LE MYSTÈRE DES SOUCOUPES par Raymond Cartier (Suite de la page 21.) et les charlatans. Jusqu'ici, cependant, son sérieux, sa lucidité et son sens critique paraissent intacts. En 1953 Plantier était en garnison à Blida. Il ne songeait pas aux S.V. quand son chef, le capitaine Rougier, en vit une, la lui décrivit et l'impressionna. Plantier, passionné par l'évolution des techniques humaines et frappé par leur simplification continue, essaya d'imaginer théoriquement l'engin capable des évolutions et performances qu'une longue série d'observations attribue aux soucoupes volantes. Aucune des forces motrices actuellement à la disposition des hommes n'étant satisfaisante, il eut recours aux particules cosmiques d'énergie atteignant, dit-il, le chiffre énorme de 10 soit environ 100 000 fois l'énergie qui pourrait donner la sublimation complète et irréalisable du noyau d'uranium». Si l'on a trouvé le moyen d'utiliser cette source torrentielle de puissance, il devient sans doute possible de créer des champs de force que les soucoupes peuvent utiliser par des manoeuvres simples et dans lesquels il leur est facile de réaliser ce que les lois de la physique paraissent leur interdire rigoureusement. condensations électrons-volts, L'hypothèse de Plantier n'est pas totalement nouvelle. L'énergie cosmique et les champs magnétiques sidéraux sont depuis longtemps la ressource des anticipateurs et des esprits généralement touffus en état d'insurrection contre la science officielle. Emmanuel Velikovsky, pour ne citer que lui, s'en est servi pour expliquer les crises qu'il a découvertes dans la rotation de la terre et il prépare, dit-il, un ouvrage magistral qui reconstruira la physique et confondra Einstein. Plantier, lui, s'est concentré sur son moyen de propulsion avec l'intention de rendre les soucoupes volantes possibles et plausibles. Il est arrivé, estime-t-il, à rendre compte de leurs principaux mystères: la vitesse, les zigzags, les couleurs, l'habitabilité, le silence, etc. DANS LE CIEL DE MONTELIMAR, LE 16, UN DISQUE LUMINEUX: C'EST UN BALLON SONDE. La clé de l'explication Plantier est que le champ de force propulsant les soucoupes affecte en même temps qu'elles tout le milieu ambiant. Un aéronef ordinaire est toujours un projectile percutant et traversant violemment des couches d'air inerte en produisant les effets connus du bruit et de l'échauffement. A l'intérieur de l'aéronef, les passagers subissent également la condition d'inertie et éprouvent en conséquence les effets physiologiques rapidement insupportables pour l'orga- nisme de l'accélération. Au contraire, avec une soucoupe volante manoeuvrant dans un champ de force, l'air est entraîné en même temps que l'engin et, de leur côté, le pilote et les passagers sont soumis pour chacune de leurs molécules, à l'action du champ. L'appareil peut donc traverser des couches atmosphériques à des vitesses qui volatiliseraient n'importe lequel des 92 corps simples de notre galaxie sans causer à ses passagers la moindre incommodité et sans produire aucun bruit perceptible. Toute panne, toute défaillance du champ de force serait, par contre fatale: l'appareil percuterait alors comme un mur l'air- devenu brusquement immobile et se désagrégerait dans une éblouis- sante détonation. On fera difficilement admettre à beaucoup de gens que ce ne fut pas le destin d'une soucoupe volante quand, le 7 jan- vier 1954 à 4 h. 27 du matin la ville et la région de Dieppe furent secouées et illuminées par une mystérieuse explosion. Il y a peu de chances pour que la théorie du lieutenant Plantier soit admise par les milieux scientifiques. Elle appelle d'ailleurs des réfuta- tions que le jeune officier essaie de prévenir, en perfectionnant son hypothèse. Mais elle appelle surtout une remarque : l'utilisation de l'énergie cosmique pour la propulsion d'un engin volant n'est ni actuel- lement possible ni même envisagée à une échéance quelconque par les cerveaux les plus hardis. Ni les Américains, ni les Russes ne sont de très loin en état de lancer dans le ciel des champs de forces cosmiques portant des appareils fulgurants, silencieux et indétectables. Certaines armes nouvelles, certains projectiles radio-guidés, certains engins expérimentaux ont pu être pris occasionnellement pour des S.V., mais la soucoupe véritable, la soucoupe Plantier, telle qu'elle se déduit de milliers de descriptions, ne peut pas être de l'ombre d'un doute un appareil humain. C'est peut-être la seule affirmation catégorique de toute la ténébreuse affaire des S.V. sans le commencement Ce qui amène au rigoureux dilemme suivant les soucoupes volantes sont des phénomènes météorologiques déformés par l'imagination et l'erreur des sens ou ce sont des vaisseaux sidéraux construits et pilotés par des créatures venant des profondeurs du ciel. (Suite page 28.)