. Federal Aviation Administration », traver- ser cette région mythique reviendrait à se jetor dans les bouches de l'enfer. On vous demande de croire que les dis- paritions de navires et d'avions dans cette région sont dues à des étrangers hostiles, venus en soucoupes volantes ou disposant de sources d'énergie mystérieuses émanant du continent perdu hypothétique appelé Atlantide, Les accidents de cette région peuvent être attribués en fait à des causes très banales, comme la météorologie, le manque d'expérience de pilotage au-dessus de l'Océan ou les moyens de navigation insuffisants. ». La F.A.A. souligne que le Gulf Stream est un courant extrêmement dangereux qui peut emporter les épaves au loin, de sorte que l'avion ou le navire sont considérés com- me perdus corps et biens sans qu'on puisse en expliquer la disparition. En outre, le Triangle est l'une des zones maritimes les plus fréquentées du monde. "FRANCE-SOIR" 1977 TENDU PAR PAR Voici 7 mystères qui s'expliquent tous mais qui n'expliquent rien LE PLUS GRAND PIÈGE LE LE DIABLE Cinq avions et un hydravion perdent la Terre a Le 5 décembre 1945, pilleurs de l 14 heures, cinq avions tor du type Avenger i la base aérona- vale de Fort Lauderdale, en Floride. La guerre est termi née depuis déjà deux mois. Les cinq avions et les quator- pillage un exercice de tor dans les eaux de l'e de Bimini, la plus occidenta le des Bahamas, Ils doivent êtres rentrés à à 18 heures. A 15 h 45, la radio du chef d'es cadrille appelle la tour de contrôle -J'appelle d'urgence la tour. Nous ne sommes plus sûrs de notre cap, nous no voyons plus la terre -Quelle est votre posi- tion ? -Nous n'en sommes plus certains. Nous sommes pers dus. -Mettez le cap plein Nous ne savons plus où est l'ouest, tout est anor mal... bizarre... Même la mer n'est plus comme d'habitude. ouest. A 16 h 35, le commandant d'escadrille dit -Nous sommes complète ment perdus. Et puis c'est le silence. Peu après 16 heures, un hy- dravion Mariner décolle, c'est un appareil géant pour l'époque, munt de tout l'appa reillage possible et portant tretze hommes d'équipage. Vers 16 h 30, le Mariner. signale qu'il approche de la dernière position probable des Avenger. Et c'est tout. On n'entendra plus jamais parler ni du Mariner ni des cinq Avenger Ce qui s'est peut-être passé O Les cinq Avenger sont entrés dans une zone de per- turbations mystérieuses du magnétisme terrestre, affo- Le charbonnflops, un gros de 19.000 tonnes. quitte le port de Norfolk pour aller ravitailler la flotte de alors au large de l'Amérique du Sud. Quand il arrive à Rio, le 28 janvier 1918, une mutinerie vient d'éclater à bord du croiseur Pitts- burgh une affaire d'homo- sexualité pas très claire, un 19 mort.... Le Cyclops reçoit l'or- dre de ramener quatre condamnés, dont un à mort, aux Etats-Unis, avec quaran- te-deux autres membres de l'équipage du croiseur. Il charge également du mine- rai de manganese. Le 3 et le 4 mars, le Cy- clops fait une dernière esca- le à la Barbade. On ne le re- verra plus. Ce qui s'est peut-être passé Il se trouvait que le com- mandant du Cyclops > George W. Worley, terrorisalt Asb stipm SHO jaar Le «Cyclops»: mutinerie ? Les Avenger de l'Aeronavale décollent de Fort Lauderdale. en Floride, pour un exercice de torpillage is ne reviendront plus. lant la compas, la radio et (qui sait ?) la pesanteur, les lois de la physique, etc. Le Mariner a été vic time, peut-être d'une façon différente, des mêmes per- turbations. Les Russes vont venir voir ce qui s'y passe : ils savent sans doute ce qu'ils veulent trouver... Le commandant G. Worley son équipage et qu'il était en outre mauvais marin, Le voyage aller avait déjà été marqué par des incidents de navigation. De plus, il était soupçonné de sympathies pro- allemandes. Tout est possible, y compris une mutinerie des condamnés et de leur cama- rades. Mais le plus probable est que la cargaison de man- ganèse, mineral fort lourd, avait déséquilibré le navire. alors mis le cap au nord- ouest pour rejoindre la Flo ride tombé mer en panne d'essence. Le Star of Peace (Etollo de la Paix), un trols mats schooner de 170 tonnes et 42 mètres de long, est sorti des chantiers navals de Wil- mington en 1924. Il a appar- tenu successivement à un brasseur de bière, à l'héritère d'une syndicat d'hommes de dentifrice Quant au Mariner H était calculé pour tenir l'air de dix à douze hauras sans O Ou bien, selon la F.A.A. refaire le plein: Il était donc américaine le Vol 19 (des bourré d'essence jusqu'à la cinq Avanger ») a fait une gueule ». La moindre étin- erreur de navigation et so calle, un membre de l'équi- croyait au-dessus des Keys, page qui fume en cachette pro- (ce qui était sinon courant, famille l'association des du moins possible) et c'était guerre probablement l'explosion. nam. et un d'affaires de Porto Rico. Pen- dant la deuxième guerre mon- diale, il a été patrouilleur dans la marine des Etats- Unis. En 1971, il est acheté par un fabricant d'extincteurs qui de ce chapeloride, alors qu' s de prisonniers américains au Viet- longe la survolait les Bahamas. Il a Le 8 août 1956, le Yama- craw, un navire des garde- côtes américains de 58 mé- tres de long, portant 51 hom- mes d'équipage, navigue cap au 165 (c'est-à-dire presque droit au sud, à miles (800 kilometron 500 de la Floride, au nord-est des Bahamas. à l'est A1 h 30 du matin, l'opéra- teur radar signale -Grande étendue de terro droit devant à 28 milles. -Impossible, répond l'offi- cier de quart. La prochaine terre est la République Domi- nicaine, à 800 milles nor La mer est d'huile, le ciel clair, toutes les étolles visi- bles. Les compas maux, aucune erreur de pavi gation n'est possible. Pourtant In terre n'est plus main- tenant qu'à 24 milles. Deux heures plus tard, c'est l'an goisse, A moins d'un mille, une. masse énorme surgit dans la mer, barrant l'horizon d'un bout à l'autre. Quelques mi- 6 Le tanker était chargé de soufre fondu sa femme pour lui annoncer leur arrivée. Un autre adresse un message à son agent de change... Jusque-là tout va bien. Mais le Marine Sul- ler de lut Le 2 février 1963, le tanker Marine Sulphur Queen (180 mètres de long) quitte le port de Beaumont, au Texas, à destination de Nor- folk en Virginie, avec une cargaison de soufre maintenu à la température de 18 degrés par un dispositif de vapeur d'eau sous pression. Le tan- ker contourne les Keys pour entrer dans T'Atlantique. Un des trente-neuf membres de l'équipage envoie un cable à 5 On recherche un navire disparu prévue de son arrivés à Mia- mi, les recherches commen- cent. Elles seront vaines et on les abandonnera le 25 avril. En mars et avril 1974, dans tous les chantiers navals et et sur tous les quals de Miami et de Nassau (la capitale des Baha mas) on pout lire l'affiche sul- vante: On recherche navire disparu. 2.500 dollars de ré- compense. phur Queen entre dans le détroit de Floride... et dans le Triangle des Bermudes. On n'entendra plus famais par agit de S Sebe Bank, un yacht spécialement équipe pour les expeditions de plon Rée sous-marine, disparu de puis son départ de Nassau, le 10 mars. Son dernier message- radio date du 24 mars. Le 10 avril, deux jours après la date Ce qui s'est peut-être passé Le soufre fondu est une ma-espèce que le Marine Sul- tière extrêmement Instable at phur Queen exploser Ins- Il suffit d'un incident mineur tantanément dans le golfe du pour qu'il explose. On a v Mexique, sous l'oeil d'un avia- une tanker de la même teur qui passait. 4 La chose terrifiante sort de l'Océan Le 27 décembre 1948, un DC3 charter décolle de San Juan de Porto Rico à destina tion de Miam, à 1850 kilome- tres à l'ouest, avec à son bord le pilote, le copilote, une ho sesse et vingt-neuf passagers d'origine portoricaine, qui ren- trent à New York, où ils ha- bitent, sprès avoir passé les vacances de Noël dans leur famille. A 4 heures du matin, le pl- lots annonce l'atterrissage a Miami. A 4 h. 13, In tou tour de controle de Miami entend lo commandant de bord signaler que tout va bien. Derrière la voix du pilote, on entend celles 6 Les Portoricains chantent des cantiques bus-sham color of halsund ob di des passagers qui chantent des cantiques de Noël. -Nous sommes à 80 kilo- mètres au sud du terrain. Je vols la lueur de Miami, dit le pilote. La tour envoie des instruc Mais On tions pour l'atterrissage le DC3 ne répond n'aura plus jamais de ses nou- velles. nutes plus tard, le Yama craw longo la chose mys- térisuse dont la base semble flotter à cinquante centime- tres au-dessus de la surface de l'Océan. Les projecteurs ne pénétrent pas à musso mètre dans cette plus d'un gris brun, Pendant la demi-heure qui suit, le Yamacraw s'y ris que, quelques instants de loin en loin. Aucun de température ni d' dans la chose, il ne s'agit donc pas d'un brouillard même insolite. Sur le pont, la visibilité est nulle. La subs- tance à la consistance d'une fine poussière en suspension L'air est absolument immo- bile. La pression baisse dans les machines, qui s'étouffent peu & peu. Soudain les hommes se mettent à tousser - On aurait dit un mur solide, diront plus tard les marins. Au petit jour, le garde-côtes longe une dernière fois l'énorme chose, qui dispa ralt brusquement et totale ment sous les premiers rayons du soleil. Ce qui s'est peut-être passé Tout est possible, y com pris, bien entendu, l'interven. tion des mystérieux êtres venus d'ailleurs. Ce qui s'est peut-être passé Une autre explication plausible est que le Saba La mystérieuse chose a peut-être été créée par des êtres mystérieux à des fins tout aussi inexplicables.... On est tenté de ne pas croire. Mais aucune explica- tion scientifique n'a été propo sée. La Direction des garde- côtes n'a jamais publié de dé claration officielle. «L'Etoile de la Paix» toutes voiles Ce qui s'est peut-être passé L'avion est une victime de plus du mystère... Dans ce cas, les hypothé- Lo uneoner part alors pour dans les eaux d'Indochine, où il passera dix- huit mais. Et il est sur le point de faire escale à Hanoi lorsqu'on apprend que Jane Fonds et d'autres activis- tes y seront en même temps. Le Star of Ponco out alors rappelé aux Etats-Unis pour éviter des incidents. Il rentre à Fort Lauderdale, en Floride, en juillet 1974. Le 28 janvier 1978, il repart pour une croisière de plongée sous- marine de plusieurs semai- nes, avec escale à San Sal- vador, dans les Bahamas. Le 30 janvier, il fait un tempe magnifique Le Stor of Peace navigue toutes vol- les dehors. Au début de Faprès-midi il est coulé par une énorme explosion. Cinq hommes, dont le comman- dant, un viennent à mettre à la mer justo avant le naufrage. Bank ait été victime de pl- rates. Selon une déclaration d'un député de New York, membre d'une sous-commis sion parlementaire sur les gar- de-cotes, réunie à partir du 28 août 1974, plus de 600 yachts et leurs équipages auralent disparu mystérieusement de 1971 à 1974, dont 50 au moins auraient été piratés ». Les garde-cotes conselle rent alors officiellement a t aux plaisanciers de ne jamais prendre d'inconnus à leur bord. *** Tabbe ses sont pratiquement impos sibles. Même si le DC3- l'avion la plus sûr de toute l'histoire de l'aviation-avalt explosé en plein vol, on aurait sans doute retrouvé qualque épave sur les hauts-fonds de sable blanc, aux environs de position. sa a Il est vrai que, quelques jours plus tard, un chercheur d'épaves a trouvé sur une plage de Miami des bouteil- les étiquette contenant de Porto Rico. Mais Il a bu la rhum et jeté les bouteilles, détrulsant peut- être le seul indice provenant du DC3 disparu... dhe shum dehors Mais l'énormité de l'explosion est sans commune mesure avec la petite taille du com presseur. Les amateurs d'explications mystérieuses sont naturalle ment tentés de penser que l'explosion avait une autre origine... Conclusions Certains observateurs terre à terra pensent que l'indéret manifesté par les Soviétiques pour le Triangle des Bermudes n'est peut-être pas absolu- ment sans arrière-pensée. Ce qui n'exclut évidem ment pas la possibilité que ces eaux dangereuses re calent un ou plusieurs mystores que des savanta obstinés, de quelque natio nalité qu'ils soient, fini ront peut-être par percer. Ce qui s'est peut-être passé 2) Belfont, éditeur. Le trois mâts portalt un 3) Le dossier du Triangle compresseur destiné à gonfler des Bermudes et Le nou- les bouteilles d'air comprimé veau dossier du Triangle des des plongeurs sous-marins. Bermudes (Belfont éditeur) 2) Autour du Triangle des Bermudos (Flammarion éditeur). L Etoila do la Pais, revenue intacte de la guerre du Vietnam, a peut-être été victime d'un simple compresseur...