SOUCOUPES (suite) SARREGUEMINES GÉRAULT: J'ai voulu rire. Maintenant que ma supercherie est découverte, déclare l'apprenti photographe Jean Gérault, j'avoue que l'envie de rire aux dépens de mon prochain a été plus forte que mes scrupules. Lorsque j'ai eu en mains les photos que je venais de développer d'après le film déposé par M. Halb chez mon patron, je ne me suis pas tenu de joie. J'ai couru à « l'Est Républicain » et j'ai si bien joué mon rôle de témoin que j'ai momentanément ébranlé les plus sceptiques. J'ai été la gloire de Sarreguemines pendant 24 heures. Mais M. Halb a vu ses docu- ments et il a informé tout de suite le journal. On m'a conduit sur le lieu de ma prétendue découverte. Et, ma foi, remonté par les apparences de mon premier succès, je mentais avec sérénité. Mais l'apparition des gendarmes m'a fait froid dans le dos et devant eux, je n'ai pas tenu longtemps le coup. A présent, vous en savez autant que moi sur ma mésaventure. » Et, si vous regar- dez les photos que vous présente « Radar », vous comprendrez l'habile mise en scène de M. Halb. Ci-contre, le rond du fourneau, surmonté d'une ampoule électrique sciée à la lime, le fil de cuivre enfoncé dans la terre glaise. Et le décor : boîte en carton, pa- pier carbone et mousse des bois. Ci-dessus, la photo obtenue. TOURNAI PIPERS : Leur - (BELGIQUE) rayon vert m'a brûlé ! ARTIAL PIPERS est un homme solide de 45 ans, jardinier de son état à Wasmes-Aude- mets- Briffoil, près de Tournai. Il a réputation d'avoir sa tête bien à lui. Aussi son récit n'en est- il que plus troublant. « D'abord sachez-le, je ne crois ni aux soucoupes ni aux Martiens, affirme-t-il. L'autre soir, à la nuit tom- bée, je rentrais chez moi à vélo. C'est alors qu'une vive lueur verte me frap- pa en pleine poitrine, mettant aussitôt le feu à mes vêtements. Affolé, je ne pensai qu'à éteindre les flammes et à retrou- ver ma famille, D'abord personne ne me crut, mais j'avais des preuves les traces de brûlures sur mes effets canadienne, ves- ton, cache-poussière et pull-over brulés sur plus de 10 centimètres ! »>. De- puis, Martial Pipers souf- fre de dépression ner- veuse. Le mystère du « rayon vert »> l'empêche de dormir. Soucoupe? Martial Pipers a changé de complet. cigare? II ne sait !... Il ne roulera plus à vélo la nuit ! M₁ RAPIDE TROP DE FANTAISIE DANS LEUR SILLAGE poisins et amis ne cessent de défiler au domicile de Pipers. Son fils (deuxième à g.) montre complaisamment les brûlures (flèches) sur les effets de son père. eeeeeeeeeeeeeeeeee -14 NOVEMBRE 1954 CHATEAUNEUF-DU-PAPE CONSTANTINI -S'il en vient une, je verbalise Et, croyez-moi, je ne plaisante pas. Avec M. Lucien Jeune, maire de la com- mune et Paul Amouroux, son adjoint, nous avons étudié sérieusement la question. Jusqu'à présent, nous avons eu le bonheur de ne pas voir une seule soucoupe et nous veillons au grain... Après avoir rédigé l'arrêté « interdisant aux aéronefs, soucoupes et cigares volants de s'in- téresser à la riante et active bourgade aux crus réputés » le maire m'a dit : «Garde champêtre, de l'autorité!» Faites-moi confiance : aucune faiblesse envers les Martiens ou autres... FIN