LOUVROIL TRENTE-SIX ÉTOILES LES DU MARTIEN FACÉTIEUX du soupir profond qui trahit les cœurs meurtris. Nous avons réservé, pour le di-1 manche de nos lecteurs, cette his- toire du Martien de Louvroll. Elle amusera beaucoup ceur < aul ny croient pas, elle rassurera les autres. Un soir récent, quelque chose entra dans un café de la commune où trône, imperturbablement réjoui, un imposant conseiller municipal. Cette apparition, de taille petite, causa un temps de surprise chez les consommateurs que la tenan- clère pourtant rasséréna bientôt avec un: Tiens ! voild un Mar- tien ! » Tout revint pourtant à des pro- portions nettement humaines lors- qu'on demanda au Martien s'il buvait un coup ». La phrase-clé du vocabulaire français fut très bien comprise de cet étre jusque là indéterminé, qui trinqua généreuse- ment au comptoir. On avait main- tenant reconnu Dupont, ce farceur de Dupont, qui avait l'air de bien s'amuser en amusant la galerie après l'avoir un tantinet inquiétée. La sulte fut moins gale pour le • planétaire qui voulut un peu plus tard engager la conversation avec un promeneur. promeneur. C'était un Nord-Africain que toutes ces his- toires de soucoupes, cigares et au- tres melons volants n'avaient pas effrayé. La réaction fut immédiate et imprévue: Dupont le Martien encalssa au coin de ses lunettes un maltre uppercut qui lui fit voir tou- tes les étoiles du ciel. Chacun, depuis quelques semal- nes, ayant du Martien une image toute personnelle, aucun client n'in- firma cette péremptoire déclaration. Le visiteur avait d'ailleurs les ca- ractéristiques supposées d'un être surnaturel et supraterrestre, avec sa cape serrante, ses grosses lunettes, ses pleds longs d'une demi-lieue, sans oublier un ventre d'une proé- minence inaccoutumée. Son langage était inconnu. A peine pouvalt-on dire s'il tenait de l'onomatopée ou Et voilà où mène une simple idée d'amuser ses concitoyens. Il s'en trouve toujours qui n'aiment pas la plaisanterie et qui le font sentir. J. B.