DE MARS A SAINT HUBERT La soucoupe (encore elle !) ou le cas de conscience d'un chasseur n'y était pour rien.... Un chasseur, peut-être le pl as habile et le plus fanatique de cette région et qui se double d'un grand pêcheur -nous exp rimait, pas plus tard qu'hier, des craintes si pertinnentes que nous voici en train d'essayer de les én oncer à notre tour. On parle de soucoupes to- lantes, disait-il, et l'on ne parle que d'elles. Je me sens quasi gè né de vous dire à vous, journa- liste, que je n'en ai point ou en core. C'est pourtant exact, je n'en ai pas rencontré jusqu'ici. A vrai dire, je ne doute pas qu'à battre sans cesse plaises et bois comme je le fais, je ne finisse par tom- ber nez à nez avec un de ces mystérieur engins on arec quel- ques membres de leurs lunati- ques équipages... Cas de conscience Et j'en arrive ainsi à rous confesser mon cas de conscience Moi, chasseur aux réflexes rapi- den, au fuzil chaud, zi cous préférez, quel sera alors man comportement ? D'instinct, je le sens, j'expédierei une balle vers une de ces créatures qui aura pas mal de chances d'ou qu'elle rienne, de rester sur le carreau comme un banal sanglier, tandis que le reste de la bande prendra la fuite. J'imagine un peu plus tard l'arrivée du garde Votre per- mis qu'est-ce que vous avez tué là 7... Un Martien.. connais pas. Voyons ça de plus près. Oh - mais, mon ami, c'est une bête de cirque que vous avez dégringo- tee! Vous allez le payer cher votre coup de fusil! Allez suivez-moi, nous allons ensem- ble à la gendarmerie... » Que par chance aucune mé- nagerie n'ait à déplorer de bai se d'effectif, et j'échapped in police qui me libere avec un ai-j mable allez, mais ne recommen- i cez plus! Pendant quelques jours, je virrai encore dans les transes, redoutant que quelque particulier, en mal de palmes académiques, n'aille s'apercevoir que ma victime ressemble étran- gement à telle ou telle espèce d'animal quasi disparu de notre planète et done protégée par des lois féroces, Nouveaux ennuis: menace de confiscation de l'ar- me, de lourdes amendes, etc... Héros ou maudit J'envisage une autre hypo- thèse, peu vraisemblable, d'ail- leurs, à une époque où la saine raison a fui la plupart des cer- velles. On me prend au sérieur. Mon Martien ou Vénustien est mesuré, examiné, disséqué, em- ballé, expédié, empaillé ou em- baume, et finalement exposé d Paris où les milliers de person- nes défilent quotidiennement de- vant sa dépouille évocatrice des mystères d'un autre monde. La grande Presse s'est emparée de moi dès le début. Je suis somma de faire des discours, j'ai narré cent fois derant la Télévision comment j'ai réussi un exploit aussi unique et sensationnel. On m'a donné le ruban rouge des braves et je suis, en bref, le hé- TOs, l'idole de toutes les foules. Mais voici qu'à cette pério- de de gloire snccèdent soudain des jours sombres que la masse. bornée et versatile, n'avait pas prévus. Les Cleur, je veux dire les êtres descendus de nos cieux vers nous comme des spéléolo- gues vont au fond d'un abime, se rengent du massacre de l'un des leurs. Le monde, notre monde, zouffre, se prend de panique. On cherche un responsable et cette idolâtrie dont on m'entourait se change soudain en haine areuple. Je suis l'homme maudit à jamais, qui a attiré sur les siens la ven- geance des astres et les a en- trainés à l'abime. Si grand que soit mon re- pentir, on ne me pardonne pas d'avoir tué une bête, quasi pa- reille à celles que l'on abat par milliers, chaque année, dans nos grandes chasses officielles. Que j'aie tiré par surprise, en me zen- tant en quelque sorte en état de légitime défense, puisque n'est- ce pas il y avait le rayon rert pas loin de là, personne ne tut l'admettre et l'on demande que Fimple, le monstre, soit publi quement ecartele dechire pour prouver la volonté de patr d'une humanité angoissée avec l'Inconnu.. Et notre ami de conclure: Il est temps, grand temps, selon moi, au moment où les signes d'une présence extra-terrestre se manifestent chaque jouT plus d'évidence, que notre Gou- vernement, que tous les Etats, codifient au plus tôt les règles d avec observer lors des premiers con- tacts avec les étre mysterieuz qui s'approchent..... • Je ne veux plus chanser qu'a- vee la couverture d'un solide re- glement aux paragraphes bien précis, moi pour qui la simple crainte de prendre une biche pour un brocard constituait déjà une hantire !... André CAMBRELENG. Emotion, ces jours derniers, og plutôt, une de ces dernières quits rue de la Flaque, où les riverain de Helpe avaient été tirés d leur sommeil par un fracas re- tentissant. Le lendemain on sper- cut sur les ardoises d'une arte de toiture des bâtiments des Tex- tiles de Helpe une impression nante cicatrice en demi-cercle. Comment expliquer cette mar- que bizarrement imprimée ? On chercha et l'on finit par décou vrir provisoirement qu'il ne pouvait s'agir que d'une soutoupe volante qui, en perte de vitesse avait tenté sur le toit de la fila ture un atterrissage malheureux et brutal. Hélas, cette explication d'actua- lité dut è're abandonnée très vi te, car on trouva dans l'Helpe, as pied des bâtiments de l'usine, noc pas un fragment d'aéronef, mais un prosaique demi-cercle en fer tombé du haut d'une cheminée de la filature.