SOUCOUPES A MARSEILLE Les Martiens des Martigues V OILA exactement dix ans, per- sonne n'avait entendu les deux expressions qui sont maintenant les plus prononcées dans toutes les langues du monde: bombe atomique et soucoupe volante: Mais si la bombe atomique s'avère une terrible réalité, le moins qu'on puisse dire est que l'unanimité n'est pas faite sur l'exis- tence des soucoupes. L'Europe, pendant quelques années, sembla curieusement épargnée par les engins mystérieux. Puis, à partir de 1950, les témoignages commencèrent à s'y multiplier. En 1951, deux pilotes français de « Vampire » entamèrent une poursuite vaine au-dessus des Alpilles. De mois en mois, le ciel de France, d'Italie, d'Allemagne, d'An- gleterre, s'est peuplé (pour certains) d'engins fulgurants. Favorisées peut- être par notre été pluvieux, les appa- ritions se sont multipliées depuis dix jours, cependant que la mousson en apportait quelques échantillons jus- qu'aux Indes. Au point qu'un député de la Seine, M. de Léotard, vient d'adresser une question écrite au ministre de l'Air « concernant les récents témoignages qui n'ont pas manqué d'intriguer, sinon d'inquiéter, l'opinion publi- que»; et réclamant une observation systématique de ces phénomènes « afin qu'il soit établi qu'il s'agit d'hallucinations ou s'il y a lieu d'en tenir compte au point de vue de la sécurité et de la défense nationale ». 4 Ainsi la France, à son tour, va donner au problème un intérêt national. Mais déjà nous versons au dossier les premières photos prises en France. Toutes trois ont été prises par deux correspondants de notre journal, MM. L. Alyons et J. Ates. Le fait qu'elles aient été photographiées dans le ciel de Marseille ne permet de rien infé- rer quant à la nature du phénomène. Celle de gauche, prise le 26 mai der- nier, à 18 h 30, « énorme, est restée fixe à basse altitude en faisant vibrer les carreaux de la pièce » avant de foncer soudain. En haut, à gauche : le 7 juin, cet engin s'est prêté com- plaisamment au téléobjectif. A droite: le 22 août, cet engin ressemblant, lui aussi, comme un frère à une soucoupe a hésité longtemps, tantôt descendant jusqu'à 100 mètres et tantôt remon- tant à la verticale, à se poser sur les collines de Marseilleveyre pour le pastis du soir. L'indifférence manifes- tée par les Marseillais a-t-elle semblé suspecte aux mystérieux voyageurs ? Plus résolus, semble-t-il, ont été ceux qui, à Dizes, près d'Auxerre, se sont posés: « le temps, a précisé notre correspondant particulier, de laisser une trace sur la rosée... >> Comment ne pas terminer sur cette note poétique ? Mais dans un de nos prochains numéros, nous exposerons à l'opinion française les éléments du problème qui lui permettront de crain- dre, de sourire ou d'espérer...