DEUX TEMOIGNAGES: TRACE D'UN ATTERRISSAGE. M. BOUDIN DESSINE CE QU'IL A VU. A DR., LE Lt PLANTIER, THEORICIEN DE LA SOUCOUPE, DICTE A SA FEMME SON PROCHAIN LIVRE. le théoricien des voyageurs de QUESTION 4 Existe-t-il des raisons de croire à l'impossibi- lité des soucoupes colantes? REPONSE: OUI pérature, ses miroirs de cristaux de glace, ses faux soleils, ses prismes d'air, ses processions de météores le ciel est beaucoup plus compliqué et beaucoup moins candide que la plupart des hommes ne l'ima- ginent. Si l'on a toujours observé les mouvements des astres, on commence à peine, pour les besoins de la météorologie et de l'aviation, à étudier l'atmosphère et il n'est nullement étonnant que sa complexité encore mal explorée puisse engendrer des phénomènes appa- remment mystérieux. Telle est, dans sa grande ligne, la thèse très scientifique de l'astronome Donald Menzel. La récompense de son effort fut la perte de sa tran- quillité. Toutes les accusations fondirent sur lui. Son courrier s'emplit de lettres de menaces. Son téléphone fut embouteillé par des protestataires dont certains lui annoncèrent les représailles des Martiens et des Vénusiens dont il contestait l'existence. Les écrivains professionnels des soucoupes volantes, dont les qua- lifications scientifiques, vont rarement au-delà du bagage le plus modeste, l'accusèrent d'être un faux ES services techniques de l'aviation américaine L disent ceci: « Depuis que des soucoupes volantes évoluent en grand nombre autour de la terre, » Jamais un objet ou une particule d'une substance inconnue n'ont été recueillis; > Jamais une radiation ou une émanation d'une nature inexplicable n'ont été décelées ; > Jamais des ondes destinées aux engins présumées ou émanant d'eux n'ont été captées. » La question des fragments de S.V. est pendante depuis le début de l'affaire. Un nommé Harold Dahl, de Tacoma, sur la Côte du Pacifique, fit savoir qu'il tenait à la disposition des autorités des débris que l'explosion d'un disque mystérieux avait projeté près de lui. L'Air Force envoya un B-25 prendre livraison des échantillons mais l'appareil eut un accident pen- dant le vol de retour vers Washington et les pièces à conviction, ainsi que les vies des deux officiers, furent perdues. Le bruit court que le B-25 avait été abattu par une autre soucoupe mais Mrs. Dahl contrai- gnit son mari à avouer qu'il avait imaginé toute l'his- foire pour vendre son récit à un magazine. Le précieux métal n'était qu'un peu de minerai ramassé sur un lot de Puget Sound. Les auteurs qui font des S.V. le plus grand roman de mystère de tous les temps soutiennent que les services techniques des Etats-Unis possèdent, non seu- lement des débris, mais des soucoupes volantes nau- fragées. Il faut done choisir entre les affirmations officielles et celles de Scully et de Keyhoe. On doit noter seulement que, depuis sept ans, aucune confir- mation sérieuse n'a été apportée à ceux-ci sur ce point particulier. L'absence de toute émission ou radiation rend improbable que les S.V. soient propulsées par des moyens connus. L'absence de tout signal radio est également étrange à moins d'admettre que les sou- coupes disposent de moyens de transmission et de télécommande complètement insoupçonnés. Les vitesses couramment prêtées aux soucoupes sont impossibles dans l'atmosphère puisque le dégagement de chaleur auquel elles correspondent entraînerait la liquéfaction ou l'explosion de l'engin. Les accéléra- tions foudroyantes des soucoupes sont manifestement l'espace savant, un universitaire en quête de réputation et d'argent, un agent prêtant aux endormeurs de l'opinion l'autorité d'une toge de Harvard. On contesta sa bonne foi scientifique en lui reprochant de tronquer et de déformer sciemment les témoignages. Car les sou- coupes volantes sont une foi et le doute est hérétique. Ce n'est pas dans une recherche, mais dans un combat, qu'un savant s'engage s'il tente de les élucider. Dans l'état actuel des enquêtes, il n'existe pas d'ex- plication concluante des soucoupes volantes Les pages les plus célèbres de leur roman, le cas Mantell, le cas Gorman, le cas Grande Vergue», etc., demeurent des énigmes. Des phénomènes associés à l'apparition des soucoupes, comme la pluie de filaments mystérieux sur Oloron et sur Gaillac, restent déconcertants. Il est permis de soupçonner, et même de croire, que toute cette immense histoire repose exclusivement sur des erreurs d'interprétation et qu'elle fournirait une leçon hautement philosophique sur la faillabilité du témoi- gnage humain. Mais la preuve reste à fournir. plus impossibles encore. Elles entraineraient selon la loi de la réaction, l'emploi de masses inconcevables et le plus perfectionné des moteurs atomiques imagi- nables est encore très loin d'autoriser les évolutions dont la plus modeste soucoupe volante est créditée. Quant aux équipages, les effets physiologiques qu'ils subiraient ne se peignent même pas par le mot meur- trier. Etre le passager d'une soucoupe volante équi- vaudrait à recevoir un obus de 380 dans la poitrine chaque fois qu'elle ferait l'un de ces démarrages dont tant de promeneurs d'une sincérité indiscutable ont été les témoins. Une autre impossibilité manifeste des S.V. est leur silence. Tout corps se déplaçant dans l'atmosphère produit un bruit. Si la vitesse augmente, le bruit s'accroit. Si elle dépasse la vitesse du son, cette étape est marquée par une double détonation puissante. Les dispositifs silencieux qu'on peut concevoir pour l'ap- pareil propulseur n'affectent pas les ondes sonores produites par le glissement de l'engin dans les couches d'air. Les soucoupes devraient produire un miaulement aigu et détonner lorsqu'elles franchissent le mur du son. Or elles se taisent. C'est là une violation inaccep- table des lois de la physique. Par conséquent, une impossibilité. Pour répondre à ces objections, les croyants des soucoupes volantes ont maintenant en France la théorie du lieutenant Plantier. Plantier, trente ans, major de promotion de l'Ecole de l'Air, habite aujourd'hui une chambre d'hôtel de la rue Friant, dans le XIV arrondissement. Affecté au Groupe aérien d'entrainement et de liaison de -Villacoublay, il connaît le sort dur et injuste des jeunes officiers sans fortune qui, traînés de garnison en gar- nison, sont hors d'état de trouver un logement décent. Il a fait dans sa chambre une minuscule cuisine, à l'aide d'un paravent, mais il a dû mettre en nourrice son fils Jean-Claude àgé de trois ans et demi, faute de pouvoir l'héberger dans une installation aussi insuffisante. Il écrit un livre qui sera la refonte et le dévelopement de la théorie qu'il a avancée dans le numéro de septembre 1953 de la revue Forces aériennes françaises. Peut-être cette tentative conduira-t-elle un brillant officier dans la phalange des professionnels de la soucoupe volante où prédominent les illuminés (Suite page 24.) 21