HAM J'ai interviewé un Martien ...atterri sur l'Esplanade du Château A Ham, j'étais l'homme-qui- qui atteint à une belle situation n'a pas volante. vu - de - soucoupe J'avais l'oir fin au milieu de mes concitoyens qui tous avalent vu dans la régie des tabacs, emploie un cigare et ma femme qui réve toujours de banne soupe, préfère la marmite... Patronne... Remettez- nous ça. et inclinaient à me prendre pour un minus habens ». Mals la situation a changé. -Avec cette débauche de sou- coupes, cigares, marmites et autres Co s'est passé hies soir vers 22 pots de chambre dans notre atmo- heures. Je rentrais ma 2 CV au ga-sphère, vous êtes en train de flan- roge - une modeste bagnole pour quer une sainte frousse à nos fem- le modeste Terrien que je suis. -mes, Mets-toi dans la tête qu'à la J'aperçus un engin discoidal sur C.N.S.R. et à la S.I.A.S., la fa- l'esplanade du Château, excctement brication a recommencé et que sur la cendrée où les gamins jouent beaucoup de gars travaillent de de temps à autre au basket. nuit. - Maintenant, leurs moitiés sont réticentes quand il s'agit de coucher seul. Tu comprends, elles ont des craintes, elles se font des Idées... -Qu'elles se rassurent. Chez les Martiens, c'est l'esprit qui prime. Nous ne sommes pas terre-à-terre. Le corps, la matière, pouch !... No- J'allais ouvrir la bouche pour sa-tre taille est à l'inverse de notre luer mon vis-à-vis et lui faire les intellect. Si tu pouvais mesurer mon honneurs de notre coin de terra. encéphale, la soupeser... Soyons sé- Mais il me devança et me lança un rieux. Nous ne perdons pos notre « ça va-t'y mon pate net et franc temps en billevesées sentimentales. comme les airs de trompette que Avec nos soucoupes, on est allé trucider Eros et depuis vingt siècles des moyens artificiels nous donnent les plus brillantes progénitures. Comme le joue contre joue n'est plus de saison chez nous, on peut laisser pousser sa barbe. Vols mon faciès velu. Aussi, on rigole bien quand vou: prenez des airs supé- rieurs avec vos rasoirs électriques... Patronne... Remettez-nous ça... pousse» notre brave clique mu- nicipale. Il parlait le français, le gaillard, l'argot même et avec, par dessus le marché, un bel accent de Ménilmontant. Je l'ai trouvé un peu carré. Comment, me tutoyer sl vite 2... Surtout qu'il m'arrivait à peine à l'ombille. Et je suis tombé tout de bon des nues c'est le cas de le dire - Soit pour les femmes. Mais lorsqu'il ajouta: « On va boire un samedi soir, avec vos rayons verts, pot ». près du bois de Sancourt, vous avez coupé l'allumage de deux motos et éteint leurs phares. C'étaient deux ouvriers qui allaient au boulot. Iis auraient pu chuler, se fracasser le cráne. - Vous, les Terriens, vous pous- sez toujours les choses au pire. On n'est pas méchant. Tiens, on va remettre une tournée... Patronne... La prudence nous guide, même dans nos plaisanteries. Ce n'était que toquinerie. Il faut bien s'amu- ser un brin. Après avoir tant voyage partout, emprunté tous les chemins du Père Eternel, on ne regarde plus les panoramas L'ennui vous guette... Allons, la panne n'a duré qu'une fraction de seconde et on s'était assuré qu'aucune auto ne circulait en sens opposé. Au-dessus, une coupole, de la- quelle une forme mouvante descen- dait. Comme j'avais lu quelque part que les Martiens, selon un théolo- gien allemand, étaient nos frères Je la création, je m'approchal sans crainte; parce qu'un homme, c'est un homme après tout. pardi ! ● - Ma foi, les lumières brillalent encore dans l'établissement précité. Nous nous sommes attablés au fand du bistrot. Je lui al fait : « Qu'est-ce que tu prends ? Il me répondit avec un naturel inoubliable: Un Beaujo- lais ». 1 - Où ça ? Au Café du Jeu de Paume, Quelle tête, la patronne, lorsque le l'appelais. Horrifiée, elle nous ser- vit en répandant pas mal de gouttes à côté des verres. - Dis danc, tu bois du vin chez tol, sur Mars ? T'es pas fou. Chez nous, à l'Equateur, il ne fait que 15%. C'est pour ça que nos giboulées sont si froides. T'en sois quelque chose. N'oublie pas que nous sommes à 228 millions de kilomètres du so- fell tandis que vous, veinards, n'en êtes qu'à 149 millions. Avec notre méchant picrote, il n'y auralt pas de qual se saouler. Aussi, j'en profite quand je viens sur la terre. C'est pour cette raison qu'il m'arri- va de tomber la dernière par Mara en poussant la porte de mon heme. ...Patronce... Remettez-nous ça. Ça doit coûter cher à ton gouvernement tes voyages interpla- nétaires P 1 A mon gouvernement ? Mais mon vieux, c'est ma soucoupe per- sonnelle. On n'est pas des touchés, nous. Nous nous déplaçons à notre gré dans les espaces sidéraux et intersidéraux. Mon plus jeune fils qui n'a que quelques ans, utilise un pot de chambre volant; mon ainé Mon Martien se leva pour payer l'addition. Je le suivis jusqu'à son appareil, pour les adieux. Il avait l'ail égrillard et la démarche va- cillante. Avant que de s'élever en cyclane, Il se pencha sur mol : Faut quand même pas vous plain- dre. C'est pas mal la terre. Y'a le p'tit Beaujolals... J'ai survold vos champs du San- terre, ce printemps et cet été. Je suis bien convaincu que nos pom- mes de mars, ça ne vaut pas les vótres, de pommes. Quoique c'est peut-être un peu prosaique ce que je dis là. Et puis, en confidence, Martine Caral, Gina Lollobrigida, quelques petites à Ham aussi, elles n'ont pas le style soucoupe, bien entendu... Mais, enfin, mon regard platonique y découvre une poesie... Tiens, j'en attrape la nostalgie de H. S. notre préhistoire.