(Suite de la page 24.) QUESTION Est-il possible que les soucoupes volantes viennent d'une autre planète ? 5 LE MYSTÈRE DES SOUCOUPES par Raymond Cartier REPONSE: ? GAG DU SALON DE L'AUTO: LE MARTIEN. L est improuvable que la vie et la civilisation n'existent pas dans n'importe lequel des milliards d'astres qui cohabitent avec la terre dans l'univers. La planète Mars n'a qu'une atmosphère raréfiée et une humidité très faible cependant, il n'est pas inconcevable qu'une société rela- tivement analogue à l'humanité ait pu s'y créer, s'y maintenir et s'y adapter. La planète Vénus, enfouie au milieu de nuées énormes, baigne probablement dans des nuages de gaz carbonique qui la rendraient inhabitable pour les hommes. Mais il reste à prouver que des créatures raisonnables ne peuvent pas apparaitre, se développer et se perfection- ner dans un milieu complètement différent de celui qui constitue pour nous une nécessité. Le même raisonnement est valable pour les autres planètes du système solaire. La température de Mercure est si élevée que le plomb et l'étain doivent y couler comme l'eau dans les ruisseaux. L'énorme Jupiter a, croit-on, une atmosphère d'ammoniaque et des lacs de méthane creusés dans des cavités de glace. Sur Pluton, le soleil n'est qu'une étoile de seconde grandeur brillant faiblement sur un monde voué au froid et au noir. Mais, en logique pure, il n'est pas absurde d'admettre que des créatures pensantes et agissantes puissent naître dans ces conditions inhumaines. On est allé jusqu'à formuler l'hypo- thèse que le soleil lui-même serait habité ce qui corrobore certaines observations suivant lesquelles des soucoupes rentrant de leurs expé- ditions terrestres foncent vers lui! Rien n'est plus arbitraire que de prêter aux êtres hypothétiques d'un autre monde une apparence et une substance analogues aux nôtres de si loin que ce soit. Leur vie peut être basée sur des réactions chimiques différentes et rien ne s'oppose même à ce qu'ils soient immatériels. Ou immortels si suivant l'opinion d'un théologien- ils ont été créés dans les mêmes conditions qu'Adam et Eve, mais n'ont pas commis le péché originel. Inversement, l'attendrissant anthropomorphisme du paysan embrassé par un Martien à la peau chaude ou de la bergère dont le passager d'une soucoupe a caressé le menton constitue une immense invrai- semblance mais nullement une impossibilité absolue. Peut-être existe- t-il quelque part une planète dont la population est similaire à celle de la terre, mue par les mêmes mobiles, les mêmes appétits, les mêmes curiosités et plus avancée de quelques siècles dans la domestication des forces de la nature. Si elle ne se trouve pas dans le système solaire, elle peut se trouver parmi les satellites d'un autre soleil. Les années- lumière qui nous sépareraient d'elle 94 600 000 000 000 kilomètres par année-lumière ne sont même pas une objection sans réplique à un voyage jusqu'à nous. Les vulgarisateurs d'Einstein ont appris au public que le temps est relatif le public s'en souvient. L'origine extra-terrestre des soucoupes volantes n'est pas une impos- sibilité. C'est même la seule possibilité si les soucoupes sont autre chose que des phénomènes d'optique ou des hallucinations des sens. Demander pourquoi les visiteurs ne débarquent pas ou se contentent d'atterrir furtivement dans les déserts n'est même pas une objec- tion. Il ne nous est pas possible de préjuger des raisonnements et des intentions d'êtres dont nous ne connaissons rien. Peut-être les hommes ne les intéressent-ils pas le moins du monde. Peut-être viennent-ils de toute éternité chercher dans l'atmosphère terrestre un principe de vie qui leur manque dans leur habitat ou accomplir un rite dont nous ne pouvons avoir la moindre idée. Nous ne connaissons même pas les mœurs des saumons; pourquoi connaitrions-nous les moeurs des habi- tants intelligents du troisième satellite de Proxima Centauri? Considérées ainsi, les soucoupes volantes se prêtent à toutes les hypothèses dont aucune ne peut être qualifiée d'absurde et logiquement dementie. Par contre, aucune de ces hypothèses ne trouve dans les milliers d'observations faites jusqu'à ce jour une base sérieuse. L'ori- gine humaine des soucoupes étant exclue, il existe une immense proba- bilité pour qu'elles soient des phénomènes atmosphériques mal connus mais dénués de tout mystère et une possibilité infinitésimale pour qu'elles soient les galères ou les messagères d'une super-humanité. Mais il n'est pas vraisemblable que beaucoup consentent à aban- donner de sitôt ce minuscule brin de laine de merveilleux. Raymond CARTIER.