LOURCHES Soucoupes volantes et pouvoir d'achat Depuis un certain temps dé- jà, il n'est question dans la presse que du phénomène des soucoupes volantes. Beaucoup de lecteurs se plaisent à ra- conter toutes ces histoires de cigares, de soupières, d'assiet- tes, le tout volant bien enten- du. Il y a même certains lec- teurs de journaux à sensation qui finiront par en perdre la téte, tant la chose eat présen- tée avec aplomb, avec photos à l'appui. C'est à croire que l'on veut absolument amuser le public pour qu'il oublie cer- taines questions primordiales, intéressant notre vie quoti- dienne. Si la classe ouvrière a bon- ne mémoire, il faut qu'eile se souvienne qu'en 1936, avec le concours d'autres républi- cains, le grand leader socialis- te Léon Blum et les travail- leurs unis au sein d'une C.G. T. puissante, ont donné les lois sociales dont nous profitons encore aujourd'hui. C'est ainsi que beaucoup de nos camarades feraient mieux de s'occuper de leur pouvoir d'achat et des événements qui s'y rattachent. Pour ma part, comme cela devrait être pour beaucoup d'autres, les soucou- pes volantes ne m'intéressent pas. Ce qui occupe sans cesse ma pensée c'est de savoir si demain mon assiette sera plei- ne, si un pouvoir d'achat plus accru me permettra d'acheter sans peine ce que bon me sem- blera, sans pour cela pêcher par excès. Aujoud'hui, à côté de ces histoires de soucoupes, on par- le beaucoup d'un changement dans l'actuel gouvernement, à savoir une orientation plus poussée vers la gauche. Mon- sieur Mendès-France a fait de belles choses. Il a accompli certaines prouesses sur le plan de la politique extérieure. Il lui reste maintenant à c accomplir d'autres. Ce sont celles-là qui nous intéressent à savoir les salaires et l'aug- mentation du pouvoir d'achat des couches laborieuses de la nation. Pour ce faire, M. Mendès France a fait appel à certains hommes politiques apparte nant à un parti qui ne lui a pas fait défaut depuis son in- vestiture le parti socialiste. L'entrée de ces hommes po- litiques au sein du gouverne- ment Mendès-France est-elle souhaitable? Je dirai oui si le Parti qu'ils représentent a obtenu l'assurance que la nou- velle majorité se mettra au travail pour une nouvelle poli- tique sociale. Nous pourrons alors espérer plus de bien être pour ceux qui souffrent et ne vivent que du fruit de leur écrasant labeur. Seront-ils combattus par d'autres ? Je répondrai là aus- si, oui! Et ceux qui combat- tront cette nouvelle majorité sociale, si nouvelle majorite il y a, devront être déclarés en- nemis du Progrès Social. Je sais que demain, il y au- ra encore certains hommes politiques pour critiquer l'ac- tion des autres. Ils sauront pourtant bien que dans un gouvernement où l'on n'est pas majoritaire, l'on ne peut pas toujours faire respecter des idées hardies, ni innover chaque jour. Nous savons qu'ils feront tout ce qu'ils peuvent pour préserver les avantages acquis par la classe ouvrière et ar- rondir le capital social qui est notre lot. Pour nous tirer tous de la misère où nous végétons, la classe ouvrière ne doit pas se laisser aller au décourage. ment. Ne nous faisons pas d'illusions, il existera toujours un certain parti communiste, qui se fera un plaisir de criti- quer hora de propos, l'action non pas du gouvernement, mais de la fraction ouvrière de ce gouvernement. Cette der- nière aura eu au moins le courage de prendre ses res- ponsabilités, Une lueur se lève pour nous au bout de notre nuit. Je de- mande done à la classe ou- vrière de rester vigilante, de ne pas faire le jeu d'un parti politique au service d'une puissance étrangère. Le parti communiste aura toujours in- térêt à combattre chez nous toute politique sociale, à seule fin de décourager le Proléta- riat de notre pays pour ins- taurer sur notre misère, la dictature bolchevique. Contre cela groupons-nous afin de pouvoir encore crier bien haut demain : Vive la République; Vive le Proléta- rint et à bas la dictature. Robert DELCOURT.