DEUX FAUSSES SOUCOUPES REALISEES: A MARSEILLE A L'AIDE DE DEUX ABAT-JOUR SUPERPOSES (A GAUCHE), A BEUVRY-LES-BETHUNE AVEC DES LOSANGES DE PAPIER COLLE (A DROITE). QUESTION 3 Existe-t-il une ou plu- sieurs explications satisfaisantes des sou- coupes volantes? REPONSE: NON 20 Un officier d'aviation français devient (Suite de la page 19.) dans leur cas plus que les radar. fantômes courants du Inversement, les photos dont il existe maintenant un nombre assez important sont décevantes et sug- gèrent des taches de lumière plutôt que des objets tangibles. En dépit des milliers d'observations, aucune descrip- tion satisfaisante des S.V. n'a encore été fournie. Fugitives ou imprécises les apparitions fournissent surtout des traits généraux d'où il se dégage à l'ex- trême rigueur un certain nombre de caractéristiques et de performances à peu près communes luminosité, fluorescence, coureurs changeantes allant du blanc argenté au rouge vif, vitesses variables atteignant A situation n'a pas beaucoup changé depuis que la La première commission terminé ses travaux à la fin de 1949. Les techniciens de l'A.T.I.C. en arrivent au même dosage du mystère que leurs prédécesseurs sur 100 soucoupes qui leur sont signalées, 70 reçoivent une explication convain- cante, 20 doivent être négligées parce qu'elles ont été observées d'une manière trop imparfaite et 10 demeurent inexpliquées. Les ballons météorologiques entrent pour 80 % dans les cas élucidés. On les soupçonne d'être respon- sables, en outre, de beaucoup de cas inexpliqués, la moitié d'entre eux environ n'étant jamais retrouvés et certains errant hors de tout contrôle pendant un temps assez long. Leurs dimensions sont énormes puisqu'ils peuvent atteindre, au lancer, la taille d'un immeuble de vingt étages sur un diamètre d'une qua- rantaine de mètres. L'enveloppe est faite de poly- éthylène qui brille au soleil comme de l'argent, mais elle peut prendre, surtout à l'aube et au crépuscule, toutes sortes de colorations. A 30 000 mètres d'altitude, les ballons restent ensoleillés et rougeoyants longtemps après que le sol ait été plongé dans l'obscurité et le mouvement des nuages peut donner l'impression (comme c'est le cas pour la lune) qu'ils se déplacent à une haute vélocité. Les météores, les parhélies ou faux soleils, les halos, les mirages lenticulaires, les avions à réaction volant à haute altitude, les vols d'oiseaux, les objets légers emportés par les tourbillons aériens, les mystifications, etc., fournissent leur contingent d'explications aux S.V. Les 10 % des cas qu'ils laissent énigmatiques n'impliquent pas que les enquêteurs admettent leur caractère mystérieux ou alarmant. Ils constatent sim- plement qu'ils ne peuvent assigner avec certitude une cause connue à une soucoupe volante donnée. Mais leurs conclusions générales expriment régulièrement leur scepticisme sur le roman des apparitions aérien- nes. « Aucun fait, dit leur dernier rapport (août 1954), ne nous a été apporté qui tendrait à indiquer que le territoire des Etats-Unis serait observé par des machines venant d'un pays étranger ou de l'espace. » Les auteurs qui se sont dédiés aux soucoupes volan- tes, comme Keyhoe, Heard ou le Français Aimé Michel protestent vivement contre cette attitude des enquêteurs. ils les accusent ouvertement ou implicitement d'obéir à une consigne gouvernementale qui leur prescrit d'étouffer les faits pour ne pas alarmer l'opinion. Il existerait des preuves décisives de l'origine supra- terrestre des soucoupes volantes mais toute l'affaire un record enregistré de 28 000 kilomètres-heure (McLaughlin à White Sands), accélération foudroyante permettant un passage instantané de l'immobilité aux allures ultra-soniques, changements de route fréquents et brusques allant souvent jusqu'à une progression en zigzag, enfin silence absolu. Très peu d'apparitions de S.V. omettent de se caractériser par un ou deux de ces traits. Par contre les différences de forme et de dimensions conduisent à penser qu'il existerait plusieurs types de soucoupes volantes comme il existe dans une force navale des cuirassés, des croiseurs. des des- troyers, etc. Ce n'est pas un engin, mais une famille d'engins qui, depuis sept ans, emplirait le ciel de ses exhibitions. serait enveloppée d'un profond secret dissimulant l'angoisse indicible des initiés. Le major en retraite des Marines » Donald E. Keyhoe s'est fait une répu- tation mondiale et une profession lucrative soutenant cette version. On le dépeint au Pentagone comme un individu probablement convaincu mais comme une tête exaltée. en L'aveu par les techniciens que 10 % au moins des soucoupes volantes sont inexplicables apparaît plutôt comme une réfutation des accusations du major Keyhoe. Mais ce chiffre de 10 %, constant depuis 1947, est frappant. Il autorise toutes les hypothèses fantas- tiques faites au sujet des S.V. Il pose le problème. Il devrait susciter la curiosité scientifique et inciter les savants à un effort tenace pour trouver une explication satisfaisante, quelle qu'elle soit. Or, les soucoupes volantes se heurtent à l'indifférence ou à l'ironie des hommes de science qui voient en elles, suivant les termes d'un membre de l'Institut d'Astrophysique de Paris « une mystification poursuivie dans un but commercial et politique ». Les journalistes réel- lement bien innocents dans l'affaire sont accusés de les avoir imaginées et sévèrement invités, dans l'intérêt de la tranquillité publique, à se chercher un autre serpent de mer ». L'excuse relative des savants se trouve dans la mésaventure de Donald Menzel. Professeur d'astro- physique à Harvard, explorateur émérite du soleil, Menzel crut voir à deux reprises des soucoupes volantes et le démon pédagogique qu'il associe à son démon scientifique l'entraina à mettre dans le domaine public les raisonnements par lesquels il avait dû se convaincre d'être en présence de phénomènes parfaitement natu- rels. Le livre qu'il tira de ce dessein est plein de talent, de savoir et d'enseignement. Les chapitres historiques traitant notamment de la grande soucoupe de 1882 (130 kilomètres de large) et de la sensation causée par le « navire volant» de 1897 contiennent des ana- logies frappantes avec les faits actuels et des exemples étonnants d'hallucination collective. Les chapitres scientifiques sont encore plus intéressants. Menzel prend le phénomène des soucoupes volantes au sérieux, ne doute pas de la véracité de la plupart des obser- vateurs, convient que les soucoupes existent puis- qu'elles sont vues, admet qu'elles peuvent venir d'une autre planète mais demande la permission d'épuiser d'abord toutes les explications terrestres et, sans pré- tendre fermer le dossier fournit des raisons plus plau- sibles à la plupart des apparitions inexpliquées. La leçon du livre est que - avec ses inversions de tem-