Je suis entré en contact avec une "soucoupe A PRES le capteur d'énergie cosmi- que d'un officier de notre armée de l'Air, le lieutenant Plantier, dont « Radar » a déjà parlé, voici le détecteur de soucoupes volantes d'un ingénieur de Grenoble, M. Baccard. Mais l'appareil de M. Baccard a sur la construction » du lieutenant Plan- tier l'avantage d'avoir dépassé le stade de l'hypothèse; il a pris rang parmi les objets de ce monde qu'on peut voir et toucher. Ingénieur électronique et astronome, M. Baccard, qui n'a pas encore atteint la quarantaine, est depuis 1938 un chercheur à qui rien de ce qui se passe dans le ciel n'est étranger. Sa passion des astres l'a conduit à pren- dre la direction, pour le Dauphiné, du Centre de recherches scientifiques qui travaille en liaison avec la Société As- tronomique de France et les observa- toires d'Amérique. De plus, le Centre a une station d'étude à M'Balmayo, au Cameroun. C'est à ce dernier Centre qu'on doit l'observation des récentes et premières apparitions d'engins mys- a affirmé savant grenoblois un térieux dans cette partie du ciel d'A- frique. nous Entouré d'épures et d'appareils, M. Baccard commence l'entretien en pré- cisant qu'il ne saurait être confondu avec les illuminés et les ignares qui n'ont qu'une idée tromper les autres ou se tromper eux-mêmes. - Depuis 1947 étudions les phénomènes qui, aujourd'hui, passion- nent l'opinion. La première cause à écarter est celle qui pourrait être due aux jeux de réfraction de la lumière. Par réfraction, un disque lumineux plafonnant à haute altitude peut pro- venir d'un simple phare d'auto. Un avion, un ballon-sonde recevant des rayons solaires peuvent également prêter à confusion. Récemment, en Haute-Savoie, nous sommes alertés par un individu qui prétend avoir aperçu une soucoupe. J'arrive sur le lieu d'ob- servation et le « témoin » me décrit l'engin qu'il venait de surprendre au moment où il quittait le sol. «Un ap- pareil à trois sphères », affirme-t-il. Effectivement, sur l'herbe du pré, je remarquai trois marques roussies. L'a- nalyse de l'herbe me prouva qu'elle avait été brûlée avec une lampe à sou- der Il y a quelques jours, un agent commercial de la Drôme prétendit avoir été survolé à 30 mètres de haut par une soucoupe. Il ajouta que la peinture de son auto avait été tachée et cloquée. Mais quand je voulus voir l'auto, l'agent se volatilisa! M. Baccard, bien qu'il soit « pour » admet les objections de ceux qui sont «contre »). - J'accepte toutes les hypothèses et même j'en établis moi-même. Il n'est pas impossible que les apparitions de soucoupes soient provoquées par les explosions de bombes atomiques qui ont lieu depuis plusieurs années à ti- tre expérimental. Les disques obser- vés seraient dus aux positons libérés. Eléments positifs, ces positons seraient- repoussés à haute altitude par la Ter- re, élément également positif. Astronome, M. Baccard n'exclut pas non plus l'hypothèse d'explosions dans Jupiter, dans Saturne et dans Mars. - Savez-vous qu'on a constaté la destruction d'une partie de l'anneau de Saturne ? Quoi qu'il en soit, les astronomes américains et français ont observé que deux nouveaux corps cir- culent, l'un à 650 km. de la Terre ; l'autre à 950 km. Ces deux corps, per- sonnellement, je les ai vus se profi- ler en noir devant la lune. S'agit-il de débris planétaires ? S'agit-il de deux satellites artificiels lancés par les ob- servateurs d'un autre monde pour étu- dier de plus près la Terre ? Quant aux fameux cirques lunaires, n'auraient-ils pas été aménagés en bases de départ pour des engins circulant autour de la Terre ? Après beaucoup de recherches, l'in- génieur fut un jour frappé par cette constatation : aucun des engins signa- Sur la plate-forme de Seyssinet, M. Baccard indique à M. Rougemond la région du ciel où évoluait l'engin. lés ne laissait une trace matérielle de son passage. M. Baccard entreprit alors la construction d'un détecteur qui serait aux radiations magnétiques ce que le compteur de Geiger est aux radiations atomiques. On sait qu'après une explosion de bombe, l'atmosphère se charge de radiations fatales aux hommes que le compteur de Geiger ne manque pas de déceler. - Mes travaux ont abouti à la mise au point d'un appareil auquel je n'ai pas encore donné de nom précis. C'est Directeur du Centre de recherches scientifiques, M. Baccard observe le détecteur de radiations magnétiques qu'il a inventé un enregistreur de variations magnéti- ques. Cet appareil, je l'adapte à un télescope binoculaire, l'élément inter- médiaire étant une cellule photo-élec- trique. Doté d'un amplificateur, mon appareil témoigne d'une extrême sen- sibilité, Ma recherche s'est appuyée sur l'étude du phénomène de Zeemann, étude établissant qu'un atome placé dans un champ magnétique subit un changement de fréquence dans ses ra- diations. Profitant du premier passage d'un ballon-sonde, puis de passages d'a- vions à moteur et à réaction, M. Bac- card expérimenta son appareil. Aucu- ne oscillation d'aiguille ne fut consta- tée. C'est alors, le hasard faisant par- fois bien les choses pour les cher- cheurs, que dans le ciel éclata ce que les Grenoblois appellent encore « l'af- faire du 7 octobre ». - Ce jour-là, le ciel était très pur. Je travaillais chez moi lorsque je fus appelé au téléphone par le directeur de la Radiodiffusion de Lyon : « Un ballon-sonde suivi d'un engin survole Grenoble ». J'embarque mon matériel d'observation à bord de mon auto, je prends chez lui M. Rougemond, ins- pecteur du Centre, et je gagne à toute allure notre plate-forme de Seyssinet qui domine Grenoble et ses environs. Pendant deux heures, entre 4 et 6, j'eus tout loisir d'observer le ballon- sonde, d'ailleurs signalé comme venant d'Italie, ballon suivi d'un engin ayant l'apparence d'un cigare lumineux. A deux ou trois reprises des flammes comparables à celles d'une fusée jail- lirent. J'évaluai la hauteur des deux appareils à environ 15.000 mètres. Pendant 7 minutes l'engin s'est immo- bilisé et pendant qu'il ne bougeait pas, la traînée lumineuse qui le suivait dis- paraissait. Tout à coup, l'engin des- cendit à grande vitesse à la verticale. Puis il accomplit un trajet à l'horizon- tale à une vitesse plus rapide que celle d'un avion à réaction. A ce moment, des fluorescences orangées autour de l'appareil furent nettement perçues. Pendant que je faisais ces observa- tions, à la Côte-Saint-André, notre voiture-laboratoire enregistrait les mêmes phénomènes. Occasion inespé- rée pour moi d'expérimenter enfin mon détecteur, Relié au télescope bi- noculaire, comme je m'y attendais, j'enregistrai les oscillations d'aiguilles qui témoignaient d'indiscutables varia- tions du champ magnétique. Une bous- sole mise aussi en contact avec mon appareil perdit le nord ». Quand l'engin s'élançait à grande vitesse, les. oscillations atteignaient le maximum. Cette expérience ne me permet plus de douter de l'existence d'un champ magnétique autour de l'engin observé. S'agit-il du champ magnétique sur le- quel le lieutenant Plantier appuie son hypothèse? Je ne suis pas loin de le croire. Signalons, en passant, qu'en 1947, au-dessus de Minneapolis, des ballons- sondes ayant été lancés à haute altitu- de, ces ballons ont été pendant long- temps suivis par des engins que les... observateurs n'ont pas hésité à iden- tifier comme des soucoupes. Le 7 octobre dernier, les Grenoblois, au nombre de plusieurs centaines, ont- ils assisté à un phénomène identique ? Fort de son premier succès, M. Bac- card a décidé de consacrer plus que jamais ses jours et ses nuits à l'étude de ce qu'on peut appeler la grande énigme du demi-siècle. Aussi fait-il installer sur le toit de son immeuble un appareillage de son invention lui permettant d'être alerté dès l'appari- tion diurne ou nocturne d'un engin dans le ciel. En bon Grenoblois et soucieux du respect des traditions locales, M. Bac- card entend faire à toute soucoupe qui se présentera ce qu'on appelle « une conduite de Grenoble ».