JEUDI 30 SEPTEMBRE 1954 SOUCOUPES C'EST TOUJOURS INTERESSANT Mais prenons garde de nous lais- ser impressionner par de telles CORD. tatations. Comme le fait remarquer dans un récent numéro de la revue La Nel, M. François Le Lionnais, président des Ecrivains scientifiques de France, il se trouvera toujours Un organisme privé et même souvent offi. ciel pour patronner les entreprises les plus fantaisistes dans l'ordre des fausses sciences. D'autre part, quand un organisme gouvernemental e scientifique allirme ne plus se prioccuper des soucoupes volantes, cela veut dire simplement que déser. mais ses recherches en ce domaine seront secrètes. Car il est évident que tout phénomène céleste inattendu ou sertant des prévisions intéresse aussi bien les savants, ausquels le moindre Indice peut aider à percer les myste- res de la nature, que les responsables de la sécurité aérienne, qui recueillent Batematiquement toute documentation sur ce qui pourrait être un engin in- Quand donc on qualifie de sattises e d'éneries les affirmations de 16- meins ou les interprétations données, cela veut dire qu'elles correspondent à des phénomènes connus ou aisément explicables. HISTOIRE DE FANTOMES La première position, et la plus sé vire, consiste à dire que les soucoupes n'existent que dans l'esprit de ceux qui disent les avoir vues. Ce seraient per conséquent de simples hallucina- tisns. Le problème, a-t-on fait re- marquer, semble être beaucoup plus de ressort de la psychiatrie que de l'airenautique. On rappelle aussi qu'au Moyen Age, on voyait dans le ciel autant de démons qu'actuelle. ment de soucoupes. Allant plus loin, le chroniqueur scientifique de la JAC. rattache les soucoupes à la famille des fant&mes, et les Anglais, en le sait, sont experts en la matière: il eshume pour cela un livre publié Il y a une douzaine d'années, dans lequel l'auteur fait remarquer, après evoir soigneusement étudié un grand membre de témoignages, que les ré- cits de fantômes présentent un cer. tain nombre de caractéristiques com. unes, comme si les apparitions eblissaient à une loi naturelle, d'ar dre psychologique. Ce ne seraient donc pas nécessairement des inven- tiens, mais des hallucinations dont la régularité relative trahit la cons- tance du système nerveus, qui, dans ses déréglages momentanés, obéit aux leis physiologiques. Cela explique rat pourquoi les descriptions de soN- capes présentent de troublantes res semblances. LES PIEGES DE LA NATURE Sans aller jusque là, les esprits les plus sérieus font remarquer l'influen. ce de l'acquis psychologique sur l'in- terprétation des phénomènes observés, Puisque les astronomes sont tous lea tés de dire qu'il s'agit de météores eu de la planète Vénus, les météors leguts perent a leurs ballons sondes et les criateurs excient 15ajours à des garnautiques. De toutes façons, il est un bon nom- be dieservations qui, sans être de Burts hallurinations, me correspondent euron jet solide, mais sont des illusions d'optique, eu le résultat de l'explicatisa principale dessés par la phénomènes atmosphériques. C'est physicien Mensel dans son livre Sou- sieurs années et qui est encore can- coupes volantes », écrit il y a plu sidéré par la plupart des hommes de science comme le seul ouvrage sé rieux en la matière. Il est de fait que les aurores boréales, les mirages dus cux inversions de température, les parhélies et anthélies, les re- flexions de l'image du soleil par de fins cristaux de glace et bien d'en- tres phénomènes se jovent de n01 sens et même des appareils photogra- phiques avec la plus étonnante fas toisie et fournissent l'explication de l'immense majorité des observations, même les plus sérieuses. INQUIETUDES AUSTRALIENNES n'ont pas convaincu ceux qui croient Toutefois, toutes ces explications à quelque chose de plus sensationnel, ni même d'autres qui réservent lear jugement, comme les membres d'une commission privée australienne, qui sont presque tous des astronomes amateurs, mals dont aucun n'est un leur reproche savant à proprement parler, ce qu'on ent et non sans raison. Ayant étudié 55 témoiganges, ils n'ent trouvé d'explications que, pour huit d'entre eux. Pour les 47 autres, ils déclarent: Il est bien plus facile de dire que ces objets n'existent pas que de dire ce qu'ils sont. La commission est convaincue que ces objets ont une existence objective. Ils ent élévat dans trop d'endroits éloignés les uns des autres, à des heures trop ditté- rentes et par trap de témoins sains et dignes de fel pour qu'on puisse en contester l'existence.. ASTRONEFS OU AERONEFS 1 Selon la commission, aucune des théories avancées ne fournit d'expli- calion satisfaisante sur la nature et l'origine des soucoupes. En attendant des preuves incontestables de leur existence, il faut garder l'esprit uu vert et l'âme impartiale. La solution du mystère exige de nouvelles recher. ches intensifiées et minutieuses.. Reste, pour interpréter les observa. tions à la vérité peu nombreuses - que, dans l'état actuel des connaissen. ces, on ne peut rattacher ni à une hallucination, ni à une illusion d'op tique, ni non plus évidemment au passage de ballons-sende eu de la planète Vénus, à supposer que les soucoupes volantes sont des céronels ou des astronels, c'est-à-dire qu'ils sont d'origine terrestre, interplanétaire cu interstellaire. Sans doute le porte-parole de l'aviation américaine, faisant le bilen des travaux de la commission. Sou- coupe, a-t-il déclaré au MS3, avec un embarras sincère ou simulé, que les soucoupes n'étaient probablement pas des objets solides et qu'en tout cas, elles n'étaient peint des engins de fabrication américaine, mais de tels démentis n'ont jamais convaincu personne. ENGINS D'APPARENCE DIABOLIQUE Au contraire, un journaliste espa- gnol, le correspondant à New-York du journal. Arriba, affirmait il y a quelques semaines que les seucra pes sent des engins fabriqués evi Etats-Unis. Selon lui, ce seraient des projectiles dirigés, des avions sans pilates et des fusées supersoni. ques des forces armées américaines, mais il ajoute que cerisines d'entre elles pourraient dtre d'arigina sové tique. Sens citer la source de ces in formations, le journaliste promet de publier prochainement une descrip- tiss technique de ces instruments d'apparence diabolique. Il se borne à signaler pour l'instant que certains de ces appareils peuvent voler à une vitesse de cinq mille kilomitres a Theure. De fait, la Revue de la Royal Air Force publicit, il y a pris de deux ens, des informations sensationnelles sur les performances d'un avion eto- mique soviétique, signstant que les Etats-Unis faisaient des recherches dans le sens, et les journaux briten niques étaient pleins, en erril 1911, de descriptions d'un engin canadian fabriqué eus usines Avrn, etteignant des resses de plus de 2.000 kilo- mètres à Theure et se présentant sous la forme d'un distur comme les soucoupes volantes les plus orths. doses L'histoire du Litrage volant. montre est que les Anglais font des recherches semblables et de toutes tant d'essais sur les fusées de toutes formes et de toute le ciel sitencombré d'engins inconnut Reste à exominer les hypothés b les affirmations de ceux qui placent hors de notre planète l'origine des soucoupes volantes, et c'est là évidem- ment que l'histoire se corse. Jean LEROY (à suivre)