ECHOS N'est-ce pas votre avis ? Pendant les deux ou trois derniers siècles, ils vinrent nous sulgner, tourniquant autour de la planète sans trop oser approcher. Puis, voyant la prolifération des champignons atomiques sur la croûte terrestre, ils se dirent sans doute que le jeu d'artifice allait commencer et qu'il serait prudent de retenir ses places, pas au premier rang, bien sûr, de peur de recevoir une escarbille dans l'ail. C'est pourquoi ils prirent notre bonne vieille terre comme but d'excursion, les dimanches et jours fériés. Je parle qu'il existe, à la porte des agences de voyage de la planète Mars, des affiches annonçant: Dimanche prochain, grand voyage organisé en direction de la terre. Départ de la soucoupe à 8 h. très précises. Prière de se munir de vêtements chauds. On verra des terriens à la jumelle. DU MONDE Et les gamins de dire, en montrant leur carnet à leur papa : Dis, tu me mènes voir les zigotos de la terre ? On dit qu'ils sont tordants avec leur nez au milieu de la figure et une oreille de chaque côté de la tête ! Ces visites nous agacent, car nous n'avons invité personne. Mais enfin, nous sommes fiers de notre super-civilisation et nous nous sentons flattés de l'intérêt que nous suscitons dans les planètes, astéroïdes et autres lleux éloignés. Par contre, nous avons le net sentiment que ces messieurs commen- cent à abuser. Non contents d'observer, ils débarquent, sans même s'an- noncer au poste de douane, ni exhiber leurs papiers. Les journaux viennent de relater plusieurs de ces récentes visites. On en attend d'autres. Il serait prudent de préparer un buffet frold, de mettre du vin blanc au frais et de prévoir moules et frites. Car, en somme, ces visiteurs sont peut-être animés de bonnes inten- tions et désirent nous apprendre la technique martienne, qui est en avance de plusieurs siècles. En échange, nous pourrions leur communiquer quelques époustouflantes innentions terrestres, dont ils ignorent les rudi- ments. Par exemple le fil à couper le beurre ou la formule de ces petits apparells qui, dans les waters de mélomanes, débitent des feuillets de papier en jouant des airs de valse. PIERRE, PAUL, JACQUES ou JEAN.