France-Soir 09 novembre 1970 LE DOSSIER DES EXTRA-TERRESTRES Parlez-vous le lincos? C'est l'espéranto cosmique mis au point pour communiquer un jour par radio avec d'autres planètes Notre galaxie est peuplée de milliards d'étoiles autour desquelles gravitent des planètes, comme la Terre tourne autour du Soleil. Des civilisations inconnues ont pu s'y visites ou développer. Quelles chances de contact avec allas? c nications les Terriens peuvent-ils la question que pose le livre de François Biraud et Jean- Claude Ribes, Le dossier des civilisations extra-terrestres », à paraître le 9 novembre aux éditions Fayard. < France. Soir vous en offre les plus extraordinaires passages: les récits des témoins d'objets volants non identifiés, les projets de voyages interplanétaires à longue distance et, aujour d'hui, les possibilités de déchiffrer les messages radio venus du cosmos. (Voir France-Soir depuis le 6 novembre.) AMES CLERK MAXWELL avait quinze ans lorsqu'il fit sa première commu- nication mathématique à la Royal Society d'Edimbourg, sa ville natale. Ce nouvel enfant prodige allait plus tard éblouir les physiciens en déroulant sous leurs yeux le superbe panorama de toute une gamme d'on- des qui, en diminuant pro- gressivement de longueur, faisaient passer des ondes électriques aux ondes infra- rouges, puis aux radiations lumineuses visibles, puis à l'ultraviolet. » C'était, il y a un siècle, en l'an de grâce 1869 ! Il ne fallut pas cent ans pour que la notion de contact solt bouleversée et passe de l'entre- vue diroete d'homme à homme ou du message matériel ou en core des signaux à vue, à In transmission lointaine de paroles et d'images par la radio et la telévision. & NOU. 70. F.S. (?). voila pourquot Tes distances qui nous séparent des autres mondes habités et rendent les voyages interplaneta peatres si pro- blematiques ne nous effraient plus. Voilà pourquoi tous les espoirs de contacts nous sont b présents permis. Nous avons, en effet, l'avantage de connaître la totalité des ondes électromagné tiques. Et ces ondes qui se pro- pagent dans le vide sont actuel Jement les seules dont l'existence soil, pour nous, incontestable. Nous savons en partieuller qu'e les se propagent parfaitement dans l'espace puisqu'elles ont été utilisées L'à des r Il demanda à ses confrères de supposer que des signaux en pro- venance d'une étoile avaient été captés et que ces signaux avaient la particularité d'être séparés par des intervalles constituant des multiples de leur durée. A De nombreuses recherches ont été faites dans ce domaine et 11 est certain que ai un contact était établl, nous n'aurions pas grand mal à décrypter les mes sages eavoyés par d'autres êtres intelligents. Pue, eela formerait une saile incoherente, Mais, si cett suite venait à se renouveler, il ne faudrait pas longtemps pour a'en apercevoir, a'en étanner et décider d'y préter attention. Drake présenta alors aux mem- bres de la conférence un mes sage de ce type, dans SAEisente seque avait représenté chaque par le chiffre 1 et chéque inter valle par le nombre de zéros correspondant à sa durée. -Eh bien, Messieurs conelut Drake, que chacun de vous veuille bien essayer de traduire ee message. << Traduisez ce message >> Frank D. Drake le prouva avec brio au cours d'une conférence internationale qui réunissait, à Green Bank, des radio-astrono- mes du monde entier. message et que ce des des deux Quelle ne fut pas la surprise des observateurs de constater que la plupart des astronomes présents y parvinrent. Ils remar quèrent d'abord que le contenait 1.271 signes nombre est le produit facteurs premiers 31 leur fit penser au cadre d'une image de télévision de 31 lignes comportant 41 éléments. En rem plaçant alors les chiffres 1 par un rond noir, is obtinrent un dessin qui est particulièrement instructif et nous fournit de et 41. Cela nombreux renseignements sur les expéditeurs du message. Un espéranto cosmique La démonstration de Drake fut d'autant plas convaincante qu'il s'agissait d'un message relativement compliqué. Il est certain qu'avant de chercher à se transmettre des informations complexes. il existe hien des formes de contact plus sommai res qui permettralent de se rendre compte de la présence d'autres civilisations. e millions de m 100 de kilomètres your des communications avec des sondes spatiales. Cela pose le problème des ». eher Un langage commun e dont le caractère arti Puisque ces ondes existent et puisque notre niveau technolo gique a toute raison d'être un stade normal dans l'évolation d'ane civilisation, il est évident que d'autres ci civilisations technologiques les connaissent aussi. Et cette déduction est d'autant plus évidente que les étoiles rayonnent beaucoup d'énergie sous forme d'ondes électromagnétiques comme cel le de la lumière et que cette quantité d'énergie eor rres- pond bien à la quantité fournie par les réactions thermonu. Pour l'instant, seuls quelques cléaires connues. Ce ne serait chercheurs s'intéressent à ces pas le cas si une quantité ap problèmes. Ils oat a préciable d'énergie était émise une éhanche d'espéranto cosmi eat même élabore sous forme d'ondes que, déjà baptisée LINCOS, E- que le pérons que sur une lointaine pla rayonnement d'une étoile est à nète d'autres savants se posent l'origine de toute vie sur ces les mêmes problèmes et arrivent planètes, on conviendra qu'il aux mêmes conclusions, Peut- s'impose à toute civilisation et être possédons-nous déjà une qu'il est bien connu de celles langue commune ! s qui se penchent sur les communications extra-terrestres appellent ainsi des codes parti cullers, étudiés pour être immé diatement reconnaissables. Ils peuvent être utilisés seuls pour signaler une présence, ou insérés dans des 2 sal plus com plexes d ciel aerait moins évident. Il fau rait que ces signaux annoncent en outre, de façon simple, les caractéristiques du message pro- prement dit: fréquences, code, etc. Dès que cette première clé serait trouvée, la compréhension, de proche en proche, de toute l'information transmise serait un jeu d'enfant. Et le suprême raf- finement serait la transmission d'images télévisées. Si on ajouteferentes. qui ont atteint un certain ni Mais avant de nous heurter à veau d'évolution. On peut voir ees questions de linguistique, il là non seulement acquisition ait d'un savoir identique mais, se points de technique, lan toute vraisemblance, des possibilités d'amorce d'un lan gage commun... Lorsqu'on évoque des contacts Communications avec une autre civilisation, nom breux sont ceux qui pensent soulever une difficulté considé rable en demandant quel lan- gage il serait possible d'em ployer avec des êtres qui n'au ratent a priori rien de commun avec nous, faut résoudre encore quelques Cette objection est tout à falt erronée. Car la question du lan- gage se situerait alors à un ni veau différent du langage ordl naire. Et il existerait à coup sür blen assez de connaissances communes entre des civilisations Quelles sont les possibilités de liaison radio qui s'offrent actuel- Jement à deux elvilisations de même niveau technologique et qui utiliseraient des moyens comparables ? Le ra radiotelescope de Nançay, les er France, pessède une antenne de niveaux voisins pour trouver de 7.000 m2 de surface. C'est des terrains d'entente. Ne se l'un des plus grands du monde. rait-ce que les notions de nom Si l'on émet à la longueur bre, de nombs premier, es fonds- théorèmes géométriques d'onde de 10 em une puissance de 1.000 kW (celle de Radio- mentaux qui ne sont rien d'au Monte-Carlo) avec un débit tre que l'énoncé de vérités pre- comparable à celui du télégraphe mières. morse, et que l'on équipo une antenne analogue d'un bon ré cepteur courant, on obtiendra un signal cinq fois supérieur au bruit à une antenne analogue d'un bon récepteur courant, on obtiendra un signal cinq fois su- périeur au brult à une distanes de 3,9 années-lumière; nous pourrions donc communiquer confortablement avec Proxima du Centaure selon dos techni ques qui sont devenues cou- rantes et qui sont bien moins poussées que celles de la re cherche spatiale. à vingt années lumière (Copyright 1970 by François Biraud et Jean-Claude Ribes. Editions Fayard.)