SOUCOUPES (suite) 60% CONTRE, 40% POUR S' I cela continue, la France sera bientôt divisée en deux camps les « soucoupistes » et les « anti-soucoupistes ». Cette multiplication croissante de témoigna- ges apparaît comme un symptôme inquiétant. Pour deux raisons : ou bien, dans le cas de non- existence des soucoupes volantes, elle démon- tre la naissance d'une psychose qui peut attein- dre la santé mentale d'une grande partie d'une nation; ou bien, si leurs manifestations sont réelles, elle risque de créer un état de malaise, provoqué par l'ignorance des intentions vérita- bles de ces prétendus visiteurs. Officiellement, le nombre des témoins ayant vu des soucoupes volantes est évalué à plus de 10.000. Déduction faite des gens de bonne foi trompés par une mystification, le reste peut-il être considéré comme ayant été victime d'une psychose collective ? A cet argument, le directeur d'une clinique de Gênes pour maladies mentales répond : « Je suis habitué depuis des années à discer- ner chez les gens des états hallucinatoires. Eh bien ! je dis que je n'ai jamais vu ce cas : six, huit, dix ou douze personnes saines de corps et d'esprit qui, toutes ensemble, deviendraient hal- lucinées durant quelques minutes, puis retour- neraient, comme si rien ne s'était passé, à leur LOCTUDY état normal. Cela me semble invraisemblable ». Que deux ou trois personnes réunies aient pu se suggestionner mutuellement, cela ne paraît pas impossible. Mais que des milliers de témoi- gnages se rejoignent, voilà qui est troublant. QUIMPER. Oui, messieurs, oui, déclare aux repor- ters de « Radar » l'ouvrier boulanger Pierre Lucas, de Loctudy (Finistère), il était haut comme ça le bon- homme que j'ai vu l'autre nuit. J'étais sorti un ins- tant pour aller chercher de l'eau à la fontaine. Sou- dain, je vois une boule de feu qui descend du ciel. Pas le moindre bruit. En un clin d'oeil, elle atterrit dans un pré de l'autre côté de la route. J'ai vu distinc- tement les trois pieds qui la retenaient au sol. Une lu- Nous croyons savoir que, devant l'émotion sou- levée dans l'opinion publique par la question des soucoupes volantes, notre Ministère de l'Air se préparerait à faire une déclaration sensationnelle: « La France aurait mis au point neuf appareils pouvant voler à de très hautes altitudes, à des vitesses laissant loin derrière elles celle du son. Ces appareils seraient soumis presque quotidien- nement à des essais entre Istres et Paris. En cours de vol, il se formerait autour de ces engins révolutionnaires une sorte de condensation qui les envelopperait, leur donnant une forme de dis- que, c'est-à-dire de soucoupe volante... >> D'où, peut-être, ce spectacle apparemment mystérieux observé par tant et tant de témoins. Si, sur la totalité des témoignages collectés tant en Amérique que dans le reste du monde, on en attribue 60 % à la mystification, l'hallu- cination collective et la confusion d'objets, 40% des cas n'ont pu cependant trouver d'explication valable. Les soucoupes volantes existeraient-elles donc vraiment ? - Il était haut comme ça ! || - mière jaune l'éclairait à la partie supérieure. Et voilà qu'un individu (notre illustrateur le représente ci-con- tre) me tape sur l'épaule. Je l'ai vu comme je vous vois. Il avait un visagre barbu et un seul ceil, mais peut-être qu'il avait un masque. Sur sa tête, un cas- que qui ressemblait à celui des motards. Il en sortait des fils comme ceux des antennes de T.S.F. Franche- ment, j'ai eu peur. J'ai lâché mon seau. Je suis ren- tré. Mon patron est sorti. Il n'y avait plus rien... RADAR - 17 OCTOBRE 1954