LE MATCH DU MONDE RAYMOND CARTIER RÉPOND AUX 5 QUESTIONS QUE QUESTION I Existe-t-il un nombre de témoignages vérita- bles suffisant pour que le phénomène dit des soucoupes colantes mérite d'être pris au sérieux? RÉPONSE: OUI 18 PHOTOGRAPHIEE DU PIC DU MIDI, MARS, CE MONDE MYSTERIEUX OU L'IMAGINATION POPULAIRE SITUE LES BASES DE DEPART DES SOUCOUPES. S 'IL n'y avait pas l'immensité soviétique, la carte de leurs apparitions recouvrirait le monde. C'est aux Etats-Unis qu'elles ont pris leur forme mo- derne et reçu leur nom fantaisiste de Flying Saucers » (soucoupes volantes). Mais, depuis lors, elles ont été vues de tous les pays d'Europe, de toutes les parties de l'Afrique, de l'Amérique du Sud (rela- tivement rarement), des Philippines, du Japon, d'Aus tralie, etc. Seule, la Russie rouge et la Chine rouge ignorent leurs visites. Les deux puissances commu- nistes ne se contentent pas d'ailleurs d'un sourire facile devant des phénomènes qui n'osent pas enfrein- dre leur espace aérien et qu'il devrait être tentant d'attribuer à l'ignorance, la superstition ou l'alcoolisme régnant dans les pays capitalistes. Elles nient et elles accusent rageusement. Selon l'explication soviétique officielle, les S.V. ont été imaginées par l'état-major américain pour propager l'hystérie guerrière et entre- tenir la méfiance à l'égard des démocraties populaires. Ce qui revient à dire que, par un détour, Moscou lui- même prend les soucoupes volantes au sérieux. Il n'existe pas de statistique mondiale des appari- tions des soucoupes volantes. Leur nombre, depuis 1947, est évalué à une vingtaine de milliers. Mais leur fréquence et leur répartition géographique sont extrè- mement variables. En Amérique, l'épidémie des S.V. de l'été 1947 fut suivie d'une raréfaction progressive, puis en 1952, d'un foisonnement d'observations (plus de 1 700 dans l'année) et, à nouveau, d'une décrue qui atteignit son point le plus bas cet été (87 cas seulement). En Europe, les soucoupes furent prati- quement inconnues jusqu'en 1950 mais Amérique l'année 1952 fut notable par des phéno- comme en mènes nombreux et circonstanciés. L'année 1954, à son tour, est extrêmement riche en apparitions. Les Européens, longtemps ironiques et prompts à accuser les Américains d'hystérie, croient de plus en plus à l'authenticité des S.V. Deux personnes sur trois, suivant l'estimation courante, pensent qu'il y a effec- tivement quelque chose» et attendent une révélation. On ajoute aux attestations contemporaines un cer- tain nombre d'observations saisissantes en remontant dans l'histoire jusqu'à la roue de feu que le prophète Ezéchiel vit tourner dans le ciel. Les textes anciens et modernes établissent que des soucoupes volantes apparurent aux différentes époques dans différentes régions. L'un des témoignages les plus complets et les moins connus se trouve dans les Relations des Jésuites français du Canada qui, au XVII siècle, observent au-dessus de Québec des carrousels lumineux et des chevelures de flammes surpassant tout ce que les yeux d'aujourd'hui ont pu voir. Le XIX siècle tout entier fut visité par des lueurs, disques et cigares volants qui causèrent à différentes reprises des étonnements ou des paniques. Plus récemment, des présences étranges furent signalées dans le ciel, tel un disque argenté qui demeura plusieurs heures au zenith d'Addis-Abeba, au début de la guerre d'Ethiopie, et un disque analogue qui, en 1943 brilla pendant trois jours au-dessus d'un bordj saharien. En 1944 et 1945, les équipages des bombardiers alliés signalèrent qu'ils étaient parfois escortés par des sphères lumineuses qui, soupçonnées d'être des engins secrets ennemis. firent l'objet d'une enquête sans conclusion de l'armée de l'Air américaine. Les soucoupes volantes ne sont nées que le 24 juin 1947 du témoignage historique de Kenneth Arnold, mais leurs manifestations sont anté- rieures à cette date et il n'est pas impossible qu'elles soient, depuis toujours, les compagnes de l'humanité. La qualité des témoignages doit être prise en consi- dération à côté de leur nombre. Beaucoup émanent d'aviateurs qui, en Amérique tout au moins, reçoivent maintenant des instructions très précises pour l'obser- vation des objets volants énigmatiques qui peuvent traverser leur champ de vision. Kenneth Arnold, le précurseur, était lui-même un pilote. Chiles et Whitted, qui croisèrent un immense cigare volant au-dessus de l'Alabama; le lieutenant Gorman qui livra un véri- table combat aérien à une boule lumineuse; le capitaine Mantell qui, avant de s'abattre, décrivit au micro- phone la soucoupe géante qu'il poursuivait; les équipages de ligne britanniques qui furent escortés au-dessus de l'Atlantique par des escadrilles mysté- rieuses; les pilotes d'Air France Cavasse et Clément qui virent au-dessus de Draguignan un fantastique engin ovoïde: ce ne sont que quelques dépositions d'hommes dont le ciel est le métier. D'autres profes- sionnels du ciel, les météorologistes, ont également apporté quelques témoignages qualifiés et, dès le 6 avril 1948, pendant des expériences de V2 au Centre des Recherches de White Sands, le capitaine McLanghling observé, dans ses appareils, des sou- coupes se déplaçant à des vitesses de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres-heure. La corporation céleste la plus sceptique est celle des astronomes et cependant, l'un des plus célèbres Tombaugh, qui découvrit aux sombres lisières du système solaire la planète Pluton, reconnaît avoir vu dans le ciel un engin inexplicable la chose la plus étrange, dit-il, qu'il m'ait été donné de voir pendant les milliers d'heures que j'ai passées à regarder le ciel ». Quelques-uns de ces observateurs qualifiés doutent de leurs sens et admettent qu'ils ont pu être victimes d'une illusion d'optique mais la plupart soutiennent qu'ils sont sûrs de ce qu'ils ont vu. Dès 1947, le gouvernement américain créa une Commission scientifique pour l'étude des apparitions des soucoupes volantes. Elle étudia 228 cas, fournit des explications convaincantes pour 164 d'entre eux et, malgré les 34 phénomènes restés énigmatiques, crut pouvoir elore ses travaux, le 31 décembre 1949, avec la conviction qu'il ne restait rien de mystérieux der- Fière les soucoupes volantes. Cette conclusion, fut attaquée comme un verdict de complaisance imposé