PUISQUE LES MARTIENS nous prennent au sérieux... Décidément l'abondance des ma- tieres va nous pousser a creer une nouvelle chronique celle des sou- coupes volantes. Il parait qu'elles ne se bornent plus a voler. Elles atterrissent, font du rase-motte, changent de forme, laissent des tra- ces d'huile sur le sol, degagent une odeur de nitro-benzine, lats- sent échapper des flammes violet- tes, verdatres. Elles ont un metre de diametre, deux, trois, dix. Elles se déplacent horizontalement, verti- calement, s'immobilisent, se volati- lizent. Elles ont des passagers velus comme des singes qui penetrent dans le fournit d'un boulanger, ta- pent sur épaule d'un cultivateur; des êtres qui ont la taille d'enfants. Cette fois, des precisions, nous en avons. Rejouissons-nous vivement : elles n'ont encore cause de preju- dice a personne. Nos visiteurs, c'est stir, sont pratiquement prêts à rom- pre la glace. Attendons avec serenite. 2 Mais avant que sonne cette heu- re historique les ames fortes n'osent plus lever ler eur au ciel sans emotion : tour est-il arrive coupe ? » de coir une st Avions de Coxyde qui filez le long de la côte, ballons-sondes de la meteorologie, meteores fantaisis- tes dont Seneque deja -- avait décrit les caprices, etoiles filantes, lune pleine ou demi-pleine quand vous vous trouvez réunis dans le grand concert celeste comme vous devez rire des gens de la Terre I Car à l'heure actuelle les temot- gnages sont tels que plus personne ne pense a vous. Allez pretendre que le disque orange repere par M. Julien Bedier, M. et Mme Quennehen n'etait pas une soucoupe ; allez prétendre a Mme Nelly Mansart qu'elle n'a pas ete litteralement poursuivie sur la route d'Herissart, à Amiens par une boule eclatante qui suivait sa voi- ture, contournait les villages, la re- prenait en chasse a leur sortie, s'ar. rêtait quand l'auto stoppait, repar- tait en même temps qu'elle, que ses terreurs ont ete vaines... Autant promettre la lune. Dans la Somme où les usagers du ciel deviennent envahissants, de Saint-Just a Boves, de Montieres d Dreuil, de Raineville d Amiens, en Bretagne, a Saint-Bleue et Tre- gueur, en Veadee, & Thouare-sur- Vie, dans le Finistere a Quimper, le contingent quotidien de nouvettes visions entretient le mythe. Une fois encore laissons faire, accueil- lons avec un vaste sourire en coin l'accumulation de cette forme nou- velle de temoignages de l'au-dela, S'il devait être vrai que des êtres d'autres planétes seraient occupés a relever, comme l'a avance un sa- vant du Kenia c'est loin tout ça! - la carte de la terre, ne les genons pas dans leur travail. Mieux, rasons nos montagnes, de- tournons le cours de nos fleuves au mieur de nos aspirations industriel- les, fertilisons les déserts, bref, tra- vaillons d'arrache-pied pour le bien de l'humanite a changer l'aspect de cette terre. Nul doute que cela ne passera pas inaperçu des Martiens. Et qu'ils prendront tout le temps destrable pour tenir a jouer cette carte. Dame il faut etre sûr de sot pour changer de planete. Et surtout, reptochons sérieuse- ment notre astrologie. Jean HAUTEFEUILLE.