Des "Martiens" en soucoupes volantes? et pourquoi pas ?... déclare M. Louis BREGUET, le célèbre "Super-Bréguet-deux-Ponts" qu'il est triste pour un Français de comparer ce dont il dispose... Peut-être devrions-nous travail- ler avec eux, en commun, de fa çon à supporter en commun des charges onéreuses, même pour eux. Leurs ouvriers, d'autre part, sont surtout qualifiés pour la série. L'avenir de l'aviation est tel que rien ne devrait être épar- gné pour gagner du temps, donc de l'argent ou réciproque- ment. Car les progrès vont à pas de géant. Aux usines Bell, j'ai contemplé, muni de lunettes noi res, les « rockets» d'où jaillis- sent d'effrayantes flammés. Je me croyais en enfer. Mais on pense, avec de tels matériels, at- tiendre peut-être 6 à 7.000 km.; ce seraient les téléguidés qui fe raient la guerre tout seul. Bien sûr, il y a beaucoup de « Jules Verne dans ces éperçus <- mais des choses inouies se préparent et vite. constructeur des "Bréguet" et aveu tout d'abord. peu (en vous qu'il m'allait être moi-même les anticipations avec ... donné de rencontrer M. Louis BREGUET, je m'étais bien pro- mis de demander au pionnier de l'Aéronautique ce qu'il pensait des volantes. Mais soucoupes aussitô: introduit dans le vaste burcau austère, en présence de cet homme grand qui est aus leurs aérobus urbains, ce qui me fait penser à ces sacrées soucou- pes Mais M. Breguet pour. suit son propos, et ce qu'il me confie est trop intéressant pour en rien laisser perdre. Il me ra- conte son voyage, le troisième aux Etats-Unis, ses visites pas- chez les construc- si un grand homme de ce re- sionnantes gard brillant d'intelligence der teurs: Bell, spécialiste des fu- rière les lunettes, de cette sisées téléguidées: Curtiss-Read, moteurs des houette pleine de noblesse, géné rai construit les par la bienveillance même qu'il per Constellation et projette me témoignait.... je n'ai plus de remplacer les jets « Saphir » osé. Tout simplement. Et ma foi, par des turbo.... Cette fois. il est allé jusqu'au Canada en J'ai posé les questions que me suggérait une actualité plus ter- urvolant les chutes du Niagara. restre: le tout récent voyage de a été, là aussi, magnifique- M. Bréguet aux Etats-Unis. ment reçu et a constaté l'exis- d'innombrables projets pour l'Aviation commerciale. Le plus important parait être la commande de < Britannia > passée par Bristol aux Usines Canader. où des turbines B25 marqueraient une évolution de- eisive du système Proteus » de Bristol. J'ai peur de ne pas très exactement suivre ces considé rations techniques, et de mal me retrouver dans les moteurs, les turbo réacteurs, les jets, les ro- ckets et autres noms barbares. Mais ce que je retiens - et ce que M. Bregue: omet de souli- gner c'est qu'il a été appelé et accueilli aux Etats-Unis et au Canada comme un conseiller, comme un ainé dont on sollicite PERIPLE AMERICAIN On le sait, le constructeur vient d'être invité là-bas pour Tinauguration d'une galerie de bustes des 25 Gloires de l'Aéro nautique. Il y en a, jusqu'à présent, trois dont le sien. Homniage mirité, mais qui n'est pas si commun de la part des Américains à l'endroit d'un étranger : - Ah oui. dit M. Breguet distraitement. ils m'ont placé dans la galerie des honneurs.... Bah! Je n'ai comme titres que d'avoir été réellement l'un des premiers à m'intéresser à l'a viation, et puis je me suis occu- pé un peu de tout dans ce'te branche: l'aviation civile, l'avia, les avis. tion militaire, les hélicoptères.. IL EST TRISTE Savez-vous que la question de D'ETRE PAUVRE... > l'helicoptère me passionne ? J'ai. je là-dessus quelques idées et On apprécie beaucoup le gå- erois pouvoir arriver, en quintu- nie français en Amérique; me plant la puissance des * jets >> dit-il. Et quand je vois ce qu'à sinon à réduire la corsommation New-York, les techniciens et en vol immobile, du moins à fa- tous les chefs de firmes pré- ciliter et généraliser le décolia voient pour une politique d'aide ge sur place. Vous voyez tout de à l'aviation pendant les dix pro- suite les avantages de cette faci- chaines années, je vous assure lité.... - - Sans doute une certaine amer. tume, mais surtout une belle am. bition, transparaissent de ces pa- roles. Si la France pouvait à son tour aller de l'avant ! Elle en a les moyens techniques. M. Bre- guet les lui donne. LE BREQUET-DEUX-PONTS Et nous revenons... sur la ter « L'heure est venue de s'o- re! rienter, dans l'avia'ion de trans- port, vers le confort, les hautes altitudes, les vitesses de 7-800 kms-heure avec de grosses char- ges. C'est en ce gens que j'ai Super Breguet- étudié notre 4 Deux-Ponts ». Vous connaissez qu! le Brégnet Deux-Ponts > n'a nu, hélas, être fabriqué com- me il aurait fallu. Le Super > recevrait toutes les améliorations de confort nécessaires, qui ne sont pas rien : pensez que dans le Deux-Ponts simple, il y avait 24 kilomètres de fils (lectriques, détail qui vous laisse imaginer d'un autre monde ? J'irai plus le reste ! Il n'est pas si facile loin, voyez-vous. Je n'ai là des non plus de calculer des cou aus aucune information spéciale. chettes et des toilettes en fon Je suis en train de lire un ou- tion du pratique et des données vrage intitulé: Les Soucoupes générales. Enfin tout est prêt, Volantes viennent d'un au're depuis le 26 novembre 1952, nous monde », de Jimmy Guieu (1). Je pourr ons sortir très rapidement. ne connais pas cet auteur. Son Quelles seraient les perfor livre me parait une compilation Imances d'un tel appareil ? rigoureuse et critique de tous les Je ne vous les énumérerai cas sérieux de soucoupes. Mais pas. Sachez qu'avec des turbo B si ce que racontent les témoi 25 dont ie parlerais tout à l'heu- gnages sont evact, je puis vous re, on atteindrai 700 à 10.000 mè affirmer qu'il ne saurait s'agir Mais on peut, pour com- d'engins construits par des hom mencer. J'équiper moins ambires. Les soucoupes, si elles sont tieusement. tres. ce qu'en dit, ne sont pas des en- gins terrestres, et ce monsieur a raison. Je suis un peu étonné, je ques- «Mais les Américains - tionne : ou les Russes ? ». Impossible. Tous les témoins sont unarines à insister sur le fait que les Soucoupes s'élèvent silencieusement, Et qu'elles n'ont pas une forme aro dynamique la résistance de pour vaincre Cela me suffit. J'ai per- l'air. sonnellement jeté les plans d'un turbo-sustentateur qui l'élè- verait sur place et obliquerait en filant très vite. Avec un sel « retor je pourrais lui donner la forme d'une soucoupe. Mais ce que je ne supprimerai pas c'est le ronflement de la réac- tion! Il faut que les Soucoupes empruntent à par conséquent, sources de puissance d'autres les nôtres... peut-être un que < champ de forces» créé à me- - sure, d'où la lueur. C'est pour- répète ou elle quoi je vous n'existent pas, ou les témoigna- ges, sont inexacts ce qui me surprendrait quand il s'agit d'un bruit. Ou les Soucoupes Volan- tes viennent d'un autre Monde. Et l'homme de science me fi xant gravement, a ajouté : - Avons-nous le droit de nier? Que savons-nous, au juste. Nous sommes dans l'enfance de la science, un siècle et demi après Lavoisier. Moi, ingénieur électri cien, j'ignore bien ce qu'est l'é lectricité. Je me garde seulement de l'imagination et je raisonne selon la logique. Les Soucoupes ne peuvent pas avoir une origine terrestre, si elles sont ce qu'on raconte. Maintenant, à vous de conclure... une Alors, qu'attend-on ? J'espère bien qu'on n'atten- dra pas trop. Cela serait coû- teux, mais la France n'a plus une minute à perdre s: elle veut enviable regagner place dans le résean aérien mondial. En tous cas l'appareil ne sera pas si rapidement dépassé », et à quoi servirait de mettre moins d'une nuit pour traverser l'Atlantique ? Ce qui risquerait d'être dépassé en n'agissant pas. ce serait notre pays démuni d'appareils de très grande classe internationale. Les prix sont éle- vés, naturellement. Mais, je me permets d'v insister, tout le monde est d'accord pour recon- naître que personre n'aurait pu faire le Brequet Deux-Ponts à meilleur marché. Malgré les mé thodes artisanales» auxquelles avons recouru pour fabri- quer nos 12 appareils. Alors ? Et M. Breguet ajoute : je gar- nous de confiance. - OUI, «ELLES » VIENNENT D'UN AUTRE MONDE ! C'est moi qui justement n'a. plus confiance». L'entretien va se terminer et le moment so. lennel est venu. Tant pis, je plonge Serait-il indiscret de demander, Monsieur, que... enfin... comprenez-moi... la presse a besoin de sensationnel et je... vous ce M. Breguet me. regarde, le sourcil froncé - se demandant visiblement où je veux en venir... «Je voudrais savoir ce que vous des pensez Soucoupes Volan tes >... M. Breguet ne s'est pas fâché. Il a souri, doucement. Et il m'a déclaré, en pesant ces mots : -Voilà bien la question que j'attendais. Et je vous répondrai « pourquoi pas » ? Et, avant tout, pourquoi par des hommes . - Marc BOURNEYROL (1) Editions « Fleuve Noir ».